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foyer de charité

  • L'humble croix du chemin creux - Foyer de Charité Saint Martin

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    Vendredi 7 octobre 2016 – Notre-Dame du Rosaire
    Les Bleineries, Sury-ès-Bois – 18h01

    ArrImla flaque 5.jpgLes chemins creux sont formés à l’ombre
    des arbres 
    dans le creux entre deux haies qui, elles, délimitent les champs, eux, à ciel ouvert.

    Marthe : il s’agit de Marthe Robin
    et de son ouvrage
    De l’arrestation à la mise au tombeau
    La douloureuse Passion du Sauveur Tome III
    ,
    Les cahiers de Marthe Robin,
    Les Foyers de Charité éditions, avril 2016.

     


             J’avais dit un chapelet après ce que j’ai écrit ce matin, plus haut dans ce cahier. Pour lutter contre le démon qui semait la zizanie dans ma vocation eucharistique à aller vivre au Foyer de Charité de Agen, en me faisant miroiter un homme de chair, encore un artiste, qui pourrait très bien devenir mon homme… et non ! Après le chapelet complet et éclair, en 20 minutes la paix est revenue avec la juste vocation à me consacrer totalement au Seigneur.

    Couv De l'arrestation…MartheRobin.jpg         Je reviens d’une autre promenade dans les champs, ma promenade ici, vers Glaire et au-delà, plus loin encore au-dessus des Bauchetières, dans le chemin creux, et j’ai prié le chapelet des Mystères douloureux jusque là-bas improvisant les 5 dizaines, me souvenant de ce que Marthe a écrit depuis l’arrestation du Christ ; sachant que le dernier était la Crucifixion, l’avant-dernier la Couronne d’épines, le premier à Gethsémani, en second la Flagellation et en troisième le Chemin de croix. J’ai narré les stations en me souvenant de ce que Marthe a écrit et du film de Mel Gibson La Passion du Christ. C’est merveilleux de prier le chapelet en marchant dans la douce campagne d’automne d’aujourd’hui, en cette fête de Notre-Dame du Rosaire qui tombe un vendredi…

    L'humble croix.jpg         J’ai terminé devant la mare au niveau du carrefour des trois chemins creux, au début de celui de droite qui descend vers les Bauchetières. Là, dans l’ombre de ce tunnel des arbres, j’ai prié longuement et me suis offerte à Dieu, à Jésus après la Crucifixion de la cinquième dizaine de ces Mystères. L’Esprit Saint a prié en moi, m’a inspirée cette prière finalement joyeuse, pleine de résurrection et d’amour, et je me suis retournée pour rebrousser chemin, et mon regard est tombé nez à nez avec une forme très belle et pourtant brute, d’une croix au milieu des pierres, un morceau de branche cruciforme si parfaitement cruciforme et comme pétrie, par endroits, de boue… Je me baissai immédiatement pour la ramasser et vraiment quelle beauté que ce signe ! C’est une croix humble de bois et de terre, une croix alors que j’avais dit de Jésus hissé sur la Croix qu’Il attire à lui tous les hommes, mon regard rencontra la terre et je vis comme un signe glorieux dans cette humble croix de branche et de boue.

             Je ne puis alors qu’éclater de joie et me sentir en paix et confortée dans l’appel du Seigneur. Ce matin aussi, j’ai lu la suite de ce que Marthe a écrit, et d’ailleurs actuellement j’utilise ce gros ouvrage comme coussin pour écrire dans mon cahier assise sur le lit. J’ai lu, ce matin, Le jugement du matin (Caïphe) et Le désespoir de Judas.

             Après le déjeuner, je me suis lavé les cheveux et ensuite suis allée à pied à l’église Saint-Martin de Sury-ès-Bois, pour y être avant papa et prier là-bas avant sa venue pour prendre les mesures des 5 baies dont 4 m’intéressent pour les 4 moments de vie de saint Martin. Mais, j’y pense, la plus petite près des fonds baptismaux devrait être illustrée par le baptême de saint Martin !


    SteBrigitte17.jpg         Après avoir trouvé cette petite croix, merveille de terre et de bois brut, je la voyais comme une croix glorieuse et j’ai pensé à sainte Catherine de Sienne qui porte la croix du Christ entre ses bras, et à la statue de sainte Solange (patronne du Berry) dans l’église de Sury qui fixe une croix absente tenue dans sa main gauche. C’est comme si j’avais trouvé sa petite croix disparue dont elle fixait son Christ glorieux au gibet, dans le creux de sa paume entre ses doigts.


             Je suis frappée par l’absence de Jésus Eucharistie dans cette église, comme si tout criait par son absence, comme si son absence criait, absence criante qui dénonce la négligence de tous de le prier Lui, de faire qu’un prêtre célèbre son sacrifice eucharistique si beau et le rende présent sur l’autel, présent dans les saintes Espèces au Tabernacle, dans l’Eucharistie qu’expose l’ostensoir…

    Adoration ihs SC Saint Martin.jpg         Si un prêtre ne consacre jamais les hosties, ni ne célèbre la messe Jésus n’est pas présent dans l’église. Jésus Eucharistie a besoin d’être comme « entretenu » par le prêtre, lors de la célébration répétée, son saint sacrifice à chaque fois renouvelé pour vivre et faire vivre la foi et les fidèles. Moi, je demande à Dieu de faire revivre Jésus sur ses autels des campagnes de France, de faire revivre Jésus dans et par la messe, de faire revenir des prêtres ou même un seul qui soit comme un curé d’Ars pour souffler sur la braise de l’autel, réanimer le feu de l’Eucharistie par sa vie consacrée au Seigneur et à la célébration quotidienne de son sacrifice sublime, parfait, si beau et si plein des grâces de Dieu pour le cœur des hommes. Un prêtre et deux, trois laïcs consacrés.

             Un prêtre et deux, trois laïcs consacrés qui prient, célèbrent la messe et recommencent à évangéliser. Un nouveau Foyer de Charité Saint-Martin, avec beaucoup d’adoration pour faire revivre Jésus Eucharistie et attirer à Lui tous les hommes du pays alentour.

    (18h33)

    AdoStMartinCouverture.jpg[Ajout du 20 octobre : Adoration Saint Martin : ré-évangéliser les campagnes par un nouveau Foyer d’Amour Eucharistique. Fonder un Foyer de Charité Saint-Martin dans l’esprit de Marthe Robin : nouvelle Pentecôte d’amour, nouvelle évangélisation par des laïcs consacrés autour d’un Père avec la Vierge Médiatrice. Retraites Fondamentales organisées pour tous.]

     

     

     

     

     

     

     

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpgJehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

    logo sss.jpg

    Sandrine Treuillard 
    engagée dans la Fraternité Eucharistique
    branche laïque de la Congrégation du Saint Sacrement (sss), fondée par st Pierre-Julien Eymard.

     

     

     

    Voici la vidéo Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18) pour découvrir l'église

     

    Vous retrouverez cet article et tout le projet d'évangélisation
    sur la page enrichie
    Adoration Saint Martin

    Présentation du projet Adoration Saint Martin

    2B-CSteBrigitte.jpgUn appel à don pour la création de vitraux est lancé. (notamment pour la baie centrale chapelle nord, photo ci-contre). Contacter Nicole Godon, présidente de l'Association Les Amis de l'église Saint-Martin de Sury-ès-Bois au 02 48 73 77 00.

    Page Facebook : Les Amis de l'église Saint-Martin (18)

     


    Projet pour un vitrail : 
    Le songe de saint Martin :
    La Compassion de saint Martin de Tours pour la France (Miséricorde divine)

     

  • À l’arrière de la maison je m’assis par terre, sous les volets de sa chambre, je pleurai… (Marthe Robin & Jacques Gauthier)

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             Le 7 novembre 2014, le pape François autorisait la Congrégation pour la Cause des Saints à promulguer un décret reconnaissant l'héroïcité des vertus de Marthe Robin (1902-1981). Cette laïque stigmatisée, fondatrice des Foyers de Charité, est maintenant déclarée "vénérable", un pas important vers la béatification.

    jacques gauthier, marthe robin, foyer de charité, christianisme, foi

             Je vous partage ma rencontre avec Marthe qui a eu lieu le 5 ou 6 septembre 1973, telle que je le relate dans mon carnet de jeûne chrétien : Se purifier pour renaître (Presses de la Renaissance). C'était sûrement un mercredi ou un jeudi, les seules journées où elle recevait les retraitants dans sa chambre.

     

             Je m'étais inscrit à une retraite donnée par le Père Finet au Foyer de Charité de Châteauneuf-de-Galaure. Je vivais alors à l’Arche de Jean Vanier et j’étais attiré par la vie monastique. Je me souviens très bien de la maison toute simple où Marthe est née et où l’on entrait par la cuisine. Je n’entendais que le tic tac de l’horloge et le ronronnement d’un chat. J’attendais avec fébrilité qu’un autre retraitant ait terminé sa visite qui ne durait normalement que trois minutes. Je passai enfin dans la chambre sombre de Marthe comme si je plongeais dans un bain du ciel. Je la devinais sur le lit, les pieds repliés sous son bassin. Je me disais qu’elle lisait probablement dans mon âme. Difficile de rester détendu lorsqu’on a vingt et un ans, qu’on est un jeune converti plein de fougue et de poésie, et que depuis des jours on suit avec ferveur les enseignements du Père Finet. Marthe se chargea de me couper les ailes et de me ramener sur terre assez brusquement.

             Je commençai tout de suite en la remerciant de souffrir pour la nouvelle Pentecôte d’amour. Gaffe à ne pas faire, car Marthe avait horreur des compliments. Le Père Finet nous avait averti, mais je croyais bien faire malgré ma naïveté apparente et mon amour sincère de Jésus et de l’Église. Elle interrompit mon élan en me demandant d’où je venais. Nul besoin d’être voyante tant mon accent québécois me trahissait. Ça commençait mal. J’avais oublié de me présenter, trop occupé à jouer l’important et à lui faire plaisir par mon petit boniment. Lorsque je lui dis que j’étais à l’Arche pour quelques mois et que je venais du Québec, sa voix claire s’anima. D’une simplicité désarmante, elle me demanda des nouvelles de mon pays, de la température… J’étais désemparé. Je n’étais pas venu la rencontrer pour parler du beau temps et je savais que les minutes étaient comptées. Je lui posai « la » question qui me trottait dans la tête depuis des mois : « Est-ce que Jésus me veut à l’abbaye cistercienne d’Oka, près de Montréal »? Sa voix fraîche devint ferme, presque cassante : « Ce n’est pas à moi à dire quoi faire et à prendre des décisions, ma vocation, c’est de prier. Prions ensemble ». J’avais oublié que Marthe était avant tout une femme d’oraison et que la prière était la nourriture de sa vie.

             Nous avons récité lentement un Notre Père, un Je vous salue Marie et, je pense, un Gloire soit au Père. Mais j’étais incapable de prier, parce que trop déçu et humilié. Mon ego en prenait un coup. Une agressivité monta en moi, mêlée d’une frustration. Je me sentais ridicule en priant, rempli de moi-même. Je sortis de la chambre complètement bouleversé, ne sachant pas ce qui m’arrivait. Je me sentais plus mêlé que lorsque j’étais entré. J’étais comme dans un tunnel noir. Il fallait que je trouve une issue.

             Je fondis en larmes à l’extérieur. Je pleurai de rage, comme un enfant abandonné de ses parents. J’étais désespéré. Je criai à Jésus : « Je ne partirai pas d’ici sans retrouver la paix intérieure, sans avoir une réponse ». J’eus l’idée de revoir Marthe, mais c’était impossible. J’allai donc à l’arrière de la maison et je m’assis par terre, sous les volets de sa chambre. Je pleurai, pleurai de misère, jusqu’à n’avoir plus d’eau à offrir. Je me sentais tellement misérable, un peu comme l’enfant prodigue. Je n’avais maintenant qu’à demander pardon et me jeter dans les bras de Dieu. J’expérimentai une fois de plus la miséricorde du Père. Et la paix du Christ arriva, avec cette joie intérieure qui en est le signe. Ma vraie rencontre avec Marthe, c’est au pied de sa fenêtre, assis dans l’herbe comme un bébé, que je la fis en vérité, parce que j’ai pu communier à ma misère réelle et non à l’illusoire merveilleux.

             C’est alors que la parole de Marthe me revint en mémoire, lumineuse et forte : « Ma vocation, c’est de prier ». C’était donc cela la réponse de Marthe. Je n’avais rien compris. Elle m’avait révélé ma vocation, la prière, c’est-à-dire l’union et l’offrande à Dieu, la relation intime et amoureuse au Dieu Vivant. Et je peux attester jusqu’à ce jour que c’est bien ma vocation profonde, même si je ne la réalise pas pleinement. La prière atteste non pas que je suis saint, mais mon désir à le devenir. Aussi je tiens à cette oraison matinale où j’apprends la vie éternelle. Je ne savais pas que plus tard j'écrirai plusieurs livres sur ce thème de la prière, que je donnerais des retraites aux prêtres sur le don de l'oraison et que je prêcherais dans les Foyers de Charité du Québec.

             J’ai tout de même vécu quatre ans à l’abbaye cistercienne d’Oka. Comme Marthe aurait aimé être carmélite, j’aurais aimé aussi être trappiste, mais tel n’était pas la volonté de Dieu. Tout de même, Marthe avait eu bien raison de ne pas répondre directement à ma question. Mais quelle ne fut pas ma surprise de recevoir, un an après mon entrée au monastère, une lettre en provenance de Châteauneuf-de-Galaure où l’on me disait que Marthe pensait à moi et qu’elle priait pour moi. J’y ai vu un clin d’œil de sa part, elle qui disait le 20 septembre 1930 :

             « Moins il y a de nous, plus il y a de Dieu. Ce n’est pas de vivre dans un monastère ni de porter l’habit, pas même d’avoir prononcé des vœux (quoique tout cela soit parfait) qui importe, les saints désirs, les sentiments intérieurs d’amour sont seuls nécessaires ».


    Jacques Gauthier.jpgJACQUES GAUTHIER
    Poète, marié et père de famille, Jacques Gauthier est docteur en théologie (Laval Canada) et professeur à l'Institut de pastorale de l'Université Saint-Paul à Ottawa. 

    www.jacquesgauthier.com/blog.html

     

     

    Pour plus de détails sur la vénérable Marthe Robin, consultez son site officiel.

    Visionnez cette vidéo de 7 minutes sur sa vie et son message.
    Jacques Gauthier en parle également dans son témoignage à
    Un coeur qui écoute de KTO. 

     

    Retrouvez ce témoignage sur la Page enrichie "Marthe Robin : Aux âmes chrétiennes

     

  • Les mots de Marthe Robin nous fortifient : plonger dans l'Amour, revivre notre baptême…

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    En cette fête de la saint Rémi, je vous invite à plonger dans ces pages extraites du Journal de Marthe Robin, du 15 janvier 1931, comme s’il s’agissait de revivre notre baptême. C’est comme cela que j’en ai reçu la lecture moi-même hier soir.

    C’est une manière aussi de nous fortifier pour la Marche Pour La Vie de dimanche 19 janvier prochain.

    Je dédie ces mots à tous leurs lecteurs, et plus particulièrement à quelques personnes qui comptent directement dans la fruition de La Vaillante, pour la foi en la France, la foi en l'homme, la foi en Dieu : Bernard Peyrous, Ludovine de la Rochère, Camel Bechikh, Axel Nørgaard Rokvam, Jean-Marie Élie Setbon, Fabrice Hadjadj, le père Dominique B., frère Théophane, sœur Michèle-MarieLes Veilleurs de France & de Navarre…

    CAMILLE FORNELLO

     

     

    Marthe sur son oreiller.jpg

    « J’ai de plus en plus l’attrait d’aimer Dieu « en esprit et en vérité ». L’oraison est à l’esprit ce que l’âme est au corps. Quand l’âme se retire du corps (à la mort), toute vie physique disparaît, et quand on ne fait plus oraison, il n’y a plus de vie intérieure possible. Il en est de la vie de l’âme comme de la vie du corps. Un enfant ne grandit et ne se développe que dans la mesure où on l’alimente ; l’âme ne se développe et ne vit qu’à proportion qu’on la nourrit. La prière est pour l’âme ce qu’une pluie régulière est à un jardin que dessèche les rayons ardents du soleil ; elle lui donne et lui maintient la fraîcheur du ciel dont elle a un besoin constant.

     

    Quand je prie, mes prières ne sont ni articulées ni balbutiées, et cependant mon esprit est constamment plongé en Dieu, perdu en lui, si j’ose m’exprimer ainsi. Je jouis de la présence sensible de Dieu en moi.

     

    Avec ses intimes, Dieu se plaît à parler tout bas. Il aime l’âme qui l’écoute et lui parle sans bruit. Qu’y-a-t-il de plus beau que ce qui ne se voit pas, ne s’entend pas ! Dans l’amour, ce qui se dit tout bas a infiniment plus de valeur que ce qui s’articule tout haut et se comprend bien mieux. Vivre au-dedans de son âme… toutes les lumières divines sont là ! Prier en dedans.

     

    Des profondeurs de la douleur jaillissent et s’élèvent les plus profondes et les plus fécondes prières. C’est en nous amenant au fond de notre âme que la douleur nous fait monter sur les hauteurs… jusqu’à l’infini… jusqu’à Dieu !

     

    Que le silence est bon, fécond avec Dieu ; c’est la fusion dans l’amour infini… l’amour de l’âme ardente que rien n’absorbe, rien n’arrête, rien ne retient ni ne limite. Il ne faut jamais rester au seuil de son âme, il faut rentrer à l’intérieur, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler et s’y laisser travailler… face à face avec Dieu ! Que de pauvres humains qui ne vivent jamais avec leur âme et reste au seuil toute leur vie. Que de saintes pensées effleurent notre esprit sans le pénétrer ; elles ressemblent aux épaves qui flottent su l’océan et que le vent emporte. Pour qu’une vérité devienne nôtre, il ne faut point y passer rapidement dessus, mais s’y arrêter, y réfléchir, s’y fixer.

     

    Contempler Dieu longuement… le contempler tout le temps… L’âme devient belle en se nourrissant de la beauté… elle devient bonne en s’abreuvant à la bonté… elle devient aimante en s’inondant dans l’Amour. N’être qu’amour dans la douleur.

     

    La Beauté… c’est Dieu ! La Bonté… c’est Dieu ! L’Amour… c’est Dieu.

     

    Une seule âme de beauté suffit pour purifier bien des souillures !… une seule âme de bonté suffit pour racheter bien des laideurs ! Une seule âme d’amour suffit pour faire sombrer bien des haines.

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    Chercher Dieu, c’est la foi… le trouver, c’est l’espérance… le connaître, c’est l’amour… le sentir, c’est la paix ; le goûter, c’est la joie… le posséder… c’est l’ivresse.

     

    La foi est un don de Dieu : on ne se donne pas la foi, on la demande… C’est croire à tout ce que contient le saint Évangile comme révélé par Notre-Seigneur lui-même, à toutes les vérités enseignées par l’Église. Et les mettre en pratique. La foi est le flambeau de la vie éclairant nos espérances, nous amenant à l’amour de Dieu.

     

    La foi, c’est croire sans voir, mais parce que Dieu a parlé, et en avoir confiance ; c’est voir dans les ténèbres par la lumière qui est Dieu. Croire à Dieu, simplement en théorie, n’est pas la foi… la foi, c’est croire par la pratique et vivre ce que l’on croit. Il n’y a que cette foi qui soulève les âmes. Que de chrétiens sont peu chrétiens pour ne pas réaliser leur foi ; réaliser, c’est pratiquer ce qu’on possède. Que nous servirait d’avoir un trésor si nous n’en savions pas l’existence ?

     

    L’espérance, c’est reconnaître les grâces que Dieu nous fait dans l’attente des biens qu’il nous promet ; c’est la pleine confiance qu’en vivant pieusement, vertueusement ici-bas, nous aurons part aux récompenses, au bonheur des élus.

     

    L’amour, c’est la fidélité, la conformité, la pensée continuelle au Dieu que l’on aime. L’amour fait voir Dieu dans la plus humble chose… c’est vivre près de Dieu en craignant le péché, ennemi de Dieu. L’amour peut tenir lieu de tout. Hors l’amour, tout le reste n’est rien, ne porte rien. L’amour pur et vrai n’a point de mesure ; rien ne l’empêche de grandir, les adversités, les douleurs sont un feu qui le pousse. L’amour vrai n’est pas celui qui charme… mais bien celui qui rend humble, détaché, qui porte au recueillement, au devoir.

     

    La paix, c’est un sentiment suave et profond dans l’âme, lequel ne vient que de Dieu, et qui n’est donné qu’à l’âme qui vit dans l’union avec lui. La paix durable et profonde naît dans la prière et le plus souvent dans la souffrance ; elle est semblable à un ruisseau qui coule limpide, calme et paisible, entre deux rives fleuries. C’est bon la paix, meilleur, mille fois, que le succès ; je te donne ma paix, je te laisse ma paix… garde-la bien… ne trouble pas celle de tes frères.

     

    La joie, c’est déjà l’aurore de la moisson que récolteront tous les cœurs fidèles à Dieu. Elle est souvent le fruit d’une longue souffrance, le rayon divin que Dieu projette dans une âme qui lui appartient, qui ne lui refuse rien et sait être son amie. On ne peut se donner la joie, mais on peut toujours se tenir dans la paix.

     

    L’ivresse, c’est la jouissance même de Dieu qui fait que tout le ciel est dans l’âme et l’âme vit de la Vie. C’est goûter en cette vie les délices enivrantes de l’éternelle Patrie dans l’union amoureuse, dans l’intimité avec Jésus. Il fait bon avec vous, Maître… restons.

     

    Ascension ! Jésus est mon guide dans les sentiers surnaturels qui mènent aux sommets invisibles. C’est Jésus que je vois en tout, que je trouve en tout. Me perdre de plus en plus en lui pour n’être plus qu’une transparence de lui.

     

    Esprit Saint, Dieu de Lumière, enveloppez mon âme de vos éblouissantes clartés… qu’elle soit toute submergée dans les feux de l’amour. Ô Jésus ! vous seul dans ma vie.

     

                                                                 15 janvier 1931 (jeudi) »

    MARTHE ROBIN