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  • PMA-GPA : Le consentement à nos limites : un chemin de fraternité et de fécondité

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    Chers amis,

    Merci d’être là.

    Nous sommes là parce que nous ne cédons pas aux modes et aux passades, « comme la paille balayée par le vent » (Ps. 1, v. 4). Nous sommes là pour « dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste » comme l’écrivait Charles Péguy[1].

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    Quelle est-elle cette vérité ?

    C’est que notre société, adolescente, est incapable de poser des limites aux volontés individuelles, quelles qu’en soient les conséquences sur l’ensemble du corps social. (« Dire que je veux et le choix et ce que le choix m’interdit, ça devient une forme d’adolescence d’une société » disait Aïm Korsia, Grand Rabbin de France, devant l’Assemblée nationale, le 29 août 2019).

    C’est que la ‘PMA’ sans père n’a rien à faire dans une loi relative à la bioéthique, parce qu’aucun progrès médical n’est en cause - la première insémination artificielle date de 1790 (Hunter) - !

    C’est que ce n’est pas en créant, par la loi, des familles monoparentales, comme autant d’îlots balayés par le vent et par les vagues, que nous retrouverons le fil d’un projet national.

    C’est qu’après avoir réduit le père à un fournisseur de ressource biologique, c’est-à-dire à sa semence, nous réduirons la mère à son utérus. Édouard Philippe écrivait, d’ailleurs, en 2013 : « Nous nous opposerons résolument à la PMA pour les couples homosexuels féminins, et à la GPA qui, au nom de l'égalité, ne manquera pas d'être réclamée par la suite ».

    C’est que le relativisme des ”valeurs” et des ”lignes rouges” (même à la présidence du CCNE !) fait de nous un bateau ivre, sans boussole ni port d’attache.

    C’est que la suppression, par cette loi, du cadre pathologique de l’AMP nous conduira, cahin-caha, au bébé parfait pour tous… et à l’eugénisme libéral.

    C’est qu’un enfant, n’en déplaise au Rapporteur Touraine, a bien le droit d’avoir un père !

    C’est, Madame la Ministre de la Santé, que M. Elie Buzyn, dont la vie est une victoire contre la barbarie et contre la mort, n’est pas « une femme, une altérité, un oncle ou une grand-mère » mais est votre père !

    C’est que si l’intérêt de l’enfant est une ‘considération primordiale’, il n’est pas possible de consacrer - en même temps - le droit de tout adulte à accéder à une semence labellisée et à une assistance à la procréation, c’est-à-dire au droit à avoir un enfant !

    *

    Dira-t-on demain de nous, de la France : C’est un triste pays, celui dont le Président n’aime pas les enfants !

    *

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    Mais si nous avons à témoigner de la vérité, nous avons, aussi, à rendre compte de l’Espérance qui habite en nous

    Une autre société et autre projet de loi sont possibles.

    Une société dans laquelle la lutte contre l’infertilité serait une grande cause de santé publique.

    Une société dans laquelle l’indisponibilité et la non-patrimonialité du corps humain seraient gravées dans le marbre de la Constitution.

    Une société dans laquelle on prendrait soin, avec précaution, du scarabée pique-prune mais dans laquelle les enfants ne compteraient pas pour des prunes !

    Une société qui, au lieu d’adapter le corps des femmes au monde du travail (avec cette autoconservation ovocytaire qui est de la poudre aux yeux !), adapterait le monde du travail au corps des femmes.

    Une société qui limiterait l’absolutisme des techniques sur notre environnement mais, aussi, sur notre nature humaine, pour le bien des générations futures…

    Une société dans laquelle on continuerait à célébrer la Gloire de son père, tellement plus que celle d’un tiers donneur !

    Une société dans laquelle l’être humain, quel que soit le stade de son développement, serait toujours considéré comme une fin et jamais comme un moyen pour des chercheurs et pour des marchés…

    Une société dans laquelle l’homme et la femme feraient du consentement aux limites de leur corps et de l’acceptation de leurs manques, un chemin de fraternité et de fécondité…

    *

    L’espérance est

    « comme un enfant qui n’aurait pas la force de marcher

    et qu’on traînerait sur la route malgré elle.

    Et en réalité […], c’est elle […] qui fait marcher tout le monde.

    Et qui le traîne.

    Car on ne travaille jamais que pour les enfants »

    comme disait Péguy[2].

    Bertrand & Gaëlle Lionel-Marie
    Avocats au Barreau de Paris

    #Marchons Enfants ! Mobilisation nationale
    6 octobre 2019, Place du 18 juin 1940, Paris

     

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    [1] Charles Péguy, Lettre du Provincial, I, pp. 291-292.

    [2] Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, IV, p. 537.

     

  • La science-fiction pour tous c'est (toujours & encore) maintenant !

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    lucien fornello,la france,politique,théorie du genre,homophobie,conscience,pma,gpa,lmptLa Vaillante souhaite donner à lire à nouveau cet article du 5 juin 2013, de Lucien Fornello, qui annonce la logique de l'histoire des transformations sociétales brutales amorcées avec le mariage pour tous : PMA sans père et GPA, contre lesquelles nous Marcherons pour la Liberté l'Égalité & la Paternité Marchons Enfants ! - Mobilisation nationale, ce dimanche 6 octobre 2019, à partir de 13h place Edmond Rostand, entre le Sénat et le Panthéon.
    Départ du cortège 1h-1h30 après. Direction Montparnasse, place du 18 juin 40 !

     

    lucien fornello,la france,politique,théorie du genre,homophobie,conscience,pma,gpa,lmpt

    Deux photographies de La Manif Pour Tous Île-de-France — #Marchons Enfants ! - Mobilisation nationale n°1
    Place Edmond Rostand, au départ, et Place du 18 juin 1940, à l'arrivée.

    lucien fornello,la france,politique,théorie du genre,homophobie,conscience,pma,gpa,lmpt

     

           On ne comprend rien à la problématique de la loi Taubira si on n'en mesure pas la dimension ultra-libérale, mondialiste et totalitaire. Les grandes banques de la planète, à commencer par la Goldman Sachs ; l'écrasante majorité, si ce n'est la totalité des grands groupes économiques ; enfin l'ensemble des institutions supranationales, comme le Conseil de l'Europe, soutiennent activement, d'une manière ou d'une autre, l'introduction de la théorie du genre dans l'éducation et dans les structures politiques de tous les pays, ainsi que le mariage homosexuel qui en est un premier fruit, un symbole et un cheval de Troie. Loin d'être une émancipation, je tiens que ce projet vise un asservissement. Il nous faut mettre des mots là où le pouvoir a placé des leurres, et retourner, là où on l'identifie, le retournement lexical qu'il aura opéré. Retourner le retournement, voilà une tâche qu'il ne faut pas faire trop mécaniquement... Pour notre bonheur, l'ennemi désigné, mais innommable au sens propre, ne peut avancer constamment masqué ni informulé. Aussi, même s'il est difficile de définir la nature du pouvoir contre lequel nous luttons, il est temps d'en dessiner quelques contours et d'essayer d'en saisir l'essence.

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           Certaines contradictions sont à interroger dans leurs nuances. Vivien Hoch, journaliste prometteur, rendait sur une radio libre, entre deux diatribes contre la loi Taubira, un vibrant hommage à Margaret Thatcher à l'occasion de ses obsèques. La dame de fer et Ronald Reagan, dans les années 1980, formèrent le redoutable duo qui accéléra la dérégulation économique. On ne peut sans doute pas les réduire à cela. On ne peut non plus nier que la gauche plus hypocrite n'a cessé de faire la même chose en prétendant le contraire. Mais les faits sont là, et nous vivons aujourd'hui les conséquences de ces décisions. Si Vivien Hoch en tant que « libéral-conservateur » salue celle qui représente le capitalisme triomphant, je lui suggère un petit effort de clairvoyance envers un certain nombre de paradoxes, de contradictions, de conflits que porte ce quasi-oxymore de libéral et conservateur. Ces tensions, pour être exposées et même incarnées en clivage politique, à commencer par celui entre gauche et droite, n'en restent pas moins des questions intérieures pour le penseur, des problèmes insolubles pour la collectivité, voire des dilemmes générateurs de souffrance. Je pense qu'il y a un piège pour la pensée de la liberté à rester dans ce droitisme qui ne mène qu'à la moitié du réel. Il n'est qu'à observer combien les médias et les hommes politiques cherchent à tout prix à politiser le mouvement « manif pour tous » dans le sens de ce clivage pour se convaincre qu'il s'y cache plus que jamais l'un des nœuds par lesquels un système nous tient.

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           Une difficulté, quels que soient nos fondements intellectuels, est de penser la nature du pouvoir ; de reconnaître qu'il ne s'agit pas de camps, ni même de classes, mais de quelque chose de plus insaisissable, qui a rapport au système politique et à la structure de notre économie. Nous devons admettre que même les institutions démocratiques ne suffisent pas à la justice ni même à la considération du peuple et de la nation. La liberté réelle, c'est-à-dire en grande partie économique, n'est pas mieux garantie dans un monde libéral où règnent les multinationales que dans un système plus mixte. Le problème est que nous appelons libéral ce qui en est par endroits presque l'opposé, et que nous qualifierons facilement d'anti-libérale une lutte qui a pourtant tous les aspects d'une défense de la liberté, y compris économique. Quel est ce paradoxe ? Comment voir à l'endroit ce qui se propose à l'envers depuis si longtemps à notre esprit ?

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           La complexité de ce monde et de ce système ne peut nous empêcher une simplicité radicale du constat : aujourd'hui la finance, les banques, ainsi que les multinationales de l'agro-alimentaire, de l'industrie (notamment militaire) et des services – parfois des deux ou des trois ensemble – tiennent le pouvoir politique et médiatique d'une manière qui ne s'est jamais vue auparavant. Le politique apparaît dissous dans ce méta-pouvoir qui l'englobe et qui lui donne ses missions. Mais on n'a rien compris à notre époque si on n'a pas identifié la part idéologique nécessaire à ces puissances désincarnées : la mission de l’État, un peu partout, n'est plus seulement de faire le flic ou l'éducateur, mais de vertébrer idéologiquement l'énorme Mammon autrement trop mollusque ou trop brutal et qui, pour puissant qu'il soit, n'est jamais qu'une illusion. Illusion, certes, qui devient réelle – notamment lorsqu'elle s'appuie sur des armes ou qu'elle crée de la monnaie – mais illusion quand même. Ainsi devient-il quasiment proverbial que le dollar maintient sa valeur du fait qu'en dernière instance il ne trouve sa réalité, sa protection, sa vérité que dans les bombes atomiques américaines, alors même que l'armement exorbitant des États-Unis n'a été possible en large partie que par le leurre du dollar... Nous voilà apparemment loin de la France, de la souffrance du citoyen sincère de gauche, qui ne comprend pas pourquoi on devrait liquider un système social protecteur ou interdire une participation de l’État à l'économie en vue du bien commun ; et de celle du citoyen sincère de droite, qui reste pétrifié et souvent impuissant face au gâchis des énergies, à la haine de soi et au renversement des valeurs. Nous voilà loin apparemment du sujet lancé, la question du mariage homosexuel dont les opposants, après tout, aurait pu se recruter sur notre gauche en cas de référendum. Pourtant, on peut se demander si les angoisses de l'un et de l'autre ne sont pas non seulement toutes les deux légitimes, mais souvent les mêmes – et si, finalement, il ne faut pas aller voir d'un peu plus près comment s'organise entre droite et gauche une alternance-leurre qui nous dessaisit de notre destin. Ainsi pourrons-nous nous désenvoûter de ce système entré dans les psychismes, et mieux construire une alternative populaire affranchie de ce clivage. Comme le référendum de 2005, le mouvement contre le mariage homosexuel est une occasion de repenser la chose politique, d'identifier le pouvoir qui nous menace, mais aussi de prendre en considération l'existence d'un levain par-delà gauche et droite, qui est notre seul trésor en tant que peuple.

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           Jean-Claude Michéa dans ses derniers ouvrages, notamment Le Complexe d'Orphée (éditions Climats), rappelle quelques vérités oubliées : l'origine philosophique de la gauche est les Lumières, une pensée économiquement et politiquement libérale. Au XIXème siècle, la gauche est le parti bourgeois, libéral et anti-conservateur. Les mouvements socialistes et ouvriers en sont distincts. Ce n'est que tardivement, au début du XXème siècle, que ces mouvements, largement contaminés par le matérialisme marxiste, s'y coaliseront à l'occasion de l'affaire Dreyfus. La gauche devient alors un camp bourgeois et ouvrier. Le progrès, un temps, sera le terme incarnant la jonction. L'anticléricalisme pourra faire ciment – ce qui prouve d'ailleurs que la gauche, qui a certains aspects d'un christianisme sans Dieu, détruit ce qui s'oppose le mieux à la folie économique, à savoir la religion. Du coup, cette gauche libérale et marxiste incarne le sens de l'Histoire, la marche en avant, la table rase. Toute sorte de charmantes locutions rappellent ce tropisme du progrès plus ou moins révolutionnaire. Dès le début, cela chante les louanges du libéralisme autant que du marxisme et cela contrarie, inquiète l'homme en sa chair, c'est-à-dire l'ouvrier, le pauvre que nous sommes tous, qui risque de perdre son bien le plus précieux – ses racines et son horizon spirituel. D'où, dès le XIXème siècle, les soupirs dépités des élites contre le peuple réactionnaire... Écoutez comme ce mouvement résonne dans l'Assemblée Nationale ou dans les médias, comme il se chuchote dans les petits bureaux, pour définir et lancer de telles réformes que la loi Taubira.

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           Il y a certes une différence fondamentale entre l'enthousiasme des lendemains qui chantent décliné en fascisme (qui a, ne l'oublions pas, des racines dans le syndicalisme révolutionnaire) ou en stalinisme, c'est-à-dire en volontarisme et en constructivisme, et, d'autre part, la marche en avant du libéralisme qui compte sur le pluralisme économique et politique autant que sur le fameux laisser-faire. Mais si effectivement on nous laissait faire, si on laissait la société vivre un peu d'elle-même, il n'est pas du tout sûr qu'on aboutirait au sans-frontiérisme économique et symbolique d'aujourd'hui. L'un des meilleurs exemples de la torsion que font subir certaines élites à la société est la Révolution Française. Turgot est comme un symbole de sa double-face. Du « parti des philosophes », devenu ministre des finances, il lancera des réformes libérales notamment sur le contrôle des prix et des spéculations. Il s'en est suivi ce qu'on a appelé la « révolte des farines » dans les années 1770, dont on a dit qu'elle préfigurait 1789. Ainsi, cet homme des Lumières par sa main gauche annonce la République des droits de l'homme tandis que par sa main droite il pousse le peuple à la faim et à la sédition ! Ce n'est pas un simple paradoxe. On voit de même les lois d'Isaac Le Chapelier détruire dès le début de la Révolution tout ce que l'Ancien Régime avait construit d'équilibre économico-social, notamment certains droits des travailleurs de se rassembler en corporations. Il n'est pas sûr que le peuple y ait gagné. La dérive totalitaire de la Terreur, la répression génocidaire contre le peuple vendéen forment une autre face du phénomène. Les français ont vécu dans ces années à peu près toutes les problématiques de notre modernité. Mais la question est toujours la même : où est la vraie liberté des individus, des corps, de la société, comment trouver le vrai libéralisme et le mettre en mouvement ? 

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           À l'heure actuelle, il se dessine une forme de totalitarisme par les décisions d'un pouvoir mondial ni élu, ni représentatif, ni transparent. Or, ce pouvoir se forme d'un mélange entre un libéralisme financier et une idéologie libertaire, entre la fiction d'une planète mixée et une dureté économique de plus en plus palpable. La gauche, c'est toujours ce mouvement en avant, qu'il soit de construction ou de destruction, tandis que l'idée de droite est éminemment conservatrice. Aussi, les mouvements nationaux-socialistes, ou fascistes, sont des bêtes bizarres qu'on ne peut placer à droite ni à gauche, car la droite peut être autoritaire, non pas révolutionnaire ni totalitaire. Être de droite, c'est seulement ne pas être de gauche et, pour des raisons diverses, ne pas adhérer à une idéologie ou un projet. C'est ce qui aujourd'hui se retourne plusieurs fois pour faire du socialiste réel un conservateur et du libéral de droite un liquidateur. Si on refuse de penser ce retournement et cette « pensée double » du système, on risque de toujours se tromper de combat, qu'on soit de droite ou de gauche. Mais il y a plus : l'idée de gauche repose sur l'idée que l'homme peut lui-même non seulement faire son monde mais se refaire lui-même. Cela a peut-être une origine dans cette préférence hautement libérale et révolutionnaire pour la notion de droit par rapport à celle plus religieuse de personne – substitution qui mène au relativisme. Ainsi, les humanismes promothéens du communisme ou du fascisme, l'humanisme plus ouvert du libéralisme juridique, ou encore l'humanisme utopique-naturaliste de l'écologie, si différents paraissent-ils entre eux, s'opposent tous à l'humanisme chrétien, qui repose sur l'unicité de la personne et l'égale dignité des êtres, où il place quelque chose de sacré, c'est-à-dire qu'on ne peut toucher ni remplacer. La technologie et la science peuvent aujourd'hui réaliser partiellement le fantasme de dépassement de l'homme par l'homme et elles produisent une gauche d'un nouveau genre, « stade suprême du capitalisme » selon Jean-Claude Michéa, et que j'appelle, pour ma part, la gauche transformiste.

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           Aujourd'hui, la gauche fournit l'alibi du progrès à la liquidation permanente qu'opère le capitalisme total tandis que la droite l'établit comme le règne de la liberté. Nous pouvons observer cependant à quelle époque la gauche cesse d'être elle-même double (bourgeoise-ouvrière), c'est-à-dire, en somme, à quel moment elle abandonne la thématique sociale et au moins l'apparence d'un discours de défense des travailleurs. En France, c'est dans les années 80 que s'opère ce changement. Au sujet de l'immigration, c'est spectaculaire : alors que tous les mouvements ouvriers se déclaraient contre, non par xénophobie, mais parce que fondamentalement ce n'était pas l'intérêt du travailleur ni d'ailleurs une aspiration de l'intellectuel sincère, voilà que soudain les élans anti-racistes se multiplient ; que l'accueil de l'étranger, vertu essentielle, devient le socle dévoyé d'une propagande immigrationniste larmoyante et que, suprême détournement, on invoque la diversité, réalité humaine vitale, comme une valeur obligée, uniformisante. Il faut se souvenir des déclarations en 1980 du premier secrétaire du Parti Communiste Georges Marchais qui condamnait l'immigration comme une demande patronale contre les intérêts de l'ouvrier pour se convaincre du changement radical de logiciel. Il faut se souvenir aussi que c'est à partir de 1969 un gouvernement appuyé sur la majorité la plus droitière de notre Histoire qui a, d'une part, accéléré l'immigration, au prétexte, selon Pompidou, « qu'ils en voulaient toujours plus » – ce « ils » désignant les industriels – et, d'autre part, les premières lois contre la discrimination qui, sous de nobles aspects, commençaient à défaire la préférence nationale, autre nom de la citoyenneté, en distribution généreuse des droits « à tous », allant vers une dépossession progressive du travailleur français.

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           Ce même Pompidou, ex-employé de la banque Rotschild, fera voter la fameuse « loi 73 » qui ôte à l’État français sa capacité de battre monnaie, le mettant du coup dans la main des marchés, changement conçu avec le ministre des finances Giscard promis à un bel avenir. (Notons au passage qu'aujourd'hui le fait, pour un état, de mettre la main sur sa banque centrale n'est même plus critiqué pour des raisons techniques mais idéologiques : comble du retournement lexical, on considère ce geste comme une atteinte à la démocratie, par exemple au sujet de Victor Orban en Hongrie, alors que c'est le retour de l'argent au service du bien commun). C'est sous ce même Giscard devenu à son tour président que les premières lois du regroupement familial furent promulguées. En substituant l'étranger à l'ouvrier, la gauche n'a donc fait que se convertir à ce projet économico-politique de l'immigration massive en lui donnant, il est vrai, sa caution morale et en étouffant, que dis-je, en culpabilisant les protestations du petit travailleur qui aspirait à une légitime priorité. Jean-Marie Le Pen et les médias se chargeront de colorer de soufre une revendication pourtant si juste, si modérée. Entendons-nous bien : ce ne sont pas les immigrés, nos frères comme tout autre, souvent eux-mêmes le jouet de ces puissances, ce sont les pouvoirs cyniques de la grosse économie et de la fiction idéologique du métissage universel qu'il faut ici pointer. À partir du moment où ces personnes sont entrées sur le sol, les conséquences de leur accueil et de leur droit non seulement ne sont pas à remettre en cause, mais tout renouveau ne se fera qu'en incluant tous les citoyens dans un projet national. En revanche, on peut s'interroger sur la sincérité d'une gauche qui appelle à toujours plus d'immigration au nom des droits de l'homme ainsi que d'une vision multicolore de la société déracinée, accomplissant en cela l'un des vœux principaux du marché qu'elle prétend combattre – et sur la sincérité d'une droite qui en dénonce les méfaits alors qu'elle en est l'instigatrice, qui fait mine sans arrêt de la modérer ou d'en durcir les conditions sans rien faire qu'attiser des sentiments de plus en plus vains, malsains et impuissants. On peut se demander si l'intégration, concept qui ne va pas de soi, est aujourd'hui seulement possible et si ce n'est pas ça le but recherché : le fractionnement des nations et le déracinement surplace des populations européennes.

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           Quel rapport avec le mariage homosexuel, me direz-vous ? J'en vois plusieurs. D'abord, il s'agit d'une loi qui concilie le pire de la gauche et de la droite, en bref qui incarne la jonction entre le transformisme social et le libéralisme économique. L'autre enseignement, c'est que les forces politiques « tournent ». La gauche passe du libéralisme à l'étatisme, puis, comme la droite, elle fait le contraire, et l'une et l'autre oscillent entre des désirs de « marche en avant » d'un côté et de protection ou de reconstruction de l'autre – du moins dans leurs discours, afin d'amadouer le peuple. Aussi, la revendication du mariage homosexuel ne me semble pas être un combat « de gauche » ni, à fortiori, notre opposition être un combat spécifiquement « de droite » au sens où sont les clivages d'aujourd'hui. Cela, si différent parût-il au premier abord, se rapprocherait plutôt de la mobilisation populaire contre le projet européen de 2005. Et c'est un signe des temps. L'opinion change au gré de ses difficultés et de l'épreuve du réel, par exemple au sujet de l'euro et de l'Union Européenne, et c'est une vertu de la démocratie que d'avoir toujours ce thermomètre. Or, les élites ne prennent plus en compte les températures qu'il indique. Elles mettent en scène, au contraire, la disqualification de ce thermomètre en invoquant l'extrémisme ou le populisme.

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           Il est temps de l'admettre : nous ne sommes plus maîtres chez nous. Pas plus nous, petit peuple, que le sous-fifre François Hollande. Et s'il tient bon à tout prix, s'il ne reviendra probablement pas sur la loi Taubira et si aucun homme politique n'y touchera dans les années qui viennent, c'est parce qu'un certain pouvoir supranational l'exige : il y a des pressions dans ce sens et cette loi doit absolument passer en France comme dans d'autres pays. Comment expliquer autrement qu'elle soit votée en ce moment à Chypre, en Angleterre et ailleurs, sous diverses formes ? Nous devrions en tenir compte dans notre stratégie de communication et d'information : plutôt que de crier au pourvoir « cède ! » nous devrions lui dire « résiste en notre nom ! ». Aussi, entre le référendum sur l'Europe et les mouvements d'aujourd'hui, on observe d'étranges similitudes : même fracture entre les élites et le peuple, même désinformation et propagande, même activité militante et multiple, même désir de dignité, même diabolisation du peuple. Et, plus que tout, même fracture entre un pouvoir devenu insaisissable, international, et une conscience d'en bas qui, passant sans doute par quelques fantasmes, commence à entrevoir à qui elle a affaire. D'où l'enseignement essentiel à en tirer dans notre lutte : ce n'est pas en validant et en durcissant le clivage gauche-droite comme le veut ce pouvoir qui divise pour mieux régner que nous réussirons à le combattre, c'est au contraire en rassemblant le peuple autour de ses intérêts vitaux en attendant, en espérant qu'en émanent des forces politique nouvelles. D'ailleurs, il ne faut pas faire un effort si violent pour s'imaginer une situation exactement inverse : à savoir un pouvoir de droite libérale décontractée proposant le mariage homosexuel au nom du libéralisme et de la marche en avant, dans le but d'étendre à la procréation et à l'enfant le marché tout-puissant qui est son dieu avoué, et une partie de la gauche mobilisée sincèrement contre au nom du refus de la marchandisation de l'être humain, avec une partie plus centriste gênée aux entournures qui jouerait la carte de l'opposition politique en surface avec une connivence de fond. C'est plus que plausible et c'est un cas de figure dont on doit pouvoir trouver l'exemple, peut-être en Angleterre.

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           La stratégie de l'affrontement parfois bizarre, comme si nos gouvernants provoquaient volontairement le peuple, s'explique donc parce que le pouvoir ne doit pas céder, mais aussi pour une raison encore moins avouable : elle vise à cacher la misère dans laquelle il se trouve du fait de son obéissance au schéma économique global sans aucune alternative, misère qui pour l'instant se traduit par un dilemme plus ou moins à l'esprit des gens avertis, à savoir que notre gouvernement tarde à s'engager dans un cycle de réformes d'adaptation extrêmement impopulaires pour éviter d'être balayé par l'opinion, au risque de l'être par le défaut de paiement... Il temporise, attendant le moment de panique et de bousculade qui permettra de faire toutes les liquidations nécessaires, avec peut-être un resserrement de nos libertés politiques (internet, notamment, pourrait subir une restriction car, comme vous le constatez, c'est dangereux...) Le pouvoir jouera donc à fond la carte du « bouclier légitime » contre une révolution qu'ils s'empresseront de placer à l'extrême-droite, à mesure d'ailleurs que cette qualification finira par devenir réelle tout en étant, de fait, fabriquée. J'aimerais préciser quelque chose : l'adaptation économique au mondialisme qu'on nous propose est presque sans fin. On nous demandera toujours d'aller plus loin. Aussi, si on se laisse dépouiller, nous n'aurons bientôt plus aucun moyen de riposter et le pays fracturé sera littéralement à vendre. En clair, quand les français n'auront plus d'armée de haut niveau, il ne restera presque plus rien pour résister à leur intégration dans le meilleur des mondes, rien que nos corps, nos sueurs et notre vocation spirituelle.

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           Nous voilà entrés dans un moment que je propose d'appeler, en badinant un peu, la science-fiction pour tous. En effet, beaucoup d'ingrédients d'un film ou d'un livre, d'ailleurs assez mauvais, sont réunis dans les événements que nous vivons. D'abord, il y a une complète déconnexion entre un pouvoir de représentation dans tous les sens du terme – politique, linguistique et médiatique – et ce qu'il est censé représenter, à savoir les citoyens d'une part, le réel d'autre part. Cette disjonction devient si criante que même nos efforts pour ne pas basculer dans la fameuse « théorie du complot » finissent par être les sages modérateurs qui nous permettent seulement d'aller plus loin dans l'élucidation de ce cauchemar. Mais le plus grave, ce n'est pas cette déconnexion comme une sorte de dérive de l'élite en sa cage dorée, c'est la profondeur de la modification du réel par le langage. La dernière phase avant le vote du texte a vu le trucage des photos et des chiffres des manifestations ; un vote au Sénat pour le moins trouble ; et surtout la fabrication médiatique massive d'agressions hélas banales dans notre « France d'après » mais transformées en une montée nationale de l'homophobie astucieusement associée, voire carrément assimilée à notre mouvement qui n'avait rien à voir. Mais le chef-d’œuvre en terme de science-fiction est le projet lui-même : indistinction des sexes ; modification du vocabulaire ; éducation idéologique ; fabrication de bébés en vue de les vendre ; location de ventres... Une pondeuse humaine peut, en Inde, porter un embryon dont le sperme vient d'Australie, l'ovule d'Espagne, conçu dans un laboratoire américain, et elle devra rester dans une chambre collective neuf mois sous surveillance avant d'accoucher d'un enfant qui ne sera pas de sa couleur et qui sera, aussitôt, livré à des homosexuels aux Pays-Bas. Et si vous vous opposez à ce charmant tableau, vous serez un ennemi de la liberté et du progrès, tandis qu'un néo-puritanisme incriminera toute allusion à la différence des sexes. La science-fiction pour tous, c'est maintenant !

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           Nous voyons les habituelles dérives du pouvoir prendre ces formes d'autant plus effrayantes qu'elles paraissent durables : le peuple protestant contre son asservissement, pour sa dignité, est assimilé à une menace contre la liberté, voire à une racaille terroriste, alors qu'une autre partie du peuple apparaît lobotomisée en accréditant ce discours de haine. Le renversement du vocabulaire est permanent. Ainsi, le mariage homosexuel, victoire du nombrilisme pour ses rares défenseurs sincères, devient selon Mme Taubira une « victoire de l'altérité » avec Lévinas à l'appui, philosophe pourtant conservateur. Il devient « choquant » selon Monsieur Bergé de s'opposer à la gestation pour autrui alors que pour n'importe quelle conscience claire le terme « choquant » s'applique à la pratique elle-même. Enfin, nous avons entendu que la loi votée est une « victoire de l'amour contre la haine », là où, pendant des mois, les opposants ont essuyé les opprobres et parfois les matraques sans perdre leur sang froid parce qu'ils étaient mus justement par un certain amour, tandis qu'ils voyaient, de l'autre côté, se dessiner une forme de haine d'autant plus inquiétante qu'elle jouit de moyens étatiques, économiques et médiatiques presque écrasants. Oui, cela a quelque chose de la science-fiction. Mais gardons courage. Fourbissons nos armes intel-lectuelles. Convainquons les citoyens. Travaillons, mes amis. Notre révolution sera une contre-révolution par sa profondeur et sa paix – même si sur le plan symbolique une démonstration un peu musclée est sans doute nécessaire. Quant à la force, il faudra se mettre en position de l'employer au moment où elle sera devenue légitime.

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           Entendre tous les jours des mensonges finit par les rendre réels – en fausse monnaie, certes – mais tout de même efficacement. Nos lieux de travail ou de rencontre nous permettent de vérifier, hélas, que si nous sommes de plus en plus nombreux à démasquer au moins une partie de ce pouvoir mensonger, il reste puissant sur une grande partie de nos concitoyens. Ainsi une collègue, connaissant mes opinions, vint vers moi affolée, au moment de la « semaine sanglante », pour me dire : « Alors ? Tu as vu ? Les homos s'en prennent plein la gueule. Faut quand même faire attention à ce qu'on dit, hein ? » Le plus triste était la sincérité de sa colère, après même que je lui eus expliqué qu'il y avait au moins une part de manipulation. Démontons, sans nous lasser, ce mécanisme de sidération dès qu'il nous apparaît. Quand la droite alerte sur la dette et sur le système social trop coûteux, quand la gauche nous inquiète sur notre retard en termes de mœurs ou sur notre repli identitaire, elles font le même travail de culpabilisation des consciences par la sidération, au service du même pouvoir invisible, adémocratique et bancaire, dont le but de plus en plus transparent est de nous asservir pour se gorger de notre travail.

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           La loi Taubira s'inscrit dans un projet mondial totalitaire. On nous dit que le peuple a voté, que la gauche n'a pas caché son programme, qu'il y a donc une légitimité démocratique dans cette loi et que leurs opposants deviennent des menaces pour la République – on se moque de nous. Rappelons d'abord qu'au second tour des présidentielles, pour la première fois dans la Vème, François Hollande a été élu sans obtenir la majorité des votants, tant le nombre de bulletins blancs a été massif, autour de deux millions. Ensuite, posons-nous plus fondamentalement la question de savoir qui écrit ces programmes, par qui ils sont demandés, et à qui ils sont destinés. Non seulement les français pour la plupart n'en ont que faire, mais les homosexuels eux-mêmes n'ont jamais réclamé le mariage à part une minorité agissante qu'ils apprécient peu. Et il est évident que, passé l'effet comique du « ah, s'ils s'aiment, qu'ils se marient » et que les véritables conséquences du projet apparaissent, le peuple se réveille et refuse catégoriquement. Qui donc veut, qui donc voulait cette loi ? Si vous vous concentrez sur François Hollande ou le Parti Socialiste, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. Ils furent convaincus par qui ? Je vous le donne en mille : Dominique Strauss-Kahn, car c'est un projet de l'oligarchie mondiale et c'est pour cette raison, cette unique raison, que le gouvernement ne reculera pas. S'il reste une gauche populaire authentique, on peut lui demander de nous affranchir de cette peste oligarchique qui nous impose la fabrication et la vente des bébés, dans un but final qu'il ne vaut mieux pas imaginer tant il nous glace les veines... Entre la gauche transformiste et la droite décontractée il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette, même s'il existe des parlementaires qui ont pour l'occasion sincèrement défendu notre mouvement et lutté contre ce projet. Les autres, au service d'un pouvoir mondial bancaire, n'ont que faire des jérémiades – ils font leur boulot : liquider la France (bientôt son armée) ; asservir son peuple ; déraciner sa culture et sa langue ; car le peuple français est un ennemi viscéral, par sa conscience et son Histoire, de ce pouvoir à dominante anglo-saxonne, impersonnel comme le silence de l'or. Leur but sera bientôt de vous arracher à votre langue. La défense du Français fait intégralement partie de notre résistance par la dignité. On a le droit de refuser l'imposition de la langue unique de la mondialisation et son introduction à travers les médias, la publicité et bientôt l'éducation. Il existe un projet de passage à l'anglais de tout notre système éducatif. Cela passe par la « tête », d'abord, l'enseignement dans les facultés et les grandes écoles, comme cela vient d'être voté, puis cela redescendra jusqu'à faire jonction avec les projets d'écoles maternelles en anglais qui ne tarderont pas à fleurir. Pour en revenir au fond, et c'est la thèse essentielle de cet article, nous assistons depuis déjà quelque temps à la fusion du Marxisme et du Libéralisme qui étaient déjà des frères, dans un projet mondial de liquidation de toutes les structures au profit du seul élan capitaliste-progressiste. Un élan lui-même liquide... Si je suis favorable à une plus grande liberté économique des petits, étouffés qu'ils sont par une fiscalité délirante, je n'ai en revanche pas de fascination particulière pour le libéralisme global tel qu'il se dessine aujourd'hui en énorme absorption d'énergie, d'image et de matière... 

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           Le mariage homosexuel est une bonne affaire pour ce pouvoir idéologique. D'abord, il dissout la famille un peu plus, seule structure qui échappe à la domination politique ou économique. Il dégrade le mariage au statut de simple droit, accentuant la judiciarisation libérale. Il défait la vision séculaire du couple et de la famille. Il relativise les bases anthropologiques et crée un flottement des êtres. L'individu déconstruit est plus facile à modeler. Mais surtout, il fonde un nouvel ordre parental et dissocie la procréation de son acte naturel. Il ouvre un marché juteux (deux milliards de dollars en Inde) et fait considérablement reculer les tabous. Acheter un enfant, c'est aussi un enfant à jeter, si vous me permettez cette violence du jeu de mots. Aussi, non pas immédiatement, mais à long terme, c'est le moyen de jouir d'esclaves, éventuellement de victimes sacrificielles. Bien sûr, les conséquences ne seront pas immédiates, ce pouvoir a tout son temps, et il le prend, pour accomplir un projet qui nous est de plus en plus clair, mais qui n'aboutira jamais, du moins pas complètement. Entre le marxisme et ce libéralisme, il y a de nombreux points communs, le premier étant de considérer l'homme comme une matière – et ce n'est pas un accident : la pensée de Marx doit beaucoup aux Lumières anglaises et françaises, même si ses inspirateurs principaux sont les penseurs allemands comme Hegel et Feuerbach. C'est pourquoi j'interpelle amicalement Vivien Hoch et, à travers lui, ces blogueurs qui se définissent comme libéraux-conservateurs. Peut-être cela suscitera-t-il un débat difficile, mais fécond. Je ne résiste pas à vous resservir cette prophétie de Bernanos qui, dès 1948 – je le cite en substance – déclarait : libéralisme et marxisme apparaîtront bientôt pour ce qu'ils sont, les deux mâchoires d'une seule gueule – le matérialisme – qui ne tardera pas, s'il n'y prend garde, à broyer l'homme tout entier. Et la science-fiction revient : on fabriquera un homme volontairement déraciné. Certains livres comme les contes de fée seront interdits aux enfants parce qu'ils leur donneraient une image trop orientée des sexes. L'introduction de la théorie du genre dans l'éducation des plus petits fait partie d'un projet de contrôle : le fameux « diviser pour mieux régner », utilisé à l'échelle des nations, des peuples, des tribus, sera dorénavant introduit dans l'individu multipolaire. L'être flottant qui ne connaît même pas son sexe me semble un excellent candidat à une certaine forme d'asservissement par l'auto-éclatement et la consommation de ses existences. Hannah Arendt disait que l'un des critères du totalitarisme était l'abolition des différences. En s'attaquant à la distinction sexuelle, le nouvel ordre mondial s'en prend à la plus intime, la plus fondamentale, la plus féconde sur tous les plans de nos différences créatrices d'ordre. Est venu le temps où les puissances ne dominent plus par l'ordre, mais par le chaos et la liberté. Mais c'est cette liberté pourtant, que nous chérissons, qui vaincra – une liberté retrouvée dans son sens vrai, c'est-à-dire ayant retourné le retournement pour enfin voir clair – une liberté réelle, vivante, ouverte – qui déteste la fiction qu'on lui substitue.

     

    Lucien Fornello

    5 juin 2013
    pour La Vaillante

     

     

  • Audition (PMA/AMP) de La Manif Pour Tous à l'Assemblée Nationale - 24/10/2018 : Texte intégral de l'exposé

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    Vidéo sur Périscope : Audition de La Manif Pour Tous à l'Assemblée Nationale - 24/10/2018

     

    Texte intégral de l’exposé

    1 – La question qui nous est posée

    Toutes les 40 secondes en moyenne, un bébé vient au monde en France. Même lorsqu’il naît d’un couple homme-femme uni au moment de la naissance, nul ne sait si quelques mois ou quelques années plus tard, il ne vivra pas, par exemple, avec un seul de ses parents ou l’un de ses parents et un autre conjoint, de sexe différent ou de même sexe.

    Depuis toujours en effet, des enfants ont été élevés par leur mère seule ou par l’un de leur parent et un « beau-parent », ce qu’on appelle aujourd’hui des familles monoparentales, recomposée ou homoparentale.

    Ce sont là des faits, qui n’ont rien de nouveau : une réalité, que nul ne peut contester.

    Nous commençons par là pour souligner un point essentiel : la question qui nous est posée aujourd’hui sur l’éventuelle extension de l’assistance médicale à la procréation aux femmes seules et aux couples de femmes n’a rien à voir avec cela. Il ne s’agit pas de parler des familles monoparentales, recomposées ou homoparentales. La question n’est pas celle-ci. Et d’ailleurs nombre de déclarations politiques et médiatiques sont trop souvent à côté de la question en jeu. Il ne faut pas se tromper de sujet !

    La question qui nous est posée, la seule, c’est de déterminer si nous pouvons – en termes d’égalité, de justice, d’éthique – décider de priver délibérément, sciemment, des enfants de père dès avant leur conception :

    Est-il envisageable qu’une société décide de créer volontairement les conditions qui feront que des enfants naissent de père inconnu ? des enfants qui seront privés de père toute leur vie !

    Autrement dit peut-on dire qu’avoir – ou ne pas avoir – de père est sans importance, indifférent dans la vie d’un enfant ?

    Alors que tous les enfants ont un père et une mère – qu’ils connaissent leur père ou non, qu’ils vivent avec lui ou non – peut-on considérer que les enfants nés de AMP, eux,pourraient être volontairement privés de père ?

    Pour le dire autrement, les enfants nés de PMA n’auraient-ils pas les mêmes droits que tous les enfants ?

    Peut-on aller, en somme, à l’encontre de l’article 1 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen selon lequel « les hommes naissent libres et égaux en droits » ?

     

    2 – Que représente le fait de naître de père inconnu ?

    Pour chercher des réponses objectives à cette question, nous avons deux possibilités :

    La première serait de s’appuyer sur des études scientifiques. Malheureusement, le CCNE nous dit lui-même, dans son avis n°126, que « les études sur le vécu des enfants nés ou non d’IAD dans des familles homo- et monoparentales a fait l’objet d’études récentes, mais souvent entachées d’erreurs méthodologiques et dénuées de pouvoir statistique ».

    Cette absence d’études fiables devrait au moins nous inciter à appliquer le principe de précaution, c’est-à-dire à ne pas avancer en l’absence de certitudes étant donné le risque d’injustice pour l’enfant.

    Il y a cependant une seconde possibilité, qui est de nous appuyer sur l’expérience humaine.

    Nous pensons d’abord aux enfants adoptés. S’ils ont été adoptés, c’est parce qu’ils ont d’abord été orphelins. Parce qu’ils sont nés à l’étranger dans des contextes difficiles, ou parce qu’ils sont nés sous X en France, un certain nombre ne savent rien de leurs parents d’origine. Or, nous constatons que nombre d’entre eux, alors qu’ils ont été adoptés par des familles aimantes, recherchent leurs origines.

    Cette quête peut envahir toute leur vie, parfois même jusqu’à l’âge adulte. Je me souviens de Lucas, un homme de 65 ans, né et adopté en France, qui avait pu compter chaque jour de sa vie sur l’amour de ses parents adoptifs, et qui me racontait, les larmes aux yeux, le vide qu’il ressentait en lui-même, le fait qu’il ne pouvait se rattacher à rien ni personne, qu’il ne pouvait se connaître vraiment. De fait, le CCNE indique que la connaissance de ses origines est « un élément structurant de l’identité des personnes ».

    D’autres cas, plus proches encore de la question qui nous intéresse, sont ceux des enfants nés d’une insémination avec donneur.

    Les premiers enfants nés à l’issue d’une IAD ont aujourd’hui plus de trente ans. Nous avons donc du recul à ce sujet. Et le fait est que nous savons que c’est une source de souffrance pour un certain nombre d’entre eux, au point qu’ils ont constitué des associations pour mettre fin à l’anonymat des donneurs, pour qu’il n’y ait plus d’enfants qui, par décision de la société, naissent d’un inconnu.

    Leurs nombreux témoignages sont éloquents. Ils emploient souvent les termes d’ « abîme », « flottement », « exclusion », « solitude », « torture psychologique », etc.

    Nous ne pouvons donc prétendre qu’être né d’un inconnu est indifférent.

    Reconnaissons-le, nous tous présents dans la salle ou suivant nos débats en vidéo, personne ne peut souhaiter à quelqu’un de naître de naître d’un inconnu.

    Alors, pourquoi provoquer volontairement de telles situations ?

     

    3 – L’absence de père est-elle sans importance pour l’enfant ?

    Cependant, les enfants nés d’une AMP avec IAD, jusqu’à présent, ont bien toujours un père qui les élève, un père « social » comme on dit, puisque l’encadrement de l’AMP la réserve depuis la 1e loi de bioéthique de 1994 aux couples homme-femme.

    Mais si l’assistance médicale à la procréation était ouverte aux femmes seules et aux couples de femmes, les enfants concernés vivraient en outre une absence totale de père : pas de présence paternelle, pas d’amour paternel, pas de père du tout.

    Certes, nous comprenons tous la puissance du désir d’enfant. Et nous sommes convaincus qu’une femme seule ou un couple de femmes apporteront de l’amour à l’enfant, qu’il sera choyé. Mais l’amour répond-il à tous les besoins d’un enfant ?

    La réponse est négative puisque, déjà, nous venons de voir que même élevés par des parents aimants, les enfants nés d’un don anonyme se posent des questions existentielles, parfois même envahissantes.

    Mais allons un peu plus loin :

    Se pose en effet la question du père : est-il important pour l’enfant ? Compte-t-il dans la vie d’un enfant ? Ou peut-on dire qu’un père peut être remplacé par une mère – ou deux mères ? Suffit-il d’aimer un enfant pour remplacer son père ?

    Ces questions nous renvoient en fait à la différence père-mère et donc à la différence homme-femme, c’est-à-dire à la différence des sexes et même, pour creuser un peu plus la question, à l’identité sexuelle. Est-elle importante, pour nous-mêmes ? pour notre entourage, pour nos enfants, pour leur construction psychique ?

    Le sexe, nous le savons bien, est une dimension fondamentale de notre être. Il n’est pas possible de balayer d’un revers de la main l’importance de l’identité sexuelle, et par suite l’importance incontournable de la différence des sexes.

    Et c’est bien pourquoi père et mère diffère l’un de l’autre, non d’une simple altérité, mais bien d’une altérité sexuelle.

    La paternité et la maternité sont différentes, et elles sont complémentaires l’une de l’autre.

    Un père, évidemment, peut remplir les mêmes tâches qu’une mère, et réciproquement. Mais ce n’est pas le sujet.

    La véritable question est beaucoup plus profonde que cela et il est clair que la manière d’être à l’enfant, d’être en relation avec l’enfant, diffère entre la mère et le père. Cela explique aussi que l’enfant a éminemment besoin de chacun de ses parents : il a non seulement besoin de connaître ceux dont il est né, mais aussi d’être en relations avec eux,proches d’eux, autant que faire se peut.

    Il est d’ailleurs des réalités sur lesquelles il est bien difficile de mettre des mots, et parler de ce qu’est un père, ou une mère, en fait partie. Mais cela n’empêche pas de vivre cette réalité au plus profond de son cœur et de reconnaître que, s’il est difficile de définir ce que représente un père pour chacun d’entre nous, il nous est plus aisé de savoir qu’il est le plus souvent irremplaçable.

    Alors nous entendons dire, parfois, qu’un grand père, par exemple, pourra tenir le rôle de « référent masculin » auprès de l’enfant.

    Ce besoin de proximité avec des personnes des deux sexes est donc bien identifié par tous.

    Cependant, cette idée d’un référent masculin ne tient pas, d’abord parce qu’un « référent masculin » ne fait pas un père : un grand-père, un oncle, un ami a sa propre vie, ses responsabilités, sa famille, etc.

    D’autre part, si l’on étend l’AMP aux couples de femmes et aux femmes seules, il y aura donc des familles dans lesquelles, au bout de quelques années, il n’y aura pas de grand père.

    C’est en somme une réflexion de court terme de dire qu’un « référent masculin » tiendra la place du père.

    Et j’ajoute que la proximité et la légitimité d’un père sont particulières auprès de l’enfant. Quelle légitimité a un ami, par exemple, au moment de l’adolescence, période de contestations et remises en cause parfois très vives ?

    Un « référent masculin », n’est-ce pas une illusion ?

    Nous nous félicitons d’ailleurs, aujourd’hui, et à juste titre, de voir que des pères s’occupent beaucoup plus qu’auparavant de leur enfant. Ces « nouveaux pères » sont une bonne nouvelle pour les enfants, comme pour les mères et l’ensemble de la société.

    Or notre réaction commune, très positive à ce phénomène nouveau dit bien que nous savons, profondément et intuitivement, toute l’importance des pères.

    A contrario, la Cour de cassation, dans un arrêt du 14 décembre 2017, tout récent donc, a jugé qu’être privé de père est un « préjudice d’affection ». Elle soulignait que l’enfant concerné dans l’affaire, dont le père était mort d’un accident pendant la grossesse de sa mère, « souffre à l’évidence de l’absence définitive de son père ». Et encore, dans ce cas, l’enfant sait au moins qui était son père, connaît sa filiation et sa famille paternelle !

    De fait, nous constatons combien l’absence de père pose problème. La magistrate Dominique Marcilhacy indique, par exemple, que 80% des mineurs qui passent au tribunal en comparution immédiate n’ont pas ou plus de lien avec leur père.

    Quant au phénomène de délinquance grandissante des mineurs – bien connu des services de police et de justice et qui a défrayé la chronique ces derniers temps, n’est-il pas,justement, à mettre en relation avec l’absence, la démission ou l’impossibilité de nombre de pères d’assumer leur rôle – pour diverses raisons ?

     

    4 – Peut-on éviter la commercialisation des gamètes si on étend la AMP ?

    Nous souhaitons maintenant aborder la question des gamètes.

    Nous savons tous que la France manque de gamètes disponibles pour l’assistance médicale à la procréation : la France plafonne à 300 donneurs par an. Cette insuffisance est telle que les 3,9% de couples ayant besoin d’un don de sperme dans le cadre d’une AMP peuvent attendre jusqu’à 2 ans pour en bénéficier, alors que l’âge est un facteur clé du point de vue de la fécondité. Quant aux campagnes de communication sur ce sujet, dont la dernière en 2017, on sait qu’elles ont peu d’impact.

    Or il est évident qu’étendre l’AMP aux femmes seules et aux couples de femmes nécessitera beaucoup plus de gamètes puisque, au contraire du couple homme-femme pour lequel c’est exceptionnel, 100% d’entre elles auront besoin d’apport de gamètes. La situation changerait donc radicalement au regard des besoins en gamètes masculines.

    Alors comment ferions-nous ?

    Le CCNE met pour condition à l’extension de l’AMP, la diffusion, je cite, « de campagnes énergiques, répétées dans le temps ». Qu’est-ce que cela signifie ? Que les campagnes deviendraient tout à coup 10 ou 20 fois plus efficaces ? Qu’on va mettre la pression sur les hommes ? Qu’on va les culpabiliser de ne pas avoir envie de donner leur sperme ?

    Ce n’est ni sérieux, ni crédible !

    Alors comment font les autres pays, les quelques-uns qui ont étendu l’AMP aux femmes seules et aux couples de femmes ?

    Hélas, le fait est qu’aucun Etat n’a pu maintenir la gratuité des gamètes en ayant étendu l’AMP. En effet, soit les Etats ont rendu les gamètes payants, comme l’Espagne et le Danemark ; soit ils achètent à l’étranger, dans des pays où les gamètes sont rémunérés.

    La Grande-Bretagne a ainsi publiquement expliqué, le 31 août dernier, que si les accords sur le Brexit n’incluaient pas aussi l’assistance médicale à la procréation, elle serait confrontée à une pénurie de gamètes parce qu’elle ne pourrait pas continuer à en acheter à d’autres pays. Au passage, elle a précisé qu’elle achetait près de 50% de ses échantillons de sperme au Danemark. Il en est de même pour la Belgique. Nous avons apporté des documents à ce sujet, qui ont été déposés sur vos bureaux.

    Etendre l’AMP, c’est démultiplier le besoin en apport de sperme, ce qui conduit au commerce des gamètes.

    Or le CCNE souligne lui-même qu’ « une fois le principe de la gratuité rompu sur les gamètes, on voit mal ce qui empêcherait de faire la même chose pour les autres produits et éléments du corps humain, y compris les organes (…) Il existe, comme le montre le marché international du sang et de ses dérivés, des gamètes, ou des mères porteuses, un immense vivier de personnes qui, en raison de leurs difficultés économiques, acceptent de vendre les éléments de leur corps. »

    Et le CCNE souligne que ce point « ne peut être ni évacué, ni minimisé ».

    Ce point est fondamental et il impose de ne pas être naïfs : si elle étend l’AMP à des femmes fécondes mais ayant besoin d’apport de sperme, la France participera au commerce international des gamètes. Et comme le dit le CCNE, ce seront ensuite les autres éléments du corps humain qui seront concernés.

    Voulons-nous de la marchandisation de l’humain ?

    Est-ce conforme à nos principes bioéthiques ?

    Est-ce conforme à nos valeurs républicaines ?

     

    5 – L’encadrement actuel de l’AMP ne pose pas de problème au regard de l’égalité

    Le temps nous manque pour développer d’autres points pourtant essentiels pour les générations à venir. Nous pensons à la finalité de la médecine comme à la finalité de notresystème de santé et de l’assurance maladie, lequel est d’ailleurs en difficulté.

    Nous préférons insister sur les conséquences de l’extension de l’AMP sur la pratique de l’AMP elle-même :

    Les couples homme-femme ne peuvent eux-mêmes recourir à l’AMP qu’à des conditions médicale précises : autrement dit, en l’absence d’une pathologie de la fertilité ou d’une maladie d’une particulière gravité susceptible d’être transmise à l’enfant ou au conjoint, les couples homme-femme ne peuvent accéder à l’AMP.

    Il arrive par exemple que des femmes dont le conjoint est décédé, mais dont le sperme a été conservé, réclament ce qu’on appelle une AMP post mortem. Elle n’est pas autorisée à ce jour, justement pour ne pas faire naître sciemment un enfant orphelin de père.

    Mais si l’AMP est étendue aux femmes seules, obligera-t-on des femmes veuves à détruire le sperme de leur mari alors qu’elles pourront faire ensuite une AMP seule avec un apport de sperme anonyme ? Non, évidemment.

    On voit bien, avec ce seul exemple, que sortir du motif médical pour justifier l’accès à l’acte médical qu’est l’AMP serait un engrenage, lequel rapprocherait d’ailleurs la médecine d’une « prestation de service » suivant l’expression employé par le Conseil d’Etat dans son étude « Révision de la loi de bioéthique : quelles options pour demain ? »

    A propos du Conseil d’Etat, nous voulions aussi rappeler qu’il souligne, dans son étude précitée et encore dans un arrêt du 28 septembre dernier, que l’encadrement actuel de l’AMP n’est pas contraire au principe d’égalité et qu’il ne pose pas de problème de discrimination. En effet, écrit-il, « les couples formés d’un homme et d’une femme sont, au regard de la procréation, dans une situation différente de celle des couples de personnes de même sexe (…) La différence de traitement (…) entre les couples formés d’un homme et d’une femme et les couples de personnes de même sexe est en lien direct avec l’objet de la loi qui l’établit et n’est, ainsi, pas contraire au principe d’égalité. »

    L’extension de l’AMP, en revanche, créerait des inégalités nouvelles :

    –          Entre enfants, les uns ayant un père et une mère, les autres ayant été privés de père par la société

    –          Entre femmes et hommes, les unes ayant accès à un mode de procréation qui leur permettrait d’avoir un enfant, les autres non, la gestation pour autrui étant à ce jour interdite en France.

     

    6 – La consultation publique et officielle a montré que les Français ne souhaitent pas cette extension

    Avant de conclure, nous souhaitons rappeler l’engagement pris par le Président de la République.

    Contrairement à ce que nous entendons souvent, pas un mot n’était dit de l’AMP dans la profession de foi d’Emmanuel Macron en vue de la présidentielle : l’extension de l’AMP ne figurait pas dans son programme.

    En revanche, dans la dernière ligne droite de sa campagne, puis après son élection, Emmanuel Macron a effectivement exprimé son opinion favorable, mais il a systématiquement précisé qu’il s’agissait de son opinion « personnelle ». Et il a toujours posé plusieurs conditions, dont celle d’un débat favorable. Il disait ainsi, à Têtu, dans une interview du 24 avril 2017 : « Je souhaite qu’il y ait un vrai débat dans la société. Si un tel débat aboutit favorablement, je légaliserai la PMA, mais je ne le porterai pas comme un combat identitaire ».

    Or il est de notoriété publique que la consultation légale, publique et officielle des Etats généraux de la bioéthique a montré qu’ « il n’y a pas de consensus », comme l’a souligné à plusieurs reprises le Pr Delfraissy, président du CCNE.

    Dans le détail, les Etats généraux de la bioéthique, dans les réunions publiques qui ont eu lieu partout en France, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, dans les auditions (en prenant en compte la représentativité des organismes auditionnés), comme sur le site internet de consultation en ligne, ont montré que seule une minorité est favorable à l’extension de l’AMP.

    Et en ce qui concerne les sondages, si nous les prenons tous, sans écarter ceux qui ne nous conviendraient pas, nous voyons tout de suite que les Français sont certesspontanément favorables à l’ouverture d’un nouveau « droit », mais quand on leur pose la question concrètement, en incluant l’enfant – premier concerné par l’AMP -, les réponses sont à l’opposé : ainsi, mi-septembre 2018, d’après un sondage IFOP, 82% des Français estiment que « l’Etat doit garantir à l’enfant né par PMA le droit d’avoir un père et une mère ».

    Nous avons apporté des documents à ce sujet, qui ont été déposés sur vos bureaux.

     

    Conclusion

    Toutes les instances publiques qui ont réfléchi sur l’éventuelle extension de l’AMP constatent l’ampleur de ses implications et de ses risques.

    Leurs préoccupations, qui rejoignent les nôtres, portent sur des questions essentielles, sans réponses à ce jour. Cela explique, naturellement, qu’aucune institution n’ait déclaré que l’extension de l’AMP est une nécessité et encore moins qu’il y aurait urgence à la légaliser.

    En outre, comme l’a déclaré le président du CCNE, « il n’y a pas de consensus » sur ce sujet. Il n’existe même dans aucun secteur de la société. Là aussi, nous avons apporté des documents à ce sujet, qui ont été déposés sur vos bureaux.

    Au contraire, la consultation publique et officielle, d’une ampleur inédite, a montré la volonté massive de respecter les droits de l’enfant, la finalité de la médecine et la protection du principe de gratuité des éléments du corps humain.

    J’ajoute que nous qui vivons, pour l’immense majorité, le confort de connaître nos origines paternelles et maternelles, nous avons sans doute un devoir de courage pour protéger les enfants d’un projet qui priverait délibérément, sciemment, volontairement certains d’entre eux de père.

    La société ne peut pas dire, d’une part, que les femmes ne peuvent pas se passer d’enfant et, d’autre part, que les enfants peuvent se passer de père !

    En effet, les enfants nés par PMA ont les mêmes droits que tous les enfants.

    Il semble donc raisonnable de reporter toute initiative qui remettrait en cause l’encadrement de l’accès à l’assistance médicale à la procréation.

    Un renvoi du débat sur la PMA en l’absence de père pour l’enfant permettra de poursuivre sereinement, et à l’abris de toutes polémiques, les échanges sur les nombreuses implications soulevées et soulignées par toutes les parties prenantes ; ce report donnerait en outre le temps au gouvernement de poser des actes forts attestant d’une opposition réelle et d’une lutte effective contre la pratique des mères porteuses.

    Au-delà des différents avis sur la PMA en l’absence de père, nous partageons tous la crainte de l’engrenage qui conduirait de la PMA sans père à la GPA, celle-ci étant même déjà présente sur la scène pubique.

    On nous dit que la PMA sans père n’entraînerait pas la GPA. Avant toute chose, des actes sont attendus.

    Merci de votre attention.

    Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif Pour Tous

     

  • Les électeurs voulant protéger la famille face à un dilemme : voter blanc ou voter Le Pen

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    anne schaub-thomas,pma,gpa,politique,lmpt,conscience,transmission,la france,Écologie humaine,théorie du genreChère Anne,
     
    Ce qui est dans le document que vous pointez est exact. Macron est officiellement contre la GPA mais pour la filiation "artificielle" des enfants issus de GPA à l'étranger dans l'état-civil Français.
    Cette position est incohérente à mon avis, et va permettre d'arriver à la légalisation de la GPA en France en deux étapes :
    1. Le business de la GPA peut se faire à l'étranger, on ferme les yeux sur ce que cela signifie réellement, et les habitudes sont prises.
    2. Puisque cela se fait à l'étranger, pourquoi ne pas le faire aussi en France avec un "encadrement" législatif d'une GPA "éthique" qui "respecterait la dignité des femmes" (c'est légal, donc la dignité des femmes est respecté !).
    Il faut aussi prendre en compte la lettre ouverte de Macron concernant les LGBTI disponible ici. Quand il écrit "ma priorité sera une lutte implacable contre les anti-LGBTI dans toutes leurs dimensions", je comprends qu'il luttera contre tous ceux qui contestent les revendications de la communauté LGBTI, en particulier sur la question du mariage homosexuel, de l'adoption par des couples homosexuels, de la PMA et GPA pour les homosexuels, et plus généralement, ceux qui contestent l'idéologie du genre sur laquelle se base toute la théorie LGBTI. Ainsi, la promesse de Macron peut être comprise comme une déclaration de guerre contre La Manif Pour Tous qui conteste pacifiquement ces revendications des LGBTI et qui dénonce de façon argumentée cette idéologie du genre. Ceci est très inquiétant dans une démocratie.

    D'autre part, la situation électorale actuelle est inédite. Constater que les grands partis traditionnels de droite (Les Républicains, ex UMP) et de gauche (PS) ne sont pas présents au second tour est une première depuis plus de 50 ans. Cela montre le délabrement de la vie politique en France. Il faut donc analyser la situation de façon précise et voir toutes les solutions possibles.

    D'abord, on peut analyser les programmes des deux candidats restant en lice. Pour cela, je vous renvoie à l'excellent site WEB Boomerang qui analyse et compare les programmes des deux candidats sur les question "sociétales". Le résultat est sans appel : Macron ne peut être sélectionné, et Marine Le Pen s'en sort relativement bien. Il reste les questions économiques pour lesquelles il est beaucoup plus difficile de trancher entre les deux. La priorité à donner entre les deux analyses revient à se demander si les problèmes actuels de notre société viennent de dérives économiques ou de dérives morales, l'un entrainant l'autre. Pour ma part, je pense qu'il s'agit, avant tout, de dérives morales qui provoquent ensuite des dérives économiques.

    Il faut aussi bien comprendre ce que sont réellement les deux mouvements politiques restant en lice.

    D'une part, on a le Front National. Il faut se garder de plaquer la même analyse qu'il y a 30 ans sur le parti de Jean-Marie Le Pen. Sa fille a pris ses distances avec son père, et cela a fait des vagues (c'est le moins que l'on puisse dire !). La bataille a été sanglante, et c'est la fille qui a gagné. Le fait que ce parti n'ait pas été interdit montre qu'il n'est pas antisémite ou fasciste, comme certains voudraient le faire croire pour pouvoir le diaboliser. En travaillant régulièrement au Parlement Européen et au contact de tous les courants politiques européens, je peux confirmer cela. Je n'ai jamais constaté ou même senti la moindre tendance antisémite, raciste ou fasciste au FN. Néanmoins, les positions de Florian Philippot, N°2 de ce parti, sont souvent inquiétantes, en particulier sur sa tendance à vouloir augmenter le contrôle de l'état sur le pays. Cela se traduit, entre autres, par une position sur l'école qui mettrait les écoles "libres" sous contrôle étatique. Or la liberté d'enseignement est une des libertés sur laquelle je ne transige pas. Notez également que sur ce point, le programme de Macron n'est pas meilleur...

    D'autre part, on a le nouveau mouvement En Marche. Ce mouvement politique est une création nouvelle qui a été appuyée ouvertement par les médias dominants en France. Dans son livre "Un Président ne devrait pas dire cela", Hollande explique fin 2015 que lorsque l'on est bloqué par des partenaires politiques qui refusent d'aller dans la même direction que le PS, il faut créer une nouvelle formation politique sur la base de l'ancienne formation (le PS), procéder par élargissement et non par alliance, et le faire dans la perspective d'une élection présidentielle de préférence. (voir cet extrait ici). Vu les divers ralliements à En Marche, on voit bien qu'ils sont en majorité issus de l'aile libérale/libertaire du PS. Tout porte à croire que En Marche est la nouvelle version du PS sous "fausse bannière" apparente, et créée par François Hollande. Ce n'est pas bon signe...

    Pour le second tour de l'élection présidentielle, nous avons 4 possibilités :
    • L’abstention, 
    • Le vote blanc,
    • Le vote Macron,
    • Le vote Le Pen.
     
    L’abstention n'est normalement pas admissible en politique. Cela revient à abandonner le droit de vote. C'est, dans une certaine manière, abandonner la démocratie.
    Le vote blanc ne sert à rien en France, et c'est un grave problème de démocratie. Si on avait la possibilité de dire que s'il y a plus de 50% de votes blancs, tous les candidats du 1er et du second tour sont éliminés définitivement et que l'on recommence l'élection à zéro, on pourrait utiliser cette solution pour relancer cette élection sur de nouvelles bases. Mais ce n'est malheureusement pas le cas. Le vote blanc est maintenant comptabilisé dans les statistiques, mais, comme pour l'abstention, c'est une attitude qui conduit à laisser à d'autres le droit de décider à votre place.
    Le votre Macron revient à approuver son programme anti-famille et libertaire. C'est accepter de continuer sur la voie tracée par François Hollande, et je ne peux m'y résoudre.
    Le vote Le Pen reste difficile à faire vu l'histoire de ce parti et certaines orientations politiques (étatisme).

    Donc, en disant "NON A MACRON !" comme l'a décidé La Manif Pour Tous, on laisse le choix à tout le monde de décider en son âme et conscience entre le vote Le Pen et l'abstention ce qui est le mieux pour la France. C'est, de mon point de vue, la meilleure façon de respecter les personnes, en respectant leur choix, un choix qui n'est pas facile.

    Mais il faut aussi replacer cette élection dans la perspective des autres élections. Nous aurons dans un mois les élections législatives, et ce sont elles qui décideront réellement des orientations politiques du pays. Un président sans une majorité à la chambre ne peut pratiquement rien ; c'est la cohabitation. D'habitude, les élections législatives donnent au président élu un parlement qui lui est acquis, mais ce n'est pas une règle. En particulier, si le président est élu avec une faible majorité, il est moins probable que les élections législatives lui donnent également une majorité, plus encore dans le contexte actuel. Certaines personnes font ce calcul politique, et vont voter pour le candidat le moins bien placé dans les intentions de vote pour affaiblir au maximum celui qui est donné vainqueur dans tous les sondages. Dans le cas présent, ils voteront Marine Le Pen au second tour par calcul électoral et non par adhésion aux idées du Front National, sachant que Marine Le Pen n'a pratiquement aucune chance d'être élue selon les sondages. Ce raisonnement peut sembler absurde à première vue, mais il est parfaitement justifiable. D'autres voteront blanc pour montrer leur désapprobation des deux candidats. C'est aussi parfaitement justifiable, mais cela signifie également qu'ils laissent aux autres le choix de décider à leur place.

    D'autre part, appeler à voter Macron ou Le Pen au second tour des élections présidentielles n'est pas sans conséquences sur les élections législatives. Appeler à voter pour un des deux partis maintenant et appeler à voter pour un autre parti dans un mois est incohérent et décrédibilise ceux qui diront cela. Ils passeront pour des girouettes, et on n'a pas besoin de girouettes en politique. Ces politiciens de droite qui appellent actuellement à voter Macron et qui vont ensuite appeler à voter contre Macron vont se ridiculiser. Peut-être espèrent-ils sauver ainsi leur prébendes ?

    Bref, les électeurs français qui veulent protéger la famille sont face à un dilemme : voter blanc ou voter Le Pen. Cela se traduit dans tous les cas par "Non à Macron !". À eux de choisir la voie qui leur semble préférable.

    Je mets également en pièce jointe à ce message une autre analyse d'Yves Meaudre, un grand chrétien qui était, jusqu'à l'été dernier, le directeur général d'Enfants du Mékong, ONG auquel il aura consacré sa vie pour sauver de jeunes asiatiques de la mort et/ou de la misère et leur offrir un avenir digne de ce nom. Il parle de cette élection présidentielle de façon très intéressante, en constatant combien de personnes réagissaient de façon affective mais irraisonnée sur ces sujets politiques. Je vous laisse lire cette belle lettre.

    Bien cordialement.
    Antoine

  • "Le genre en images" : Quelle société voulons-nous pour nos enfants ? Le livret VigiGender est arrivé !

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    théorie du genre, VigiGender, éducation, transmission

     

    LIVRET

    "LE GENRE EN IMAGES"

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