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fraternité eucharistique (catholique)

  • LA VISITATION : Mystère de l’hospitalité réciproque & figure de toute vraie rencontre

    artisans de paix,la visitation,fraternités artisans de paix,fraternité eucharistique (catholique),éducation,dialogue interreligieux,sandrine treuillard,collège saint-germain de charonne10 minutes de présentation aux élèves d’une classe de 3ème
    au collège Saint-Germain de Charonne - Paris 20ème
    sur le thème de la fraternité
    & de l'hospitalité interreligieuse.

    Le vendredi 22 octobre 2021

     

                Bonjour, je m’appelle Sandrine. Je suis donc la chrétienne de cette équipe d’Artisans de Paix.

                Après la présentation du point de vue juif de Serge, de l’hospitalité d’Abraham, je vais vous présenter un épisode du tout début de l’Évangile écrite par Luc. Le Livre de la Genèse, où est décrit l’hospitalité d’Abraham, est aussi lu et médité par les chrétiens dans la Bible, puisque Jésus Christ étant juif, tout le Premier/Ancien Testament est son héritage et l’héritage de tous les chrétiens.

                Les chrétiens ont donc comme recueil de la Parole de Dieu, la Bible. La Bible comprend le Premier ou Ancien Testament des juifs. Un Testament, dans le sens des Écritures saintes, c’est ce qui témoigne de la foi, de l’Alliance de Dieu avec les hommes. C’est la conversation de Dieu avec les hommes, écrite par l’intermédiaire de prophètes. Il y a donc d’abord l’ensemble des Livres du Premier Testament, la parole de Dieu avec le peuple juif. Puis, à partir de l’année zéro de l’ère chrétienne, à partir de la naissance de Jésus Christ, la Bible s’est enrichie du Second ou Nouveau Testament.

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                C’est la personne de Jésus Christ qui fait de nous des chrétiens. Le nom de chrétien vient de Christ, qui veut dire celui qui est oint avec de l’huile sainte, qui est l’élu de Dieu, choisi par Dieu, consacré à Dieu. Le Second Testament, tout comme le premier, est un ensemble de livres qui caractérise le témoignage chrétien. Ces livres témoignent de la vie de Jésus durant son passage sur la terre, d’avant sa conception jusqu’à ses 33 ans, puisqu’Il a été crucifié à l’âge de 33 ans. 4 personnes ont écrit la vie de Jésus que l’on appelle la Bonne Nouvelle de Jésus Christ ou Évangile. Ces 4 personnes, les évangélistes, qui ont écrit la vie de Jésus se nomment : Matthieu, Marc, Luc et Jean. À ces 4 évangiles s’ajoutent d’autres livres : d’abord Les Actes des Apôtres. Les Actes des Apôtres témoignent de la vie de l’Esprit Saint pour les premiers chrétiens, une fois que Jésus Christ est mort sur la croix et ressuscité. Car la foi du Chrétien réside dans l’expérience vécue dans notre vie de la présence vivante de Dieu qui est l’Esprit de Jésus mort et ressuscité, et donc bien vivant en nous et dans le monde, sous la forme de son Esprit.

                Dans le Nouveau Testament, il y a aussi de nombreuses lettres : de Pierre qui a connu Jésus de très près et est devenu le chef de l’Église chrétienne. Il y a aussi de nombreuses lettres de Paul qui a répandu la Bonne Nouvelle dans tout le pourtour de la Méditerranée et jusqu’à Rome. Et d’autres lettres d’autres témoins de la vie de Jésus. Il y a enfin un dernier livre qui conclut toute la Bible et le Second/Nouveau Testament : Le Livre de l’Apocalypse, qui est la Révélation finale de la vie de Jésus Christ ressuscité.

                L’épisode lié à l’hospitalité, dont je vais vous parler maintenant, est dans le 3ème livre des Évangiles, la Bonne Nouvelle de Jésus Christ écrite par l’évangéliste Luc. Luc était un médecin. Il commence son récit par l’annonce d’un miracle à un vieux prêtre qui offre de l’encens au Temple. Un ange apparaît à ce prêtre âgé qui s’appelle Zacharie. Ce messager de Dieu, l’ange Gabriel, est debout près de l’autel et révèle à Zacharie que sa femme, Élisabeth, va tomber enceinte alors qu’elle est, elle aussi, âgée. Tous les deux n’avaient pas pu avoir d’enfant durant leur vie de couple. Le miracle qu’annonce l’ange Gabriel est donc celui de la venue d’un enfant pour ce vieux couple stérile : un garçon qui s’appellera Jean.

                Ce même messager de Dieu, l’ange Gabriel, va apparaître 6 mois plus tard à une jeune femme, vierge, qui n’a pas connu d’homme charnellement. L’ange rentre chez elle et lui annonce que là, elle va tomber enceinte miraculeusement, de Dieu. Vous imaginez comme Marie, c’est son nom, est bouleversée quand l’ange débarque chez elle et lui dit que Dieu va la couvrir de son ombre, que son fils s’appellera Jésus – ce qui veut dire le Sauveur –, et que cet enfant sera le fils de Dieu lui-même ! Marie interroge l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je n’ai aucune relation charnelle, ni sexuelle avec un homme ? » L’ange lui répond que tout est possible à Dieu et que, la preuve, sa cousine Élisabeth qui était stérile avec son mari Zacharie, eh bien Élisabeth en est déjà à son 6ème mois de grossesse ! Et l’ange la quitte sur cette annonce ! Cet épisode de l’Évangile de Luc s’appelle l’Annonciation.

                Marie est donc enceinte. En tous cas, c’est ce que l’ange Gabriel lui a dit. Et elle le croit. Elle est remplie de l’Esprit de Jésus en elle-même. Cet Esprit de Jésus qui n’est encore qu’un tout petit haricot dans ses entrailles de jeune fille, la pousse à aller voir sa cousine Élisabeth qui vit, elle, une grossesse miraculeuse depuis 6 mois ! Le ventre de Marie est encore tout plat. Celui d’Élisabeth déjà bien rond… Alors, Marie se jette sur les chemins, elle traverse les montagnes pour aller rendre visite à sa cousine Élisabeth, qui, à son âge, doit bien peiner à porter un enfant. Il reste encore 3 mois de grossesse pour Élisabeth. On peut imaginer tout ce qui se passe dans la tête de Marie, pendant qu’elle est en chemin vers la maison de Zacharie et Élisabeth. Son excitation, son émerveillement, sa joie… !

                Et Marie arrive à la maison du vieux couple. Elle frappe à la porte, elle entre, elle dit : « La paix soit sur cette maison ! ». C’est la salutation habituelle quand on entre chez quelqu’un. Et quand sa voix retentit dans la maison et va jusqu’aux oreilles d’Élisabeth, il se passe quelque chose de très beau et d’extraordinaire dans le ventre d’Élisabeth qui porte le petit Jean : l’enfant bondit de joie dans le ventre de sa mère à la voix de Marie ! Et Élisabeth lui dit ce qu’elle ressent dans son corps, de la vie joyeuse du petit Jean à l’arrivée de Marie dans la maison. En fait, Jean est joyeux parce qu’il rencontre pour la première fois le petit Jésus dans le ventre de Marie. Bien que Jésus ne soit que ”même pas” un petit haricot dans le ventre de Marie, le bébé de 6 mois, Jean, sent l’Esprit, la vie de Jésus, sa présence en Marie.

                Cette rencontre de Marie et Élisabeth, toutes les deux enceintes, est bien sûr une rencontre entre les deux femmes elles-mêmes. Mais c’est surtout la rencontre des enfants qui grandissent en elles : à l’ombre des entrailles de Marie, encore dans le secret, pour Marie ; et très visiblement en Élisabeth. Jean bondit d’allégresse à la venue de Jésus. La mission de Jean est et sera toujours joyeuse de montrer Jésus, de l’indiquer, de le faire connaître.

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                Cet épisode de la Visitation est donc pour nous, ici et maintenant, la figure de toute vraie rencontre. Une rencontre vraie, c’est quand ce qui est précieux en nous est révélé à l’autre que nous rencontrons et quand, réciproquement, nous est révélé ce qui est précieux en lui.

                La Visitation nous présente un mystère : quelque chose qui nous dépasse et nous révèle la présence de quelque chose de plus grand que nous, en nous, en l’autre et entre nous. Cette rencontre vraie et profonde nous pousse à la joie du partage, à la confiance et à l’affection fraternelle. En fait, la Visitation c’est l’Esprit Saint en visitation : c’est l’Esprit qui fait jaillir la joie dans la rencontre.

     

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    Sandrine Treuillard
    Chargée de mission de la Fraternité eucharistique catholique d'Artisans de Paix

     

     

    Après les quatre interventions du juif, de la chrétienne, du musulman et du bouddhiste et le petit échange entre eux, a été proposé l'exercice suivant :

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    La Visitation : Mystère de l'hospitalité réciproque
    & figure de toute vraie rencontre - avec Christian de Chergé

     

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  • Faire silence pour écouter - Prière de la Fraternité Eucharistique (catholique) des Artisans de Paix

    Artisans de Paix

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    Réunion interreligieuse de prière

    Maison Soufie – Saint-Ouen                                                                   Mardi 20 novembre 2018

    Faire silence pour écouter


    Préalable à la lecture de l’Évangile (Jean 8, 1-12)

    Comme le préconise Ignace de Loyola pour la lecture priée d’un passage de l’Écriture sainte, je vous invite à vous représenter la scène que nous allons lire : figurez-vous la saynète, voyez mentalement les personnages dans l’espace décrit. Attachez-vous aux gestes de Jésus, à ses regards ou absence de regard… et à ceux qui l’entourent.

    Situation du passage de l’Évangile

    Les gardes, que les chefs des prêtres et les pharisiens, bien décidés à le faire mourir, avaient envoyés arrêter Jésus, reviennent bredouilles. Ayant entendu Jésus parler, les gardes, édifiés, n’ont pas osé l’arrêter : « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! » disent-ils à ceux qui les interrogent à leur retour. — Ils se voient répondre par les pharisiens, vexés et en colère : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarés ? » — Mais, parmi les pharisiens, Nicodème, qui était allé trouver Jésus de nuit pour lui parler, leur dit : « Est-ce que notre Loi permet de condamner un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » — Dépités, les chefs des prêtres et les pharisiens retournent chez eux. Chacun retourne chez soi en cette fin de journée. — Quant à Jésus, il s’en alla au mont des Oliviers où il passe la nuit, qui est le lieu de silence et de solitude, propice à la prière, au colloque intérieur avec Dieu le Père.


    ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN (8,1-12)

    01 Quant à Jésus, il s’en alla au mont des Oliviers.

    02 Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui,
    il s’assit et se mit à enseigner.

    03 Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu,

    04 et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.

    05 Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »

    06 Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.

    07 Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »

    08 Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.

    09 Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.

    10 Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »

    11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »


    Faire silence pour écouter
    est une attitude de paix dont use Jésus dans ce passage de l’Évangile de Jean, déjà préconisé dans l’Ancien Testament :

    Isaïe 33

    15 Celui qui va selon la justice et parle avec droiture, qui méprise un gain frauduleux, détourne sa main d’un profit malhonnête, qui ferme son oreille aux propos sanguinaires et baisse les yeux pour ne pas voir le mal,

    16 celui-là habitera les hauteurs, hors d’atteinte, à l’abri des rochers. Le pain lui sera donné ; les eaux lui seront assurées. »

     

    « Faire silence pour écouter » & sainte Jeanne de France

    Sainte Jeanne de France (1464 -1505)

                Née en 1464, à Nogent-le-Roi (28 - Eure-et-Loir, à 80 km à l’ouest de Paris entre Dreux & Chartres), Jeanne est la fille du roi Louis XI et de la reine Charlotte de Savoie.

                De 5 ans à 19 ans, elle réside au château de Lignières-en-Berry, où elle vit retirée de la cour, en exil forcé à cause de son handicap dû à une maladie osseuse. En effet, elle est voutée et sera surnommée ‘Jeanne la boiteuse’.

                À 7 ans, dans l’oratoire de Lignières, elle reçoit en elle l’intuition spirituelle qu’un jour elle fondera un Ordre religieux dédié à la Vierge Marie. Les années vont passer.

                À 12 ans, elle est imposée en mariage par son père à Louis d’Orléans, de deux ans son aîné, qui jamais n’accepta ce mariage forcé. Vont suivre 22 ans de vie conjugale difficile.

                Elle a 34 ans en 1498, quand son frère le roi Charles VIII meurt accidentellement. Louis d’Orléans devient alors roi de France (Louis XII) et Jeanna devient de ce fait reine de France. Il fera alors reconnaître par Rome la nullité du sacrement du mariage avec Jeanne pour épouser Anne de Bretagne qu’il convoitait depuis longtemps, qui de veuve de Charles VIII, deviendra alors reine de France à la place de Jeanne. Jeanne, elle, devient duchesse du Berry.

                En 1502, elle concrétise alors l’intuition reçue en sa jeunesse : elle fonde à Bourges l’Ordre de la Vierge Marie, l’Annonciade, avec l’aide de son père spirituel et confesseur franciscain, le bienheureux Gabriel-Maria. 

                Elle meurt trois ans plus tard, le 4 février 1505.

                Béatifiée en 1742, Jeanne de France est canonisée par Pie XII en 1950.

    Ste Jeanne de France (anonyme).jpg

                L’Annonciade, cet Ordre de la Vierge Marie, tire son nom de l’Annonciation.
    L’Annonciation est ce moment où Marie a reçu l’Esprit Saint qui lui fit concevoir la vie de Jésus, Fils de Dieu, le Verbe fait chair, en elle. Annonciade est un néologisme qui résume l’attitude d’écoute et d’accueil de la Vierge Marie de faire la volonté de Dieu, au moment de l’Annonciation, quand l’archange Gabriel lui révèle le dessein de Dieu sur elle. Elle répond à l’ange : « Je suis la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole ». Dieu a choisi la Vierge Marie pour être la mère de Jésus pour ses qualités d’accueil, d’écoute, d’humilité, d’obéissance. Parce que Marie est avant tout une femme de prière attentive à la Parole de Dieu. Telle est la spiritualité de sainte Jeanne de France : vivre l’Évangile en se conformant aux attitudes intérieures de la Vierge Marie, décrites dans les Évangiles de Luc et de Jean.
     

    « Faire silence pour écouter » dans la vie de Jeanne de France

    stPJEymard portrait rosé.jpgPermettez-moi de citer un autre saint que j’affectionne tout particulièrement pour vous montrer comment Dieu s’adresse à une âme qu’il a choisie. Saint Pierre-Julien Eymard dans une prédication sur le recueillement écrit ceci : « Il (Dieu) commence par (l’)isoler (l’âme) du monde afin de l’avoir plus à lui – c’est l’époux qui veut avoir à lui seul son épouse ». Ailleurs, à propos de la vie intérieure : « La vie intérieure est le sanctuaire du Saint Esprit dans lequel il forme l’âme fidèle à l’esprit et à la vie de Jésus. Elle est le tabernacle où Dieu rend ses oracles, fait entendre à l’âme sa douce et aimable voix, lui révèle sa vérité, l’attire à sa charité, la remplit des dons de sa bonté. Elle est le règne de Dieu dans une âme. »

                Et enfin, dans un Traité (sur la prière) d’oraison : « On peut dire que le fruit le plus précieux et le plus parfait de l’oraison, c’est de mettre l’âme dans un plus grand recueillement. C’est la condition et la preuve divine et sensible de l’opération de la grâce d’union avec Dieu. Voilà pourquoi quand Dieu veut faire quelques grandes faveurs à une âme, il commence toujours par la recueillir. Heureux silence ! qui laisse Dieu parler, et l’écoute avec amour ! »

                Grâce à son handicap qui la conduira à être rejetée de la cour immédiate de son père le roi Louis XI, Jeanne va être isolée au château de Lignières et au cœur de ce château c’est dans l’oratoire que Dieu lui parlera par l’intermédiaire de la Vierge Marie. En effet, à l’âge de 7 ans Jeanne priait Marie de tout son cœur dans l’oratoire et eut alors le sentiment que la Vierge lui disait (toute les citations et textes sur Jeanne de France sont tirées du site de l'Annonciade https://www.annonciade.info) :

                           « Il y a trois choses qui me plaisent par dessus tout, c’est d’écouter mon Fils, ses paroles et ses enseignements  […], c’est de méditer sur ses blessures, sur sa croix et sa Passion et (enfin) c’est le très Saint Sacrement de l’autel ou la messe […]  Tu chercheras aussi à établir la paix là où tu habites… Fais ceci et tu vivras ». (Chronique de l’Annonciade dans Les Sources). Jeanne vivra donc de ces choses qui plaisent à Marie, pour plaire à Jésus son Fils et à Dieu.

                Jeanne est une femme de foi dont le seul désir est de plaire à Dieu, à l’exemple de la Vierge Marie, la première croyante. Marie est la première à avoir accueilli la parole de Dieu par la bouche de l’archange Gabriel. Marie est la femme qui a accueilli le Verbe fait chair en elle. Elle est la première à avoir obéi à Dieu par son fiat (« Qu’il me soit fait selon ta parole »). L’exemple de la Vierge a été déterminant chez Jeanne. En méditant l’Évangile, avec Marie et comme Marie, Jeanne a appris ces trois choses dont la mise en pratique a contribué à la construire, à la faire tenir bon dans la prière et la charité et, de ce fait, à vivre la charité en acte, notamment auprès des pauvres de Bourges, après l’incendie qui avait ravagé la ville.

                La première chose : lire la Parole de Dieu. Comme « Marie conservait toutes ces choses, les méditant dans son cœur » (Luc, 2, 19.51), Jeanne s’est attachée aux vérités de l’Évangile. Elle l’a médité, particulièrement les passages où il est question de la Vierge, y découvrant ce qui pouvait l’aider dans sa vie quotidienne à elle. Ainsi, elle a découvert dix attitudes du cœur de la Vierge qu’elle pouvait faire siennes. C’est l’héritage spirituel marial qu’elle lègue à ses filles de l’Annonciade : le dizain des dix ‘Ave Maria’. Le regard de son esprit s’est alors posé sur Marie pure, Marie prudente, Marie humble, Marie croyante, Marie priante, Marie obéissante, Marie pauvre, Marie patiente, Marie charitable et Marie compatissante. Ce regard prolongé sur la Vierge a nourri ses pensées, inspiré ses paroles et orienté ses actions, les pénétrant de bonté.

                La seconde chose : méditer la Passion du Christ. « Debout, Marie sa Mère se tenait au pied de la Croix » (Jn, 19,25). À l’exemple de la Vierge du Stabat, Jeanne a contemplé longuement le Crucifié, comprenant que, sur la Croix, Jésus a voulu nous « séduire par son amour » (Bx Duns Scot), par sa vie donnée, sa vie livrée. Cette méditation prolongée l’a conduite à faire de sa vie un service d’amour. Si chaque année, Jeanne lavait les pieds de treize pauvres afin de commémorer le geste du Christ lavant les pieds de ses apôtres, on peut dire que c’est toute l’année qu’elle les leur lavait par ses œuvres bonnes. La méditation de la Passion a contribué aussi à faire de Jeanne un être de bonté.

                La troisième chose : recourir souvent à l’Eucharistie. « Les apôtres, avec quelques femmes, dont Marie la mère de Jésus, étaient assidus à la prière et à la fraction du pain » (Ac, 2,42). À l’exemple de Marie, Jeanne est une femme de prière ; l’eucharistie est pour elle un moment d’intense union avec Celui qu’elle reçoit. Elle communiait souvent. De communion en communion, elle est entrée toujours plus profondément dans l’intelligence de ce mystère, non pas d’une manière intellectuelle, mais existentielle : comme la Vierge, elle a porté en elle la Présence et l’a donnée au monde, là encore, par sa bonté, ses œuvres bonnes.

                Ainsi, ces trois choses que Jeanne appris en regardant la Vierge de l’Évangile l’a fait sortir de chez elle, c’est-à-dire, d’elle-même ; cela l’a conduite à avancer toujours plus avant sur les chemins de la prière et du véritable amour.

                La prière et la charité ont éclairé toute sa vie, toute son existence. C’est à cette lumière qu’elle a pu découvrir le sens des événements qui ont jalonné sa vie. La lumière de la foi, une foi réfléchie et vécue, ainsi qu’une intense vie de prière et de charité, ont constitué cette écoute intérieure lui permettant de lire au cœur des événements de sa vie le sens dont ils étaient porteurs.

     

    Jeanne et la paix

                La paix est bien un des fruits de l’eucharistie (action de grâce). À chaque messe nous recevons la Paix du Christ. À ceux et celles qui étaient proches de l’Annonciade, l’ordre religieux qu’elle fonda à la fin de sa vie, elle demandait d’êtres des artisans de paix dans leur milieu de vie. Elle-même en a donné l’exemple. 

                Le souci de la paix, le souci de construire un climat de paix, habite le cœur de sainte Jeanne. Pour elle, le moindre petit geste de paix, de charité, sert la vie. Dans ce qui est infime, fragile, dans l’insignifiant elle reconnait le don de Dieu. De plus, elle désire que tous aient ce souci de la paix. Voilà pourquoi, elle « recommandait, dit la Chronique de l’Annonciade, d’être patients dans l’adversité et pacifiques envers le prochain, de n’être ni des mécontents, ni des détracteurs ».

    Ce souci de maintenir la paix là où elle vit, Jeanne l’a reçu de la Vierge elle-même. Nous le savons grâce à son confesseur, le père Gabriel-Maria (franciscain) qui rapporte, dans un de ses écrits, les paroles de la Vierge à Jeanne :

    Ste Jeanne de France & 10 vertus.jpg« Tu chercheras à établir la paix entre tous ceux au milieu desquels tu habites. Tu ne diras rien d’autre que des paroles de paix, soucieuse du salut des âmes. Tu n’écouteras pas les paroles médisantes, lui avait dit la Vierge, et dès que tu verras quelques pécheurs, tu diras dans ton cœur : il faut sauver ces pauvres gens. Car Dieu a permis qu’ils pèchent en ta présence pour voir, Lui, Dieu, comment tu voudrais prier pour eux et quel labeur tu entreprendrais pour les sauver. Excuse-les auprès de Dieu afin d’être comme je te l’ai dit l’avocat et le défenseur de tous. »  

    Voilà pourquoi elle recommande à ses filles de garder la paix entre elles :

    « Le Christ a établi son « Tabernacle dans la paix ». Que les sœurs fassent donc tous les jours le « sermon de la paix », c’est-à-dire, qu’elles établissent toujours la paix entre les sœurs, réconciliant celles qui seraient en contestation, les excusant toutes et se faisant toujours les avocates de la paix ».

    Pourquoi cela ?

    « Parce que, répond le père Gabriel-Maria, le Christ est l’auteur de la paix, c’est Lui qui l’a donnée et Lui qui l’a prêchée. » En effet : « c’est ma paix que je vous donne » dit plusieurs fois Jésus dans l’Évangile : au Cénacle, avant sa Passion ; et après sa Résurrection.

    Pour Jeanne comme pour le père Gabriel-Maria, nos paroles doivent construire un climat de paix, et non de division. Dans un sermon sur les vertus de la Vierge Marie, il écrit :

    « Se garder d’entendre mal parler ou de critiquer quoi que ce soit car ce serait contre la vertu de vérité. Bien souvent ces paroles de critique ne sont pas vraies. Il nous faut fuir de telles paroles… Que nos paroles soient nécessaires pour le prochain ! Si la parole est de nul profit, nous perdons notre temps… » Ainsi : « Que toutes paroles ne soient qu’amour et charité. Avoir toujours paix en son cœur : ce qui est le vrai repos de l’âme. »

    (Sources : Jeanne et la paix | L'Annonciade : https://www.annonciade.info/2018/01/jeanne-et-la-paix/)

     

    Humblement, dans le silence de mon cœur…

    T : Bhx Marie-Eugène de l’Enfant Jésus
    M : Fr. Jean-Baptiste de la Sainte Famille, ocd

    R : Humblement, dans le silence de mon cœur,
    je me donne à toi, mon Seigneur. 

    1. Par ton amour, fais-moi demeurer humble et petit devant toi. 
    2. Enseigne-moi ta sagesse, Ô Dieu, viens habiter mon silence.
    3. Entre tes mains, je remets ma vie, ma volonté, tout mon être. 
    4. Je porte en moi ce besoin d'amour, de me donner, de me livrer, sans retour.
    5. Vierge Marie, garde mon chemin dans l'abandon, la confiance de l'amour.

     

     

    La prière de bénédiction de saint François d’Assise

    François écrivit des Louanges de Dieu et la bénédiction à fr. Léon pour chasser une tentation qui assaillait frère Léon. On peut dater cet écrit de septembre 1224. 

    Prière Bénédiction St François d'Assise.jpg

    Bénédiction 

    1 Que le Seigneur te bénisse et te garde ; que le Seigneur te découvre sa Face et te prenne en pitié ! 2 Qu’il tourne vers toi son Visage et te donne la paix ! 3 Que le Seigneur, frère T Léon, te bénisse !

    Signature de François, le signe Tau, en forme de T majuscule, traverse le prénom de Léon en témoignage de bénédiction.

    Septembre 1224 – Traduction : Damien Vorreux (1996)

    (Sources : http://ecole-franciscaine-de-paris.fr/louanges-de-dieu-et-benediction-a-fr-leon/)

     

    Sandrine Treuillard
    Chargée de mission pour la Fraternité Eucharistique (catholique)
    de l'association œcuménique & interreligieuse Artisans de Paix : http://www.artisans-de-paix.org/

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