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  • Habiter Paray-le-Monial – Jubilé 350 ans Apparitions du Sacré Cœur 2024

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    Séminaire de Recherche d’Artisans de Paix

    Visioconférence du 10 avril 2024

     

    LES HAUT-LIEUX SPIRITUELS QUE NOUS HABITONS

    ce qui suppose une intériorisation du haut-lieu spirituel

    laquelle nous met à l'abri des conflits.

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    HABITER PARAY-LE-MONIAL

    par Sandrine Treuillard

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                IL Y A DEUX MOIS, lors du 1er séminaire sur les lieux, Claire Coumeff, avait conclu son exposé sur le lieu du cœur dans la prière du cœur orthodoxe. La chapelle Maringer, à Nancy, où Claire est engagée, originairement bâtie par les religieuses de spiritualité jésuite de la Société du Sacré Cœur de Jésus[1], est devenue lieu de culte orthodoxe. Pour ma part, je vous parle depuis mon tout nouveau logement à La Ruche, une construction elle aussi suscitée par des religieuses jésuites donnant des retraites ignatiennes, les Sœurs du Cénacle[2]. Ainsi, en tant que paroissienne du Sacré Cœur en Val d’Or, à Paray-le-Monial, je viens vous entretenir du lieu du Cœur par excellence en spiritualité catholique : le Sacré Cœur, Cœur de Dieu fait homme en Jésus Christ, mort et ressuscité, révélé à la fin du XVIIe siècle, sous Louis XIV, à la visitandine cloîtrée pour la « vie cachée dans le Christ »[3], sainte Marguerite-Marie Alacoque.

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                À PLM, depuis le 27 décembre dernier s’est ouvert le Jubilé du 350ème anniversaire des Apparitions du Sacré Cœur à Marguerite-Marie Alacoque, au Monastère de la Visitation, en 1673. Mais qu’est-ce que le Sacré Cœur ? Dans la liturgie de la semaine catholique, le vendredi est le jour de la Passion du Christ. Ce jour correspond au Vendredi saint, trois jours avant la Résurrection, quand au Golgotha, lieu du Crâne à Jérusalem, Jésus expira sur la croix, remettant son souffle au Père, vers 15h de l’après-midi. Environ une heure après sa mort, le soldat romain lui transperça le cœur de sa lance, faisant jaillir le Sang et l’Eau. Le 27 décembre est le jour de la fête de saint Jean, le disciple bien aimé qui posa sa tête sur la poitrine du Christ, lors du dernier repas avant la Passion[4]. Marguerite-Marie reposa aussi longtemps sur la poitrine du Christ ce 27 décembre-là, pendant l’adoration eucharistique. Or, je reçus dans la prière des Laudes du 1er vendredi de cette année jubilaire[5], avec l’hymne En notre cœur s’était perdu, l’amorce pour introduire au sujet de notre séminaire. En voici les deux 1ères strophes :

    En notre cœur s’était perdu
    Le souvenir de ton visage.
    Sur nos faces ne brillait plus
    Ton image.
    Isolés, sans nul appui
    Pour trouver la ressemblance,
    Nous errions dans la nuit.

    Tu envoyas, dans ta pitié,
    Pour éclairer notre détresse,
    Tes prophètes qui ont livré
    La promesse.
    Leur parole, telle un feu
    Sur la route d’espérance,
    Nous guida
    vers ton Lieu.

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               « Vers ton Lieu » avec un L majuscule, car il s’agit de la nouvelle Terre promise, Lieu de la Miséricorde divine[6]. « Venez à moi (…) car je suis doux et humble de cœur », dit Jésus[7]. C’est pourquoi les apparitions dont le Sacré Cœur a favorisé la visitandine cloîtrée, ont principalement lieu pendant sa prière eucharistique, l’adoration du Saint Sacrement, dans le chœur de la chapelle du Monastère de la Visitation, la ”Chapelle des Apparitions”. Jésus l’a conduite « vers son Lieu », dans ce Lieu privilégié des révélations de son Amour, réellement présent dans l’Eucharistie, selon la foi catholique. Là, en cette Hostie adorée, nous sommes au cœur de l’inhabitation de l’Esprit de Jésus. De nos jours, à PLM, l’adoration eucharistique est permanente à la Chapelle Saint-Jean, sous la chaleureuse charpente d’un bâti-ment ayant appartenu au Monastère de la Visitation et dont le Sanctuaire actuel a hérité, à l’entrée du parc des chapelains, en face le chevet riche de ses absidioles clunisiennes de la Basilique du Sacré-Cœur. Quelques mots sur la basilique et l’origine du nom de la ville : Paray-”le-Monial” tire son nom de la présence des moines bénédictins, dès 999, qui étaient organisés en Prieuré dépendant de l’Abbaye de Cluny, à 41 km de là. Ses pierres proviennent de la carrière de Romay, à environ 1 km à vol d’oiseau, sur la rive droite de la Bourbince, la rivière qui charrie tout un imaginaire païen lié à la boue et aux borborygmes des eaux. C’est de cette époque du XIe s. que date la chapelle de Romay dédiée à Notre-Dame, construite alors pour protéger les ouvriers sur le chantier de l’église prieurale, le petit Cluny parodien. ”Paray” : ‘Paredum’ ou ‘Paredus’ ou encore ‘Parata’ ; ‘Pareda’ et ‘Paroda’, en son origine latine a le sens « des revenus ecclésiastiques affectés à la réception des évêques et des archidiacres en tournées de visites pastorales » dans le Val d’Or. On a aussi rapproché ce nom de façon plus spirituelle, du deuxième verset du psaume 107, en latin : « Paratum cor meum, Deus, paratum cor meum : cantabo, et psallam tibi, gloria mea. » « Mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt : je veux chanter, jouer des hymnes : ô ma gloire ! » Là, le nom ‘Paredum’ consonnant avec ‘Paretum’ prend des airs de préparation providentielle à faire de Paray-le-Monial une ville message : « Paratum cor meum, Deus, paratum cor meum » – « Mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt… »

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              Oui, Paray-le-Monial est devenu une ville message. Celui du « divin Cœur pas-sionné d’Amour pour les hommes », dont Marguerite-Marie, qu’Il a préparée, est la messagère. Message du Cœur de Dieu qui aime, et n’est pas aimé demandant de lui « rendre amour pour amour ». Mais qui connaît l’origine de tous ces milliers de titulatures d’églises, de monuments, de congrégations, de communautés voués au Sacré Cœur ? Jusqu’à cette ancienne chapelle en pleine campagne, devenue maison secondaire de parisiens : une plaque émaillée bleue provenant du Boulevard de la Chapelle au pied du Sacré-Cœur de Montmartre, a été posée. La statue du Sacré Cœur rayonnant son amour sur toute la campagne du Pays Fort, d’où je viens, est bien là[8]. Ainsi, vivre et habiter (à) PLM, c’est d’abord, pour moi qui suis parodienne depuis un an seulement, s’être laissée habiter par le message du Sacré Cœur, à travers des situations et dans des lieux significatifs ailleurs et depuis bien long-temps, sans savoir qu’un jour le Seigneur allait me conduire dans cette petite ville du Charolais, en Bourgogne du sud, pour vivre une expérience qui n’est encore que balbutiante. Mais mon intériorisation du message de Marguerite-Marie date d’il y a une douzaine d’années, à la lecture de ses écrits et à la fréquentation du Monastère de la Visitation de Nevers.

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               Je vais maintenant vous faire le récit de ma première rencontre personnelle et particulière, unique, du Sacré Cœur de Jésus dans un premier lieu porteur de sa présence. C’est finalement une remontée à la source que je vous propose : comment le Seigneur s’y est pris avec moi pour m’attirer à son Cœur Sacré ? Nous découvrirons que cette source n’est pas dans un lieu, mais dans l’expérience de l’intimité que nous pouvons faire de Lui. Expériences vécues, elles, dans des lieux précis, souvent dans des églises où dans tout autres situations dont l’Esprit qui souffle où Il veut et comme Il veut, détient les secrets.

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               Ainsi, le 15 octobre 2011, jour de la sainte Thérèse d’Avila, je devais me rendre aux Samedis Musicaux pour commencer à revoir les bases du solfège afin d’intégrer la chorale de ma paroisse d’alors. Les Samedis Musicaux avaient lieu en début d’après-midi à l’institution scolaire catholique Stanislas, rue de Montparnasse, Paris 6e. J’étais arrivée dans le quartier au préalable pour déjeuner. Je me suis retrouvée attablée dans une grande chaîne spécialisée en moules-frites. Je pris mon repas arrosé d’une bonne bière. Ce faisant, je remarquai par la fenêtre un détail architectural qui me fit deviner la présence d’une église. Au sortir de ce restaurant dans l’atmosphère monotone de cette mi-journée d’octobre, en réprimant la sensa-tion de tituber je traversai les deux passages piétons qui mènent vers cette église : Notre-Dame-des-Champs. Quand j’entrai, j’eus la même impression que la pre-mière fois où j’avais pénétré dans l’église qui était devenue ma paroisse : pas de lumière, tout est gris, impression froide. Je remarquai cette grande croix suspendue au-dessus de l’autel, grise et froide. C’est alors que je fus attirée, à ma droite, par un filet de lumière. Je me dirigeai donc vers ce lieu plus accueillant et découvris le coin de la chapelle du Sacré Cœur. Mais, sur le coup, je ne le remarquai pas. Je vis d’abord une statue blanche d’un Jésus s’avançant les bras ouverts et fléchis vers le sol. C’est seulement en s’approchant de la statue que l’on distingue le bas-relief d’un cœur sur le vêtement de sa poitrine. Là, je fus touchée pour la première fois par le Sacré Cœur de Jésus. C’était donc le 15 octobre 2011, en la fête de sainte Thérèse d’Avila, elle qui eut le cœur vulnéré lors de sa transverbération.

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               Je reçus une confirmation le lendemain, qui était un dimanche, le 16 octobre, en la fête de Ste Marguerite-Marie, sans la connaître encore. Or, cette année-là, en avril 2011, j’étais allée en pèlerinage à Assise. Le soir du 16 octobre, j’ouvris au hasard le livre des Fioretti de S. François d’Assise ramené du pèlerinage effectué pendant la Semaine Sainte. Dans les Fioretti, je tombai sur la double-page du cha-pitre relatant la vision d’un frère mineur dénommé Jean de l’Alverne. Sur un sentier dans la forêt près du monastère de l’Alverne, le frère mineur erre l’âme en peine dans une période de sécheresse. Il pleure de ne pas sentir son Jésus et le supplie de se manifester. Finalement, à force de gémissements, le Ressuscité apparaît à son côté. Entrouvrant le vêtement sur sa poitrine, Jésus lui ouvre son Cœur. C’est alors que l’âme du petit frère franciscain et toute la forêt de l’Alverne sont illuminées de la radieuse lumière qui jaillit du Cœur du Christ. Ce Fioretti a donné lieu à une ”enluminure vidéo”, La vision de Jean de l’Alverne[9], filmée au lac artificiel de Saint-Agnan, près de l’abbaye de La-Pierre-qui-Vire, en Bourgogne. Mise en abîme de différents lieux. François d’Assise est le saint le plus conforme à la Passion du Christ, puisque deux ans avant sa mort, il reçut les stigmates dans la gigantesque brisure d’un rocher sur le Mont Alverne, y compris la plaie du côté, à l’image de Jésus. Or, en la saint François d’Assise, le 4 octobre 1673, le Christ le donnera « pour conducteur » à Marguerite-Marie.

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                C’est à partir de ces jours d’octobre 2011, que j’eus l’appel à me rendre à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Pendant plusieurs années, je cédais au désir d’aller à l’adoration eucharistique qui est perpétuelle là-haut. En particulier le vendredi, j’aimais me rendre à la messe de 15h, sommet de la liturgie qui nous fait revivre la mort du Christ sur la croix et le moment crucial qui a suivi : le transperce-ment de son Cœur par la lance du soldat romain, d’où jaillit le fleuve d’eau vive, Source des mystères d’Amour du Cœur de Dieu. « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes » dira Jésus à Marguerite-Marie, le 27 décembre 1673, lors de la 1ère apparition. Jésus retira alors de la poitrine de Marguerite-Marie son cœur pour le plonger dans Le Sien, fournaise ardente, et replacer le cœur de la religieuse où il l’avait pris, devenu ardent à son tour. Dès lors, elle perçut en sa poitrine une brûlure d’amour permanente, jusqu’à son dernier souffle.

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               Dans la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre, un jour je découvris sur le pilier droit, en début de nef, cette inscription tirée d’une lettre que Marguerite-Marie écrivit, un an avant sa mort[10] :

    « Le Père Éternel, voulant réparer les amertumes et angoisses que l'Adorable Cœur de son divin fils a ressenties parmi les humiliations et outrages de sa Passion, veut un édifice où serait le tableau de ce divin Cœur pour y recevoir consécration et hommages. »

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               Le Sacré-Cœur de Montmartre est la basilique du Vœu National : « La France, atterrée par ses désastres, se voue au Sacré Cœur »[11], en réparation des violences de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris : « cet édifice demandé par Dieu à la France [par Marguerite-Marie, deux siècles plus tôt] a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE le 23 juillet 1873, à la majorité de 244 voix », ce qui nous paraît extraor-dinaire, aujourd’hui. L’église paroissiale de Paray-le-Monial, quant à elle, deviendra basilique du Sacré Cœur en 1875, au début des pèlerinages au Sacré Cœur, alors que commençait la construction du Sacré-Cœur de Montmartre, à Paris. La nation prend alors conscience de la gravité des violences humaines et fait appel au cœur de la foi catholique pour rétablir l’ordre moral.

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                En 2014, en compagnie d’un ami musulman auquel je faisais visiter le Sacré-Cœur de Montmartre, je découvris avec lui la crypte avec les dizaines de médailles frappées du Sacré Cœur que les soldats portaient dans les tranchées pendant la 1ère Guerre Mondiale. J’avais alors été stupéfaite de constater la portée de la dévotion au Sacré Cœur, qui est mission d’Amour absolu du Cœur de Dieu pour les hommes jusque dans leurs pires peines, à l’image du crucifiement de Jésus : la boue, les rats, les tirs d’obus, les tueries au gaz des tranchées de 14-18.[12] Il y a dix ans, ce musulman n’eut de cesse d’être l’instrument du Seigneur pour me faire découvrir les fondements de la foi catholique qui prennent source dans le Sacré Cœur. Il s’était lui-même converti à la religion d’origine de son père algérien, l’islam, à 19 ans, au lycée des missionnaires du Sacré Cœur à Issoudun, dans le diocèse de Bourges, sa ville natale dans le Berry, notre région d’origine commune où nous avions grandi sans nous être encore rencontrés. Il m’emmena à la basilique Notre-Dame du Sacré Cœur d’Issoudun une première fois, et le chœur de cette église fut si bouleversant pour moi que nous revînmes une seconde fois. Je filmai les vitraux des instruments de la Passion du Christ, les statues autour de l’autel de la Vierge Marie éplorée contemplant son Fils sur la Croix, et je pénétrai de la prothèse du regard qu’est la caméra mini-dv la plaie du côté du Christ : une chorégraphie silencieuse de l’ado-ration du Sacré Cœur qui donna lieu, au Carême 2015, à une vidéo-prière intitulée Mon âme s’élance…[13]. Cette découverte d’Issoudun permit à mon père d’exhumer des rayons de sa bibliothèque un ouvrage datant de la construction de la Basilique de Montmartre, écrit par un jésuite : La France et le Sacré Cœur. Voici la carte qui ouvre la relecture de l’histoire sainte de notre pays avec, en rouge, « les villes et localités où s’est accompli quelque fait plus remarquable se rapportant au Sacré Cœur ». Issoudun et Bourges sont au Cœur de l’hexagone…

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                Pour répondre à la problématique de l’intitulé de notre séminaire quant à l’intériorisation du message de Paray-le-Monial, je dois évoquer, sans développer, la touche particulière de l’Esprit dans ma vie où le Sacré Cœur de Jésus a aussi visité mes enfers, correspondant au Vendredi et Samedi saints : « Dieu flagelle ceux qui s’approchent de lui »[14]. À partir d’août 2013, je vécus une longue période où j’eus la grâce douloureuse, et encore inconsciente, de prendre part à la Passion du Christ, à chaque fois dans des lieux bien précis. De cette époque date la première ébauche de mon blason spirituel, conçu en deux temps. Plus tard, j’eus d’autres expériences avec le Cœur de Jésus et sa Sainte Eucharistie[15] qui confirmèrent et approfondirent cet attrait de grâce que cristallise mon blason spirituel.

                Pour finir, évoquons saint Claude La Colombière, jeune et brillant père jésuite, suscité providentiellement à Marguerite-Marie pour l’accompagner durant un an et demi seulement. C’est lui qui a pris au sérieux les apparitions, qui a senti spirituellement combien elle était proche du Seigneur qui l’avait choisie comme « héritière de son Cœur ». Voici sa vision des trois cœurs quand le Père Claude lui tendit la communion, au Temps pascal 1676. Elle vit 3 cœurs : deux petits au pied d’un grand : le sien et celui de Claude au pied de celui de Jésus, tous deux enflammés à la fournaise d’Amour du Cœur du Christ : « C’est ainsi que mon pur Amour unit ces trois cœurs pour toujours », reçoit-elle intimement. Trois mois plus tard, le saint homme lui est arraché pour une mission en Angleterre : Louis XIV le nomme aumônier de la Duchesse d’York, à Londres. À son départ, Claude confie à Marguerite-Marie la mission de « guide spirituel de la fondation de l’hôpital de Paray »[16]. En Angleterre, dans les violences des anglicans contre les papistes, Claude sera dénoncé et emprisonné. Il reviendra à Paris très malade trois ans après son départ au ”pays des croix”, comme il qualifia l’Angleterre, et finira ses jours à PLM, le 16 février 1682. Six ans plus tard, le jour de la solennité de la Visitation 1688, deux ans avant sa mort, Marguerite-Marie recevra une autre vision du Sacré Cœur fidèlement représentée d’après ses écrits[17], en mosaïque, dans le chœur de la Chapelle jésuite Claude La Colombière. La citation en ceinture au-dessus du tabernacle du Maître-Autel indique la vocation des unes et la mission des autres : « s’il est donné aux visitandines de le faire connaître, aimer et le distribuer aux autres, il est réservé aux Pères [de la Compagnie de Jésus] jésuites d’en faire voir et connaître l’utilité et la valeur afin qu’on en profite en le recevant avec le respect et la reconnaissance dus à un si grand Bienfait. » Voilà pourquoi c’est un jésuite qui fit la relecture de l’histoire sainte de la France avec le Sacré Cœur, la faisant remonter à la source de la Paix, deux siècles plus tard. La construction du Sacré Cœur de Montmartre, dont la mosaïque du chœur, les vitraux, les chapelles, le mobilier liturgique racontent cette histoire sainte de France, est le pendant archi-tectural de l’ouvrage du jésuite, cité plus haut.

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                Enfin, admirons la mosaïque sur la porte du Tabernacle abritant l’Eucharistie, avec la fournaise du Cœur de Jésus derrière ses mains qui invoque le Père pour tous les hommes ; et celle, sous le Maître-Autel, des deux cerfs se désaltérant à la source, évoquant les âmes : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux, aux sources du salut »[18]. « Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi mon Dieu… »[19].

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    Sandrine Treuillard
    29 mars 2024 – Samedi saint
    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

    Logo Fraternités AdP.jpgChargée de mission de la Fraternité eucharistique catholique d’Artisans de Paix
     Déléguée à Paray-le-Monial
    Porteuse de la 6e Demeure spirituelle d’ADP
    Les fiançailles spirituelles

     

     

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    N O T E S

    [1] Fondée par Madeleine-Sophie Barat après la Révolution française, en 1800.

    [2] La congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Cénacle a été fondée en juin 1826 à Lalouvesc par Thérèse Couderc et Étienne Terme et reconnue par l’évêque de Viviers en 1836. Cette congrégation apostolique donne des retraites spirituelles ignatiennes sur les fondements de la foi chrétienne.

    [3] « La prière du cœur est essentiellement interprétation contemplative de la ”vie cachée dans le Christ” » comme le pratiquaient les prêtres Alexandrins au IIIe s., comme Origène, et les anachorè-tes égyptiens au IVe s., bien avant que le tronc de l’Église chrétienne ne se sépare en branches catholique et orthodoxe. Cf. Petite philocalie de la prière du cœur, Présentation et traduction de Gilles Gouillard, Éditions du Seuil, 1979.

    [4] « Un de ses disciples, – celui que Jésus aimait –, était couché (à table) contre le sein de Jésus. » Jean 13, 23.

    [5] Vendredi 5 janvier 2024.

    [6] Saint Jean-Paul II, dont une pierre commémore le passage au pied de l’autel dans la basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial, le 5 octobre 1986, qui s’est agenouillé devant les châsses de sainte Marguerite-Marie Alacoque et de saint Claude La Colombière, a prononcé des discours mémorables y compris au Moulin-Liron, est un pilier pour comprendre la vocation parodienne à faire rayonner le message du Sacré Cœur dans les temps contemporains. D’abord, il a été :

    • élu pape en la fête de Marguerite-Marie, le 16 octobre 1978, soit le lendemain de la fête de Thérèse d’Avila – date-clef pour la fondation d’Artisans de Paix.
    • Le 1er juin 1980, il est à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fait un discours célèbre, interrogeant le saint baptême de la France, « fille aînée de l’Église ». Rappelons que la Tradition s’accorde pour affirmer que l’Église est née du côté transpercé du Christ, lorsque Jésus rendit l’âme librement à son Père, en un ultime Soupir d’Amour, après avoir donné Jean comme fils à Marie, et Marie comme Mère à Jean, qui ont été les premiers à recevoir les effluves saintes de l’eau vive jaillie du Sacré Cœur au pied de la croix. C’est ensuite, que Jean-Paul II était allé à Paray-le-Monial en Apôtre du Sacré Cœur à la suite de Marguerite-Marie, le 5 octobre 1986, soit le jour de la fête de la future sainte Faustine Kowalska, sa compatriote polonaise qu’il canonisera. Dans les années 1930, sœur Faustine fut chargée par Jésus de redonner vigueur à la dévotion à son Sacré Cœur en instituant la Fête de la Divine Miséricorde, le premier Dimanche après Pâques. C’est JPII qui instituera la fête de la Miséricorde Divine, le 30 avril 2000. JPII est aussi important pour Artisans de Paix, bien sûr, grâce au :
    • Rassemblement d’Assise, le même mois que sa visite apostolique à Lyon, Taizé et Paray-le-Monial, le 27 octobre 1986.

    [7] Mt 11, 28-30.

    [8] Récit de cette promenade-chapelet : Dans l'Embrassement du Ciel :

    https://hozana.org/publication/182574-dans-l-embrassement-du-ciel-9eme-elevation-de-sophie-prouvier

    [9] Lien à la vidéo La vision de Jean de l’Alverne : https://youtu.be/RP1_oeJpzvo?si=wT9AnA0TqiflpuJ4

    [10] On lit ceci, en amont puis en aval de la citation : « Paray-le-Monial 1689, Extrait de la lettre CIV de sainte Marguerite-Marie Alacoque. La construction de cet édifice demandé par Dieu à la France a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE le 23 juillet 1873, à la majorité de 244 voix. »

    [11] Victor Alet, sj, auteur de La France et le Sacré Cœur, 5e édition 1892.

    [12] À ce propos, Paula Kasparian pourrait témoigner du miracle dont son grand-père a bénéficié grâce à une telle médaille qu’il portait sur son cœur de soldat pendant cette guerre…

    [13] Mon âme s’élance : https://youtu.be/zgr21mnz2is?si=ownCuMucgGyg28jc

    [14] Livre de Judith, 8, 27 : « De même qu'il les fit passer par le feu de l'épreuve pour scruter leurs cœurs, le Seigneur ne cherche pas à nous punir. S'il flagelle ceux qui s'approchent de lui, c'est pour leur donner un avertissement. »

    [15] Pdf du récit Vision intérieure lors des Vigiles du Christ-Roi, 19 novembre 2016, sur ce lien : http://lavaillante.hautetfort.com/media/01/02/3070463137.pdf

    [16] Aujourd’hui Parc du Moulin Liron où Jean-Paul II a rassemblé des milliers de personnes, le 5 octobre 1986, lors de son pèlerinage comme Apôtre du Sacré Cœur à Paray-le-Monial. Voir plan de Paray au XVIIe siècle, page 6.

    [17] Texte complet repris sur La Vaillante, avec des photographies de la mosaïque, Marguerite-Marie Alacoque & le message du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial (1688) :

    http://lavaillante.hautetfort.com/archive/2017/01/29/le-message-de-paray-le-monial-par-marguerite-marie-alacoque-1688.html

    [18] Haurietis aquas in Gaudio : Sous titre de l’encyclique du pape Pie XII Culte et dévotion au Sacré Cœur, 15 mai 1956.

    [19] Psaume 41.