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  • Le Temple futur - ou de la littérature apocalyptique en temps de crise

    Lien permanent

    Note liminaire
    Le texte que vous vous apprêtez à lire
    est le fruit d'une méditation personnelle de la Parole de Dieu
    qui n'engage que son auteur.

     

    Invocation de l’Esprit Saint – Réception de la Parole de Dieu

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    Le Christ mesurant le monde entier - Manuscrit allemand du 15e siècle

    Vendredi 6 novembre 2020

    Au moment de l’oraison, après la psalmodie des Laudes, je me vois poussée à l’invocation de l’Esprit Saint, directement par le parler en langues (sans chant préalable).

    Consonances orientales. ”Abba” s’échappe plusieurs fois de ma bouche, dans un souffle, au milieu des syllabes qui me sont étrangères.

    Puis, j’ouvre la petite Bible de Jérusalem qui tient dans la main, au hasard. Je place mon index sur la fine page de papier-bible. J’ouvre les yeux. Elle est à l’envers. Je la retourne et lis la phrase qui m’est donnée : 


    41
    Il y avait quatre tables d'un côté et quatre tables de l'autre côté du porche, soit huit tables sur lesquelles on immolait.

    Je remonte alors au début du paragraphe et lis :


    38
    Il y avait une chambre dont l'entrée était dans le vestibule du porche. C'est là qu'on lavait l'holocauste. 39 Et dans le vestibule du porche, il y avait, de chaque côté, deux tables pour y égorger les holocaustes, les sacrifices pour le péché et les sacrifices de réparation. 40 Du côté extérieur, pour qui montait à l'entrée du porche, vers le nord, il y avait deux tables, et de l'autre côté, vers le vestibule, deux tables. 41 Il y avait quatre tables d'un côté et quatre tables de l'autre côté du porche, soit huit tables sur lesquelles on immolait. 42 En outre, il y avait quatre tables en pierre de taille, pour les holocaustes, longues d'une coudée et demie, larges d'une coudée et demie et hautes d'une coudée, sur lesquelles on déposait les instruments avec lesquels on immolait l'holocauste et le sacrifice. 43 Des rigoles, d'un palme de large, étaient aménagées à l'intérieur, tout autour. C'est sur ces tables qu'on mettait la viande des offrandes.[1]

    [1] Précision trouvées dans Sondez les Écritures : « Des équipements pour les sacrifices : versets 38-43 :

    Près de la porte du nord et au-dedans de l’édifice, se trouveront huit tables destinées à la préparation des sacrifices (verset 41). Quatre tables supplémentaires en pierre taillée serviront à entreposer les couteaux pour égorger les sacrifices qui seront ensuite pendus à des crochets doubles fixés au mur du portique nord (versets 42, 43 a).

    Tout cela nous fait penser au sacrifice du Seigneur, jugé sur le “Pavé” (Jean 19. 13), puis pendu au bois de la croix (Actes 5. 30  ; 10. 39  ; Galates 3. 13), hors de la porte (Hébreux 13. 12), pour nous ouvrir l’accès à la présence de Dieu (Hébreux 10. 19). »

    Puis, en haut de la page, je lis le nom du livre biblique dans lequel j’ai reçu ce paragraphe : Ézéchiel. Je tourne la page précédente et y découvre le chapitre 40 dans lequel ce passage se situe. La Bible de Jérusalem a placé un intertitre en chapeau : 4. La « Torah » d’Ézéchiel. Puis, avant le numéro du chapitre 40, ce titre, en gras : Le Temple futur. Pour comprendre la situation du passage reçu dans le livre du prophète Ézéchiel, je lis ce premier paragraphe :


    1
    La vingt-cinquième année de notre captivité, au commencement de l'année, le dix du mois, quatorze ans après que la ville eut été prise, en ce jour même, la main de Yahvé fut sur moi. Il m'emmena là-bas : 2 par des visions divines, il m'emmena au pays d'Israël et me déposa sur une très haute montagne, sur laquelle semblait construite une ville, au midi. 3 Il m'y amena, et voici qu'il y avait un homme dont l'aspect était comme celui de l'airain. Il avait dans la main un cordeau de lin et une canne à mesurer, et il se tenait dans le porche. 4 L'homme me dit : "Fils d'homme, regarde bien, écoute de toutes tes oreilles et fais bien attention à tout ce que je vais te montrer, car c'est pour que je te le montre que tu as été amené ici. Fais connaître à la maison d'Israël tout ce que tu vas voir."

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    Parcours d'Ézéchiel dans le Temple in Sondez les Écritures

     

    Le Temple futur

    Dans sa vision, Ézéchiel est donc transporté dans une ville et sur les lieux du Temple futur minutieusement montré par cet homme. Après avoir détaillé le mur extérieur au Temple ; le porche oriental ; le parvis extérieur ; le porche septentrional ; le porche méridional ; le parvis intérieur - porche méridional ; le porche oriental ; enfin, le porche septentrional, Ézéchiel découvre les annexes des porches (Ez 40, 38) qui correspond au paragraphe où j’ai reçu le verset initial (40, 41). Dans la Bible du Semeur, Ez 40, 38 est intitulé le parvis intérieur, ce qui est très éclairant sur l’ordonnancement spatial du Nouveau Temple. Les annexes des quatre porches cardinaux donnent donc sur le parvis intérieur. J’y reviendrai plus loin.

    La vision du Temple avec le fleuve Kédar.jpg

    Ézéchiel et la vision du Temple in Des trésors cachés dans le sable

    Puis, pour comprendre le contexte et les conditions de la prophétie d’Ézéchiel, je suis allée lire l’introduction à ce Livre dans la Bible de Jérusalem. Je la reprends ici-même :

    « Ézéchiel. — À la différence du livre de Jérémie, celui d’Ézéchiel se présente comme un tout bien ordonné. Après une introduction 1-3, où le prophète reçoit de Dieu sa mission, le corps du livre se divise clairement en quatre parties :

    — les chap. 4-24 contiennent presque uniquement des reproches et des menaces contre les Israélites avant le siège de Jérusalem ;

    — les chap. 25-32 sont des oracles contre les nations, où le prophète étend la malédiction divine aux complices et aux provocateurs de la nation infidèle ;

    — dans les chap. 33-39, pendant et après le siège, le prophète console son peuple en lui promettant un avenir meilleur ;

    — il prévoit enfin, chap. 40-48, le statut politique et religieux de la communauté future, rétablie en Palestine.»

     

    C’est donc au tout début de cette dernière partie que j’ai reçu le passage, ce matin. Ce matin d’un vendredi, en début d’une deuxième vague de Covid 19, à l’automne 2020, plus virulente que la première du printemps dernier. Il est important de contextualiser la réception de cette Parole divine qui m’est donnée aujourd’hui. Elle m’est donnée pour nos contemporains et pas à simple titre individuel. Ce don de la Parole en ce vendredi 6 novembre 2020 délivre son sens dans le contexte actuel où nous la recevons. Voici ce que poursuit l’introduction à ce livre prophétique, de la Bible de Jérusalem :

    « Ézéchiel a exercé son activité parmi les exilés de Babylonie entre 593 et 571 (av. J-C.). Ézéchiel est un prêtre. Le Temple est sa préoccupation majeure, qu’il s’agisse du Temple présent, souillé par des rites impurs et que quitte la Gloire de Yahvé, ou du Temple futur, dont il décrit minutieusement le plan et où il voit revenir Dieu. Il a le culte de la Loi et, dans son histoire des infidélités d’Israël, le reproche d’avoir « profané les sabbats » revient comme un refrain. Il a horreur des impuretés légales et un grand souci de séparer le sacré du profane. »

    Ce que je souligne en caractère gras me semble entrer en correspondance avec notre époque. Non pas au niveau du Temple, de l’Église en elle-même, mais au niveau de la société dans son ensemble où la question de Dieu semble vouloir être totalement évacuée.

     

    La vision d’Ézechiel

    Voici l’éclairage qu’apporte l’introduction de ce même livre d’Ézéchiel dans la Bible du Semeur :

    « La prophétie d’Ézéchiel est comme ponctuée par les déplacements de la gloire de l’Éternel, symbole de la grandeur et de la présence de Dieu. Elle apparaît au prophète lors de son appel. Quand la sentence tombe contre Jérusalem et contre son Temple, la gloire de l’Éternel, qui avait envahi le Temple au moment de sa dédicace sous Salomon (1R 8, 10-11), se retire du dessus du coffre de l’alliance (9, 3). Elle se dirige alors vers l’entrée du Temple (10, 18-19) puis quitte l’édifice de Jérusalem pour se placer sur le mont des Oliviers, à l’est de la ville (11, 22-23).

    Dans sa vision de la nouvelle Jérusalem et du nouveau Temple, situés au sein d’une nouvelle création (chap. 40 à 48), le prophète verra la gloire revenir de l’est (43, 1-3) pour remplir à nouveau le Temple (44, 4).

    Jésus-Christ, gloire de l’Éternel (Jn 1, 14), se retirera lui aussi sur le mont des Oliviers (Mt 21, 17 ; Lc 21, 37). Mais, un jour, la gloire de Dieu, déjà présente dans l’Église (1Co 3, 16), habitera la Nouvelle Jérusalem (Ap 21, 10-11). »

    Notre passage se situe exactement au début de la vision du Temple de Jérusalem, dont il décrit minutieusement le plan et où il verra revenir Dieu, au sein de cette nouvelle création. « Ézéchiel est surtout un visionnaire », nous rappelle la Bible de Jérusalem dans son introduction au livre :

    « Ses quatre visions, 1-3 ; 8-11 ; 37 ; 40-48, ouvrent un monde fantastique : (…), un Temple futur dessiné comme sur un plan d’architecte, d’où jaillit un fleuve de rêve dans une géographie utopique. Ce pouvoir d’imaginer s’étend aux tableaux allégoriques que trace le prophète. »

     

    Les rigoles du Temple futur

    Dans notre passage est décrit la chambre où on lavait les animaux vivants de l’holocauste, dans le vestibule du porche. Dans ce vestibule du porche, il y avait deux tables pour y égorger les animaux. Une table consacrée aux sacrifices pour le péché, une table consacrée aux sacrifices pour la réparation. Du côté extérieur aussi sont disposées des tables sur lesquelles on immolait. Un système de rigoles était aménagé à l’intérieur, tout autour, permettant de canaliser l’évacuation du sang des animaux immolés sur les tables prévues à cet usage. Et il y avait quatre tables sur lesquelles on déposait les instruments avec lesquels on immolait l'holocauste et le sacrifice.

    esprit saint,foi,covid-19,christianisme,sandrine treuillard,conscienceLa description architecturale de notre passage évoque le sang des holocaustes sans en prononcer le mot. C’est un vendredi, aujourd’hui, que je reçois ce passage. Le vendredi est le jour de la Passion du Christ, Agneau de Dieu immolé sur la Croix pour le rachat de toute l’humanité. Son sang pénètre le bois de la croix, et s’écoule de ses pieds pour féconder la terre. C’est la croix qui canalise le Sang du Dieu fait homme sacrifié pour l’humanité entière. Le passage que nous lisons aujourd’hui doit être lu comme un signe des temps. L’introduction au livre d’Ézéchiel de la Bible de Jérusalem peut encore nous guider vers une interprétation contemporaine du paragraphe reçu ce jour :

    « Ézéchiel rompt avec la tradition de la solidarité dans le châtiment et affirme le principe de la rétribution individuelle. Prêtre, si attaché à son Temple, il rompt aussi, comme avait déjà fait Jérémie, avec l’idée que Dieu est lié à son sanctuaire. En lui se marient l’esprit prophétique et l’esprit sacerdotal qui étaient restés souvent opposés : les rites — qui subsistent — sont valorisés par les sentiments qui les inspirent. Toute la doctrine d’Ézéchiel est centrée sur le renouvellement intérieur : il faut se faire un cœur nouveau et un esprit nouveau, ou plutôt Dieu lui-même donnera un « autre » cœur, un cœur « nouveau », et mettra dans l’homme un esprit « nouveau ».

    Cette spiritualisation de toutes les données religieuses est le grand apport d’Ézéchiel. Par un autre de ses aspects, Ézéchiel est à l’origine du courant apocalyptique. Ses visions grandioses préludent à celles de Daniel et il n’est pas étonnant que dans l’Apocalypse de saint Jean on retrouve si souvent son influence. »

     

    Un regard dans le rétroviseur : de la littérature de crise

    Je ne puis m’empêcher de regarder dans le rétroviseur : pendant le premier confinement, au bout de 12 jours aux Bleineries à Sury-ès-Bois — dans le Cher chez mes parents où je suis restée presque 3 mois —, après la Neuvaine de l’Annonciation invoquant la Vierge pour venir en aide aux soignants et aux malades, le samedi 28 mars 2020, dans ma prière matinale j’avais reçu la Parole de Dieu dans le Lévitique (4, 27-35) (Cf : Des vidéos-prières #Covid19 en offrande du soir à l'Île Saint-Pardoux - Relecture de ce qui est advenu en ce lieu) qui décrivait les sacrifices d’expiation. Là aussi, il était question d’immolation d’animaux et le sang pour expier une faute individuelle était évoqué explicitement.

    Puis, plus tard dans ce premier confinement, le vendredi 24 avril, qui correspondait à l’entrée en Ramadân des musulmans, je reçus la Parole de Dieu dans le Livre de l’Apocalypse (10, 1-11) (cf : Le livre de l’Apocalypse et le petit livre Coran). Suite à cela, me fut donné le conseil de lecture suivant : Présences d’Évangile I : Lire les Évangiles et l’Apocalypse en Algérie et ailleurs, du jésuite Christophe Theobald (éditions de l’Atelier, 2011). Dans ce livre, Christophe Theobald précise que l’on peut définir la littérature apocalyptique « comme une littérature de crise :

    « Crise » est un terme médical qui désigne, dans l’évolution d’une maladie, l’état critique entre deux états d’équilibre du corps. Ce terme s’applique également aux sociétés. On peut espérer que la crise de la société [algérienne] est le temps de passage entre deux équilibres ; équilibre qui d’ailleurs ne signifie jamais stabilité définitive, ainsi la marche où chaque pas est une rupture d’équilibre. »

     

    L'actualité du Covid vide de son contenu humain et spirituel la question de notre rapport à la maladie et à la mort

    Dans le paragraphe d’Ézéchiel de ce matin (40, 38-43), nous n’en sommes pas encore à la manifestation rafraîchissante en temps de crise et qui viendra plus tard dans le récit, du fleuve qui jaillit du côté du Temple.[2]

    [2] Ez 47, 1 : Il me ramena à l'entrée du Temple, et voici que de l'eau sortait de dessous le seuil du Temple, vers l'orient, car le Temple était tourné vers l'orient. L'eau descendait de dessous le côté droit du Temple, au sud de l'autel.

    Mais, ce que je trouve remarquable, c’est que le mot même de sang ne figure pas dans le passage, où tout est minéral (tables en pierre de taille), stricte description de l’architecture pourtant faite pour recevoir la chair encore fraîche des holocaustes et encore toutes chaudes du sang qui gorgeait leur chair. Seule la description des rigoles aménagées à l’intérieur, tout autour des tables, dans le vestibule du porche évoque la canalisation et l’évacuation des filets du sang animal lors de l’égorgement pour l’immolation.

    Ce paragraphe (et les précédents) se borne à décrire l’architecture, l’ordonnancement spatial du Temple et les fonctions du mobilier architectural pour les rites de purification, les sacrifices des animaux offerts en holocaustes (Ez 40, 39 : « les sacrifices pour le péché et les sacrifices de réparation »). Cela me renvoie dans notre aujourd'hui à la litanie des chiffres et pourcentages de l'actualité du Covid, qui vide de son contenu humain et spirituel la question de notre rapport à la maladie et à la mort.

     

    Ritualiser le soin, l’accompagnement en fin de vie et la mort

    Il me renvoie à la gestion de la crise sanitaire du Coronavirus, d’après un témoignage venu du Québec [vidéo ou Catherine Dorion lit la lettre de Amina Khilaji (sur Facebook)], lors de la première vague de la pandémie, quand les résidences pour personnes âgées étaient saturées (les CHSLD, au Québec) au point de ne pouvoir s’occuper des malades décemment, qui mourraient quasiment dans l’abandon, sans digne accompagnement en leur fin de vie. Cadavres enveloppés dans des sacs plastiques. Pas de dernier adieu, pas de funérailles. Une mort anonyme, sans plus de relation ni familiale et fraternelle, ni au Tout-Autre. Je retrouve le témoignage de cette jeune femme, Amina Khilaji, qui avait perdu sa mère d’un cancer, et dont elle s’était occupée plusieurs années pendant son adolescence. Forte de cette expérience, elle s’est portée volontaire pour aider au soin des malades âgés de la Covid 19 dans les structures québécoises submergées, structures différentes de nos EPHAD français, les CHSLD. Son témoignage poignant nous montre la réalité de la maladie et de la mort en face, et l’état de submersion des structures qu’a engrangé la pandémie. Réalité de la maladie et de la mort que nous nous sommes habitués à éloigner le plus possible de nos yeux, de nos pensées, de nos consciences et qui nous revient comme chargée de la violence d’un boomerang. La souffrance de cette bénévole (qui voulait bien venir en aide à ses ainés en souffrance) prisonnière d’un système depuis longtemps engrangé et dans les circonstances hyper-accentuées de la pandémie relève le besoin, la nécessité criante de ritualiser le soin, l’accompagnement en fin de vie et la mort. De ne pas voir les événements uniquement du point de vue des chiffres impersonnels, du décompte des morts et des infectés du virus, et des probabilités chiffrées de l’avancée de la pandémie. Vision qui est absence de vision et aveu d’impuissance.

     

    Introduire du symbolique pour affronter la maladie et la mort de façon responsable et humaine

    Ce que me révèle le paragraphe d’Ézéchiel 40, 38-43 de notre tranche de vie actuelle, c’est cette mise à distance de la réalité physique de la mort, qui est un déni, et donc de l’impossibilité d’introduire du symbolique pour affronter la maladie et la mort de façon responsable et humaine. Le détail des rigoles tout autour de la chambre dont la fonction est de canaliser l’eau du lavage et du sang des animaux égorgés sur les tables et de l’évacuer au dehors, ces canalisations à ciel ouvert, larges d’une paume (8 centimètres) suggèrent sans le nommer ici, le sang, la vie répandue en « sacrifices pour le péchés » et « sacrifices de réparation ». Tout le Temple est bâti pour ritualiser le rapport à la mort, à la vie, à Dieu, rituel dont l’homme a besoin pour vivre en accord avec la Vie qui le dépasse. La pandémie de Covid 19 révèle par sa violence combien nous sommes allés trop loin dans l’absence de symbolisation, de ritualisation de la maladie et de la mort. Le nouveau Temple décrit à Ézéchiel lors de ses visions nous donne un aperçu du remède à la crise pandémique que nous vivons. Nous devons nous pencher sur ce remède, qui est au niveau symbolique et spirituel que nos sociétés occidentales ont mis à mal.

     

    Exilés de notre humanité profonde

    Je reprends la suite de la citation de Christophe Theobald :

    « La situation est bien évidemment plus grave quand il s’agit de grandes crises où l’on peut se demander : « Jusques à quand cela va durer ? ». Le peuple juif a posé cette question au temps de l’Exil (exil à Babylone, avec Ézéchiel, ici, précisément, nda) ou… de l’Exode. Dans toute la littérature apocalyptique, l’Exode est la figure fondamentale. »

    Notre exil ou exode contemporain, en 2020, est celui de notre humanité profonde. Un exil intérieur, une coupure radicale d’avec ce qui nous fait être des êtres humains : déni de la souffrance, de la mort et donc déni de notre capacité à symboliser la souffrance, la maladie, la mort, à les ritualiser, à vivre les passages douloureux de l’existence humaine à l’aide de la spiritualité qui est le cœur de la dignité humaine. « (Mais,) comme dans un fondu enchaîné, la littérature apocalyptique superpose différentes figures. Au premier plan, on voit l’Exode mais un regard exercé découvre derrière cette figure l’événement de l’Exil. Cette technique est le cœur même de la littérature apocalyptique : capacité à superposer des images, à introduire des comparaisons et, ainsi, à suggérer des passages. De cette manière-là, la littérature apocalyptique lit l’histoire juive comme une histoire d’espérance. » Christophe Theobald, quelques lignes plus bas, poursuit :

    « Le sentiment d’être en danger de mort est le point de départ de ce genre d’écriture. C’est le moment d’une crise absolue où l’homme se trouve au point le plus bas, sur la terre, « par terre ». Mais quand le peuple crie : « Jusques à quand ? », le visionnaire de la littérature apocalyptique révèle à certains qu’un « monde nouveau » viendra d’en haut, du ciel, « bientôt ».[3]

    [3] Présences d’Évangile I : Lire les Évangiles et l’Apocalypse en Algérie et ailleurs, du jésuite Christophe Theobald, éditions de l’Atelier, 2011, pp. 131-132.

     

    Le parvis intérieur du Nouveau Temple

    Le passage d’Ézéchiel 40, 38-43 qui nous décrit la chambre consacrée au lavage et à l’égorgement des offrandes animales nous conduit au parvis intérieur du Nouveau Temple. Plus loin, au chapitre 43, le prophète se trouvera à nouveau emmené par l’homme dans ce même lieu du Nouveau Temple, le parvis intérieur, où le Seigneur reviendra (citation de la Bible de Jérusalem) :  

    1 Il me conduisit vers le porche, le porche qui fait face à l'orient, 2 et voici que la gloire du Dieu d'Israël arrivait du côté de l'orient. Un bruit l'accompagnait, semblable au bruit des eaux abondantes, et la terre resplendissait de sa gloire. 3 Cette vision était semblable à la vision que j'avais eue lorsque j'étais venu pour la destruction de la ville, et aussi à la vision que j'avais eue sur le fleuve Kebar. Alors je tombai la face contre terre.

    4 La gloire de Yahvé arriva au Temple par le porche qui fait face à l'orient. 5 L'esprit m'enleva et me fit entrer dans le parvis intérieur, et voici que la gloire de Yahvé emplissait le Temple. 6 J'entendis quelqu'un me parler depuis le Temple, tandis que l'homme se tenait près de moi. 7 On me dit : Fils d'homme, c'est ici le lieu de mon trône, le lieu où je pose la plante de mes pieds. J'y habiterai au milieu des Israélites, à jamais ; et la maison d'Israël, eux et leurs rois ne souilleront plus mon saint nom par leurs prostitutions et par les cadavres de leurs rois, 8 en mettant leur seuil près de mon seuil et leurs montants près de mes montants, en établissant un mur commun entre eux et moi. Ils souillaient mon saint nom par les abominations auxquelles ils se livraient, c'est pourquoi je les ai dévorés dans ma colère. 9 Désormais ils éloigneront de moi leurs prostitutions et les cadavres de leurs rois, et j'habiterai au milieu d'eux, à jamais.  

    10 Et toi, fils d'homme, décris ce Temple à la maison d'Israël, afin qu'ils rougissent de leurs abominations.[4] (Qu'ils en mesurent le plan.) 11 Et s'ils rougissent de toute leur conduite, enseigne-leur la forme du Temple et son plan, ses issues et ses entrées, sa forme et toutes ses dispositions, toute sa forme et toutes ses lois. Mets tout cela par écrit devant leurs yeux, afin qu'ils observent sa forme et toutes ses dispositions et qu'ils les réalisent. 12 Voici la charte du Temple : au sommet de la montagne, tout le territoire qui l'entoure est un espace très saint. (Telle est la charte du Temple.)

    [4] Je trouve cette analyse très éclairante sur le blog « Des trésors cachés dans le sable », article intitulé Ézéchiel et la vision du Temple : chapitres 40 à 48, intertitre èth : l'Aleph et le Tav :

    « Au verset 10 du chapitre 43, comme dans de très nombreux passages de l'Écriture, un petit mot, "èth", apparaît à trois reprises. Ce mot est formé de deux lettres : Aleph et Tav, respectivement la première et la dernière lettre de l'Alphabet hébreu (l'AlephBeth). Les rabbins en ont conclu que ce mot symbolisait les Écritures dans leur totalité. D'autres ont cru reconnaître en ce Aleph Tav le Messie en personne. On peut aisément reconnaître que dans un cadre aussi glorieux, la présence du Messie soit plus qu'évidente, lui qui incarne la révélation parfaite de Dieu, rédigée dans les Écritures. Mais ce petit mot "èth" pourrait également être comme un rappel incitant le peuple d'Israël à consulter ces Écritures. Car si cette portion du livre d’Ézéchiel est complète quant à sa description, elle ne peut être observée et comprise que si elle s'inscrit dans un cadre plus large. Celui de l'exil du peuple hébreu d'une part, comme de celui d'un historique à la fois national et religieux auquel le prophète se réfère, d'autre part. Ce cadre étant largement décrit dans les pages de ces Écritures où le livre d’Ézéchiel a pleinement sa place. »

    Suivent les dimensions de l’autel, la description d’un fossé qui court autour de sa base, le sommet de l’autel avec son foyer, etc… et les prescriptions concernant l’autel que déclare le Seigneur, l’Éternel, par la bouche de l’homme qui s’adresse à Ézéchiel, le Fils d’homme. Détails du rite d’expiation, des offrandes d’holocauste, d’aspersion du sang d’un jeune taureau… ; détails des jours pour le rite de purification : de quel animal, de qui les officieront et comment… pendant sept jours. Ez 43, 27 : « Passé cette période, le huitième jour et les jours suivants, les prêtres offriront sur l'autel vos holocaustes et vos sacrifices de communion. Et je vous serai favorable, oracle du Seigneur Yahvé ». Au terme desquels huit jours, le Seigneur les accueillera donc, à nouveau.

     

    Être attentifs à la transformation qui s’annonce au cœur de la crise

    « — Comment se produit la transformation qui s’annonce au cœur de la crise ? Une des grandes figures des temps anciens revient : Hénok dont la Genèse dit que « Dieu l’avait enlevé » (Gn 5, 21-24) vient révéler le kairos, chance qui passe et moment de la transformation du monde. Puis, ce sera le tour de Moïse et d’Élie ou encore d’Esdras qui a fait la réforme après le retour de l’exil, d’Adam et du Fils de l’homme de jouer le rôle de révélateur. L’apocalyptique ne parle pas de leur réincarnation mais de leur retour. (…) Dans une situation de crise de société comme celle que l’on traverse ici (en Algérie, nda), on se dit parfois que seul « un homme véritable » pourrait rétablir la situation. »

    « — Comment cette révélation parvient-elle jusqu’à l’homme ? Elle passe par l’intermédiaire d’un livre. On en mesure ici (en Algérie, nda) l’enjeu face à l’islam qui donne une importance particulière au Coran. (…) Il y a un premier « livre », et c’est la Création tout entière ; mais pour lire ce « livre » de la vie et de l’histoire, il en faut un second, celui que « l’auteur » reçoit de la main d’un des révélateurs. » [5]

    [5] Présences d’Évangile I : Lire les Évangiles et l’Apocalypse en Algérie et ailleurs, du jésuite Christophe Theobald, éditions de l’Atelier, 2011, pp. 132-133. pp. 132-133.

    Pour nous ici, l’auteur est le prophète Ézéchiel souvent appelé « fils d’homme » qui reçoit sa vision par l’intermédiaire d’un homme qui l’emmène dans les différents lieux du Temple nouveau.

     

    Nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-les

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    CRUCIFIXION - Prédelle de la Pala dell’Osservanza, vers 1441-1442
    ‘Maestro dell’Osservanza’
    (Sano di Pietro [Sienne, 1410 – 1481]?) 
    Provenance : Anciennement, Église de San Maurizio (supprimée en 1783, avant d’être détruite)

    Sienne, Pinacoteca Nazionale.

    Cette tache rouge du vêtement de Marie Madeleine répandue au pied de la croix, semble elle-même couler de la croix. Comme si Marie Madeleine éplorée, étreignant les pieds sanglants de son bien-aimé, représentait l'humanité tout entière, repentie et miséricordiée par Dieu. Jésus est devenu le Temple futur, de son côté droit jaillit les fleuves d'eau vive et son précieux Sang rédempteur. L'économie du Salut christique est résumé en cette peinture : vive eucharistie de l'Amour partagé où l'Église reçoit son Dieu fidèle à son Alliance. Le Sang de Dieu abreuve la Terre, Sa promise.

    Pour clore cette méditation, je retiendrai le cantique des laudes de ce jour, 10 novembre 2020, qui rejoint ce thème de la repentance :

     

    CANTIQUE D'AZARIAS (DN 3)

    26 Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères,
    loué soit ton nom, glorifié pour les siècles !

    27 Oui, tu es juste
    pour nous avoir ainsi traités.

    29 Car nous avons péché ; +
    quand nous t'avons quitté, nous avons fait le mal :
    en tout, nous avons failli.

    34 À cause de ton nom,
    ne nous quitte pas pour toujours *
    et ne romps pas ton alliance.

    35 Ne nous retire pas ton amour, +
    à cause d'Abraham, ton ami,
    d'Isaac, ton serviteur, *
    et d'Israël que tu as consacré.

    36 Tu as dit que tu rendrais leur descendance
    aussi nombreuse que les astres du ciel, *
    que le sable au rivage des mers.

    37 Et nous voici, Seigneur,
    le moins nombreux de tous les peuples, *
    humiliés aujourd'hui sur toute la terre,
    à cause de nos fautes.

    38 Il n'est plus, en ce temps,
    ni prince ni chef ni prophète, +
    plus d'oblation ni d'holocauste ni d'encens, *
    plus de lieu où t'offrir nos prémices
    pour obtenir ton amour.

    39 Mais, nos cœurs brisés,
    nos esprits humiliés, reçois-les, *
    comme un holocauste de béliers, de taureaux,
    d'agneaux gras par milliers.

    40 Que notre sacrifice, en ce jour,
    trouve grâce devant toi, *
    car il n'est pas de honte
    pour qui espère en toi.

    41 Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons,
    nous te craignons et nous cherchons ta face.

     

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpg

     

    Sandrine Treuillard

    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

    6-18 novembre 2020,
    Vanves

     

     

     

    Légende de la peinture illustrant le paragraphe intitulé Les rigoles du Temple futur :
    Crucifixion de Sano di Pietro (Sienne, 1410 – 1481), Samuel H. Kress Collection

  • 'Je suis la porte' à Saint-Pardoux - Mercredi de Pâques - Confinement 2020 - #Covid19

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    Vidéo tournée le Mercredi de Pâques, 15 avril 2020, à Saint-Pardoux

    Mardi de Pâques, 14 avril 2020
    Les Bleineries, Sury-ès-Bois

    Confinement repoussé jusqu’au 11 mai.

    J’implore Dieu de ne pas annuler la retraite/3ème visite à Blauvac,
    pour me faire avancer avec les cisterciennes trappistes,
    ma vocation à devenir moniale.

    J’implore Dieu de me redonner l’office des vêpres et la messe quotidienne
    à Sainte-Bathilde, à Vanves.

    J’ai invoqué l’Esprit Saint qui est venu en moi directement avec ardeur, avant même que je ne chante « Viens Esprit de sainteté », avec « Âme du Christ » qui m’est venu sans crier gare… J’ai été envahie du désir de l’eau vive du Christ, de Sa présence et Il a été présent. Je peux dire que j’ai eu une exultation, une extase en Lui, avec Lui. Puis, j’ai ouvert la Bible de Louis Segond et suis tombée sur l’Évangile de saint Jean, chapitre 10, verset 5, que j’ai reconnu tout de suite (ici, traduction de l’AELF) :

    « Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »

    Et je continuai la lecture :

    « Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole :

    saint pardoux,saint pierre-julien eymard,covid-19,adoration saint martin,sandrine treuillard,vidéos-prières,foi,christianisme,armand veilleux,confinement« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » »

    Je sais que le Christ est en moi. Sa porte est en moi. Là, je puisse la patience dans l’épreuve. Là, je suis dans la confiance : « Il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages » (trad. L. Segond). C’est la prière au Christ qui est en moi, cette ‘garde du cœur’ qui me sauvera en ces temps de contrainte à rester immobile, ici. La Porte du Christ est en moi. Quand je vais dans les champs pour ma promenade-chapelet, en pèlerinage jusqu’à Saint-Pardoux, j’incarne ce qui se passe en moi et qui est décrit aux versets 9 et 10 :

    « Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira et il trouvera des pâturages. » (…) « Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. »

    IMG-20200320-01364[1].jpgLa paix dans laquelle je suis à Saint-Pardoux, avec laquelle je reviens chez mes parents, la paix de Jésus Christ ressuscité, c’est ce qui remplace l’Eucharistie sacramentelle. C’est ma messe quotidienne dans ce silence et cette solitude. C’est ainsi que le Seigneur me fortifie, chaque jour, à Saint-Pardoux. Je dois Le laisser faire, continuer à le laisser faire, à avoir confiance en lui et en son action qui bruisse comme la brise légère, qui agit puissamment dans la brise légère. Ma confiance doit être totale. Il n’oublie pas sa Promesse envers moi. Son Alliance, jamais Il ne la trahira. Il agit dans ma patience, dans ma persévérance. Je n’ai qu’à rester fidèle à ce pèlerinage quotidien. Il continue à faire très beau temps. Je n’ai pas à douter du Seigneur dont le dessein est sûr. Dont la fidélité est certaine. Je n’ai qu’à continuer à être, à demeurer là quand je suis à Saint-Pardoux. Je n’ai qu’à recevoir même ce que je ne perçois pas, ne sens pas avec mes sens mais sais avec LA FOI. Dieu n’oublie pas Ses Promesses. Je serai son épouse à Blauvac. C’est Lui qui me dira l’heure. C’est Lui qui agit. Je dois continuer à me couler dans la confiance en sa Paix, en sa Parole. L’ascèse qu’Il me demande est celle-là.

    saint pardoux,saint pierre-julien eymard,covid-19,adoration saint martin,sandrine treuillard,vidéos-prières,foi,christianisme,armand veilleux,confinementContinuer, chaque jour, à prier 3 heures jusqu’à Saint-Pardoux, aller-retour, et à y rester, y demeurer dans la confiance. C’est là que le Seigneur agit dans ma vie, ici, à Sury. Ce lieu est vraiment mon sanctuaire naturel. Je lis la Philocalie, Il m’enseigne, j’écoute et demeure. Là. C’est tout. C’est tout simple. Et sobre. C’est : JE SUIS LA PORTE. Ce lieu, ce sanctuaire naturel c’est : JE SUIS LA PORTE. Son souffle est là, dans les arbres, les branches, l’eau qui suppure et s’écoule. Les mouches à miel, les crevettes qui roulent dans l’eau. Les papillons. Les fourmis. Ma porte est à Saint-Pardoux. Jean 10, 9-10b c’est là-bas, en plus d’être en moi. (10h30)

     

     

    Je vous emmène jusqu'à Saint-Pardoux par le 'tunnel de lumière'...

     

    Mercredi de Pâques, 15 avril

    Oraison du matin (avant de lire et prier avec les textes de la messe du jour) :

    « JE SUIS LA PORTE. SI QUELQU’UN PASSE PAR MOI, IL SERA SAUVÉ.
    IL ENTRERA ET IL SORTIRA ET IL TROUVERA DES PÂTURAGES.
     » Jean 10,9

    C’est exactement ce que je vis avec Jésus. C’est délicieux.

    Pissenlit vertical.jpgJe me sens LIBRE EN LUI, PAR LUI, AVEC LUI. JOIE PASCALE IMMUABLE. DIEU EN SOIT BÉNI. Jésus, je t’aime. J’entre et je sors par toi, je suis libre. De la liberté que Thomas Merton explique dans Le Nouvel Homme. Je suis en train de terminer cette lecture, le soir, et ce soir sera la fin. C’est une rencontre providentielle avec fr. Louis (son nom de religieux trappiste). Ce livre a suivi le chemin de Pâques que j’ai parcouru, avec une telle justesse. C’est ma lecture fondamentale, cruciale, qui me met bien droite et me révèle exactement où j’en suis. C’est une lecture fondement. Je suis prête à devenir cistercienne trappiste. SOBRIÉTÉ – SPONTANÉITÉ – LIBERTÉ. Ces notions spirituelles, je les expérimente. Elles sont effectives dans ma vie. Dans ma prière. Je n’ai plus qu’à vivre l’expérience de la vie fraternelle monastique avec la Règle de Saint Benoît et la spiritualité cistercienne trappiste.

    saint pardoux,saint pierre-julien eymard,covid-19,adoration saint martin,sandrine treuillard,vidéos-prières,foi,christianisme,armand veilleux,confinementJE SUIS LA PORTE etc, me renvoie à la vision des Vigiles du Christ Roi du 19 novembre 2016[i], quand, dans le noir, habillée en blanc, après avoir été relevée par le Christ de ma génuflexion, Lui me relevant par la main droite appuyée sur Sa main je vois dans le noir ce que je sais être Sa poitrine, une rose rouge fermée comme un poing, puis debout, face à Face, je vois Son visage, les traits de lumière de Son visage dans le noir de la nuit. Et à ce moment-là, Il disparaît, aspiré par la nuit obscure. Il est engouffré, son Image est aspirée par la nuit, laissant jaillir de moi un sanglot et un flot de larmes à sa suite. Ce moment-là de son évanouissement soudain, brutal, dans la nuit noire, dans l’espace et le temps cosmique de l’Univers, cet instant-là c’est le JE SUIS LA PORTE, c’est comme la fraction du pain. Le temps spirituel fait place à notre temps séculier. Mais le JE SUIS LA PORTE est pascal. C’est une porte de lumière qui donne sur les verts pâturages. C’est la porte du Paradis. Ce n’est plus du tout la nuit noire. C’est la transfiguration lumineuse par laquelle nous passons à Pâques. C’est le Christ ressuscité qui nous entraîne dans sa Lumière absolue. JE SUIS LA PORTE. J’entre et je sors librement par Lui, qui est ressuscité, j’entre et sors, éprouvant Sa lumière merveilleuse et je trouve les délices de ses pâturages. Il y a une perfection de l’amour. La liberté de l’amour. La spontanéité retrouvée avec Dieu. C’est ce que je vis en ce moment, chaque jour, quand je vais dans les champs, les chemins creux qui me mènent vers « les eaux tranquilles » dans les fonds, à Saint-Pardoux. Je passe dans les chemins creux qui, avec la végétation qui pousse, devient un tunnel sous les branches qui verdissent. Je passe dans ce tunnel ombragé qui laisse la lumière scintiller, filtrant, jouer avec les ombres. Ce tunnel végétal des arbres enveloppe ma marche et c’est comme quand Jésus dit : « Je suis la porte ». Je passe par ce tunnel qui est une porte qui dure longtemps, qui est délicieuse. Ce temps du passage dans ce tunnel, à l’aller et au retour, est vraiment délicieux.

    IMG-20200415-01418.jpgLes oiseaux chantent dans le bois. Le son est très important. Je suis seule et j’avance, totalement libre avec Jésus que j’invoque, par ma prière du chapelet. Et quand je remonte (de Saint-Pardoux), j’invoque purement le nom de Jésus. Je dis : « Merci Jésus » ; « Jésus, je t’aime » et « Jésus, mon bon Jésus, mon doux Jésus… viens au secours de ma faiblesse ». Ou bien juste : « Jésus, Jésus… » comme un souffle délicieux. C’est La porte. Le nom de Jésus, c’est la porte. La prière du cœur. C’est ma garde. Jésus, tu es ma porte et je t’aime. J’entre et sors par Toi, comme je te dis : « Jésus, je t’aime. » Et je trouve mon plaisir en toi, en cela. Je trouve ma joie, en cela qui est si simple. Si pur. Si bon. Je trouve en Toi ma joie. Mon bonheur. Et je reviens, après trois heures dans les champs, les chemins creux et Saint-Pardoux, légère, heureuse, avec toi en moi. Tu es ma porte. Ma porte du cœur. Ma porte de l’Esprit. La porte de mon cœur. Tu es ma porte. Je repose en toi. Je marche en remontant dans le chemin creux, enveloppée par les branches modelant ce tunnel, et du cri de l’oiseau qui fuit devant moi. La lumière frétille, les taches de lumière ruissellent comme j’avance. Tout n’est que délice.

    Eymard Pâques.jpgHier, j’ai commencé une nouvelle série sur l’Eucharistie avec les textes de saint Pierre-Julien Eymard pour les priants de Hozana. Cela aussi est un tunnel de lumière, comme dans les chemins creux. Et on arrive au Paradoux de Saint-Pardoux. Et on en repart le cœur gonflé du passage de Jésus en soi. (10h24)

    Homélie du père Armand Veilleux, moine trappiste, de ce mercredi de Pâques 15 avril 2020, lue à Saint-Pardoux.

     

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpg

     

     

    Sandrine Treuillard
    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

     

     

     

    [i] Cette vision a été impulsée par la lecture, à l’ambon, de sœur Myriam. Au mot ‘adoration’, en gras dans le corps du texte, la vision a commencé :

    « Quand tu t'approches, ne t'avance pas les paumes des mains étendues, ni les doigts disjoints ; mais fait de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi, et dans le creux de ta main, reçois le corps du Christ, en disant ”Amen”. Avec soin alors, sanctifie tes yeux par le contact du saint corps, puis prends-le et veille à n'en rien perdre. Car ce que tu perdrais, c’est comme si tu perdais un de tes propres membres. Dis-moi, si l'on t'avait donné des paillettes d'or, ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin ? Alors ne veillerais-tu pas sur cet objet qui est plus précieux que l'or et que les pierres précieuses ? Puis après avoir communié au Corps du Christ, approche-toi aussi de la coupe de son Sang. Incline-toi en une attitude d'adoration et de respect et dit : ”Amen”. Sanctifie-toi aussi par la participation au Sang du Christ. Puis en attendant la prière, rends grâce à Dieu d'un si grand mystère. Ainsi soit-il. »

    Prière Eucharistique de Saint Cyrille de Jérusalem (315-387)

    Toutes les photographies ont été prises à Sury-ès-Bois, sur le chemin de Saint-Pardoux, depuis le 20 mars 2020.
    L'ostensoir est celui de Saint-Pierre de Rome, Vatican, Bénédiction Urbi et orbi du pape François, du 28 mars 2020.


    Retrouvez cet article sur la sous-page :
    Contemplation en Temps pascal - Île Saint-Pardoux
    Sanctuaire naturel en Pays Fort (Berry)

     

  • Des vidéos-prières #Covid19 en offrande du soir à l'Île Saint-Pardoux - Relecture de ce qui est advenu en ce lieu

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    Vidéo-prière du 8ème jour de la Neuvaine #Covid-19 - Île Saint-Pardoux

     

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    Premier réveil vers 6h. Puis, rendormie. Second réveil, de mauvaise humeur, deux heures plus tard. Mal au nez (c’est mon ‘épine dans la chair’. Au moment de l’Avent dernier, le Seigneur me l’avait fait comprendre, avec saint Paul (2 Cor 10) :

    07 (…) Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. 08 Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. 09 Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »

    Après la prière des laudes, au moment de l’oraison, je suis poussée pour invoquer l’Esprit Saint. « Viens, Esprit de sainteté ». Puis, parler en langues. Je m’enfonce dans le parler en langues. Ma bouche prononce le prénom Rebecca. Rebecca, la mère de Jacob et Esaü. L’épouse d’Isaac. Puis, j’ouvre la Bible de Segond. En voici le passage :

    LÉVITIQUE 4, 27-35

    27 Si un homme du peuple commet une faute par inadvertance et fait l’une des choses défendues par les commandements du Seigneur, et qu’il devienne ainsi coupable, 28 et si on lui fait connaître la faute commise, il amènera comme présent réservé une chèvre, une femelle sans défaut, pour la faute qu’il a commise.

    29 Il posera sa main sur la tête de la victime ; celle-ci sera immolée à l’endroit des holocaustes. 30 Le prêtre prendra avec son doigt un peu du sang et en mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes. Puis il versera tout le reste du sang à la base de l’autel.

    31 Il détachera ensuite toute la graisse, comme on détache la graisse d’un sacrifice de paix, et la fera fumer à l’autel, en agréable odeur pour le Seigneur. Le prêtre accomplira ainsi pour cet homme le rite d’expiation, et il lui sera pardonné.

    32 S’il amène un agneau comme présent réservé en vue du sacrifice pour la faute, c’est une femelle sans défaut qu’il amènera.

    33 Il posera sa main sur la tête de la victime ; celle-ci sera immolée en sacrifice pour la faute à l’endroit des holocaustes. 34 Le prêtre prendra avec son doigt un peu du sang et en mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes. Puis il versera tout le reste du sang à la base de l’autel.

    35 Il détachera ensuite toute la graisse, comme on détache celle du jeune bélier du sacrifice de paix, et le prêtre fera fumer ces morceaux à l’autel, avec les nourritures offertes pour le Seigneur. Le prêtre accomplira ainsi pour cet homme le rite d’expiation pour la faute qu’il a commise, et il lui sera pardonné.

    Le titre dans la Bible de Segond de ce chapitre 4 du Lévitique est Les sacrifices d’expiation. J’ai repris la lecture depuis le début du chapitre 4. C’est l’Éternel qui parle à Moïse.

    Ce doit être pour ma patience que je suis tombée sur ce passage. Tout ce sang d’animal, toute cette graisse brûlée me semblent bien inutiles. Que d’affairement meurtrier d’animaux, extérieur à soi. Depuis notre époque, on ne peut pas le comprendre. Mais peut-être que ma mauvaise humeur est passée dans ces mots, cette lecture, et a été brûlée, consumée… C’est peut-être cela, l’action de l’Esprit Saint par cette lecture, en moi, ce matin.

    saint pardoux,adoration saint martin,vidéographies,île saint-pardoux,vidéos-prières,sandrine treuillard,christianisme,foi,miséricorde divine,covid-19,coronavirusRebecca : c’est aussi le prénom de la jeune fille en seconde année des Beaux-Arts de Lyon qui m’a interviewée, il y a quelques semaines, sur ma ‘vie d’artiste’[i]. Je pense devoir lui envoyer le lien à la nouvelle sous-page de l’Adoration Saint Martin, avec les vidéos-prières filmées à l’Île Saint-Pardoux, quant à la pandémie du #Covid-19. Ce sont des offrandes, ces vidéos, en somme. Un rituel dans un sanctuaire. Le rituel de filmer le lieu tout en priant. Ce n’est pas tuer des animaux. Mais c’est consumer du temps vidéo, regarder le lieu tout en priant, invoquant Dieu pour le monde. C’est peut-être un sacrifice d’expiation. Mais qui n’est que recherche de la lumière dans les ténèbres de l’épreuve que nous vivons. Une prière qui cherche la lumière et la trouve, la reçoit. Des vidéos qui cherchent à communiquer avec l’invisible, avec Dieu et son Christ, pour faire cesser la pandémie de #Covid-19. Finalement, je suis le ‘sacrificateur’, la priante, l’invocatrice, celle qui intercède auprès de Dieu pour que cesse ce mal mortel, pour que des grâces soient accordées aux personnes qui combattent médicalement ce mal (Voir la vidéo du 8ème jour de la Neuvaine #Covid-19).

    saint pardoux, vidéos-prières, vidéographies, adoration saint martinC’est vrai, cette Île Saint-Pardoux est devenue un sanctuaire, un lieu d’offrandes de prières, dans ce lien intime que je tisse en le filmant. Je me le rends intime en y étant, en y écoutant et regardant, en le filmant et prononçant des paroles d’invocation, de supplication et de louange à Dieu et à son Christ. Comme si en filmant ce coin de paradis terrestre, ce Paradoux (Le Paradou est le jardin dans La faute de l'Abbé Mouret de Emile Zola), j’offrais au monde une parcelle du Ciel, de la lumière divine qui est comprise dans ma prière. Car je reçois autant que je prie. Je reçois la lumière de Dieu dans le lieu quand je le filme. Avec la caméra toute petite, minuscule, du BlackBerry, je pénètre un peu du mystère du lieu. Ce lieu se révèle à la vidéo. Ce temps du rituel de filmer le lieu : temps de prière où je donne quelque chose. Temps de la grâce : où je reçois quelque chose du lieu et de Dieu dans le lieu. Échange. Finalement, communion. Ces instants vidéos sont vraiment un échange spirituel de dons entre Dieu et moi qui Le prie, qui Le cherche dans l’intimité du lieu que je considère comme sacré : un sanctuaire.

    Il est vrai que ce petit périmètre de terre traversé par les rus, ces eaux fines qui buttent contre les racines des arbres et les silex du chemin, ce périmètre circonscrit par les plants d’iris sauvages non encore en fleurs, cette ronde des lys sauvages que le soleil vient effleurer, de derrière la haie, à l’ouest. Ce petit périmètre des iris sauvages, les pieds dans l’eau doucereuse, c’est comme l’autel où a lieu le sacrifice d’offrande du soir. C’est plutôt une prière vespérale, vers 17h.

    Voilà ce que j’ai fait durant la Neuvaine. Voilà ce que j’ai été, durant cette Neuvaine où j’ai filmé, les cinq derniers jours. Maintenant, depuis trois jours que j’y retourne, je ne filme plus. Je reste là. Assise sur le tronc d’arbre, je suis dans le lieu, bercée par le cycle perpétuel des eaux qui se jettent doucement dans le ru plus impétueux qui sillonne la terre et délimite l’Île Saint-Pardoux, à l’Est-Sud. Je reste là, j’écoute, je regarde moins que je n’écoute, je laisse le temps passer et la lumière frémir, l’eau réverbérer des taches de lumière sur les troncs et les feuilles des iris toujours debout et non encore fleuris. J’ouvre le livre de La petite philocalie de la prière du cœur et médite les enseignements des Pères du désert. Je me laisse faire par Dieu dans le lieu. J’offre ce temps et je reçois de ce temps. Je ne produis plus rien. Je ne cherche plus à produire : ni vidéo, ni prière.

    Petite histoire de l'Île Saint-Pardoux

    saint pardoux,île saint-pardoux,vidéos-prières,vidéographies,adoration saint martin,sandrine treuillardÁ la fin, hier, j’ai invoqué brièvement saint Pardoux[ii]comme un rappel, un souvenir, faire mémoire de la prière de la Neuvaine qui continue à retentir dans le monde et l’univers, aux oreilles de Dieu. Cette prière passée des neuf jours continue à retentir. Inutile de la rabâcher. Elle coule encore, comme ces eaux calmes à Saint-Pardoux. Elle est enregistrée dans les vidéos et peut être réentendue à tout moment. Dieu l’a entendue et agit avec elle. Elle est esprit, elle-même, cette prière. Elle est. Elle prend part à l’économie de la sainte Trinité. Elle alimente le lien à la Trinité. Je retourne chaque jour à l’Île Saint-Pardoux, en pèlerinage quotidien, avec ces prières-vidéos qui ont été dites, faites. Elles sont redites, refaites dans le rituel quotidien d’y retourner, d’être, de rester dans ce lieu béni et plein de vie. De paix. D’éternité. C’est la respiration du monde. C’est un lieu voué à la respiration du monde qui étouffe, suffoque, panique dans l’épreuve de la maladie, de la mort, de la peur. C’est le lieu de la confiance. Le lieu de la libre parole. L’Île Saint-Pardoux, c’est le lieu de la parrhesia dont le monde a besoin pour se reprendre, se ressaisir en Dieu. Je suis une particule du monde et, comme une miette d’hostie représente, présente toute la présence du Christ, est le Christ en plénitude, dans ce lieu je suis le monde en plénitude offert à Dieu. Je n’ai besoin de rien faire, qu’être. Dieu fait le reste. Laisser faire Dieu. Laissons faire Dieu.

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    Sandrine Treuillard    
    Samedi 28 mars 2020
    Les Bleineries 18260 Sury-ès-Bois

     

     

    Retrouvez cet article sur la sous-page enrichie : 
    L'Île saint-Pardoux - Sanctuaire naturel en Pays Fort (Berry)


    [i] Ce qui m’a replongée à mes débuts aux Beaux-Arts, en 1994, où j’ai réalisé L’offerta, ‘l’offrande’, en Italie, exposée au Palais des Papes de Viterbo, dont voici deux autres vues photographiques.

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    [ii] Saint Pardoux, né vers 658, était paysan dans le Limousin. Homme pieux, sage, charitable envers les pauvres, il se fit ermite. Le comte de Limoges ayant  fondé un monastère à Guéret le désigna abbé (sous la Règle de saint Benoît, il devint donc moine bénédictin). Lors des invasions sarrasines, il aurait fait fuir ceux-ci de son oratoire alors que Charles Martel s’était lancé à leur poursuite.

    Au VIIème siècle, Sury-ès-Bois était couvert de forêt. La légende locale veut que saint Pardoux y soit venu. Une chapelle avait été bâtie à son nom ”dans les fonds”, sûrement dans ce petit bois aujourd’hui au milieu des terres cultivées. Dans le terrain de ce bois isolé au milieu des champs ruissellent l’eau des sources.

    C’est pourquoi j’appelle ce lieu « L’Île Saint-Pardoux ».

    C'est là que j'ai filmé ces vidéos.

    Article intégral et présentation dans la perspective de l'Adoration Saint Martin :
    Le Paradoux de saint Pardoux : Neuvaine #Covid19 / Adoration Saint Martin - Ré-évangéliser les campagnes

  • Le Paradoux de Saint-Pardoux : Neuvaine #Covid19 / Adoration Saint Martin - Ré-évangéliser les campagnes

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    IMG-20200320-01363.jpgPour le 5è jour de la Neuvaine #Covid19 (17-25 mars 2020), samedi 21 mars, Sandrine Treuillard filme un coin de nature à Sury-ès-Bois (18) - vidéo ci-après, où elle énonce ses intentions de prière dans le cadre de l'Adoration Saint Martin. Voici comment elle est arrivée en ce lieu :

    « Á Vanves, j’ai d’abord été poussée par l’Esprit, lundi matin 16 mars, à venir prier la Neuvaine à Notre-Dame de Lourdes (voir l'invitation à ouvrir toutes les églises rurales de Mgr Jérôme Beau, archevêque de Bourges, du 3è dimanche de Carême) dans l’église de mon village, Saint-Martin de Sury-ès-Bois, où j’ai été baptisée en la solennité de la Sainte Trinité, le 25 mai 1975. J’ai pris mes billets de train pour 10 jours, jusqu’au lendemain de la Neuvaine, 26 mars.

    Á mon arrivée ce soir-là, Emmanuel Macron s’exprima à la télévision et déclara l’urgence du confinement.

    Danièle m'ouvrit l'église Saint-Martin de Sury-ès-Bois, les 17 et 18 mars, deux premiers jours de la Neuvaine. Le premier jour, elle me dit que le Seigneur était là, au tabernacle. Joie de prier le chapelet malgré la gravité des intentions (pour les malades du Covid-19, les soignants et les personnes agonisantes et décédées). Le mercredi, après ma demi-heure de Neuvaine, en venant à 16h éteindre les bougies au tabernacle et fermer l’église, Danièle me dit qu'elle ne me l'ouvrirait plus, à cause du confinement (même seule !).

    Alors, j'ai beaucoup pleuré le 3è jour, dans les champs, tout en faisant ma promenade-chapelet, et aux intentions de cette Neuvaine. Mes pas m'ont portée jusqu'au ru de saint Pardoux. Ce lieu, que j’avais vu asséché l’été dernier, ruisselait d’eau et de verdure. J’ai reçu beaucoup de joie. C’est alors que j'ai compris que c'est là que le Seigneur me voulait, et pas spécialement dans l'église. Tout le temps du confinement et de l’épidémie, cette nature-là sera mon sanctuaire. Avec, comme intercesseurs en renfort, saint Martin de Tours et saint Pardoux. »

    Avant d’arriver à l'idéal d’adoration eucharistique retrouvée, l’expérience de la marche fraternelle pourrait être renouvelée en faisant le pèlerinage à la fontaine de S. Pardoux.

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    Saint Pardoux, né vers 658, était paysan dans le Limousin.

    Homme pieux, sage, charitable envers les pauvres, il se fit ermite.

    Le comte de Limoges ayant  fondé un monastère à Guéret le désigna abbé (sous la Règle de saint Benoît, il devint donc moine bénédictin).

    Lors des invasions sarrasines, il aurait fait fuir ceux-ci de son oratoire alors que Charles Martel s’était lancé à leur poursuite.

    Au VIIème siècle, Sury-ès-Bois était couvert de forêt. La légende locale veut que saint Pardoux y soit venu.

    Une chapelle avait été bâtie à son nom ”dans les fonds”, sûrement dans ce petit bois aujourd’hui au milieu des terres cultivées. Dans le terrain de ce bois isolé au milieu des champs ruissellent l’eau des sources.

    C’est pourquoi j’appelle ce lieu « L’Île Saint Pardoux » (vidéo de présentation du lieu).

    C'est là que j'ai filmé ces vidéos.
    (Voir la sous-page : 
    L'Île saint Pardoux - Sanctuaire naturel en Pays Fort (Berry) - Pandémie #Covid19)

    Sandrine Treuillard
    Sury-ès-Bois
    Les Bleineries
    mars 2020

     



    Voici le récit de l’origine de la grosse pierre plate qui a servi d’autel : un cultivateur voulut se débarrasser de cette pierre encombrant son champ. Il fit atteler deux bœufs… puis quatre, mais impossible de la déplacer. Une fontaine près de la chapelle était réputée miraculeuse. On venait y tremper sa chemise pour se faire guérir des fièvres. Ces deux éléments : la grosse pierre plate de l’autel et S. Pardoux qui guérit les fièvres quand on trempe sa chemise dans l’eau de cette fontaine, peuvent être des supports pour parler du baptême et de la conversion, d’une part ; de la signification de l’autel qui représente le Christ et de la consécration d’un autel avec la grosse pierre plate, d’autre part.

    IMG-20200320-01351.jpgLors d’une marche fraternelle rappeler ces éléments de la présence de S. Pardoux. Marcher sur les sentiers communaux et dans les chemins creux, de l’église dans le bourg, jusqu’au lieu connu dans les champs, de la fontaine et de celui, présumé, de la chapelle (ici, dans cette vidéo, Le Paradoux de saint Pardoux) - d’où l’eau coule depuis des siècles. Faire une halte pour évoquer la pierre de l’autel qui est le Christ. Raconter les gestes liturgiques de la consécration d’un autel, leur signification dans l’ordre de la foi. Et, arrivés à la fontaine de S. Pardoux évoquer l’eau du baptême : humilité, conversion, acte de foi sont compris dans ce geste de retirer sa chemise et de la tremper dans l’eau. Rappeler que c’est le Christ qui guérit en utilisant les saints qui l’ont suivi. En évoquant ces deux sujets, on rappelle ce pour quoi une chapelle a été bâtie et nous rejoignons la préoccupation première de l’Adoration Saint Martin : Que veut dire une église dans la cité ?

    IMG-20200320-01359.jpgC’est ainsi que j’envisage l’amorce d’une ré-évangélisation de la campagne en Pays Fort. Par ce pèlerinage, qui au Moyen-Âge drainait les paroisses voisines, redonner vie aux vérités de foi qui sont enfouies autant dans les mémoires que dans le paysage. Par-là, revigorer les cœurs et redire combien Dieu aime ses créatures, combien le Cœur de Jésus renferme de miséricorde divine. Qu’il lui en coûte de retenir, qu’il lui en coûte de n’être pas reçue. Et les amener à venir à l’église. Y faire de même : à l’aide de toutes les statues et images donner une catéchèse pour conduire les personnes à saisir le sens de la messe.

    Pour goûter à sa parole de Vie qui est espérance pour tout homme. Pour goûter, un jour, à Jésus Eucharistie…

    Sandrine Treuillard
    in Présentation de l'Adoration Saint Martin
    Septembre 2018

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    Adoration Saint Martin

    Photographies et vidéo : Sandrine Treuillard

  • Covid-19 : Ouvrir toute église rurale pour prier Notre Dame de Lourdes (17-25 mars 2020)

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    L'espérance de retour en France par les églises rurales

    Homélie (extraits) de Mgr Jérôme Beau à l'Annonciade de Saint-Doulchard (Bourges) à 18'50" : 3ème dimanche du Carême - 15 mars 2020

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    Le Rocher qui nous abreuve, c'est l'Eucharistie, et les Sacrements. C'est le Christ lui-même. 

    Annonciade 15 mars 2020 6 Orant.jpg« Entrer dans cette relation avec celui qui est le Rocher, le Christ, nourri par les sacrements : le Pardon et l'Eucharistie. Celui qui ne cesse d'être avec nous. Je peux transmettre beaucoup de connaissance, sur le Christ, sur la Bible, sur la théologie. Mais il y a une chose que je ne peux pas faire : c'est vous ouvrir à la rencontre du Christ, que vous puissiez dire oui à l'amitié avec le Christ. Et cependant, c'est cela être chrétien (là Mgr Jérôme Beau commence à toucher sa croix). C'est vivre cette rencontre et en vivre à chaque instant de sa vie comme étant sa force. La force que vous avez reçue lorsque vous avez reçu le don de l'Esprit Saint lors de votre confirmation. Et c'est la mémoire de ce don de Dieu. L'espérance ne trompe pas, car "l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le don de l'Esprit Saint". Vous vous rappelez de votre confirmation et donc vous vous rappelez comment cette confirmation a été le don de Dieu comme une force d'espérance dans votre vie. (Rappel de la devise épiscopale de Mgr Beau : "Pour l'espérance du monde"). Cette force d'espérance dont nous parle saint Paul, dans l'épître aux Romains. Oui, l'espérance ne déçoit pas. Mais l'espérance n'est jamais un optimisme béat. L'espérance est la force du courage qui se manifeste dans le don de soi-même. Et peut-être que l'épreuve que de nombreuses nations traversent aujourd'hui à travers la pandémie du Corona Virus, nous rappelle que l'espérance tient au courage du don de soi-même. C'est ce courage-là qu'il faut savoir voir. Le Seigneur dans sa bonté ne vient pas aplanir le chemin de tel façon qu'il n'y ait aucun obstacle. Il nous donne de traverser les obstacles et les épreuves par la seule force qui vient de Dieu : la charité. Car la charité ne nous tromperas jamais. "Si tu savais le don de Dieu…" si tu te laissais aimer par Dieu, alors tu aurais la force de témoigner et de traverser les réalités les plus fortes, les plus grandes épreuves, par la puissance de l'amour et de la miséricorde de Dieu. »

    priants des campagnes,mgr jérôme beau,adoration saint martin,france,foi,christianisme,coronavirus,covid-19,espérance,esprit saintJ'invite tous les diocésains à faire une Neuvaine à Notre-Dame de Lourdes dans les églises de chaque village, même et surtout s'ils sont seuls, à ouvrir chaque église.

    « C'est peut-être cela la force qu'il faut pour les chrétiens de France aujourd'hui : la force de ne pas oublier que le Salut passe aussi par la prière. J'invite tous les diocésains (du Berry) à faire du 17 au 25 mars (Annonciation) une Neuvaine à Notre-Dame de Lourdes et à le faire dans les églises de chaque village, même et surtout s'ils sont seuls, à ouvrir chaque église, chaque jour du 17 au 25 mars, à 15h30, pour prier le chapelet, Notre Dame de Lourdes : à la fois pour tous ceux qui sont malades, pour le personnel soignant, et pour éradiquer ce virus Covid-19, pour nous, évidemment, pour la France et pour le monde. Nous pouvons faire confiance à Notre Dame de Lourdes : c'est une bonne Mère, elle entend notre prière, et elle sait la transmettre au Fils qui la dit au Père. Si nous avons la foi, la force de la prière pourra toujours nous aider. »

    Monseigneur Jérôme Beau
    Archevêque du Diocèse de Bourges
    (24'20" à 27' sur la vidéo)

     

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