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L’effusion de l’Esprit Saint à la Croix – 2•Enseignement en préparation à l'effusion de l'Esprit saint dans le groupe de prière charismatique Béthanie – Paray-le-Monial

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2 • Enseignement en préparation à l’Effusion de l’Esprit Saint

dans le groupe de prière & louange charismatique
Béthanie de Fraternité Pentecôte

Chapelle La Colombière – Paray-le-Monial

Dans son topo sur le Baptême, 1er des 4 enseignements pour nous préparer à l’effusion de l’Esprit saint*, Luc, notre berger, a évoqué la scène tirée du film La Passion du Christ de Mel Gibson : le centurion romain reçoit la révélation de la nature divine du Christ quand il transperce son côté du fer de la lance, atteignant jusqu’au Cœur de Jésus, d’où jaillit le sang et l’eau, dont Longin, ce soldat romain, est lui-même aspergé.

Le sang & l'eau jaillissent.jpg

Pour contempler cette grâce de l’effusion de l’Esprit Saint à la Croix, centrale dans la cité du Sacré Cœur, je vous invite à scruter quelques événements et paroles du Christ à l’approche de sa Pâque qui annoncent cette effusion de l’Esprit d’Amour au Golgotha.

* Les 2 derniers enseignements ont été donnés par le Père Guy Lepoutre SJ, sur le pardon et l'Esprit Saint, les 21 et 28 janvier 2025. L'effusion eut lieu le mardi 4 février en la Chapelle La Colombière.

 

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive… »

Dans l’évangile selon saint Jean, après avoir fait des miracles et révélé sa nature divine « ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 55), lors de la fête des Tentes, alors que les juifs voulaient déjà le faire mourir et le cherchaient, alors que ses disciples encourageaient Jésus à parcourir la Judée comme il l’avait fait en Galilée, il s’y refusa, car, son « heure n’était pas encore venue ». « La semaine de la fête était déjà à moitié passée quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner » (Jn 7, 14). Il y enseigne en Fils unique du Père, qui a « les paroles de la vie éternelle » comme l’a confessé Pierre (Jn 6, 68) et il a osé « guérir un être humain tout entier le jour du Sabbat » (Jn 7, 23c), le paralytique à la piscine de Béthasda. Tout cela lui vaut les foudres des juifs réguliers : « on cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue » (Jn 7, 30). L’étau des juifs orthodoxes, les pharisiens, se ressert sur lui, ce qui ne l’empêche pas d’affirmer par des actes et avec beaucoup de fermeté son identité de Messie, qu’ils ne peuvent pas recevoir. Ainsi, et je continue de citer l’évangile de saint Jean :

« au jour solennel où se terminait la fête, Jésus, debout, s’écria : ”Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur.”[1] En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint, l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus. En effet, l’Esprit Saint n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié par le Père » (Jn 7, 37-39).

Oui, celui qui croit en Jésus-Christ, des fleuves d’eau vive couleront de son cœur et cette eau donne la vie : la vie divine, l’Esprit Saint communiqué. 

Plus loin dans l’évangile johannique, quand Jésus allait annoncer la venue de son Heure, à l’approche de sa dernière Pâque, « parmi les grecs qui étaient montés à Jérusalem, pour adorer Dieu », quelques uns voulurent voir Jésus (Jn 12, 20). Ils demandèrent à Philippe de rencontrer Jésus qui s’en ouvrit à André, et tous les deux allèrent trouver Jésus pour le lui dire. C’est à ce moment-là que Jésus leur déclare : « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. » C’est à ce moment-là qu’il parle du grain tombé en terre qui, s’il meurt, porte beaucoup de fruit, pour parler de sa mort et de sa résurrection. Il nous invite à mourir à nous-mêmes afin d’être docile à l’Esprit Saint pour entendre les inspirations du Maître intérieur. Il est alors bouleversé, peut-être étreint par une angoisse soudaine devant son supplice qui approche. Mais il se reprend et appelle l’heure de sa glorification pour glorifier le nom du Père. « Alors, du ciel, vint une voix qui disait : ”Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore” » (Jn 12, 28). Glorification de Jésus par le Père lors de sa Passion d’amour, dans le supplice de la Croix, qui lui fait dire encore : « et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12, 32).

Progressons encore dans l’évangile de Jean : lors du dernier repas, au Cénacle, « avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1). « Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est venu de Dieu et qu’il retourne à Dieu, se lève de table » (Jn 13,3) et déploie six autres gestes d’une portée intérieure très intense et prophétique de la Croix : Jésus lave les pieds des 12 disciples. « Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. » Avec beaucoup de douceur, il leur explique que chacun doit être serviteur de son prochain comme il vient de le leur manifester, lui leur Maître et Seigneur. Il affirme à nouveau son identité humano-divine : « vous croirez que moi, JE SUIS » (Jn 13, 19). « Après avoir ainsi parlé, Jésus fut bouleversé au plus profond de lui-même, et il attesta : ”Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera(Jn 13, 21). Nous avons tous en mémoire des représentations de la dernière Cène où chaque disciple autour de la table manifeste un geste de surprise, de frayeur, une interrogation… : « Les disciples se regardaient les uns les autres, sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait » (Jn 13, 22). C’est alors que Pierre cherche le regard du disciple bien-aimé « tout contre Jésus », pour lui faire signe de demander à Jésus de qui il voulait parler, qui allait le trahir. Cette position des corps à moitié allongés autour de la table, comme on mangeait dans l’Empire romain et aussi dans la Judée colonisée, induit que la tête de Jean repose sur le sein de son Maître et Seigneur, le lieu caché, secret, de son Cœur d’homme-Dieu. Jean entend les battements inouïs du Cœur du Dieu fait homme. Il communie à sa vie précieuse et s’en laisse intimement instruire. Ce sont des instants de transfusion d’éternité pour Jean. Mais à la question gestuée de Pierre, Jean doit décoller la tête de la poitrine de Jésus, pour lui faire part de la demande pressante de Pierre. Jean quitte ce temps d’instruction et de communion privilégié au Cœur de Jésus, que Gertrude d’Helfta vivra des siècles plus tard. Jean a sans doute aussi perçu le trouble cardiaque de son Maître provoqué par la trahison déclarée de Judas. 

 

LECTURE DE L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN 19, 25-37 

25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.

26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » 27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »

29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. 30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

31 Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.

32 Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.

33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, 34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

35 Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. 36 Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé[2]. 37 Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé[3]. 

Simone Martini Ca 1340 Musée d'Art de Harvard.png

L’effusion de l’Esprit Saint à la Croix :
La « Pentecôte eucharistique » avec St P.-J. Eymard  

Le terme pentecôte eucharistique vient de st Pierre-Julien Eymard. D’abord mariste à Lyon, après plusieurs appels à fonder un ordre spécifiquement centré sur la sainte Eucharistie, le Père Eymard quitta les Maristes pour fonder les Pères du Saint Sacrement, à Paris, en 1856. Le Père Eymard emploie deux fois le vocable de pentecôte eucharistique dans ses nombreux écrits, sans en préciser le sens.

Une Servante du Saint-Sacrement, la branche féminine de la congrégation du Saint Sacrement que le Père Eymard fonda en 1858, Sœur Suzanne Aylwin, auteure de Une pensée par jour avec saint Pierre-Julien Eymard[4] relève cet extrait d’une prédication du Père Eymard où « l'on comprend ce qu’il entend par Pentecôte eucharistique" » :

« L'archange ne dit pas seulement à Marie : “Le Saint-Esprit viendra en vous”, mais il ajoute : “Il vous couvrira de son ombre” [Lc 1,35]. Dieu est un feu consumant [Dt 4,24]. Quand Dieu vient en nous, il y vient avec sa nature divine et si le Saint-Esprit n'était en nous comme un voile, nous serions à l'instant consumés. Qu'est-ce qu'une paille au milieu d'un grand feu ? Que sommes-nous dans la divinité ? Le Saint-Esprit, comme une nuée, tempère ces ardeurs, n'en laisse transpirer que ce qu'il faut. Il fait comme au mont Sinaï. Il nous est nécessaire dans nos rapports avec Notre Seigneur. Notre Seigneur est homme, je le sais, mais il est Dieu aussi et nous avons besoin du Saint-Esprit pour recevoir Dieu. » (PP 31,2[5]) 

Pour ma part, j’ai poursuivis ma recherche pour tenter de rejoindre la pensée du Saint Esprit qu'avait le Père Eymard en méditant ce terme de Pentecôte eucharistique. Le terme grec de kénose revient à plusieurs reprises au fil du texte. Retenez simplement que kénose signifie vide, dépouillé. J’écrivis ce texte il y a 7 ans, un 14 août, où la collecte nous introduit à la messe par ces mots : « En cette fête de saint Maximilien-Marie Kolbe, nous nous souvenons du repas où le Roi des martyrs offrit sa vie pour nous et de la croix où il remet son esprit à son Père. »

 

La Pentecôte eucharistique commence à la Croix

Sur la Croix, Jésus expire son Esprit entre les mains de Dieu le Père : son Âme monte au Ciel dans la kénose, et dans le même temps, quand le soldat romain transperce son Côté, le Sang et l’Eau s’écoulent de son Cœur pour la Terre et tous ses habitants.

Jésus-Christ est le médiateur sur l’ostensoir de la Croix. Cette Croix si visible sur le mont Golgotha a fait le vide autour d’elle pour ne laisser que Jean, Marie, les soldats à son pied et les deux autres larrons. Il est visible sur sa Croix mais personne ne le voit que Marie-Madeleine et quelques femmes avec Jean et Marie. Á la fois exposé aux yeux de ceux qui osent voir son supplice, et si humble. Je ne parviens pas à exprimer ce contraste que je perçois de l’humilité du Christ sur la Croix exposée. Ce qui attire à Lui tous les hommes, c’est son humilité qui est tout intérieure, dans la prière en union avec son Père. Je perçois l’amour dans cette humilité, je perçois le retrait de la prière sur la Croix. Il est là, dans le monde, avec nous et pour nous, mais Il n’est pas du monde. Il est en union avec Dieu le Père et c’est ce qui nous attire à Lui. C’est le lieu même de son retrait en Dieu qui nous attire à sa Croix. Ce n’est pas le supplice, ni même sa souffrance qui attire notre regard sur Jésus à la Croix. C’est la communion avec le Père qui nous attire. C’est cet amour que nous percevons à la Croix qui nous attire. Et c’est cet amour qui jaillit de la Croix que nous recevons. Cet amour sur la Croix nous le recevons dans la kénose du Christ quand son souffle le quitte pour le Père et que son Sang nous éclabousse de grâce. L’Eau aussi lors de la kénose de Jésus-Christ nous inonde de la lumière de son Esprit. Et nous recevons aussi son Âme quand Il rend l’Esprit, en expirant. Son Âme est répandue avec le souffle de l’Esprit dans son Sang et l’Eau issie de son Cœur sur nous. L’Esprit de vie qui planait sur les eaux au Commencement, c’est aussi l’Esprit de Jésus. Sur la Croix, l’Esprit Saint de toujours devient une personne de la Trinité, par la Vie du Christ qu’Il remet, rend à son Père et nous donne. La pentecôte eucharistique commence à la Croix. C’est quand la Terre reçoit le dernier souffle à la fois humain et divin du Christ. Á son dernier souffle, tout est accompli. Il se vide de Lui-même dans le don total. Sur la Croix, la communion trinitaire est parfaite, quand Jésus expire. Il nous distribue ses grâces en même temps qu’Il expire. Il rend à Dieu ce qui appartient à Dieu. Son Âme. Et de son Corps mutilé Il est donné tout entier aux hommes dans la merveille eucharistique de sa kénose où le don de son Sang et de l’Eau baigne dans la lumière de son Esprit. Son Âme est auprès du Père et pourtant, son Âme est partout depuis cette pentecôte eucharistique de la Croix. Elle rayonne depuis la Croix. Depuis la Croix nous pouvons la recevoir si nous levons les yeux vers elle. Son Corps saint ne cesse de nous inonder de sa grâce, de sa lumière d’amour. Lors de l’adoration eucharistique, nous adorons sa Croix. Nous ne cessons pas de recevoir son Esprit depuis la Croix, depuis ce moment de la Croix chaque fois que nous tournons notre visage vers Lui, Jésus Eucharistie.


Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpgSandrine Treuillard
Membre du noyau de Béthanie
le 14 janvier 2025

Oratoire Saint Claude La Colombière
– Maison des jésuites - Paray-le-Monial


 

Hymne au Sacré Cœur
L'amour de Dieu s'est répandu
Sainte Gertrude d'Helfta - 16 novembre

Le cœur de Dieu s’est répandu,
dans tous les cœurs par son Esprit.
L’amour du Christ a répondu,
au cœur humain par un grand… cri.

L’amour de Dieu nous fut offert,
en signe humain de sa bonté.
Le cœur du Christ nous est ouvert,
comme un chemin d’éterni… .

L’Église est là près de la croix,
vivant d’Esprit, d’eau et de sang.
Près de son cœur, chantant sa foi,
près de son Dieu l’âme con… sent.
 

(Texte : Fr. Ch. Dumont – Musique : C. Spangenberg (1568) – Harmonisation : Sr Michel Bénédictine de Vanves – Partition des Bénédictines du Prieuré Sainte-Bathilde, Vanves)

 

N O T E S

[1] Zacharie 14, 1a : « Voici, le jour de l’Éternel arrive ». 6-8,a : « En ce jour-là, il n’y aura point de lumière ; Il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, connu de l’Éternel, Et qui ne sera ni jour, ni nuit ; Mais vers le soir la lumière paraîtra. En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem (…). »

[2] Ex. 12,46.

[3] Za, 12,10.

[4] Une pensée par jour avec saint Pierre-Julien Eymard, Sr Suzanne Aylwin, Éditions Médiaspaul, 2010.

[5] PP 31, 2 Laisser venir l'Esprit Saint, du 14 juin 1867. Prédication publique dans la chapelle des Religieux du Saint Sacrement de Paris : à compter du mois d'avril 1867, la communauté a été transférée dans un ancien pensionnat, au 112 boulevard Montparnasse. C'est là, dans une salle aménagée en chapelle, que le P. Eymard donnait ses prédications, en fin d'après-midi, au moment du salut du saint Sacrement, et cela jusqu'au bout (jusqu’à sa mort en 1868).

 

I M A G E S

Arrêt sur image, La Passion du Christ, Mel Gibson, 2004.

Crucifixion, Simone Martini, ca 1340, Musée d'Art de Harvard.

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