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  • Esprit Saint en Visitation : Méditation sur la Visitation avec Christian de Chergé

    Esprit Saint en Visitation
    en correspondance avec Christian de Chergé

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                      C’est Jésus qui est dans le secret de Dieu [1].

                 C’est Jésus qui est dans le sein de Marie, et c’est le secret de Dieu. Marie ne le sait même pas elle-même, même si elle en a reçu l’annonce. C’est Élisabeth qui le lui révèlera, alors qu’elle-même porte Jean depuis 6 mois et que Marie vient à peine d’être fécondée par l’Esprit. Elle porte le Verbe en elle qui n’est pas encore chair, puisque Jésus n’est humainement qu’une minuscule cellule. Déjà pleinement Dieu, étant le Verbe, pur Esprit de Dieu descendu en le sein de la Vierge. Marie en est là au moment de la Visitation.

                Jésus est en secret en Marie jusqu’à la Visitation. Poussée par l’Esprit reçu à l’Annonciation, Marie s’élance pour aller aider son aînée qui donnera naissance à un enfant dans trois mois. Elle pénètre le seuil de la maison de Zacharie et adresse le salut en ces termes : « La paix soit avec vous ! » C’est alors que dans la rencontre avec Élisabeth l’Esprit Saint révèle le mystère qui est en Marie par la bouche de sa cousine.


    la visitation,christian de chergé,christian salenson,foi,christianisme,islam,esprit saint,magnificat,sandrine treuillard            Oui, le petit Jean en le sein d’Élisabeth tressaille d’allégresse au contact de l’Esprit dont est comblée Marie, et c’est la bouche d’Élisabeth qui le formule après que son être entier en ait été informé. Marie ne sent rien encore en son sein virginal, elle est tout emplie d’abord de la foi et de l’Esprit. L’Esprit Saint la couvrit de son ombre, il est venu dans les plis virginaux de ses entrailles. Jésus fait homme n’est pas encore charnel. Il est pur Esprit de Dieu en elle. Comme l’Esprit de Jésus est premier lors de la Création, son incarnation vient ensuite dans l’histoire humaine.

                Le petit Jean a vent de Jésus alors qu’Il n’est encore qu’Esprit. Jésus est conçu du Père par l’Esprit en Marie. Il est parole vivante de l’Esprit en Marie pour le petit Jean qui le reçoit donc d’abord comme Verbe, pur Esprit de Dieu. Cette réception du petit Jean se manifeste en joie, en tressaillements dans la matrice d’Élisabeth. La joie se communique ainsi à Élisabeth, pleine de reconnaissance. Car, avec la joie, Élisabeth reçoit un autre don de l’Esprit : la connaissance. Elle sait que Marie, devant elle, est la Mère du Sauveur…

                Quand Marie adresse la paix au seuil de la maison de Zacharie, le petit Jean reçoit directement la paix de Jésus Christ. Lui même empli d’Esprit Saint dès sa conception, le petit Jean reconnaît son Sauveur qui n’est encore qu’un amas de cellules, mais déjà une personne divine. En les deux femmes, Dieu est plus intime à elles-mêmes qu’elles-mêmes.  


    la visitation,christian de chergé,christian salenson,foi,christianisme,islam,esprit saint,magnificat,sandrine treuillardJean, en Élisabeth, est dans le secret de Dieu. Le Verbe en Marie se communique à Jean. C’est l’Esprit de Jésus communiqué au petit Jean qui fait parler à Élisabeth la langue de l’Esprit. Comme la paix qu’adresse Marie, d’abord, est Paix du Christ. La langue de l’Esprit reconnaît la vie de l’Esprit. Il y a là une circulation de l’Esprit du Verbe en Marie, à Jean en les entrailles d’Élisabeth, et de son sein tressaillant à sa bouche, d’où le souffle divin s’exhale et s’articule.

                 Marie est traversée par cette circulation de l’Esprit qui va et vient en elle, depuis elle, et retourne vers elle faisant surgir à son tour ce souffle de vie divine : le Magnificat. Ce souffle de la Vie de Jésus, né du Père avant tous les siècles, repasse en elle par toutes les étapes depuis la création de l’homme, Adam, la naissance d’Israël. C’est la généalogie de Jésus en un formidable passage de l’Esprit. Elle clame et fait mémoire de la vie de l’Esprit de Jésus, premier-né avant toute créature, qui d’abord planait sur les eaux et planait sur toute l’existence humaine. L’Esprit du Christ a été insufflé dans l’histoire humaine du premier Testament.

                Marie dans son Magnificat fait l’anamnèse de la présence de l’Esprit de celui qui vient en elle. Elle devient témoin de tout le premier Testament et sa bouche, tout son être empli de l’Esprit rend grâce de l’action de Dieu dans l’humanité. C’est l’Esprit de Jésus qui parle en elle. Sa langue est celle de l’Esprit. Elle récapitule en le Magnificat l’histoire sainte de son peuple avec Dieu. Cette récapitulation c’est le Verbe de Dieu qui s’articule par elle, en tout l’être de Marie, corps et âme. L’histoire sainte récapitulée en Marie, le magnificat, c’est la prononciation du nom de Jésus, la prononciation du Verbe qui vient s’incarner en elle pour toute l’humanité.  

                Jésus, en Esprit, est présent à toute l’histoire que récapitule Marie. Il est en gestation dans le sein du Père dès avant tous les siècles et dans les siècles précédents l’Annonciation. Né du Père avant tous les siècles, l’Esprit de Jésus vient. Jésus vient.

     

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    Sandrine Treuillard
    30 avril-1er mai 2019

    Comment j’ai été amenée à écrire ce texte, voir en note [2]

     

    [1] En correspondance avec le texte du Bx Christian de Chergé, extrait de la Retraite sur le Cantique des cantiques (présentée et commentée par Christian Salenson, éditions Nouvelle Cité, 2013) qu’il prêcha aux Petites sœurs de Jésus, à Mohammedia, au Maroc, en 1990.

                  « Profiter de la fête de la Vierge pour revenir sur le mystère de la Visitation. Il est évident que ce mystère de la Visitation, nous devons le privilégier dans l’Église qui est nôtre. 

              J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Élisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante. Elle l’a reçue d’un ange. C’est son secret et c’est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Élisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ? Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas.

                    D’abord, c’est le secret de Dieu. (…) »

    Voir aussi à ce sujet le texte de sœur Bénédicte Avon La visitation ou le mystère de la rencontre in Le Verbe s'est fait frère - Christian de Chergé et le dialogue islamo-chrétien, éditions Bayard (Spiritualité), 2010.  

    [2] C’est le 16 février 2019, durant une retraite anamnèse avec la Communauté du Chemin Neuf, que je reçus le baptême dans l’Esprit Saint ou effusion de l’Esprit. C’était à genoux, au pied du tabernacle, dans la chapelle de ce qui fut le couvent des Dominicaines de Béthanie, à Saint-Sulpice de Favières, congrégation fondée par le bienheureux Jean-Joseph Lataste au XIXème siècle. En recevant l’effusion de l’Esprit, un frère et deux sœurs (de la Communauté du Chemin Neuf) qui priaient sur nous (nous étions deux femmes à recevoir ce baptême dans l’Esprit) eurent pour moi deux images, d’une part ; et d’autre part, de la Parole de Dieu, le début d’un psaume et un extrait d’évangile. C’est cet Évangile en saint Luc, chapitre 1, verset 39 à 45, qui décrit l’épisode de la Visitation. Alors même que cet Évangile était lu, à la fin, l’autre partie des retraitants qui était rassemblée devant l’autel de la chapelle, se mit à entonner : Magnificat… J’étais moi-même au comble de la joie avec Marie à la Visitation exultant son Magnificat.

                      Or, depuis décembre 2018, j’avais rencontré la spiritualité de Christian de Chergé par le Prier 15 jours qui lui est consacré, de Christian Salenson (éd. Nouvelle Cité). Le dernier chapitre (15ème jour) développe le mystère de l’hospitalité réciproque et la figure de toute vraie rencontre qu’est la Visitation, pour Christian de Chergé. Avec l’effusion de l’Esprit reçu le 16 février 2019 et l’Évangile de Luc 1, 39-45, ma proximité avec le bienheureux fut scellée. Je ne cesse de m’identifier à la Vierge Marie qui reçoit grâce sur grâce de la part de Dieu. La grâce de Dieu qui forme en moi le Verbe, qui incarne en moi le Christ, par son Esprit saint qui nous visite en ces temps qui sont les derniers. La grâce de la Visitation c’est de vivre le Christ en soi, c’est de vivre du Christ et de le reconnaître en l’autre. Mais, au moment des rencontres vraies nous n’avons pas conscience de vivre cela. Nous sommes abandonnés dans la Visitation. Nous ne savons pas à cet instant t que c’est le Christ qui vit en nous. Si nous le savions, nous ne le vivrions pas. C’est cela qui est le secret de Dieu. C’est sa discrétion. C’est seulement ensuite, en relecture de notre vie, que nous pouvons authentifier la présence du Christ en telle ou telle rencontre. C’est par cette sorte d’innocence que la rencontre est vraie, authentique. Une forme d’humilité, de simplicité dans la rencontre, en même temps que ce don généreux de soi dans l’accueil de l’autre, mais à notre insu. (Ajout du 2 février 2020, 15h, en la fête de la Vie consacrée, Monastère de la Visitation, chambre Saint Jean, Paris 14ème.)    

     

    Retrouvez ce texte sur la page enrichie
    Artisans de Paix ou le désir de rencontrer l'(A)autre

    et la sous-page
    La Visitation :  Mystère de l'hospitalité réciproque
    & f
    igure de toute vraie rencontre - avec Christian de Chergé

     

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  • PMA-GPA : Le consentement à nos limites : un chemin de fraternité et de fécondité

    Chers amis,

    Merci d’être là.

    Nous sommes là parce que nous ne cédons pas aux modes et aux passades, « comme la paille balayée par le vent » (Ps. 1, v. 4). Nous sommes là pour « dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste » comme l’écrivait Charles Péguy[1].

    Bertrand & Gaëlle Lionel Marie.jpg 

    Quelle est-elle cette vérité ?

    C’est que notre société, adolescente, est incapable de poser des limites aux volontés individuelles, quelles qu’en soient les conséquences sur l’ensemble du corps social. (« Dire que je veux et le choix et ce que le choix m’interdit, ça devient une forme d’adolescence d’une société » disait Aïm Korsia, Grand Rabbin de France, devant l’Assemblée nationale, le 29 août 2019).

    C’est que la ‘PMA’ sans père n’a rien à faire dans une loi relative à la bioéthique, parce qu’aucun progrès médical n’est en cause - la première insémination artificielle date de 1790 (Hunter) - !

    C’est que ce n’est pas en créant, par la loi, des familles monoparentales, comme autant d’îlots balayés par le vent et par les vagues, que nous retrouverons le fil d’un projet national.

    C’est qu’après avoir réduit le père à un fournisseur de ressource biologique, c’est-à-dire à sa semence, nous réduirons la mère à son utérus. Édouard Philippe écrivait, d’ailleurs, en 2013 : « Nous nous opposerons résolument à la PMA pour les couples homosexuels féminins, et à la GPA qui, au nom de l'égalité, ne manquera pas d'être réclamée par la suite ».

    C’est que le relativisme des ”valeurs” et des ”lignes rouges” (même à la présidence du CCNE !) fait de nous un bateau ivre, sans boussole ni port d’attache.

    C’est que la suppression, par cette loi, du cadre pathologique de l’AMP nous conduira, cahin-caha, au bébé parfait pour tous… et à l’eugénisme libéral.

    C’est qu’un enfant, n’en déplaise au Rapporteur Touraine, a bien le droit d’avoir un père !

    C’est, Madame la Ministre de la Santé, que M. Elie Buzyn, dont la vie est une victoire contre la barbarie et contre la mort, n’est pas « une femme, une altérité, un oncle ou une grand-mère » mais est votre père !

    C’est que si l’intérêt de l’enfant est une ‘considération primordiale’, il n’est pas possible de consacrer - en même temps - le droit de tout adulte à accéder à une semence labellisée et à une assistance à la procréation, c’est-à-dire au droit à avoir un enfant !

    *

    Dira-t-on demain de nous, de la France : C’est un triste pays, celui dont le Président n’aime pas les enfants !

    *

    Gaëlle Lionel-MArie.jpg

    Mais si nous avons à témoigner de la vérité, nous avons, aussi, à rendre compte de l’Espérance qui habite en nous

    Une autre société et autre projet de loi sont possibles.

    Une société dans laquelle la lutte contre l’infertilité serait une grande cause de santé publique.

    Une société dans laquelle l’indisponibilité et la non-patrimonialité du corps humain seraient gravées dans le marbre de la Constitution.

    Une société dans laquelle on prendrait soin, avec précaution, du scarabée pique-prune mais dans laquelle les enfants ne compteraient pas pour des prunes !

    Une société qui, au lieu d’adapter le corps des femmes au monde du travail (avec cette autoconservation ovocytaire qui est de la poudre aux yeux !), adapterait le monde du travail au corps des femmes.

    Une société qui limiterait l’absolutisme des techniques sur notre environnement mais, aussi, sur notre nature humaine, pour le bien des générations futures…

    Une société dans laquelle on continuerait à célébrer la Gloire de son père, tellement plus que celle d’un tiers donneur !

    Une société dans laquelle l’être humain, quel que soit le stade de son développement, serait toujours considéré comme une fin et jamais comme un moyen pour des chercheurs et pour des marchés…

    Une société dans laquelle l’homme et la femme feraient du consentement aux limites de leur corps et de l’acceptation de leurs manques, un chemin de fraternité et de fécondité…

    *

    L’espérance est

    « comme un enfant qui n’aurait pas la force de marcher

    et qu’on traînerait sur la route malgré elle.

    Et en réalité […], c’est elle […] qui fait marcher tout le monde.

    Et qui le traîne.

    Car on ne travaille jamais que pour les enfants »

    comme disait Péguy[2].

    Bertrand & Gaëlle Lionel-Marie
    Avocats au Barreau de Paris

    #Marchons Enfants ! Mobilisation nationale
    6 octobre 2019, Place du 18 juin 1940, Paris

     

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    [1] Charles Péguy, Lettre du Provincial, I, pp. 291-292.

    [2] Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, IV, p. 537.

     

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