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cœur eucharistique de jésus

  • Habiter Paray-le-Monial – Jubilé 350 ans Apparitions du Sacré Cœur 2024

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    Séminaire de Recherche d’Artisans de Paix

    Visioconférence du 10 avril 2024

     

    LES HAUT-LIEUX SPIRITUELS QUE NOUS HABITONS

    ce qui suppose une intériorisation du haut-lieu spirituel

    laquelle nous met à l'abri des conflits.

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    HABITER PARAY-LE-MONIAL

    par Sandrine Treuillard

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                IL Y A DEUX MOIS, lors du 1er séminaire sur les lieux, Claire Coumeff, avait conclu son exposé sur le lieu du cœur dans la prière du cœur orthodoxe. La chapelle Maringer, à Nancy, où Claire est engagée, originairement bâtie par les religieuses de spiritualité jésuite de la Société du Sacré Cœur de Jésus[1], est devenue lieu de culte orthodoxe. Pour ma part, je vous parle depuis mon tout nouveau logement à La Ruche, une construction elle aussi suscitée par des religieuses jésuites donnant des retraites ignatiennes, les Sœurs du Cénacle[2]. Ainsi, en tant que paroissienne du Sacré Cœur en Val d’Or, à Paray-le-Monial, je viens vous entretenir du lieu du Cœur par excellence en spiritualité catholique : le Sacré Cœur, Cœur de Dieu fait homme en Jésus Christ, mort et ressuscité, révélé à la fin du XVIIe siècle, sous Louis XIV, à la visitandine cloîtrée pour la « vie cachée dans le Christ »[3], sainte Marguerite-Marie Alacoque.

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                À PLM, depuis le 27 décembre dernier s’est ouvert le Jubilé du 350ème anniversaire des Apparitions du Sacré Cœur à Marguerite-Marie Alacoque, au Monastère de la Visitation, en 1673. Mais qu’est-ce que le Sacré Cœur ? Dans la liturgie de la semaine catholique, le vendredi est le jour de la Passion du Christ. Ce jour correspond au Vendredi saint, trois jours avant la Résurrection, quand au Golgotha, lieu du Crâne à Jérusalem, Jésus expira sur la croix, remettant son souffle au Père, vers 15h de l’après-midi. Environ une heure après sa mort, le soldat romain lui transperça le cœur de sa lance, faisant jaillir le Sang et l’Eau. Le 27 décembre est le jour de la fête de saint Jean, le disciple bien aimé qui posa sa tête sur la poitrine du Christ, lors du dernier repas avant la Passion[4]. Marguerite-Marie reposa aussi longtemps sur la poitrine du Christ ce 27 décembre-là, pendant l’adoration eucharistique. Or, je reçus dans la prière des Laudes du 1er vendredi de cette année jubilaire[5], avec l’hymne En notre cœur s’était perdu, l’amorce pour introduire au sujet de notre séminaire. En voici les deux 1ères strophes :

    En notre cœur s’était perdu
    Le souvenir de ton visage.
    Sur nos faces ne brillait plus
    Ton image.
    Isolés, sans nul appui
    Pour trouver la ressemblance,
    Nous errions dans la nuit.

    Tu envoyas, dans ta pitié,
    Pour éclairer notre détresse,
    Tes prophètes qui ont livré
    La promesse.
    Leur parole, telle un feu
    Sur la route d’espérance,
    Nous guida
    vers ton Lieu.

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               « Vers ton Lieu » avec un L majuscule, car il s’agit de la nouvelle Terre promise, Lieu de la Miséricorde divine[6]. « Venez à moi (…) car je suis doux et humble de cœur », dit Jésus[7]. C’est pourquoi les apparitions dont le Sacré Cœur a favorisé la visitandine cloîtrée, ont principalement lieu pendant sa prière eucharistique, l’adoration du Saint Sacrement, dans le chœur de la chapelle du Monastère de la Visitation, la ”Chapelle des Apparitions”. Jésus l’a conduite « vers son Lieu », dans ce Lieu privilégié des révélations de son Amour, réellement présent dans l’Eucharistie, selon la foi catholique. Là, en cette Hostie adorée, nous sommes au cœur de l’inhabitation de l’Esprit de Jésus. De nos jours, à PLM, l’adoration eucharistique est permanente à la Chapelle Saint-Jean, sous la chaleureuse charpente d’un bâti-ment ayant appartenu au Monastère de la Visitation et dont le Sanctuaire actuel a hérité, à l’entrée du parc des chapelains, en face le chevet riche de ses absidioles clunisiennes de la Basilique du Sacré-Cœur. Quelques mots sur la basilique et l’origine du nom de la ville : Paray-”le-Monial” tire son nom de la présence des moines bénédictins, dès 999, qui étaient organisés en Prieuré dépendant de l’Abbaye de Cluny, à 41 km de là. Ses pierres proviennent de la carrière de Romay, à environ 1 km à vol d’oiseau, sur la rive droite de la Bourbince, la rivière qui charrie tout un imaginaire païen lié à la boue et aux borborygmes des eaux. C’est de cette époque du XIe s. que date la chapelle de Romay dédiée à Notre-Dame, construite alors pour protéger les ouvriers sur le chantier de l’église prieurale, le petit Cluny parodien. ”Paray” : ‘Paredum’ ou ‘Paredus’ ou encore ‘Parata’ ; ‘Pareda’ et ‘Paroda’, en son origine latine a le sens « des revenus ecclésiastiques affectés à la réception des évêques et des archidiacres en tournées de visites pastorales » dans le Val d’Or. On a aussi rapproché ce nom de façon plus spirituelle, du deuxième verset du psaume 107, en latin : « Paratum cor meum, Deus, paratum cor meum : cantabo, et psallam tibi, gloria mea. » « Mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt : je veux chanter, jouer des hymnes : ô ma gloire ! » Là, le nom ‘Paredum’ consonnant avec ‘Paretum’ prend des airs de préparation providentielle à faire de Paray-le-Monial une ville message : « Paratum cor meum, Deus, paratum cor meum » – « Mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt… »

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              Oui, Paray-le-Monial est devenu une ville message. Celui du « divin Cœur pas-sionné d’Amour pour les hommes », dont Marguerite-Marie, qu’Il a préparée, est la messagère. Message du Cœur de Dieu qui aime, et n’est pas aimé demandant de lui « rendre amour pour amour ». Mais qui connaît l’origine de tous ces milliers de titulatures d’églises, de monuments, de congrégations, de communautés voués au Sacré Cœur ? Jusqu’à cette ancienne chapelle en pleine campagne, devenue maison secondaire de parisiens : une plaque émaillée bleue provenant du Boulevard de la Chapelle au pied du Sacré-Cœur de Montmartre, a été posée. La statue du Sacré Cœur rayonnant son amour sur toute la campagne du Pays Fort, d’où je viens, est bien là[8]. Ainsi, vivre et habiter (à) PLM, c’est d’abord, pour moi qui suis parodienne depuis un an seulement, s’être laissée habiter par le message du Sacré Cœur, à travers des situations et dans des lieux significatifs ailleurs et depuis bien long-temps, sans savoir qu’un jour le Seigneur allait me conduire dans cette petite ville du Charolais, en Bourgogne du sud, pour vivre une expérience qui n’est encore que balbutiante. Mais mon intériorisation du message de Marguerite-Marie date d’il y a une douzaine d’années, à la lecture de ses écrits et à la fréquentation du Monastère de la Visitation de Nevers.

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               Je vais maintenant vous faire le récit de ma première rencontre personnelle et particulière, unique, du Sacré Cœur de Jésus dans un premier lieu porteur de sa présence. C’est finalement une remontée à la source que je vous propose : comment le Seigneur s’y est pris avec moi pour m’attirer à son Cœur Sacré ? Nous découvrirons que cette source n’est pas dans un lieu, mais dans l’expérience de l’intimité que nous pouvons faire de Lui. Expériences vécues, elles, dans des lieux précis, souvent dans des églises où dans tout autres situations dont l’Esprit qui souffle où Il veut et comme Il veut, détient les secrets.

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               Ainsi, le 15 octobre 2011, jour de la sainte Thérèse d’Avila, je devais me rendre aux Samedis Musicaux pour commencer à revoir les bases du solfège afin d’intégrer la chorale de ma paroisse d’alors. Les Samedis Musicaux avaient lieu en début d’après-midi à l’institution scolaire catholique Stanislas, rue de Montparnasse, Paris 6e. J’étais arrivée dans le quartier au préalable pour déjeuner. Je me suis retrouvée attablée dans une grande chaîne spécialisée en moules-frites. Je pris mon repas arrosé d’une bonne bière. Ce faisant, je remarquai par la fenêtre un détail architectural qui me fit deviner la présence d’une église. Au sortir de ce restaurant dans l’atmosphère monotone de cette mi-journée d’octobre, en réprimant la sensa-tion de tituber je traversai les deux passages piétons qui mènent vers cette église : Notre-Dame-des-Champs. Quand j’entrai, j’eus la même impression que la pre-mière fois où j’avais pénétré dans l’église qui était devenue ma paroisse : pas de lumière, tout est gris, impression froide. Je remarquai cette grande croix suspendue au-dessus de l’autel, grise et froide. C’est alors que je fus attirée, à ma droite, par un filet de lumière. Je me dirigeai donc vers ce lieu plus accueillant et découvris le coin de la chapelle du Sacré Cœur. Mais, sur le coup, je ne le remarquai pas. Je vis d’abord une statue blanche d’un Jésus s’avançant les bras ouverts et fléchis vers le sol. C’est seulement en s’approchant de la statue que l’on distingue le bas-relief d’un cœur sur le vêtement de sa poitrine. Là, je fus touchée pour la première fois par le Sacré Cœur de Jésus. C’était donc le 15 octobre 2011, en la fête de sainte Thérèse d’Avila, elle qui eut le cœur vulnéré lors de sa transverbération.

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               Je reçus une confirmation le lendemain, qui était un dimanche, le 16 octobre, en la fête de Ste Marguerite-Marie, sans la connaître encore. Or, cette année-là, en avril 2011, j’étais allée en pèlerinage à Assise. Le soir du 16 octobre, j’ouvris au hasard le livre des Fioretti de S. François d’Assise ramené du pèlerinage effectué pendant la Semaine Sainte. Dans les Fioretti, je tombai sur la double-page du cha-pitre relatant la vision d’un frère mineur dénommé Jean de l’Alverne. Sur un sentier dans la forêt près du monastère de l’Alverne, le frère mineur erre l’âme en peine dans une période de sécheresse. Il pleure de ne pas sentir son Jésus et le supplie de se manifester. Finalement, à force de gémissements, le Ressuscité apparaît à son côté. Entrouvrant le vêtement sur sa poitrine, Jésus lui ouvre son Cœur. C’est alors que l’âme du petit frère franciscain et toute la forêt de l’Alverne sont illuminées de la radieuse lumière qui jaillit du Cœur du Christ. Ce Fioretti a donné lieu à une ”enluminure vidéo”, La vision de Jean de l’Alverne[9], filmée au lac artificiel de Saint-Agnan, près de l’abbaye de La-Pierre-qui-Vire, en Bourgogne. Mise en abîme de différents lieux. François d’Assise est le saint le plus conforme à la Passion du Christ, puisque deux ans avant sa mort, il reçut les stigmates dans la gigantesque brisure d’un rocher sur le Mont Alverne, y compris la plaie du côté, à l’image de Jésus. Or, en la saint François d’Assise, le 4 octobre 1673, le Christ le donnera « pour conducteur » à Marguerite-Marie.

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                C’est à partir de ces jours d’octobre 2011, que j’eus l’appel à me rendre à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Pendant plusieurs années, je cédais au désir d’aller à l’adoration eucharistique qui est perpétuelle là-haut. En particulier le vendredi, j’aimais me rendre à la messe de 15h, sommet de la liturgie qui nous fait revivre la mort du Christ sur la croix et le moment crucial qui a suivi : le transperce-ment de son Cœur par la lance du soldat romain, d’où jaillit le fleuve d’eau vive, Source des mystères d’Amour du Cœur de Dieu. « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes » dira Jésus à Marguerite-Marie, le 27 décembre 1673, lors de la 1ère apparition. Jésus retira alors de la poitrine de Marguerite-Marie son cœur pour le plonger dans Le Sien, fournaise ardente, et replacer le cœur de la religieuse où il l’avait pris, devenu ardent à son tour. Dès lors, elle perçut en sa poitrine une brûlure d’amour permanente, jusqu’à son dernier souffle.

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               Dans la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre, un jour je découvris sur le pilier droit, en début de nef, cette inscription tirée d’une lettre que Marguerite-Marie écrivit, un an avant sa mort[10] :

    « Le Père Éternel, voulant réparer les amertumes et angoisses que l'Adorable Cœur de son divin fils a ressenties parmi les humiliations et outrages de sa Passion, veut un édifice où serait le tableau de ce divin Cœur pour y recevoir consécration et hommages. »

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               Le Sacré-Cœur de Montmartre est la basilique du Vœu National : « La France, atterrée par ses désastres, se voue au Sacré Cœur »[11], en réparation des violences de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris : « cet édifice demandé par Dieu à la France [par Marguerite-Marie, deux siècles plus tôt] a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE le 23 juillet 1873, à la majorité de 244 voix », ce qui nous paraît extraor-dinaire, aujourd’hui. L’église paroissiale de Paray-le-Monial, quant à elle, deviendra basilique du Sacré Cœur en 1875, au début des pèlerinages au Sacré Cœur, alors que commençait la construction du Sacré-Cœur de Montmartre, à Paris. La nation prend alors conscience de la gravité des violences humaines et fait appel au cœur de la foi catholique pour rétablir l’ordre moral.

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                En 2014, en compagnie d’un ami musulman auquel je faisais visiter le Sacré-Cœur de Montmartre, je découvris avec lui la crypte avec les dizaines de médailles frappées du Sacré Cœur que les soldats portaient dans les tranchées pendant la 1ère Guerre Mondiale. J’avais alors été stupéfaite de constater la portée de la dévotion au Sacré Cœur, qui est mission d’Amour absolu du Cœur de Dieu pour les hommes jusque dans leurs pires peines, à l’image du crucifiement de Jésus : la boue, les rats, les tirs d’obus, les tueries au gaz des tranchées de 14-18.[12] Il y a dix ans, ce musulman n’eut de cesse d’être l’instrument du Seigneur pour me faire découvrir les fondements de la foi catholique qui prennent source dans le Sacré Cœur. Il s’était lui-même converti à la religion d’origine de son père algérien, l’islam, à 19 ans, au lycée des missionnaires du Sacré Cœur à Issoudun, dans le diocèse de Bourges, sa ville natale dans le Berry, notre région d’origine commune où nous avions grandi sans nous être encore rencontrés. Il m’emmena à la basilique Notre-Dame du Sacré Cœur d’Issoudun une première fois, et le chœur de cette église fut si bouleversant pour moi que nous revînmes une seconde fois. Je filmai les vitraux des instruments de la Passion du Christ, les statues autour de l’autel de la Vierge Marie éplorée contemplant son Fils sur la Croix, et je pénétrai de la prothèse du regard qu’est la caméra mini-dv la plaie du côté du Christ : une chorégraphie silencieuse de l’ado-ration du Sacré Cœur qui donna lieu, au Carême 2015, à une vidéo-prière intitulée Mon âme s’élance…[13]. Cette découverte d’Issoudun permit à mon père d’exhumer des rayons de sa bibliothèque un ouvrage datant de la construction de la Basilique de Montmartre, écrit par un jésuite : La France et le Sacré Cœur. Voici la carte qui ouvre la relecture de l’histoire sainte de notre pays avec, en rouge, « les villes et localités où s’est accompli quelque fait plus remarquable se rapportant au Sacré Cœur ». Issoudun et Bourges sont au Cœur de l’hexagone…

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                Pour répondre à la problématique de l’intitulé de notre séminaire quant à l’intériorisation du message de Paray-le-Monial, je dois évoquer, sans développer, la touche particulière de l’Esprit dans ma vie où le Sacré Cœur de Jésus a aussi visité mes enfers, correspondant au Vendredi et Samedi saints : « Dieu flagelle ceux qui s’approchent de lui »[14]. À partir d’août 2013, je vécus une longue période où j’eus la grâce douloureuse, et encore inconsciente, de prendre part à la Passion du Christ, à chaque fois dans des lieux bien précis. De cette époque date la première ébauche de mon blason spirituel, conçu en deux temps. Plus tard, j’eus d’autres expériences avec le Cœur de Jésus et sa Sainte Eucharistie[15] qui confirmèrent et approfondirent cet attrait de grâce que cristallise mon blason spirituel.

                Pour finir, évoquons saint Claude La Colombière, jeune et brillant père jésuite, suscité providentiellement à Marguerite-Marie pour l’accompagner durant un an et demi seulement. C’est lui qui a pris au sérieux les apparitions, qui a senti spirituellement combien elle était proche du Seigneur qui l’avait choisie comme « héritière de son Cœur ». Voici sa vision des trois cœurs quand le Père Claude lui tendit la communion, au Temps pascal 1676. Elle vit 3 cœurs : deux petits au pied d’un grand : le sien et celui de Claude au pied de celui de Jésus, tous deux enflammés à la fournaise d’Amour du Cœur du Christ : « C’est ainsi que mon pur Amour unit ces trois cœurs pour toujours », reçoit-elle intimement. Trois mois plus tard, le saint homme lui est arraché pour une mission en Angleterre : Louis XIV le nomme aumônier de la Duchesse d’York, à Londres. À son départ, Claude confie à Marguerite-Marie la mission de « guide spirituel de la fondation de l’hôpital de Paray »[16]. En Angleterre, dans les violences des anglicans contre les papistes, Claude sera dénoncé et emprisonné. Il reviendra à Paris très malade trois ans après son départ au ”pays des croix”, comme il qualifia l’Angleterre, et finira ses jours à PLM, le 16 février 1682. Six ans plus tard, le jour de la solennité de la Visitation 1688, deux ans avant sa mort, Marguerite-Marie recevra une autre vision du Sacré Cœur fidèlement représentée d’après ses écrits[17], en mosaïque, dans le chœur de la Chapelle jésuite Claude La Colombière. La citation en ceinture au-dessus du tabernacle du Maître-Autel indique la vocation des unes et la mission des autres : « s’il est donné aux visitandines de le faire connaître, aimer et le distribuer aux autres, il est réservé aux Pères [de la Compagnie de Jésus] jésuites d’en faire voir et connaître l’utilité et la valeur afin qu’on en profite en le recevant avec le respect et la reconnaissance dus à un si grand Bienfait. » Voilà pourquoi c’est un jésuite qui fit la relecture de l’histoire sainte de la France avec le Sacré Cœur, la faisant remonter à la source de la Paix, deux siècles plus tard. La construction du Sacré Cœur de Montmartre, dont la mosaïque du chœur, les vitraux, les chapelles, le mobilier liturgique racontent cette histoire sainte de France, est le pendant archi-tectural de l’ouvrage du jésuite, cité plus haut.

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                Enfin, admirons la mosaïque sur la porte du Tabernacle abritant l’Eucharistie, avec la fournaise du Cœur de Jésus derrière ses mains qui invoque le Père pour tous les hommes ; et celle, sous le Maître-Autel, des deux cerfs se désaltérant à la source, évoquant les âmes : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux, aux sources du salut »[18]. « Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi mon Dieu… »[19].

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    Sandrine Treuillard
    29 mars 2024 – Samedi saint
    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

    Logo Fraternités AdP.jpgChargée de mission de la Fraternité eucharistique catholique d’Artisans de Paix
    Déléguée à Paray-le-Monial
    Porteuse de la 6e Demeure spirituelle d’ADP
    Les fiançailles spirituelles

     

     

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    N O T E S

    [1] Fondée par Madeleine-Sophie Barat après la Révolution française, en 1800.

    [2] La congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Cénacle a été fondée en juin 1826 à Lalouvesc par Thérèse Couderc et Étienne Terme et reconnue par l’évêque de Viviers en 1836. Cette congrégation apostolique donne des retraites spirituelles ignatiennes sur les fondements de la foi chrétienne.

    [3] « La prière du cœur est essentiellement interprétation contemplative de la ”vie cachée dans le Christ” » comme le pratiquaient les prêtres Alexandrins au IIIe s., comme Origène, et les anachorè-tes égyptiens au IVe s., bien avant que le tronc de l’Église chrétienne ne se sépare en branches catholique et orthodoxe. Cf. Petite philocalie de la prière du cœur, Présentation et traduction de Gilles Gouillard, Éditions du Seuil, 1979.

    [4] « Un de ses disciples, – celui que Jésus aimait –, était couché (à table) contre le sein de Jésus. » Jean 13, 23.

    [5] Vendredi 5 janvier 2024.

    [6] Saint Jean-Paul II, dont une pierre commémore le passage au pied de l’autel dans la basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial, le 5 octobre 1986, qui s’est agenouillé devant les châsses de sainte Marguerite-Marie Alacoque et de saint Claude La Colombière, a prononcé des discours mémorables y compris au Moulin-Liron, est un pilier pour comprendre la vocation parodienne à faire rayonner le message du Sacré Cœur dans les temps contemporains. D’abord, il a été :

    • élu pape en la fête de Marguerite-Marie, le 16 octobre 1978, soit le lendemain de la fête de Thérèse d’Avila – date-clef pour la fondation d’Artisans de Paix.
    • Le 1er juin 1980, il est à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fait un discours célèbre, interrogeant le saint baptême de la France, « fille aînée de l’Église ». Rappelons que la Tradition s’accorde pour affirmer que l’Église est née du côté transpercé du Christ, lorsque Jésus rendit l’âme librement à son Père, en un ultime Soupir d’Amour, après avoir donné Jean comme fils à Marie, et Marie comme Mère à Jean, qui ont été les premiers à recevoir les effluves saintes de l’eau vive jaillie du Sacré Cœur au pied de la croix. C’est ensuite, que Jean-Paul II était allé à Paray-le-Monial en Apôtre du Sacré Cœur à la suite de Marguerite-Marie, le 5 octobre 1986, soit le jour de la fête de la future sainte Faustine Kowalska, sa compatriote polonaise qu’il canonisera. Dans les années 1930, sœur Faustine fut chargée par Jésus de redonner vigueur à la dévotion à son Sacré Cœur en instituant la Fête de la Divine Miséricorde, le premier Dimanche après Pâques. C’est JPII qui instituera la fête de la Miséricorde Divine, le 30 avril 2000. JPII est aussi important pour Artisans de Paix, bien sûr, grâce au :
    • Rassemblement d’Assise, le même mois que sa visite apostolique à Lyon, Taizé et Paray-le-Monial, le 27 octobre 1986.

    [7] Mt 11, 28-30.

    [8] Récit de cette promenade-chapelet sur Hozana : Dans l'Embrassement du Ciel.

    [9] Lien à la vidéo La vision de Jean de l’Alverne.

    [10] On lit ceci, en amont puis en aval de la citation : « Paray-le-Monial 1689, Extrait de la lettre CIV de sainte Marguerite-Marie Alacoque. La construction de cet édifice demandé par Dieu à la France a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE le 23 juillet 1873, à la majorité de 244 voix. »

    [11] Victor Alet, sj, auteur de La France et le Sacré Cœur, 5e édition 1892.

    [12] À ce propos, Paula Kasparian pourrait témoigner du miracle dont son grand-père a bénéficié grâce à une telle médaille qu’il portait sur son cœur de soldat pendant cette guerre…

    [13] Vidéo sur YouTube :  Mon âme s’élance.

    [14] Livre de Judith, 8, 27 : « De même qu'il les fit passer par le feu de l'épreuve pour scruter leurs cœurs, le Seigneur ne cherche pas à nous punir. S'il flagelle ceux qui s'approchent de lui, c'est pour leur donner un avertissement. »

    [15] Pdf du récit Vision intérieure lors des Vigiles du Christ-Roi, 19 novembre 2016

    [16] Aujourd’hui Parc du Moulin Liron où Jean-Paul II a rassemblé des milliers de personnes, le 5 octobre 1986, lors de son pèlerinage comme Apôtre du Sacré Cœur à Paray-le-Monial. Voir plan de Paray au XVIIe siècle, page 6.

    [17] Texte complet repris sur La Vaillante, avec des photographies de la mosaïque : Marguerite-Marie Alacoque & le message du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial (1688) :

    [18] Haurietis aquas in Gaudio : Sous titre de l’encyclique du pape Pie XII Culte et dévotion au Sacré Cœur, 15 mai 1956.

    [19] Psaume 41.

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    Le 2 août 2021, jour de la fête du fondateur de la Congrégation du Saint Sacrement, le Père Eymard, Sandrine Treuillard et moi avons repris contact via la communauté de prière en ligne qu’elle anime, consacrée à Saint Pierre-Julien Eymard sur le réseau social Hozana[1].

    Nous nous sommes connues grâce à une série de conférences[2] que Sandrine donnait chez les Pères du Saint Sacrement, avenue de Friedland, il y a trois ans. Nous avons tout naturellement sympathisé et depuis nous nous contactons régulièrement, toujours soutenues par la spiritualité de Saint Pierre-Julien Eymard, notre ami commun du Ciel.

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    Lorsque Sandrine m'a demandé d'apporter mon témoignage sur ma rencontre spirituelle avec le Père Eymard et comment cela se concrétise dans ma vie actuelle, je fus un peu déroutée, car c'est un exercice auquel je ne me suis jamais adonnée. Mais, poussée par la spontanéité de cet appel, je m'y suis prêtée.

     

    Quels commencements ?
    Chapelle Corpus Christi – Avenue de Friedland, Paris 8e

    Marie-Claude Antoni, eucharistie, saint pierre-julien eymard, adoration eucharistique, adoration, adoration saint martin, priants des campagnesTout débute en 2008, date à laquelle je commence à vivre dans le quartier de la Chapelle du Saint Sacrement, à Paris. Les fenêtres de l'appartement donnent dessus ! Tout naturellement je découvre les lieux, ou plutôt je les découvre à nouveau car, je m'étais souvenue, qu'il y a longtemps, jeune étudiante, je m'y étais déjà rendue....

    Au fur et à mesure des messes, des Adorations, des conférences, je m'imprègne de la spiritualité du Père Eymard et surtout du sens du Saint Sacrement dont j'approfondis le mystère.

    Tout le temps où je vis dans cette proximité, un renforcement de ma foi s'opère.

    Petit à petit, le Seigneur s'occupe du "terreau" de ma foi et agit doucement en me faisant connaître et "appuyer" par un de ses grands serviteurs, le Père Eymard. Souvent, je prie devant la Châsse où son corps intact[3] repose : témoignage de la grâce du Seigneur. Ce temps de proximité, où le Seigneur jette les bases en moi du sens de son Sacrifice et de Sa Présence vivante, est intense.


    Saint Léon – Paris 15e

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnesAprès un certain temps, je déménage dans un autre quartier où je dois aller découvrir d'autres choses : le quartier de l'église Saint-Léon dans le 15e arrondissement. La vie intense de cette paroisse me fait nouer des contacts amicaux qui perdurent toujours, malgré l'espace et le temps. Des grâces exceptionnelles sont venues illuminer mon cœur : deux voyages à Rome : pour la Canonisation des Saints Jean-Paul II et Jean XXIII ; ainsi que pour l'année Jubilaire de la Miséricorde ont été des étapes fondatrices pour ma foi.

    Il y eut ensuite le vendredi 29 juillet 2016. Cette journée était consacrée au jeûne, à la prière pour le monde, en communion autour du Père Jacques Hamel, mort en martyr au pied de l'autel, trois jours plus tôt. Ce soir-là, j'allai à l'Adoration et ce fut pour moi un moment mémorable où je reçus une grâce personnelle qui est toujours vive à mon cœur.

     

    Servantes du Saint Sacrement – Paris 16e

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnesL'année suivante, je déménage à nouveau et la Providence me fait trouver un logement accolé à la Chapelle des Servantes du Saint Sacrement[4] dont le fondateur de la communauté n'est autre que le Père Eymard… Me voici à nouveau en proximité étroite avec notre bon Père Eymard et les Sœurs qui portent sa spiritualité. Je peux entendre de chez moi les chants des offices, et bien sûr ma prière devant le Saint Sacrement s'intensifie et, dès que je le peux, je vais prier puisque le Saint Sacrement est exposé en quasi permanence. Ce rayonnement est exceptionnel pour moi. Je fais l'expérience de la puissance d'amour du Seigneur et de la force du pardon, là, au pied de Jésus-Hostie.

    C'est une période d'une intensité extrême où les très durs événements de ma vie sont transformés en grâces spirituelles pratiquement instantanément à la lumière du Saint-Sacrement exposé. Je fais l'expérience que le Seigneur se sert de tout pour ”éduquer ses brebis”.

    C'est, forte de ce vécu, que je déménage à nouveau avec un changement de vie total, en banlieue parisienne. Je retrouve le village de mon enfance.

     

    Mézy-sur-Seine

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnesAprès des années d'éloignement, je reviens un soir dans l'église de mon village, très émue d'y pénétrer à nouveau, à l’occasion d'une réunion organisée par le nouveau curé du secteur, soucieux de connaître les paroissiens de ce petit village.

    Oui, tout est là et en même temps, il y a beaucoup de poussière partout, des toiles d'araignée, des gravas, des traces d'inondation. Tout me paraît sombre, sans entretien, sans vie et pourtant, tout est aussi comme avant. Double impression, mais je suis heureuse de retrouver des visages connus et cette joie à l'air d'être partagée. Cette prise de contact est positive et en même temps mon cœur se serre tristement, car je me suis rendue compte que la petite lumière rouge du Tabernacle est éteinte…

     

    Comment en était-on arrivé là ?

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnesJ'avais tellement de souvenirs où, dans cette église, il y avait tant de fidèles. Les gens du village et des environs venaient régulièrement. Les offices étaient magnifiques ; notre curé, le dernier en titre pour Mézy, l'Abbé Marchioni, avait le souci de la beauté, de la solennité de toutes les célébrations. Dans ma tête résonnaient ses paroles : « Rien n'est trop beau pour le Seigneur ». Et mes yeux d'enfants étaient éblouis par les lumières, les fleurs, les ornements, les habits sacerdotaux, les nappes d'autel. Je pouvais sentir l'odeur de l'encens, j'écoutais à nouveau les chants en grégorien qui m’émouvaient. Tous mes sens avaient été touchés par la beauté de ces messes qui ont marqué durablement mon âme d’enfant. Les murs résonnent encore de tout ce passé.

    1991-2018 : Presque trente ans se sont écoulés depuis le départ du dernier curé de Mézy… L’église fut ensuite rattachée au secteur de Meulan, composé de 8 clochers. Au début, les messes continuèrent à être assurées tous les dimanches, car deux prêtres à la retraite venaient aider. Ces deux bons pères sont décédés au bout de quelques années et n’ont pas été remplacés. Les messes se sont donc espacées et ont fini par être supprimées. Plus tard, le secteur a subi aussi un grand remaniement, l’Evêque de Versailles ayant regroupé Meulan et Triel et nommé deux prêtres pour l’ensemble. C’est une grande tâche pour eux !

     

    Ré-évangéliser les villages de banlieue

    Donc, je reviens dans ce contexte inédit pour moi. Je passe de la vie parisienne où les messes, Adorations, confessions, enseignements, formations etc. sont à volonté, à la vie de banlieue, à 50 km, où c’est pratiquement le désert ! La différence est criante ! Toute cette région que j’ai connue, si vivante il y a quelques années, est à ré-évangéliser !! J’apprends que, dans mon village, il n’y a plus de catéchisme sur place ; pire, il n’y a que deux enfants du village inscrits sur la commune de Meulan qui assure maintenant le catéchisme pour le secteur !

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    Une peine fécondante

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnes,sandrine treuillardLe Seigneur a dû saisir en moi cette peine car, quelques mois après, j’apprends qu’il y a une Adoration le dimanche soir chez les Sœurs de Saint Paul de Chartres, regroupées maintenant à Vaux‑sur‑Seine. Je m’y rends donc pour la première fois un dimanche soir. En sortant de la chapelle, une jeune Sœur, que je ne connaissais pas, me sollicite et me demande si je peux prendre « au pied-levé » un groupe de première année de catéchisme. Je me souviens de ses paroles : « Je viens de prier le Seigneur à l’Adoration de m’envoyer quelqu’un pour le catéchisme, car il me manque une personne pour débuter l’année. La rentrée a lieu la semaine prochaine et je me fais beaucoup de souci, car je n’ai personne pour ce groupe. Mais, lorsque je vous ai vue, je me suis dis d’aller vous parler… » Je fus très surprise par cette demande spontanée, presque désespérée et évidemment, je n’ai pas pu dire non, malgré mes réticences. Je n’avais jamais enseigné le catéchisme et me demandais comment je pourrais en avoir le temps ! Et bien, le Seigneur a fait en sorte que je puisse lever toutes ces objections et j’ai suivi mon petit groupe d’enfants pendant trois ans jusqu’à leur Première Communion, cette année. Ce fut source de grandes joies !

     

    Le retour du Saint Sacrement au tabernacle

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    La première chose à laquelle je me suis ”attaquée”, à mon retour aux sources, fut de faire revenir la Présence Vivante de Notre Seigneur dans son Tabernacle. Grâce à la messe de rentrée et du verre de l’amitié, toujours organisé à son issue, j’en fais la demande au Père Mathieu Berger qui me répond alors un magnifique « oui ». Quelle joie ! Immédiatement, j’en fais part au petit groupe et nous nous organisons, à la fois pour assurer une prière hebdomadaire et donc une présence régulière de fidèles devant le Tabernacle, ainsi que la messe solennelle du retour de Jésus-Hostie chez Lui !

    Le samedi 1er décembre 2018  fut la date choisie[5] pour cette célébration où, dans notre église pleine, les paroissiens, émus, ont pu à nouveau assister à la messe à Mézy.

     

    Le retour de l’adoration eucharistique

    Par la suite est décidé que les 5ème samedis de l’année, une Adoration sera proposée par notre prêtre. Cela correspond à cinq fois par an environ. Le samedi 30 mars 2019 fut la date de la première Adoration et bien sûr les phrases lumineuses du Père Eymard tirées du livre Une pensée par jour (éditions Mediaspaul) guidèrent notre méditation.

     

    La Sainte Cécile

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnesLe groupe de prière était lancé avec, chaque semaine, la présence d’une dizaine de personnes régulièrement. Nous avons la chance aussi d’avoir des musiciens, des chanteurs et notamment Hervé qui, quelques années auparavant a installé un orgue à tuyaux et monté un chœur de musique sacrée. Le 22 novembre 2019, pour la Sainte Cécile, un très beau concert est donné par le Polyphone 1664 dans l’église pleine ! Le verre de l’amitié scelle le moment et nous promettons de donner rendez-vous chaque année aux mélomanes, avec dans l’idée que si nous pouvions récolter un peu d’argent, nous pourrions engager quelques restaurations…

     

    Les travaux d’urgences réalisés

    Notre église a besoin de travaux d’urgence : des fuites dans la toiture, gouttières, vitraux… abîment le mobilier, détériorent les plâtres qui en se désagrégeant ont causé la chute de plusieurs stations du chemin de croix, en terre cuite. Nous nous disons qu’il faut nous mobiliser pour intervenir.

    Grâce aux élections municipales de 2020, nous avons alerté les candidats sur ces constatations.

    Fabrice Zuccarelli a eu une écoute attentive sur le sujet et son goût pour l’art, et spécialement les vitraux, ont débouché sur des engagements concrets. Une fois élu maire du village, il a pris contact avec la Direction régionale du Patrimoine, à Versailles, qui a envoyé des experts sur place afin d’analyser les besoins. Ceux-ci nous ont fait part du processus de sauvegarde du Patrimoine historique qui offre un partenariat aux communes pour la prise en charge des travaux. Le Conseil Municipal a voté à l’unanimité l’engagement de la commune à ce plan de coopération avec le département. D’autre part, le maire a fait réparer le toit et donc, il n’y a plus d’inondation dans l’église à chaque pluie !

     

    Création d’une association

    Afin d’être efficaces, nous nous sommes organisés en association. Hervé, qui avait créé le Polyphone 1664, avec les membres de l’ensemble ont bien voulu modifier les statuts afin que naisse l’ASPEM – Association de Sauvegarde du Patrimoine de l’Eglise de Mézy –. Celle-ci a vu le jour le 22 juillet 2021 !

     

    La prière revivifiée

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    Depuis bientôt trois ans, nous prions toutes les semaines dans notre église alternant les chapelets, les Adorations suivis le plus souvent d’un verre de l’amitié. Nos deux prêtres ont décidé que la messe de la semaine serait célébrée à tour de rôle, dans chaque église du secteur. Nous avons donc la joie d’assister à la messe dans notre église tous les mardis à 18h30, pour un mois dans l’année. Même si ce n’est pas beaucoup, c’est toujours mieux que rien du tout.


    Expansion de l’adoration par les laïcs

    En revanche, pour les Adorations, il n’était plus possible pour nos prêtres de les assurer. Ce fut un vrai problème pour nous qui fut levé par notre curé : il donna l’autorisation à notre petit groupe de la proposer. Au début, nous étions bien timides devant un tel acte car, jusqu’ici, les prêtres s’en chargeaient mais, petit à petit, nous nous sommes organisés.

     

    L’adoration en temps de pandémie

    marie-claude antoni,eucharistie,saint pierre-julien eymard,adoration eucharistique,adoration,adoration saint martin,priants des campagnes,sandrine treuillardFinalement, ces temps de prière nous sont devenus de plus en plus indispensables. Le temps de la pandémie arriva, avec ces différents stades pour chacun et pour tous. Nous avons assuré une continuité de prière dès que les différents confinements/couvre-feux ont été levés. Tous les samedis, de décembre 2020 à mai 2021, nous avons prié devant le Saint Sacrement exposé. Et toujours avec les méditations édifiantes du Père Eymard. Nous avions besoin de nous retrouver au pied du Saint Sacrement dans cette période inédite. Ce moment nous fortifiait les uns les autres.

    Cette heure avec notre Seigneur est toujours à part dans la vie de chacun. Nous prions dans le silence de notre cœur, puis une méditation du Père Eymard surgit en alternance avec un chant, une louange, une intention de prière… tout cela est spontané et nous porte dans notre vie de baptisés.

     

    Une église ouverte à la prière et au monde

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    Saint-Germain-de-Paris de Mézy est à nouveau ouverte à la fois à la prière des fidèles, aux célébrations – mariages, obsèques – également à l’attention de nos élus pour la prise en charge de ses travaux. Même si tout cela est balbutiant, notre église reprend petit à petit sa place dans l’esprit de nos concitoyens comme le cœur du village, témoin de son histoire, de l’histoire des habitants et de l’histoire de notre pays.

    En Île-de-France, de nombreuses et magnifiques églises de villages sont fermées, en mauvais état. C’est vraiment triste de voir un tel patrimoine s’abîmer. Nous prions pour qu’un nouvel élan saisisse les esprits pour les sauver et sommes prêts à nous engager dans d’autres actions communes. Nous avons l’espoir que notre bon Père Eymard soutienne cette démarche, lui qui a tellement œuvré dans sa vie pour évangéliser dans les zones de grande misère spirituelle et matérielle.

    L’Eglise Saint-Germain-de-Paris, à Mézy-sur-Seine, est inscrite au répertoire des monuments historiques – seul édifice du village à recevoir cette distinction – et si vous vous promenez dans cette jolie région, à l’orée du Vexin français, n’hésitez pas à venir découvrir cette jolie église ouverte le samedi de 16H30 à 17h30.

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    Marie-Claude Antoni
    Le 16 septembre 2021
    Mézy-sur-Seine

     

    Retrouvez cette article sur les pages enrichies :
    L'Adoration Saint Martin - Ré-évangéliser les campagnes
    & Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie - Un saint d'avenir

     

    Images

    Gisant de cire du Père Eymard dans la châsse du Curé d'Ars - Chapelle Corpus Christi Paris 8 - 23 avenue de Friedland - Photo ©Rundolph Fernandez Bayaua, 2 août 2021.

    Logo de l'Adoration Saint Martin - Ré-évangéliser les campagnes
    Design graphique ©Sandrine Treuillard

    Vitrail : sainte Cécile - église Saint-Germain-de-Paris, Mézy-sur-Seine.

    Proposition de bannière pour l'association Priants des Campagnes
    Design graphique ©Sandrine Treuillard 
    Priants des Campagnes : Le miracle, c'est la prière !

     

    NOTES

    [1] Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l’Eucharistie sur hozana.org

    [2] Catéchèse eucharistique à l’occasion du Jubilé du Père Eymard, les 150 ans de son enciellement, de janvier à juin 2018. Conférences données avec le père André Guitton sss, et le père Paul Mougin sss, Chapelle Corpus Christi, avenue de Friedland, Paris 8e.

    [3] Il s’agit en fait d’une représentation en cire, le corps du Père Eymard n’ayant pas été conservé intact, par suite d’une erreur lors de l’exhumation. Au début du XXe siècle, on pratiquait beaucoup le culte des reliques. C’est ainsi que des membres de son corps ont été dispersés en plusieurs endroits, et les débris d’os mis sous capsules reliquaires se sont répandues. Actuellement, le chef du Père Eymard est à l’église Saint-Claude à Rome. Une nouvelle châsse a été réalisée pour le jubilé de 2018, à La Mure d’Isère sa ville natale et de décès qui en contient d’autres, rapatriées de Scherbrooke, au Canada. À Paris, avenue de Friedland, sous « la châsse qui fut celle de son saint ami, le Curé d’Ars », une caissette rassemble d’autres reliques. Ce sont les trois points principaux. (sources : les pères Manuel Barbiero sss et André Guitton sss)

    [4] Rue Cortambert, Paris 16e

    [5] Jour de la fête du bienheureux Charles de Foucauld, grand amoureux de Jésus-Hostie dans le Sahara algérien, en milieu musulman.

     

  • Par saint Martin de Tours, Dieu revient sur les autels de France - Adoration Saint-Martin

    Lien permanent

    adoration saint martin,adoration eucharistique,sandrine treuillard,la france,Écologie humaine,sacré cœur,politique,miséricorde divine,transmission,foi,agriculture,cœur eucharistique de jésus,nouvelle pentecôte eucharistiqueLe jeudi 17 mars 2022, j'ai participé à la prière très charismatique de la Fraternité du Cœur Eucharistique de Jésus, à Besançon, tout près de la chapelle Notre-Dame du Refuge – au tabernacle de laquelle Sophie Prouvier a reçu la révélation du Cœur Eucharistique de Jésus, les 22 janvier et 1er septembre 1854.

    Dans le texte qui suit, datant d'une messe au Carmel de Nevers, le 26 juillet 2015 (un an avant le sacrifice eucharistique du Père Jacques Hamel), suite à ma participation à la Fraternité du Cœur Eucharistique de Jésus, à Besançon, j'ai mis en caractère rouge ce qui a trait à l'amour du Cœur Eucharistique de Jésus.

    Sandrine Treuillard
    Vanves, le mardi 22 mars 2022

    Emblème/Blason spirituel dessiné le 19 mars 2022,
    en la Saint Joseph - © Sandrine Treuillard

     

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    La messe miraculeuse de saint Martin de Tours par Simone Martini
    XIVème
    s. Assise, Église San Francesco (détail)


    Carmel de Nevers après la messe du dimanche 26 juillet 2015

    adoration saint martin,adoration eucharistique,sandrine treuillard,la france,Écologie humaine,sacré cœur,politique,miséricorde divine,transmission,foi            La proximité du prêtre dans sa façon de célébrer la messe avec les habitants du quartier et dans son homélie, m’a beaucoup touchée. Il m’a donné les larmes aux yeux évoquant son père qui, à la fin de la journée où les enfants revenaient à pieds de l’école à 3km, revenant lui-même du bois où il préparait les bûches de chauffage pour l’année, rapportait dans son sac un pain qui avait un peu séché durant la journée, et le partageait avec ses enfants leur disant que c’était le pain d’alouette, un pain d’oiseaux… Ce souvenir lui revenait en résonance avec l’Évangile du jour, en ce dimanche 26 juillet, où Jésus a pitié de la foule nombreuse qui le suit et n’a rien à manger. Il multiplia les cinq pains d’orge et les deux poissons qu’un jeune garçon avait là, fit asseoir la foule sur l’herbe fraîche et les leur fit distribuer. Il se donne comme signe, lui-même, pour leur signifier l’existence de Dieu le Père qui pourvoie avec abondance à leurs besoins, et celui de Ciel dont ils n’ont pas encore conscience. Une fois ce signe divin donné, Jésus retourne sans ses compagnons les disciples, seul, dans la montagne, pour le cœur à cœur avec son Père du Ciel. Ainsi fuyait-il le désir des gens d’en faire leur roi sur la terre, son heure n’étant pas encore venue pour devenir celui du Ciel. Ainsi évitait-il de ”se faire manger” par le commun des mortels de façon précoce et inopportune, ce qui aurait gâché son don de lui-même, qui est tout spirituel et divin, dans le sacrifice de la Croix et jusqu’à la Résurrection. 

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                Ce qui m’a particulièrement touchée dans la parole du prêtre est son souci de l’homme rural et de la reconnaissance de ses besoins spirituels. Ce prêtre se souvient et nous transmet un épisode de la simplicité du monde rural où la bonté originelle s’exprime. Son père avait été élevé chez des ”frères” ; il connaissait bien ”sa” Bible. Ainsi le pain des oiseaux avec ce côté merveilleux du conte n’était pas sans lien avec le Corps du Christ que nous aimons à célébrer à la messe. L’enfant qui a écouté son père et mangé avec les autres enfants ce pain des oiseaux un peu dur est devenu prêtre. C’est très beau !

                Hier matin, j’ai pris mon petit déjeuner en compagnie de ce même prêtre après la messe qu’il avait célébrée. Il est originaire de Pouilly-sur-Loire. Je lui ai parlé de mon projet d’Adoration Saint Martin. Ce matin, après la messe, nous sommes venus prendre le petit déjeuner avec Philippe, le monsieur à la grande moustache qui sert la messe et distribue la communion le dimanche. Je lui avais demandé si je pouvais apporter le calice à l’offertoire. Il m’a du coup proposé de donner la communion. Je ne savais pas si j’en étais digne… si cela m’était autorisé. Je ne l’avais jamais fait. Eh bien, aujourd’hui est un grand jour, puisque pour la première fois de ma vie j’ai tendu le calice à chaque paroissien en disant : « Le Sang du Christ ! ». J’ai aussi porté la Paix du Christ aux Sœurs, dans leur clôture. Quelle joie de voir chaque visage souriant m’accueillir et accueillir la Paix du Christ et la partager ensemble ! Le plus beau sourire était celui de sr Marie-Dominique. Mais tous étaient très beaux. J’ai découvert le visage de l’une d’elle, âgée, aux yeux bleus aveugles, voilés de blanc. Sr Christiane aussi a accueilli la Paix du Christ dans un très large sourire, la dernière… Comme si je venais faire partie de leur communauté de carmélites…

    adoration saint martin, adoration eucharistique, sandrine treuillard, la france, Écologie humaine, sacré cœur, politique, miséricorde divine       Tout à l’heure, je vais proposer à Sr Michèle-Marie, ma bienfaitrice ici, celle qui a su accueillir la première mon récit de vie spirituelle et discerner avec moi l’importance de l’expression artistique dans ma vie et pour l’évangélisation… avec sainte Thérèse Bénédicte de la Croix qu’elle a introduite dans ma vie, Édith Stein… je la bénis, que Dieu bénisse toujours sr Michèle-Marie !, je lui proposerai donc de regarder avant mon départ la vidéo-diaporama « Le sens d'une église : Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18) » avec ses sœurs Christiane et Marie-Dominique. Je souhaite leur exposer mon projet d’Adoration Saint Martin pour les campagnes, pour mon village du diocèse de Bourges qui manque tant de prêtre, qui n’a pas un seul séminariste, comprenant pourtant deux départements : le Cher (Bourges) et l’Indre (Issoudun, Châteauroux). 

                Quand le prêtre a imité le Christ consacrant le pain et le vin, il a évoqué les agriculteurs et les vignerons qui produisent ce pain et ce vin. Cette reconnaissance des agriculteurs au cœur de la messe devrait se faire avec autant de générosité dans toutes les églises de France. 

    adoration saint martin, adoration eucharistique, sandrine treuillard, la france, Écologie humaine, sacré cœur, politique, miséricorde divine            Notre humanité a besoin de reconnaître le besoin spirituel de l’homme, et en particulier de l’homme rural abandonné, oublié et méprisé par le citadin. Ce mépris des autorités citadines pour l’homme rural le rend plus rude qu’il ne l’est. Il faut lever ce mépris qui est méprise et méconnaissance, regagner la confiance en la générosité tapie dans le cœur de l’homme rural, du paysan. Le paysan aime Dieu. Il a un lien privilégié à la Création par son travail au milieu de la nature pervertie par le Plan Marshall, les lois imposées depuis Bruxelles, les décisions bureaucratiques. La distribution mal avisée de subventions étatiques et européennes est un chantage pour maîtriser la production agricole. Elle coupe l’homme, le paysan lui-même qui, à l’origine, connaît et aime sa terre, de la vie même de cette terre. Les subventions éhontées obligent l’agriculteur à pratiquer avec ”sa” terre, avec l’écosystème (ce terme manifeste l’éloignement de la nature de l’homme qui travaillait avec elle : la nature serait devenue un système froid tout comme le système économique ou le système financier, l’homme surplombant la nature sans n’avoir plus de relation essentielle avec elle), des choses qui trop souvent sont contre le bien de la nature, contre le respect de la terre, contre l’éthique écologique et humaine. Et contre le cœur même de l’homme du pays, le paysan. Les autorités payent les agriculteurs qui doivent exécuter des pratiques anti-biologiques. C’est pourquoi il y a le plus de suicide dans cette catégorie de la population française. On apprend aux futurs agriculteurs, dans les écoles, non pas à connaître et aimer son pays, mais on les éloigne de  la terre, du travail avec la terre. On éloigne la terre du corps et du cœur du paysan. On lui indique comment booster une terre déjà épuisée en ajoutant des engrais. Ou comment supprimer la vie des insectes par l’ajout d’insecticides qui viennent polluer les sols à long terme et tuer les abeilles. Constater que la terre que l’on est amené à travailler est sans vie est un drame humain pour l’agriculteur qui ne s’appelle plus ainsi d’ailleurs, mais ”exploitant agricole”. Les directives étatiques et européennes ont tellement exploité le travail des hommes dans de mauvais sens qu’il n’y a plus ni terre, ni humanité dans le travail, et que l’homme du pays est devenu l’esclave d’un travail qui n’a plus de sens que mortifère. Des hommes qui étaient en communion avec leur milieu agricole, on a fait d’eux des bureaucrates, des gestionnaires d’entreprise de destruction des ressources naturelles par des pratiques absurdes et artificielles, coupées du bon sens ordinaire, coupées de la perception naturelle de l’homme en harmonie avec son milieu de vie et de travail. L’homme du pays ne travaille plus avec la terre, avec la nature, mais contre la nature pour satisfaire une logique purement économique, abstraite, coupée de la vie. L’homme apprend à déconstruire les chaînes naturelles de la vie biologique sans plus avoir connaissance de l’harmonie naturelle de ces chaînes biologiques. Comment un agriculteur sain ne pourrait-il pas être profondément dégoûté de devoir pratiquer tout cela qu’il devrait faire subir à la terre, aux bêtes, à lui-même enfin !, en conscience ? Ceux qui se suicident montrent jusqu’où va l’absurdité du système : anti-biologique, contre l’homme, contre la vie. Une machine bureaucratique et idéologique devenue folle et meurtrière. 

    adoration saint martin, adoration eucharistique, sandrine treuillard, la france, Écologie humaine, sacré cœur, politique, miséricorde divine            Qu’au sein de la messe le respect et l’amour de la vie par le Don de Dieu du Corps –le pain- et du Sang –le vin- de son Fils Jésus, le Sauveur, au Cœur transpercé qui nous donne la vie en abondance (la Miséricorde), que cela soit le cœur, le centre de la messe, est le plus grand signe d’espérance de la réconciliation possible entre les citadins et les ruraux. Les hommes des campagnes étant les garants de la dernière authenticité du pays, de la terre à aimer, à respecter, de laquelle recevoir tous les plaisirs sensibles mais aussi spirituels. Le cœur de la célébration eucharistique est le plus grand signe d’espérance de l’homme avec sa terre blessée. Cette terre blessée par l’homme devenu un administrateur éloigné de ses origines, coupé de ses racines, le citadin de Paris ou de Bruxelles qui décide de la production, du cours de l’économie, de la finance sans plus aucun lien avec le pays. La terre et le pays sont désaffectés. L’homme ne porte plus d’affection envers eux. Sa sensibilité affective est si émoussée qu’elle s’est réduite à la gestion économique. Ce qui le fait homme, sa subjectivité affective, est anéanti par un système qui le domine. Il est ainsi démuni même du sens de la responsabilité. Abêti et dominé par des règles qui n’ont plus de sens. L’homme rural qui voit le fruit de ces pratiques a le cœur qui saigne. Même la terre qui est devenue si sèche, sans vie, n’a plus de sang pour saigner. Elle souffre brutalement, à sec. Dans une région comme la Bourgogne, il n’y a plus de vie dans la terre. Le sang n’abreuve plus la terre. Elle a soif. Anémiée, elle crie sa sécheresse. Avez-vous entendu le témoignage de ce couple de microbiologistes des sols qui sillonnent avec leurs appareils de mesure les vignes bourguignonnes ? (Voir la page enrichie Le temps des grâces) Les vignes sont anémiées ! La terre n’a plus de ressource pour nourrir les ceps, elle a été épuisée par les engrais, par la surproduction contre nature, par l’atrophie du bon sens. Une terre sans ver ne respire plus et étouffe. 

    adoration saint martin, adoration eucharistique, sandrine treuillard, la france, Écologie humaine, sacré cœur, politique, miséricorde divine            L’actualité du Christ dans la prière eucharistique, le don de Son Corps et de Son Sang est vivante et criante. Le miracle à opérer pour la conversion des cœurs à son Amour, à sa Vie, est là, à chaque messe, à la portée de chacun s’il veut bien ouvrir son cœur à la fraternité de base, au partage de base, à la solidarité humaine de base auquel nous convie Jésus lors de son dernier repas. Ouvrir notre cœur au don que Dieu veut nous faire de sa Vie, qu’il lui tarde de déverser dans nos vies par Jésus, avec abondance. 

                Il est venu répandre un feu sur la terre, le feu de son amour débordant, un feu de lumière, ce feu est lumière, un fleuve de lumière qui désaltère tout l’être et donne vie à toute chair, à toute terre. 

    adoration saint martin, adoration eucharistique, sandrine treuillard, la france, Écologie humaine, sacré cœur, politique, miséricorde divine            Saint Martin avait perçu et compris le besoin spirituel du paysan dans un temps où son rapport à la nature n’était pas encore si malmené qu’aujourd’hui. Laissons-le revenir nous enseigner la Charité du Christ qu’il a partagée, à l’époque de l’Empire romain, avec les Gaulois que nous sommes toujours, au fond, mais que nous avons oubliés que nous sommes. L’homme est le même, ses besoins, mêmes spirituels, sont les mêmes. Après tout, non : le besoin spirituel de l’homme moderne a tellement été dénigré, renié, méprisé, que, comme l’annonçait Marthe Robin il y a quelques décennies, « la France est tombée encore plus bas ». Le message de la Bonne Nouvelle des bienfaits de Dieu pour l’homme n’a pas changé et est au contraire d’une très grande actualité. Il y a urgence à ce que l’homme considère son besoin de consolation et de direction spirituelle. 

                Sachons par là recevoir l’exemple de saint Martin de Tours. Écoutons saint Martin nous rappeler la bonté, la compassion de Dieu pour l’homme. Dieu nous veut reliés à lui dans sa grâce. Dieu nous fait miséricorde : gratuitement il nous propose son Amour sans condition. Relisons la vie de ce grand saint, moine puis évêque malgré lui. Écoutons la parole du prêtre. Tout prêtre est un autre Christ qui nous enseigne ce que Jésus lui-même enseigne. Saint Martin est la richesse du christianisme dans notre pays, un trésor d’humanité baigné de la divinité à redécouvrir. Il a eu pitié du pauvre. Il a pris part à la Passion du Christ. C’est cela la compassion, c’est cela « Jésus doux et humble de cœur » : se mettre à son école, écouter le cœur de Dieu battre pour nous.       

    A M E N 

     

                Le diagnostic est facile à poser. Il y a des décennies que l’on peut constater les dommages. 

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                Le remède est cependant là, sous les yeux de qui veut bien le voir. C’est par le bois de la Croix que Dieu a donné le remède. Toute l’espérance est là. Elle coule à flot du Cœur de Jésus, la foi, dans le Sang et l’Eau. Sinon, la Croix ne serait qu’un bâton sec. Être chrétien aujourd’hui, et qui plus est dans le milieu rural, c’est s’abreuver au bois de la Croix, c’est recontacter le sens spirituel du christianisme. C’est puiser le remède à la source, dans le Cœur de Dieu, le Cœur de Jésus transpercé sur le bois de la Croix, du haut de laquelle il nous déverse tout son Amour. Le Cœur de Dieu bat au bois de la Croix. Il est tout espérance et tout amour. La Miséricorde Divine est là, pour vous, qui peinez dans les campagnes, qui souffrez de l’indifférence du pays qui ne voit pas que vous êtes sa vie, son cœur de France. Dieu, lui, le voit, le sait, et il est là pour vous, afin que vous puissiez à son Cœur qui est toute votre espérance. Dans la prière d’adoration du Saint Sacrement vous trouverez le Cœur de Dieu qui brûle d’amour pour vous. À la suite de l’évêque de Tours, avec saint Martin, vous participerez de l’amour de Jésus pour vous et pour vos frères, pour la génération humaine tout entière. Le saint Sacrement dilatera votre cœur au contact du Cœur de Dieu. Car l’Eucharistie est le mystère du Cœur de Dieu. C’est son Cœur incarné. Le Cœur de Dieu fait chair est l’Eucharistie. Laissez son silence œuvrer en vous et vous entendrez ce que personnellement il a à vous dire. Car Dieu vient pour tout homme. Il veut parler au cœur de chacun. Et plus tu es loin de Lui, plus il désire se rapprocher de toi. Le diocèse de Bourges est désert. C’est pourquoi Dieu veut y revenir. Il y est d’ailleurs : toute la vastitude le contient. Seulement, c’est l’humilité qui manque à l’homme qui fait qu’il ne Le rencontre plus. Le berrichon a perdu le lien avec son Dieu par manque de prêtres aussi. La laïcité a fait son œuvre de séparation. Non pas la séparation de l’Église et de l’État. Non. Celle-ci est toujours souhaitable. Mais la séparation de l’homme d’avec son Dieu. La dissuasion distillée au sein de l’éducation d’avoir recours au secours divin dans la difficulté inhérente au fait de vivre. L’esprit laïc mal transmis, et peut-être mal transmis à dessein et de façon renforcée depuis mai 68, a fini par interdire l’expression même du besoin spirituel fondamental de Dieu. 

    adoration saint martin, adoration eucharistique, sandrine treuillard, la france, Écologie humaine, sacré cœur, politique, miséricorde divine            Mais Dieu revient dans les campagnes abandonnées de France. Justement parce qu’elle sont abandonnées, il y est d’autant plus présent. Les autochtones n’osent pas encore trop exprimer leur besoin de Dieu, de liturgie, de pasteurs. Mais Il est là, parmi nous, un reste dans les cœurs, gros comme un grain de moutarde, et qui contient toute son intensité. L’Adoration Saint Martin est une porte pour revenir au Seigneur, un canal qui y conduira à nouveau. Par l’adoration du Saint Sacrement sur l’autel, la sainte Eucharistie sertie dans l’ostensoir, laissons-nous pénétrer des trésors divins. Jésus est un délice. Sa Résurrection n’est pas une fiction, un conte de fée. Le christianisme n’est pas une sucrerie. C’est une réalité qui s’expérimente dans le cœur à cœur avec Dieu. L’adoration de la sainte Eucharistie exposée dans l’ostensoir sur l’autel de chaque église de France est une chance très belle de retrouver la relation au Dieu de la Nouvelle Alliance et éternelle. Buvons au fleuve de sa Miséricorde !

    A M E N 

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpgJehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

    le di. 26.VII.2015, 
    Carmel de Nevers, chambre Élisabeth de la Trinité

     

     

     

     

     

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    Adoration Saint Martin

    Et découvrez le Cœur Eucharistique de Jésus – Élévations de Sophie Prouvier

     

  • Introduction aux ÉLÉVATIONS sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus

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                Sophie Prouvier (1817-1891) écrivit la prière au Cœur Eucharistique de Jésus en 1854, suite à la révélation du 22 janvier, réitérée par Jésus au tabernacle le 1er septembre 1854, dans la chapelle Notre-Dame du Refuge de l’Hôpital Saint-Jacques, à Besançon.

                Elle en écrivit les commentaires seulement quatre ans avant sa mort, dans les circonstances suivantes :

                En octobre 1886, stimulée par un père supérieur à écrire ses « méditations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus d’après les lumières et les inspirations de Notre-Seigneur »*, et encouragée à faire retraite par le père Bailly, Sophie Prouvier (Mère Marie de l’Eucharistie dans la Société des Vierges de Marie et de Jésus) « se retira donc dans un petit appartement situé rue Jean de Bologne, près de l’église de Passy.** » Dès le lendemain de son entrée en retraite elle écrit : « Oui, une retraite qui durera 10 jours et ne se terminera pas. Je prendrai note durant cette nouvelle étape de mon existence, des grâces que certainement j’y recevrai et des peines que sans doute j’y endurerai. » « Les unes et les autres furent nombreuses durant ces quelques mois. »

                Mère Marie de l’Eucharistie dut rompre sa solitude pour le Chapitre Général de l’Institut et fut réélue à l’unanimité Supérieure Générale de la Société des Vierges de Marie et de Jésus, le 2 août 1887. Juste après, elle reprit le travail des commentaires « qu’elle avait forcément interrompu » consacré aux Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique. « Il se fit au milieu d’une souffrance morale intense et de pénitences excessives pour obtenir la lumière d’en-haut. Elle ne put achever et versa, comme elle le dit elle-même, « des larmes bien amères sur le deuil de son cœur. » Exténuée de fatigue et d’impuissances, écrit-elle le 21 décembre 1887, je viens de plier mes papiers et d’ensevelir tout ce qui concerne ces pauvres pages sur la prière au Cœur Eucharistique… Je ne crois pas avoir éprouvé pareille souffrance depuis mon premier travail des Constitutions. » Et dans son humilité elle ajoutait : « Oui, je me suis rendue indigne d’achever cette œuvre… » »

                N’empêche que le père dominicain Régis Garrigou-Lagrange en apprécia beaucoup la valeur théologique à tel point qu’il en préfaça la première publication, en 1926. Voyons ce qu'il nous dit de cette prière…

    * Les citations entre guillemets proviennent de la préface de la publication Vie de la Révérende Mère Marie de l’Eucharistie (1934), écrite par une religeisue de l'Institut et interne à la famille spirituelle fondée par Mère Marie de l’Eucharistie (Sophie Prouvier).

    ** Passy a d’abord été un village devenu un quartier du 16e arrondissement de Paris, en 1860.

    Tabernacle+autel ND Refuge.jpg

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  • Qu'est-ce que le culte du Cœur Eucharistique de Jésus ?

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    Extraits de la Préface du Père dominicain Régis Garrigou-Lagrange aux Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus de Sophie Prouvier (première publication Éditions de la Vie Spirituelle, Saint-Maximin, 1926. Seconde impression sur laquelle nous nous appuyons : Atelier du Monastère Sainte-Catherine de Langeac, 2018.)

    N.B. : Pour des raisons pédagogiques, nous adoptons ici des différenciations typographiques : gras, souligné, italiques…

     

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  • Cœur Eucharistique de Jésus – Élévations de Sophie Prouvier

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    Sur cette nouvelle page enrichie, nous vous proposons de découvrir
    la dévotion au Cœur Eucharistique de Jésus
    (révélation au Tabernacle en 1854)
    par les Élévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus
    de Sophie ProuvierMère Marie de l'Eucharistie – à Besançon.

    EN LIEN AVEC LA COMMUNAUTÉ DE PRIÈRE SUR HOZANA :
    https://hozana.org/community/10595/coeur-eucharistique-de-jesus-elevations-de-sophie-prouvier

     

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