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  • Une forme de résistance certaine : le Congrès Eucharistique International, depuis 1881

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    Retrouvez cet article sur la page enrichie consacrée à
    saint Pierre-Julien Eymard,
    Apôtre de l'Eucharistie, un saint pour notre temps

     

    Émilie-Marie Tamisier.jpg

     

    À LA MESSE DE CONSÉCRATION DE LA FRANCE
    AU SACRÉ CŒUR À PARAY-LE-MONIAL,

    EN 1873, ÉMILIE TAMISIER
    DÉCOUVRE SA MISSION :
    SE CONSACRER AU SALUT DE LA SOCIÉTÉ
    PAR LE BIAIS DE L’EUCHARISTIE

     

    LogoChapStSacrement CorpusChristi.jpg         Voici ce que le biographe de saint Pierre-Julien Eymard, le Père André Guitton, sss — qui, depuis plus de 40 ans, vit tout contre le gisant du saint, Chapelle Corpus Christi, au 23 avenue de Friedland, Paris 8ème, et qui fut le Provincial de la Congrégation du Saint Sacrement nous a communiqué lors de notre dernière rencontre à la Fraternité Eucharistique. Le 51ème Congrès Eucharistique International se tient à Cebu (Philippines), du 24 au 31 janvier 2016, sur le thème : « Le Christ parmi vous, l’espérance de la gloire » (Col 1,27). Voici l’histoire fort intéressante des Congrès Eucharistiques Internationaux, nés en plein anticléricalisme en 1881. Une forme de résistance certaine…

    P-J. Eymard Portrait 1.jpg

    Par le Père Vittore Boccardi, sss, secrétaire du Comité pontifical des congrès eucharistiques.

     

             À l'occasion de ce Congrès Eucharistique International, nous organisons une heure d’adoration à la Chapelle Corpus Christi - 23 avenue de Friedland, Paris 8 (M° Charles de Gaulle Étoile / Georges V) - le jeudi 28 janvier, après la messe de 18h30, jusqu’à 20h. (Voir l’événement Facebook).
    Tout contre la châsse du Père Eymard…

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    HISTOIRE ET SPIRITUALITÉ DES CONGRÈS EUCHARISTIQUES MONDIAUX

             Le 51e Congrès eucharistique international aura lieu à Cebu, aux Philippines, du 24 au 31 janvier prochain. Le choix des Philippines avait été annoncé par le pape Benoît XVI dans son message transmis durant la messe de clôture du congrès de Dublin (17 juin 2012) : « Je voudrais vous inviter à vous joindre à moi pour invoquer la bénédiction de Dieu sur le prochain Congrès eucharistique international, qui se déroulera en 2016 dans la ville de Cebu ! J’adresse au peuple philippin mes vœux chaleureux, l’assurance de ma proximité dans la prière. »

    Les congrès eucharistiques internationaux

    St P-J Eymard Adoration Eucharistique.jpg         On pourrait croire que les Congrès Eucharistiques Internationaux sont des reliques du passé désormais difficiles à insérer dans le monde d’aujourd’hui. Comme de vieux parements de sacristie autrefois brillant d’or et aujourd’hui défraîchis, ils rappellent à beaucoup une époque : celle des manifestations populaires, fin XIXe début XXe siècle, organisées pour célébrer la royauté du Christ dans les plus grandes capitales du monde, les interminables processions auxquelles assistaient des centaines de milliers de fidèles, les gestes de culte rassemblant des masses d’adorateurs pour rendre des hommages de foi, d’amour et de réparation à Jésus Christ, Dieu caché sous les voiles du Sacrement, « profané par les impies, ignoré par les pouvoirs publics ».

             Que les congrès eucharistiques viennent du passé, cela est un fait. En effet, leur apparition date de la seconde moitié du XIXe siècle ; à l’époque des mouvements populaires, de la démocratie représentative et de la presse, les catholiques de France se servirent des congrès comme nouveau moyen pour rendre compte publiquement – dans une perspective internationale – de la vaste activité liée à la dévotion eucharistique. Malgré un environnement culturel où « le catholicisme intransigeant » de France connaissait sa forme la plus rigide, voyant la piété eucharistique comme un moyen pour reconstruire la société chrétienne démolie par la Révolution française, ces congrès devinrent immédiatement des laboratoires de réflexion et une caisse de résonnance pour proclamer, dans l’espace social, la vitalité de la foi et de l’Eglise.

    Émilie-Marie Tamisier.jpg         On doit le lancement de ces congrès eucharistiques au profil spirituel et singulier de mademoiselle Émilie Tamisier (1843-1910). Emilie avait une vie intérieure inquiète, tourmentée, et avait pour maîtres deux grands saints. Après Pierre-Julien Eymard (le fondateur des Religieux du Saint-Sacrement, 1811-1868) chez qui elle absorba cette exigence de recourir à l’Eucharistie pour favoriser la reconstruction de la société, Antoine Chevrier (1826-1879) l’entraînera dans la patiente recherche de sa vocation. Et en 1873, alors qu’elle assistait à la messe de consécration de la France au Sacré Cœur à Paray-le-Monial, elle découvre sa mission : « se consacrer au salut de la société par le biais de l’eucharistie ».

             Un vaste réseau de relations ecclésiastiques commence alors à se tisser lentement, donnant lieu au premier des congrès, célébré à Lille en 1881, dans le Pas-de-Calais, au nord de la France. Mais en quelques années, le petit grain semé s’est mis à pousser et a fini par se transformer en un mouvement mondial capable d’atteindre – en passant par les capitales européennes – les plus grandes villes de tous les continents : Montréal (1910), Chicago (1926), Sidney (1928), Buenos Aires (1934), Manille (1937), Rio de Janeiro (1955). Faisant résonner la voix de tous ceux qui ont fait l’histoire de l’Eglise au siècle dernier, et mettant sous les feux des projecteurs des aspirations religieuses, des nouveautés liturgiques et d’urgentes questions sociales.

             Ainsi, chemin faisant, le mouvement des congrès eucharistiques a façonné sa nouvelle identité, intégrant progressivement les acquisitions du mouvement liturgique, en se mettant au service de l’Eglise universelle, s’ouvrant aux horizons les plus vastes de la mission et mûrissant – grâce aux apports des mouvements biblique, patristique et théologique – une compréhension plus complète de l’eucharistie. A la veille du concile Vatican II, au 37e Congrès eucharistique international, qui a eu lieu à Munich, en Bavière, à l’été 1960, les vieilles raisons qui avaient motivé ces congrès furent surmontées. On commençait à voir ces grandes réunions internationales comme une statio orbis, un temps d’arrêt pendant lequel le peuple de Dieu pèlerin sur terre se réunissait pour célébrer l’eucharistie et construire une communion ecclésiale. Le mouvement eucharistique, ainsi déclenché au niveau mondial, a évolué au fil de l’histoire et, avec d’autres mouvements ayant marqué le XXe siècle, a aidé à donner à l’Église sortie de Vatican II un nouveau visage, en la ramenant à sa source eucharistique.

    Un congrès en Orient

             Le rendez-vous de Cebu est particulièrement important sous divers profils : tout d’abord sous un profil, disons, géographique, puis historique et missionnaire, et enfin lié à l’évangélisation moderne de l’Asie proprement dite.

             Le profil géographique est lié directement au choix de la ville appelée à accueillir le congrès. A près de 11 000 km de l’Italie, Cebu se trouve en quelque sorte en plein cœur de l’Asie orientale, à un peu plus de deux heures d’avion de Hong Kong, Taïwan, du Vietnam, et relativement près de la Corée du Sud, du Japon, de l’Inde et de l’Australie. A Cebu, pour le 51e Congrès eucharistique international, pourront venir tous ces chrétiens qui, à cause des distances et des coûts prohibitifs, sont souvent exclus des grands événements internationaux.

             C’est là, à Cebu, au centre de l’archipel philippin, que l’explorateur Fernand de Magellan a débarqué en 1521. Selon un récit de Pigafetta, Magellan fut accueilli chaleureusement par le roi indigène Humabon qui, un peu plus tard, se convertira au christianisme, avec la reine Juana et 400 de ses sujets. Pour commémorer l’événement Magellan fit don à Juana d’une statuette de l’Enfant Jésus (Santo Niño) et dressa une croix sur les lieux mêmes de la conversion. La fête du Santo Niño tombe le troisième dimanche de janvier. Elle est encore aujourd’hui, pour tous les catholiques philippins, une des fêtes religieuses les plus importantes.

             D’un point de vue historique et missionnaire, le choix des Philippines – seul pays d’Asie à majorité catholique – constitue un défi important pour l’Eglise de cet énorme continent.

             Naturellement, l’Évangile s’était déjà répandu sur le continent bien avant l’arrivée des Espagnols, il y a près de 500 ans. Disons même que tout a commencé au fin fond de l’ouest de l’Asie, à Jérusalem, où Jésus souffla l’Esprit Saint sur ses disciples et les envoya jusqu’aux extrémités de la terre. C’est d’ailleurs pourquoi, en 1998, l’assemblée spéciale pour l’Asie du synode des évêques avait dit que l’histoire de l’Église en Asie était aussi ancienne que l’Eglise primitive. En effet, c’est sur le sol de cet immense continent qu’est née la toute première communauté à avoir reçu et entendu l’annonce évangélique du salut. Les apôtres, obéissant aux ordres du Seigneur, y prêchèrent la Parole et implantèrent les premières Églises.

             Après les apôtres, l’évangélisation de l’Asie est passée aux mains des missionnaires syriens qui fondèrent des sièges épiscopaux au cœur du continent et en Mongolie. A partir du XIIIe siècle, ce sont les franciscains qui ont pris la relève, puis à partir du XVIe siècle, les jésuites. Au XIXe siècle, un grand nombre de congrégations religieuses se sont lancées à leur tour et, sans réserve, ont contribué à l’édification des Eglises locales, évangélisant et développant toute une série d’activités formatrices et caritatives.

             Mais tous ces efforts se sont révélés insuffisants pour acculturer la Bonne Nouvelle, si bien que pour les peuples du continent – mystère de l’histoire du salut ! – le Sauveur du monde, né en Asie, reste encore largement méconnu. À l’exception des Philippines, le christianisme forme aujourd’hui, en Asie, « un petit reste », une minorité néanmoins vive et généreuse.

             Selon les dernières statistiques de l’Annuaire du Vatican, l’Asie compte 134 millions de catholiques, soit 3 % des habitants du continent, mais 11 % des catholiques du monde. Le pape, à ses derniers voyages, est allé dans les pays où le nombre de catholiques est supérieur à la moyenne, mais le catholicisme croît aussi ailleurs, surtout en Chine, en Inde et au Vietnam. Au Vietnam, la croissance est exponentielle : de 1,9 million de catholiques en 1975 à 6,8 millions aujourd’hui.

             Par conséquent, le troisième profil du Congrès de Cebu est lié à l’évangélisation moderne de l’Asie. Au-delà des chiffres, relativement bas, l’Eglise en Asie incarne le défi à vivre et imaginer le christianisme sous des formes historiques autres que celles auxquelles nous sommes habitués en Occident. Car l’Asie n’a jamais vécu les dynamiques – également politiques – héritées de l’empire de Constantin ou de Charlemagne. En Asie, aucun pays n’a jamais vécu lui-même comme une societas cristiana.

             L’Église d’Asie s’inscrit dans un contexte social fait de périphéries et de frontières, de fortes tensions et de conflits de nature religieuse, politique et sociale. Ces quarante dernières années, le continent a cherché à forger sa propre identité en payant souvent le prix d’un esprit nationaliste agité de sentiments anti-occidentaux. La mondialisation a entraîné un processus de modernisation et de changements rapide. Et elle s’accompagne souvent de phénomènes de sécularisation tandis que des agglomérations urbaines entières, minées par la criminalité, l’exploitation des plus faibles, les luttes, ne cessent de créer des situations d’urgence.

             D’autre part, la diversité des nombreuses cultures et identités nationales du continent issues d’une multiplicité de grandes traditions religieuses sont aujourd’hui, plus qu’hier, à l’origine de tensions et conflits cyniquement instrumentalisés.

             Mais le fait que l’on continue à associer l’Église catholique à l’Occident, parce qu’elle dépend de règles, de financements et d’autorités occidentales, constitue encore aujourd’hui le plus sérieux des obstacles à la mission, créant des difficultés à la grande majorité des asiatiques. L’Église est souvent perçue comme un corps étranger, détaché de la structure religieuse et culturelle du continent.

             Les Philippines, dans ce panorama, représentent la seule vraie exception. Dans l’archipel, qui s’étend dans le Pacifique, la religion chrétienne apportée par les Espagnols s’est greffée sur les cultures et religions traditionnelles, obtenant un résultat qu’aucun autre pays d’Asie n’a connu. Dans ce contexte, on comprend pourquoi, sur une population qui dépasse les 100 millions, les catholiques dépassent les 80 %, et le nombre annuel des baptisés est plus élevé qu’en Italie, France, Espagne et Pologne mises ensemble.

             Le pape François s’est rendu compte de tout cela et, au cours de ses voyages, d’abord en Corée (13-18 août 2014), puis au Sri Lanka et aux Philippines (12-19 janvier 2015), il a pu le souligner, faisant valoir le défi que représentait l’évangélisation sur ce continent.

    Le 51e Congrès eucharistique

    Logos Congrès Eucharistique.jpg

             Cebu est appelée « berceau du christianisme » et « reine du Sud ». C’est aussi la première ville fondée aux Philippines par les Espagnols qui, le 1er janvier 1571, rebaptisèrent le village royal de Sugbu (= Cebu, en langue locale) en « Villa del Santo Niño », le plaçant sous la protection de l’Enfant Jésus. Cinq siècles d’interaction entre la culture locale et le message chrétien ont porté à cette harmonieuse fusion que l’on appelle aujourd’hui « culture chrétienne philippine ». Les chrétiens qui arrivent à Cebu de tous les coins du monde se trouvent chez eux, au milieu de personnes qui partagent les mêmes aspirations et la même espérance qu’eux !

             La petite communauté chrétienne de Sugbu, sous la protection du Santo Niño, est devenue la deuxième concentration métropolitaine de l’archipel et un archidiocèse florissant de presque 5 millions de personnes, pratiquement toutes catholiques, avec un clergé actif et vaillant, des religieux (hommes et femmes) très actifs, et un nombre encourageant de séminaristes. Foi grandissante et vie chrétienne florissante furent une constante dans l’Eglise locale, et ça l’est encore aujourd’hui. Il suffit de penser à toutes les institutions et organisations catholiques, à tous les mouvements laïques prospères – sous la conduite de l’archevêque Mgr Palma – entre la hiérarchie et le clergé tant diocésain que religieux ; au gros travail d’évangélisation des prêtres et des agents pastoraux ; à ce profond sens ecclésial et religieux qui habite les gens.

             D’autre part, l’architecture religieuse laissée par l’Espagne, les interminables plages de sable blanc, bordées de palmiers qui donnent à la ville une atmosphère paradisiaque, la croissance de l’industrie touristique et hôtelière, font de cet endroit une destination du tourisme international.

             Le Congrès de Cebu n’est pas le premier congrès eucharistique international célébré aux Philippins. En 1937, Manille accueillit le 33e Congrès, le premier célébré en Asie. Ce congrès, qui connut un succès émouvant, fut sans aucun doute l’événement international le plus important jamais célébré jusqu’ici dans ce pays. Le 51e Congrès, célébré en ce mois de janvier 2016, sera tout aussi important. Il entre dans la « neuvaine d’années » que les chrétiens des Philippines célèbrent en ce moment pour préparer le 500e anniversaire de l’arrivée de la foi chrétienne dans leur pays.

             Le thème du congrès – « Le Christ parmi vous, l’espérance de la gloire » – fait l’objet d’un texte de base qui se concentre sur les rapports entre l’eucharistie et la mission à l’intérieur d’une Eglise qui se perçoit comme un événement missionnaire.

             La foi chrétienne ne tient pas seulement une place extraordinaire dans l’histoire des Philippines, elle est un phare dans sa vocation providentielle à évangéliser l’Asie. Cette évangélisation, depuis désormais des décennies, selon les conférences épiscopales présentes en Asie, passe par un triple dialogue avec les cultures et les religions, avec la masse de pauvres du continent et les jeunes dont l’Asie abonde. Enfin, à Cebu on prend conscience que pour célébrer un événement international de cette portée, on n’a pas besoin d’une métropole de premier choix, riche en structures, en espaces publics, et en qualités solides pour tout organiser. Ce qu’il faut, c’est plutôt un espace humain, voire relativement pauvre, qui soit en marge du monde, en marge du bien-être, mais riche en foi, où le peuple soit accueillant et généreux. On a besoin d’un terrain où l’annonce missionnaire de l’eucharistie croît et porte des fruits.

    La célébration du Congrès

             Pour présider l’événement de Cebu, le pape François a nommé un représentant spécial, le cardinal Charles Maun Bo, Archevêque de Yangon (jadis Rangoon), capitale du Myanmar (ou Birmanie). Le cardinal présidera ce dimanche 24 janvier la messe d’ouverture du Congrès qui aura lieu en plein cœur de la ville, sur la Plaza Independencia, en face du fort San Pedro, l’endroit des premières installations espagnoles de la zone.

             Parmi les milliers de pèlerins provenant de tous les continents (les pays représentés seront plus de 60) mais surtout des communautés chrétiennes d’Asie, on prévoit aussi la présence d’au moins 20 cardinaux, environ 200 évêques et des milliers de prêtres. Durant la semaine du Congrès, les participants célèbreront l’Eucharistie, prieront ensemble, se rassembleront en procession, interviendront aux catéchèses générales tenus par une quinzaine d’orateurs internationaux de premier choix, écouteront des dizaines et des dizaines de témoignages, débattront sur des thèmes religieux et pourront vivre une vraie solidarité ecclésiale. Le tout avec l’aide de 50 000 bénévoles et des paroisses de la ville qui ne ménageront pas leurs efforts.

             Le Congrès s’achèvera le dimanche 31 janvier par une messe célébrée dans un vaste espace capable de recevoir plus d’un million de fidèles, situé dans la South Road Property, la partie de la ville en plein essor.

             Tous ceux qui arriveront à Cebu de tous les coins du monde pour assister à ces « journées mondiales de l’Eucharistie », pourront vivre l’expérience d’une mission qui aujourd’hui, et pas seulement en Asie, se réalise à travers un échange de dons entre celui qui annonce et celui qui reçoit l’annonce évangélique. Dans cet environnement, très loin du labyrinthe rationaliste de l’Occident, on peut encore faire appel à l’intelligence des affects, à l’expérience de la pauvreté et de la souffrance pour ouvrir les cœurs et bâtir des communautés qui ont envie de « manger du pain dans le Royaume de Dieu » (cf. Lc 14,15).

     

    P Vittorio Boccardi sss.jpgP. Vittore Boccardi, sss,
    secrétaire du Comité pontifical des congrès eucharistiques

     

     

    Traduction complète de la présentation du P. Boccardi établie par & sur Zenit.


    Le programme et les informations se trouvent sur le site du Comité pontifical : www.congressieucaristici.va et sur le site du Congrès de Cebu : www.iec2016.ph

    Crédit photo du Père Vittore Boccardi : WIKIMEDIA COMMONS - Judgefloro

    51ème Congrès Eucharistique International.pdf

     

     

  • Centralité de la personne humaine en politique : principes non-négociables ?

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    Y a-t-il de la place pour la miséricorde en politique ?

             Un Jubilé de la Miséricorde… Cela s’applique-t-il aussi à la politique ? C’est la dernière question qui a été posée aux intervenants des Universités d’été de la Sainte Baume au mois d’août 2015. Une vraie question en réalité pour le chrétien dont l’engagement coïncide avec la diaconie de la politique ! En cela il répond aux nombreux appels de l’Église, comme ceux du Pape François, qui a fait de ce service non pas une option mais bien un impératif. Ce faisant, le chrétien prend rapidement conscience que les premiers à le critiquer seront précisément ceux-là même qui l’ont invité à donner de sa personne. Ils lui diront qu’il ne s’est pas engagé au bon endroit !  Ainsi, les premiers obstacles rencontrés par le chrétien novice en politique sont… les chrétiens eux-mêmes, pour qui ce monde est vraiment peuplé de gens aux convictions élastiques et à la sincérité douteuse. On a ainsi vite fait de lui démontrer l’intransigeance des uns et le laxisme des autres. Non, vraiment, impossible de les fréquenter, encore moins de travailler avec ces personnes-là !

             Et si le débat politique consiste seulement à discréditer son adversaire ou s’il se réduit à l’art de la petite phrase, on est évidemment rapidement déçu et tenté d’abandonner la place à d’autres, plus habiles à ce jeu-là.

    Dialoguer plus que dénoncer

    miséricorde, politique         Petit retour en arrière… Octobre 1962, ouverture du Concile Vatican II, saint Jean XXIII trace les grandes lignes de ses travaux : un concile plus pastoral que doctrinal, préoccupé de présenter la doctrine avec les mots capables de rejoindre l’homme contemporain et non de condamner les opinions erronées. L’Église « préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité. » Cette fois-ci, pas d’anathèmes ni d’excommunications, il ne s’agit pas de dresser l’inventaire des hérésies modernes, mais bien de mettre en valeur les pierres d’attente de l’Évangile présentes dans les différents courants de la culture contemporaine.

             L’intention première du Concile aurait-elle été oubliée, qui continue pourtant de constituer pour l’Église une boussole ? On n’a jamais entendu en effet autant de voix en France ces derniers temps pour dénoncer et pourfendre les options politiques des catholiques. Alors que la phrase du Pape François ne cesse d’être reprise en boucle, « qui suis-je pour juger ? », il semblerait que le domaine politique échappe encore à cette invitation. Il est plus aisé de recourir aux bons vieux Anathema sit  anté-conciliaires que de dialoguer et de permettre des échanges raisonnables. Permettez à ceux qui ont mérité cette excommunication en tentant d’organiser ce dialogue de faire quelques remarques.

    Le chrétien, un divergent ?

    ImageMiséricordeCarréeBlanc.jpg         Il n’est un secret pour personne que le catholique en politique est difficile à classer. On trouve des catholiques dans tous les partis français et si d’aventures on se risquait à prêcher l’ « union sacrée », on a vite fait de se voir rappeler que nous ne sommes plus au temps des croisades. Il suffit d’ailleurs qu’un parti revendique le qualificatif de chrétien pour que le catholique, qui reste français, retrouve ses ardeurs contestataires et rebelles. Les essais gallicans de démocratie chrétienne ont-ils d’ailleurs été suffisamment probants pour le lui reprocher ?

             Si la Doctrine Sociale de l’Église donne un certain nombre de principes et de critères de jugement, elle ne constitue pas en elle-même un programme politique et permet même à des options bien différentes de se réclamer d’elle. Ces principes d’humanité sont bien connus et souvent mentionnés à la veille de chaque échéance électorale. Découlant de la centralité de la personne humaine, si vous les appelez principes non-négociables, vous risquez déjà d’être catalogué.

             Quel parti peut prétendre aujourd’hui les défendre ou les bafouer tous ? La politique étant l’art du possible, l’engagement de chacun se fera en fonction de ceux auxquels il est le plus sensible, acceptant alors de côtoyer au sein d’un même parti des personnes aux convictions notablement différentes. Le principe de réalité fait que l’on est conduit à reconnaître que la politique n’est pas un absolu : salutaire prise de conscience pour éviter le risque de divinisation de ce qui doit rester de l’ordre du moyen. Cela étant posé, est-il possible de faire un pas de plus et d’affirmer sereinement que l’on rencontre des hommes de bonne volonté dans tous les camps ?

    Dans le parti point de salut ?

    ImageMiséricordeCarréeBleue.jpg         J’invite tous ceux qui dégainent déjà l’argument de la fausse naïveté à rentrer leur glaive et à essayer de me faire l’aumône de leur bienveillance. Je ne ferai pas la liste de toutes les positions clairement incompatibles avec l’Évangile : c’est à la fois facile et désespérant. La vérité impose de reconnaître qu’aucun parti n’est fréquentable pour un « bon chrétien », pas seulement un seul… Mais tous les socialistes sont-ils forcément idéologues, sectaires et laïcards ? Tous les Républicains sont-ils inévitablement hyper-libéraux, idolâtres de l’argent et francs-maçons ? Tous les écologistes sont-ils libertaires et révolutionnaires? Tous les membres du FN sont-ils racistes et antisémites? À l’évidence, non. Quant aux non-inscrits, sont-ils tous à mettre dans le sac des idéalistes au cœur pur ?

    Il y a un curieux mélange actuellement chez les jeunes chrétiens, soucieux de cohérence entre leur foi et leur engagement politique, de défenseurs des racines chrétiennes de la France, d’écologistes intégraux anti-libéraux, de serviteurs passionnés des plus pauvres, de militants fervents pour La famille et la vie humaine, d’adversaires d’une laïcité agressive et de partisans d’une coexistence active, de missionnaires ardents et d’organisateurs de dialogues improbables… J’allais oublier ceux qui souhaitent réveiller la vieille fibre anarchiste et révolutionnaire ! On est loin des caricatures à l’emporte-pièce d’une certaine « radicalisation des catholiques ».

    Miséricorde pour les politiques !

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             Est-ce que cette génération « Jean-Paul II », « Benoît XVI » ou « François » est plus utopique que les précédentes (remarquez que le Pape n’hésite pas à demander aux jeunes de « mettre le bazar ») ? Elle a au moins le mérite de prendre au sérieux l’Évangile, qui restera toujours un signe de contradiction. Aurons-nous l’honnêteté de les encourager dans leur désir de servir le bien commun sans pointer immédiatement du doigt les limites de cet exercice ? Saurons-nous respecter le sérieux de leur démarche sans les infantiliser par des accusations trop rapides ? S’il n’existe pas de « parti catholique », alors laissons ouvert le champ des possibles. N’allons pas immédiatement traiter de naïfs ceux qui rêvent d’un courant catholique social chez les socialistes ou les écolos, de supplétifs ceux qui militent chez les Républicains, d’intégristes ceux qui reprennent courageusement l’étiquette chrétienne et de fachos ceux qui croient à la possibilité d’un courant catho au FN…

             Année de la Miséricorde vous avez dit ? Ne retombons pas tout de suite dans les slogans trop faciles : pas de miséricorde pour les ennemis de la miséricorde… Et si l’on prenait cette année le risque de la miséricorde à propos de l’engagement politique ! Année 2016 : La Miséricorde Pour Tous ?

     

    Logo ObservatoirSocioPolitiq.jpgLouis-Marie Guitton
    Initialement publié dans l’OSP
    sous le titre Miséricorde & politique
    le 06/01/2016

     

     

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  • "Le genre en images" : Quelle société voulons-nous pour nos enfants ? Le livret VigiGender est arrivé !

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    théorie du genre, VigiGender, éducation, transmission

     

    LIVRET

    "LE GENRE EN IMAGES"

    © VigiGender

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