Des vidéos-prières #Covid19 en offrande du soir à l'Île Saint-Pardoux - Relecture de ce qui est advenu en ce lieu
Vidéo-prière du 8ème jour de la Neuvaine #Covid-19 - Île Saint-Pardoux
Premier réveil vers 6h. Puis, rendormie. Second réveil, de mauvaise humeur, deux heures plus tard. Mal au nez (c’est mon ‘épine dans la chair’. Au moment de l’Avent dernier, le Seigneur me l’avait fait comprendre, avec saint Paul (2 Cor 10) :
07 (…) Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. 08 Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. 09 Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »
Après la prière des laudes, au moment de l’oraison, je suis poussée pour invoquer l’Esprit Saint. « Viens, Esprit de sainteté ». Puis, parler en langues. Je m’enfonce dans le parler en langues. Ma bouche prononce le prénom Rebecca. Rebecca, la mère de Jacob et Esaü. L’épouse d’Isaac. Puis, j’ouvre la Bible de Segond. En voici le passage :
LÉVITIQUE 4, 27-35
27 Si un homme du peuple commet une faute par inadvertance et fait l’une des choses défendues par les commandements du Seigneur, et qu’il devienne ainsi coupable, 28 et si on lui fait connaître la faute commise, il amènera comme présent réservé une chèvre, une femelle sans défaut, pour la faute qu’il a commise.
29 Il posera sa main sur la tête de la victime ; celle-ci sera immolée à l’endroit des holocaustes. 30 Le prêtre prendra avec son doigt un peu du sang et en mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes. Puis il versera tout le reste du sang à la base de l’autel.
31 Il détachera ensuite toute la graisse, comme on détache la graisse d’un sacrifice de paix, et la fera fumer à l’autel, en agréable odeur pour le Seigneur. Le prêtre accomplira ainsi pour cet homme le rite d’expiation, et il lui sera pardonné.
32 S’il amène un agneau comme présent réservé en vue du sacrifice pour la faute, c’est une femelle sans défaut qu’il amènera.
33 Il posera sa main sur la tête de la victime ; celle-ci sera immolée en sacrifice pour la faute à l’endroit des holocaustes. 34 Le prêtre prendra avec son doigt un peu du sang et en mettra sur les cornes de l’autel des holocaustes. Puis il versera tout le reste du sang à la base de l’autel.
35 Il détachera ensuite toute la graisse, comme on détache celle du jeune bélier du sacrifice de paix, et le prêtre fera fumer ces morceaux à l’autel, avec les nourritures offertes pour le Seigneur. Le prêtre accomplira ainsi pour cet homme le rite d’expiation pour la faute qu’il a commise, et il lui sera pardonné.
Le titre dans la Bible de Segond de ce chapitre 4 du Lévitique est Les sacrifices d’expiation. J’ai repris la lecture depuis le début du chapitre 4. C’est l’Éternel qui parle à Moïse.
Ce doit être pour ma patience que je suis tombée sur ce passage. Tout ce sang d’animal, toute cette graisse brûlée me semblent bien inutiles. Que d’affairement meurtrier d’animaux, extérieur à soi. Depuis notre époque, on ne peut pas le comprendre. Mais peut-être que ma mauvaise humeur est passée dans ces mots, cette lecture, et a été brûlée, consumée… C’est peut-être cela, l’action de l’Esprit Saint par cette lecture, en moi, ce matin.
Rebecca : c’est aussi le prénom de la jeune fille en seconde année des Beaux-Arts de Lyon qui m’a interviewée, il y a quelques semaines, sur ma ‘vie d’artiste’[i]. Je pense devoir lui envoyer le lien à la nouvelle sous-page de l’Adoration Saint Martin, avec les vidéos-prières filmées à l’Île Saint-Pardoux, quant à la pandémie du #Covid-19. Ce sont des offrandes, ces vidéos, en somme. Un rituel dans un sanctuaire. Le rituel de filmer le lieu tout en priant. Ce n’est pas tuer des animaux. Mais c’est consumer du temps vidéo, regarder le lieu tout en priant, invoquant Dieu pour le monde. C’est peut-être un sacrifice d’expiation. Mais qui n’est que recherche de la lumière dans les ténèbres de l’épreuve que nous vivons. Une prière qui cherche la lumière et la trouve, la reçoit. Des vidéos qui cherchent à communiquer avec l’invisible, avec Dieu et son Christ, pour faire cesser la pandémie de #Covid-19. Finalement, je suis le ‘sacrificateur’, la priante, l’invocatrice, celle qui intercède auprès de Dieu pour que cesse ce mal mortel, pour que des grâces soient accordées aux personnes qui combattent médicalement ce mal (Voir la vidéo du 8ème jour de la Neuvaine #Covid-19).
C’est vrai, cette Île Saint-Pardoux est devenue un sanctuaire, un lieu d’offrandes de prières, dans ce lien intime que je tisse en le filmant. Je me le rends intime en y étant, en y écoutant et regardant, en le filmant et prononçant des paroles d’invocation, de supplication et de louange à Dieu et à son Christ. Comme si en filmant ce coin de paradis terrestre, ce Paradoux (Le Paradou est le jardin dans La faute de l'Abbé Mouret de Emile Zola), j’offrais au monde une parcelle du Ciel, de la lumière divine qui est comprise dans ma prière. Car je reçois autant que je prie. Je reçois la lumière de Dieu dans le lieu quand je le filme. Avec la caméra toute petite, minuscule, du BlackBerry, je pénètre un peu du mystère du lieu. Ce lieu se révèle à la vidéo. Ce temps du rituel de filmer le lieu : temps de prière où je donne quelque chose. Temps de la grâce : où je reçois quelque chose du lieu et de Dieu dans le lieu. Échange. Finalement, communion. Ces instants vidéos sont vraiment un échange spirituel de dons entre Dieu et moi qui Le prie, qui Le cherche dans l’intimité du lieu que je considère comme sacré : un sanctuaire.
Il est vrai que ce petit périmètre de terre traversé par les rus, ces eaux fines qui buttent contre les racines des arbres et les silex du chemin, ce périmètre circonscrit par les plants d’iris sauvages non encore en fleurs, cette ronde des lys sauvages que le soleil vient effleurer, de derrière la haie, à l’ouest. Ce petit périmètre des iris sauvages, les pieds dans l’eau doucereuse, c’est comme l’autel où a lieu le sacrifice d’offrande du soir. C’est plutôt une prière vespérale, vers 17h.
Voilà ce que j’ai fait durant la Neuvaine. Voilà ce que j’ai été, durant cette Neuvaine où j’ai filmé, les cinq derniers jours. Maintenant, depuis trois jours que j’y retourne, je ne filme plus. Je reste là. Assise sur le tronc d’arbre, je suis dans le lieu, bercée par le cycle perpétuel des eaux qui se jettent doucement dans le ru plus impétueux qui sillonne la terre et délimite l’Île Saint-Pardoux, à l’Est-Sud. Je reste là, j’écoute, je regarde moins que je n’écoute, je laisse le temps passer et la lumière frémir, l’eau réverbérer des taches de lumière sur les troncs et les feuilles des iris toujours debout et non encore fleuris. J’ouvre le livre de La petite philocalie de la prière du cœur et médite les enseignements des Pères du désert. Je me laisse faire par Dieu dans le lieu. J’offre ce temps et je reçois de ce temps. Je ne produis plus rien. Je ne cherche plus à produire : ni vidéo, ni prière.
Petite histoire de l'Île Saint-Pardoux
Á la fin, hier, j’ai invoqué brièvement saint Pardoux[ii], comme un rappel, un souvenir, faire mémoire de la prière de la Neuvaine qui continue à retentir dans le monde et l’univers, aux oreilles de Dieu. Cette prière passée des neuf jours continue à retentir. Inutile de la rabâcher. Elle coule encore, comme ces eaux calmes à Saint-Pardoux. Elle est enregistrée dans les vidéos et peut être réentendue à tout moment. Dieu l’a entendue et agit avec elle. Elle est esprit, elle-même, cette prière. Elle est. Elle prend part à l’économie de la sainte Trinité. Elle alimente le lien à la Trinité. Je retourne chaque jour à l’Île Saint-Pardoux, en pèlerinage quotidien, avec ces prières-vidéos qui ont été dites, faites. Elles sont redites, refaites dans le rituel quotidien d’y retourner, d’être, de rester dans ce lieu béni et plein de vie. De paix. D’éternité. C’est la respiration du monde. C’est un lieu voué à la respiration du monde qui étouffe, suffoque, panique dans l’épreuve de la maladie, de la mort, de la peur. C’est le lieu de la confiance. Le lieu de la libre parole. L’Île Saint-Pardoux, c’est le lieu de la parrhesia dont le monde a besoin pour se reprendre, se ressaisir en Dieu. Je suis une particule du monde et, comme une miette d’hostie représente, présente toute la présence du Christ, est le Christ en plénitude, dans ce lieu je suis le monde en plénitude offert à Dieu. Je n’ai besoin de rien faire, qu’être. Dieu fait le reste. Laisser faire Dieu. Laissons faire Dieu.
Sandrine Treuillard
Samedi 28 mars 2020
Les Bleineries 18260 Sury-ès-Bois
Retrouvez cet article sur la sous-page enrichie :
L'Île saint-Pardoux - Sanctuaire naturel en Pays Fort (Berry)
[i] Ce qui m’a replongée à mes débuts aux Beaux-Arts, en 1994, où j’ai réalisé L’offerta, ‘l’offrande’, en Italie, exposée au Palais des Papes de Viterbo, dont voici deux autres vues photographiques.
[ii] Saint Pardoux, né vers 658, était paysan dans le Limousin. Homme pieux, sage, charitable envers les pauvres, il se fit ermite. Le comte de Limoges ayant fondé un monastère à Guéret le désigna abbé (sous la Règle de saint Benoît, il devint donc moine bénédictin). Lors des invasions sarrasines, il aurait fait fuir ceux-ci de son oratoire alors que Charles Martel s’était lancé à leur poursuite.
Au VIIème siècle, Sury-ès-Bois était couvert de forêt. La légende locale veut que saint Pardoux y soit venu. Une chapelle avait été bâtie à son nom ”dans les fonds”, sûrement dans ce petit bois aujourd’hui au milieu des terres cultivées. Dans le terrain de ce bois isolé au milieu des champs ruissellent l’eau des sources.
C’est pourquoi j’appelle ce lieu « L’Île Saint-Pardoux ».
C'est là que j'ai filmé ces vidéos.
Article intégral et présentation dans la perspective de l'Adoration Saint Martin :
Le Paradoux de saint Pardoux : Neuvaine #Covid19 / Adoration Saint Martin - Ré-évangéliser les campagnes