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  • Ce qui donne une âme vivante et forme un corps concret à la réalité qu’est la France

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    jeanne d'arc,la france,fête nationale,vidéographies,sandrine treuillard,art & cultureSainte Jeanne d’Arc
    (XVème s.)

    Patronne secondaire de la France
    le 30 mai : mémoire (en France)

    Ci-contre : Vitrail de l'église de
    Sainte Foy de Cervières (Loire)

     

    ALORS QUE LA FÊTE nationale de Jeanne d’Arc a été fixée à l’anniversaire de la délivrance d’Orléans (8 mai 1429), l’Église célèbre sa mémoire le 30 mai, au jour du bûcher de Rouen (1431), car c’est dans la mort que Jeanne a consommé sa configuration avec le Christ.

    Les étapes de la vie de Jeanne d’Arc (1412-1431) sont connues de tous : Domrémy, Vaucouleurs, Chinon, Beaugency, Orléans, Saint-Benoît-sur-Loire*, Reims, Paris, Compiègne, Rouen, autant de noms auxquels s’attache le souvenir de tel ou tel événement d’une épopée qui ne dura que deux années et s’acheva par la mort atroce d’une jeune fille de 19 ans. Jeanne séduit par sa simplicité, la justesse de ses répliques, l’absence du souci de jouer son personnage, une énergie dans la décision, un courage dans l’action, que tempère toujours la tendresse d’une fille de son âge pour ceux qui souffrent. Elle séduit par sa recherche obstinée de la paix et son respect de l’adversaire. Mais elle s’impose surtout par sa disponibilité absolue à la volonté de Dieu. C’est pourquoi elle domine le procès de Rouen de toute la limpidité de son âme, la fermeté de sa foi, la vigueur de son attachement à l’Église, « qui ne fait qu’un avec le Christ ». Sur le bûcher, dont la vue la fit gémir d’angoisse, Jeanne a jeté le cri qui livrait le secret de sa vie : Jésus ! Jésus !

     

    Tiré du MAGNIFICAT n°246
    30 mai 2013
     

     

    * c’est nous qui soulignons ce lieu.


    L'épée de Jehanne - 5 min - mai 2015 - ©Sandrine Treuillard

     
     
     
     

     

    DE SES VOIX 2’37’’ - filmé à Orléans, parvis de la cathédrale
    2cd 
    volet /5 de POUR EN FINIR AVEC JEANNE D’ARC
    Copyright © Sandrine Treuillard, 2006

    [Filmé sur le parvis de la Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans]

     

    UNE COMMUNAUTÉ DE DESTIN

     

    « Une certitude habite le cœur du chrétien. Parmi les hommes rapprochés par les circonstances de la vie, ceux qui forment avec lui sa nation – pour nous la France –, ceux-là occupent dans son cœur une place privilégiée ; avec le magistère catholique, nous condamnons fortement les nationalismes et promouvons ardemment le patriotisme. « Il faut clarifier la différence essentielle qui existe entre une forme insensée de nationalisme qui prône le mépris des autres nations ou des autres cultures, et le patriotisme qui est, au contraire, un amour légitime du pays dont on est originaire. Un véritable patriotisme ne cherche jamais à promouvoir le bien de la nation aux dépens d’autres nations. » (Jean-Paul II, discours aux Nations unies, 1995). Or une nation n’est pas une idée, et pas plus un ensemble de valeurs, mais elle se dresse dans sa beauté et sa grandeur à travers la droiture de personnes imprégnées d’une culture, d’un pays et d’une histoire. Une nation existe d’abord d’une communauté de personnes tissée par une culture commune. Seule une fraternité éclose en solidarité, et une solidarité comprise comme une communauté de destin, donne une âme vivante et forme un corps concret à la réalité qu’est la France. »

    MGR LUC RAVEL
    Mgr Luc Ravel, ordonné prêtre en 1988, est évêque aux Armées depuis 2009.

    Tiré du MAGNIFICAT n°246
    30 mai 2013

     

     

     

    JEANNE 2006 – 10’ (/22’)filmé à La Sourdaie (18 - Cher)
    1
    er volet /5 de POUR EN FINIR AVEC JEANNE D’ARC
    Copyright 
    © Sandrine Treuillard, 2006

    [Paroles de Jeanne d'Arc tirées du procès de Rouen]

     

     

     

    5 Petits Blasons pour en finir avec Jeanne d'Arc – 9’23'' (/12’30'')
    3ème volet /5 de POUR EN FINIR AVEC JEANNE D’ARC
    Copyright © Sandrine Treuillard, 2006

    [Guerroyer _L'Étendard _Le Roy _L'attente _Consumer]

     

     

     

    Jehanne mise en abyme – 7’23'' (/15’)
    5ème volet /5 de POUR EN FINIR AVEC JEANNE D’ARC
    Copyright © Sandrine Treuillard, 2006

    [Vitraux filmés de la Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans]

     

  • L'épée de Jehanne

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    L'épée de Jehanne1èreImage.jpg

     

     

    À l'approche du 30 mai, sainte Jeanne d'Arc, cette statue venue d'Italie filmée dans l'église de Continvoir, près de Tours : « Ce qui donne une âme vivante et forme un corps concret à la réalité qu’est la France ».

     

     

     

     

     

  • Le prêtre, la fatigue & le repos

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    pape françois,foi,christianisme,transmission,prêtre,vulnérabilité,eucharistie

                « Ma main sera pour toujours avec lui, mon bras fortifiera son courage » (Ps 88, 22). C’est ainsi que pense le Seigneur quand il dit en lui-même : « J’ai trouvé David mon serviteur, je l’ai sacré avec mon huile sainte » (v.21). C’est ainsi que pense notre Père chaque fois qu’il « trouve » un prêtre. Et il ajoute encore : « Mon amour et ma fidélité sont avec lui, il me dira : tu es mon Père mon Dieu, mon roc et mon salut »  (vv. 25.27).

                Il est très beau d’entrer, avec le psalmiste, dans ce monologue de notre Dieu. Il parle de nous, ses prêtres, ses curés ; mais en réalité ce n’est pas un monologue, il ne parle pas seul : c’est le Père qui dit à Jésus : « Tes amis, ceux qui t’aiment, pourront me dire de manière spéciale : tu es mon Père » (cf. Gn 14, 21). Et si le Seigneur pense et se préoccupe tant de la manière dont il pourra nous aider, c’est parce qu’il sait que la charge d’oindre le peuple fidèle n’est pas facile, elle est dure ; elle nous conduit à la fatigue et à la lassitude. Nous en faisons l’expérience de multiples manières : de la fatigue habituelle du travail apostolique quotidien, à celle de la maladie et de la mort, y compris dans le fait de se consumer dans le martyre.

                La fatigue des prêtres ! Savez-vous combien de fois je pense à cela : à la fatigue de vous tous ? J’y pense beaucoup et je prie souvent, surtout quand moi aussi je suis fatigué. Je prie pour vous qui travaillez au milieu du peuple fidèle de Dieu qui vous a été confié, et, pour beaucoup, en des lieux très abandonnés et dangereux. Notre fatigue, chers prêtres, est comme l’encens qui monte silencieusement vers le ciel (cf. Ps 140, 2; Ap 8, 3-4). Notre fatigue va droit au cœur du Père.

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                Soyez sûrs que la Vierge Marie se rend compte de cette fatigue, et la fait remarquer tout de suite au Seigneur. Comme Mère, elle sait comprendre quand ses fils sont fatigués et elle ne pense à rien d’autre. Elle nous dira toujours, lorsque nous venons à elle : « Bienvenue ! repose-toi, fils. Après nous parlerons… Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère ? » (cf. Evangelii gaudium, n. 286). Et elle dira à son Fils, comme à Cana : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3).

                Il arrive aussi que, lorsque nous ressentons le poids du travail pastoral, nous ayons la tentation de nous reposer de n’importe quelle manière, comme si le repos n’était pas une chose de Dieu. Ne tombons pas dans cette tentation. Notre fatigue est précieuse aux yeux de Jésus, qui nous accueille et nous fait relever : «Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, moi je vous procurerai le repos » (cf. Mt 11, 28). Quand quelqu’un sait que, mort de fatigue, il peut se prosterner en adoration et dire : « Ça suffit pour aujourd’hui, Seigneur », et se rendre devant le Père, il sait aussi qu’il ne s’effondre pas, mais qu’il se renouvelle, parce que celui qui a oint le peuple fidèle de Dieu de l’huile d’allégresse, le Seigneur l’oint également : « Il met le diadème sur sa tête au lieu de la cendre, l’huile d’allégresse au lieu des larmes, le chant au lieu d’un esprit abattu » (cf. Is 61, 3).

                Ayons bien présent à l’esprit qu’une clé de la fécondité sacerdotale se trouve dans la manière dont nous nous reposons, dont nous sentons que le Seigneur s’occupe de notre fatigue. Comme il est difficile d’apprendre à se reposer ! Là se joue notre confiance, et aussi le souvenir que nous aussi nous sommes des brebis et nous avons besoin du pasteur, qui nous aide. Quelques questions à ce sujet peuvent nous aider.

    10675579_308744219312834_7326918446506052644_n.jpg            Est-ce que je sais me reposer en recevant l’amour, la gratuité et toute l’affection que me donne le peuple fidèle de Dieu ? Ou bien, après le travail pastoral est-ce que je cherche des repos plus raffinés, non pas ceux des pauvres, mais ceux qu’offrent la société de consommation ? L’Esprit Saint est-il vraiment pour moi « repos dans la fatigue », ou seulement celui qui me fait travailler ? Est-ce que je sais demander l’aide de quelque prêtre sage ? Est-ce que je sais me reposer de moi-même, de mon auto-exigence, de mon autosatisfaction, de mon autoréférence ? Est-ce que je sais converser avec Jésus, avec le Père, avec la Vierge et Saint Joseph, avec mes saints amis protecteurs pour me reposer dans leurs exigences – qui sont douces et légères –, dans la satisfaction d’être avec eux – eux, ils aiment rester en ma compagnie –, et dans leurs intérêts et leurs références – seule les intéresse la plus grande gloire de Dieu – … ? Est-ce que je sais me reposer de mes ennemis sous la protection du Seigneur ? Est-ce que j’argumente et conspire en moi-même, ressassant plusieurs fois ma défense, ou est-ce que je me confie à l’Esprit Saint qui m’enseigne ce que je dois dire en toute occasion ? Est-ce que je me préoccupe et me tourmente excessivement ou, comme Paul, est-ce que je trouve le repos en disant : « Je sais en qui j’ai mis ma foi » (2 Tm 1, 12) ?

                Revoyons un moment, brièvement, les engagements des prêtres, qu’aujourd’hui la liturgie nous proclame : porter aux pauvres la Bonne Nouvelle, annoncer la libération aux prisonniers et la guérison aux aveugles, donner la liberté aux opprimés et proclamer l’année de grâce du Seigneur. Isaïe dit aussi soigner ceux qui ont le cœur brisé et consoler les affligés.

    pape françois,foi,christianisme,transmission,prêtre,vulnérabilité,eucharistie            Ce ne sont pas des tâches faciles, ce ne sont pas des tâches extérieures, comme le sont par exemple les activités manuelles – construire une nouvelle salle paroissiale, ou tracer les lignes d’un terrain de football pour les jeunes du patronage… ; les tâches mentionnées par Jésus engagent notre capacité de compassion, ce sont des tâches dans lesquelles le cœur est « mû » et ému. Nous nous réjouissons avec les fiancés qui se marient, nous rions avec l’enfant qu’ils font baptiser ; nous accompagnons les jeunes qui se préparent au mariage et à la famille ; nous nous affligeons avec celui qui reçoit l’onction sur un lit d’hôpital ; nous pleurons avec ceux qui enterrent une personne chère… Tant d’émotions… Si nous avons le cœur ouvert, cette émotion et tant d’affection fatiguent le cœur du pasteur. Pour nous, prêtres, les histoires de nos gens ne sont pas un bulletin d’information : nous connaissons nos gens, nous pouvons deviner ce qui se passe dans leur cœur ; et le nôtre, en souffrant avec eux, s’effiloche, se défait en mille morceaux, il est bouleversé et semble même mangé par les gens : prenez et mangez. C’est la parole que le prêtre de Jésus chuchote constamment quand il prend soin de son peuple fidèle : prenez et mangez, prenez et buvez… Et ainsi notre vie sacerdotale se donne dans le service, dans la proximité du peuple de Dieu… qui toujours, toujours fatigue.

                Je voudrais maintenant partager avec vous quelques autres fatigues sur lesquelles j’ai médité.

    1538643_213275732193017_440857702_n.jpg            Il y a celle que nous pouvons appeler « la fatigue des gens, la fatigue des foules » : pour le Seigneur, comme pour nous, elle était épuisante – l’Évangile le dit –, mais c’est une bonne fatigue, une fatigue pleine de fruits et de joie. Les gens qui le suivaient, les familles qui lui portaient leurs enfants pour qu’il les bénisse, ceux qui avaient été guéris, qui venaient avec leurs amis, les jeunes qui s’enthousiasmaient pour le Rabbi…, ne lui laissaient même pas le temps de manger. Mais le Seigneur ne se fatiguait pas de rester avec les gens. Au contraire : il semble que cela le remontait. (cf. Evangellii gaudium, n. 11). Cette fatigue au milieu de notre activité est, en général, une grâce qui est à portée de main de nous tous, prêtres (cf. ibid., n. 279). C’est vraiment une belle chose : les gens aiment, désirent et ont besoin de leurs pasteurs ! Le peuple fidèle ne nous laisse pas sans occupation directe, sauf si on se cache dans un bureau ou si on part en ville avec des verres teintés. Et cette fatigue est bonne, c’est une fatigue saine. C’est la fatigue du prêtre avec l’odeur de ses brebis… mais avec le sourire de papa qui contemple ses enfants et ses petits enfants. Rien à voir avec ceux qui sentent des parfums chers et qui te regardent de loin et de haut (cf. ibid., n. 97). Nous sommes les amis de l’Époux, c’est là notre joie. Si Jésus fait paître le troupeau au milieu de nous, nous ne pouvons pas être des pasteurs au visage acide, qui se lamentent, ni, ce qui est pire, des pasteurs qui s’ennuient. Odeur des brebis et sourire de pères… Oui, très fatigués, mais avec la joie de celui qui écoute son Seigneur qui dit : « Venez les bénis de mon Père » (Mt 25, 34).

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                Il y a aussi la fatigue que nous pouvons appeler « la fatigue des ennemis ». Le démon et ses adeptes ne dorment pas ; et comme leurs oreilles ne supportent pas la Parole de Dieu, ils travaillent inlassablement pour la faire taire ou la troubler. Ici la fatigue de les affronter est plus dure. Non seulement il s’agit de faire le bien, avec toute la peine que cela comporte, mais il faut aussi défendre le troupeau et se défendre soi-même du mal (cf. Evangelii gaudium, n. 83). Le malin est plus astucieux que nous, et il est capable de démolir en un moment ce que nous avons construit avec patience durant beaucoup de temps. Il est nécessaire ici de demander la grâce d’apprendre à neutraliser – c’est une habitude importante : apprendre à neutraliser ‑ : neutraliser le mal, ne pas arracher l’ivraie, ne pas prétendre défendre comme des surhommes ce que seul le Seigneur doit défendre. Tout cela aide à ne pas baisser les bras devant l’épaisseur de l’iniquité, devant la dérision des méchants. La parole du Seigneur pour ces situations de fatigue est : «Ayez courage, j’ai vaincu le monde ! » (Jn 16, 33). Et cette parole nous donnera de la force.

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                Et une dernière – dernière pour que cette homélie ne vous fatigue pas trop – il y a aussi « la fatigue de soi-même » (cf. Evangelii gaudium, n. 277). C’est peut-être la plus dangereuse. Parce que les deux autres proviennent du fait d’être exposé, de sortir de nous même pour oindre et nous donner quelque chose à faire (nous sommes ceux qui prenons soin). En revanche, cette fatigue est plus autoréférentielle : c’est la déception de soi-même, mais pas regardée en face, avec la sérénité joyeuse de celui qui se découvre pécheur et qui a besoin de pardon, d’aide : celui-là demande de l’aide et va de l’avant. Il s’agit de la fatigue qui porte à « vouloir et ne pas vouloir », le fait de tout risquer et ensuite de regretter l’ail et les oignons d’Égypte, de jouer avec l’illusion d’être autre chose. J’aime appeler cette fatigue « minauder avec la mondanité spirituelle ». Et quand on reste seul, on s’aperçoit que beaucoup de secteurs de la vie ont été imprégnés de cette mondanité, et on a même l’impression qu’aucun bain ne peut la nettoyer. Il peut y avoir là pour nous une mauvaise fatigue. La parole de l’Apocalypse nous indique la cause de cette fatigue : «Tu ne manques pas de persévérance, et tu as tant supporté pour mon nom, sans ménager ta peine. Mais j’ai contre toi que ton premier amour, tu l’as abandonné » (2, 3-4). Seul l’amour donne du repos. Celui qui ne s’aime pas se fatigue mal, et à la longue, se fatigue plus mal.

                L’image la plus profonde et mystérieuse de la manière dont le Seigneur s’occupe de notre fatigue pastorale est celle de celui qui « ayant aimé les siens…, les aima jusqu’à la fin » (Jn 13, 1) : la scène du lavement des pieds. J’aime la contempler comme lavement de la sequela. Le Seigneur purifie la sequela elle-même, il s’implique avec nous (Evanglii gaudium, n. 24), il se charge le premier de nettoyer toute tache, ce smog mondain et onctueux qui s’est collé durant le chemin que nous avons fait en son Nom.

    pape françois,foi,christianisme,transmission,prêtre,vulnérabilité,eucharistie            Nous savons que l’on peut voir dans les pieds comment va tout notre corps. Dans la manière de suivre le Seigneur se manifeste comment va notre cœur. Les plaies des pieds, les déboitements et la fatigue sont des signes de la manière dont nous l’avons suivi, de ces routes que nous avons faites pour chercher ses brebis perdues, en essayant de conduire le troupeau vers les verts pâturages et les eaux tranquilles (cf. ibid., n. 270). Le Seigneur nous lave et nous purifie de tout ce qui s’est accumulé sous nos pieds pour le suivre. Et c’est sacré. Il ne permet pas qu’ils restent sales. Il les embrasse comme des blessures de guerre, de sorte que la saleté du travail, c’est lui qui la nettoie.

             La sequela de Jésus est lavée par le Seigneur lui-même pour que nous nous sentions en droit d’être « joyeux », « remplis », « sans peur ni faute » et pour que nous ayons ainsi le courage de sortir et d’aller « jusqu’aux extrémités du monde, vers toutes les périphéries », porter cette bonne nouvelle aux plus abandonnés, sachant qu’ « il est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Et s’il vous plaît, demandons la grâce d’apprendre à être fatigués, mais bien fatigués !

     

    581664_109965129190745_49240641_n.pngHomélie du pape François
    Messe chrismale, 2 avril 2015

     

     

    © Librairie éditrice du Vatican
    (2 avril 2015) © Innovative Media Inc.

     

    Retrouvez cette homélie sur la page enrichie La Joie de l'Évangile

  • Saint Martin, perle des prêtres

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    LE  PLEXUS  SOLAIRE  &  LE  CŒUR 

    Buste-reliquaire St Martin.jpg         La petite boîte en verre enchâssée dans le buste-reliquaire se situe sous la croix pectorale de l’Évêque de Tours, à l’endroit même du plexus solaire[1].

             La poitrine est le siège du cœur et ce dernier rassemble toute la personne en son symbole. La croix pectorale du Christ est ici placée pour être au plus près du cœur de celui qui la porte.

             Le plexus solaire est, lui, situé au centre du diaphragme. Si nous posons notre poing sous les seins à ce niveau de l’estomac, dans ce creux entre la pointe du sternum & le nombril, nous trouvons cette zone qui est un centre nerveux, émotionnel et énergétique très actif et non moins précieux que le cœur. Le plexus solaire participe même de son rayonnement.

             Quand le Christ a subi la crucifixion, sa cage thoracique était compressée de par l’étendue des bras en croix. Le diaphragme et la respiration oppressés, le rythme cardiaque ralenti, l’apport en oxygène dans le sang est raréfié. Lors du martyre de la crucifixion, le plexus solaire est lui-même esquinté : comme les cinq branches d’une étoile tiraillées. Le plexus solaire rassemble en son bulbe un réseau de nerfs intriqués parvenus à lui en rayons d’autres régions du corps. La symbolique du Cœur de Jésus au centre de la poitrine concentre ces deux aspects : du cœur, situé à gauche dans la poitrine ; et du plexus solaire, situé au niveau du diaphragme, sous la poitrine, au centre.

             Sang et respiration. Souffle et pulsation. Sentiments et émotions.

             Quand un saint est représenté sous la forme d’un buste-reliquaire il nous est rappelé que ce saint eut un lien de communion avec le Christ, à ses souffrances, à sa joie et à sa Charité. La relique que renferme la petite boîte en verre du plexus solaire n’est autre que cette Charité. Ce qu’il y a de plus précieux est ici conservé, protégé dans une boîte en verre, et bien souvent objet, fragment difficile à distinguer. Car la Charité est impalpable et invisible. Que ce petit réceptacle en verre fut vide serait plus représentatif du trésor qu’il étreint. La Charité se sent mais ne se perçoit pas comme un objet visible.

             Ce buste-reliquaire de saint Martin n’exhale-t-il pas la charité pure ? La bonté ne se lit-elle pas dans les traits de son visage ? Le rouge de sa chape ne nous transmet-il pas la chaleur de ce qui l’habite ?


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    Comme nous l’avons vu dans un précédent écrit[2], saint Martin a communié à la charité du Christ. Il eut la grâce de vivre de sa Passion en voyant en songe l’Ecce Homo lui apparaître, recouvert de la moitié de sa cape romaine qu’il avait cédée la veille à un misérable, à une porte de la ville d’Amiens. La compassion de saint Martin pour ce misérable se révèle être, par le songe divin, participation à la Passion du Christ lorsque Pilate présenta l’Ecce Homo (« voici l’homme ») aux Juifs après l’avoir fait flagellé. Ecce Homo humilié et outragé par les soldats qui le vêtir de la couleur pourpre du Roi et enfoncèrent la couronne d’épines sur son crâne, lui imposant un roseau à maintenir pour sceptre.

             Le buste-reliquaire de l’Évêque de Tours renferme le précieux trésor de la Charité du Christ que Dieu lui partagea, à laquelle Martin eut le privilège de communier avant de se faire chrétien.

             Le plexus solaire est le siège où converge cette énergie d’amour, zone dans laquelle elle circule et d’où elle rayonne.

     

    SAINT MARTIN   PERLE DES PRÊTRES

    St Martin Perle des Prêtres.jpg         Dans le chœur de la Basilique Saint-Martin de Tours, je vis une bannière ancienne sur laquelle était brodée cette affirmation : Saint Martin perle des prêtres. Le bas-relief sculpté dans le bois de l'autel représente ce qui est dessiné ci-contre. 

             Laissons Sulpice Sévère, son biographe, disciple et témoin direct, nous relater cette scène :

    «  (…) ce jour-là, se produisit un fait merveilleux que je vais raconter. Comme l’évêque, suivant le rite, bénissait l’autel, nous avons vu jaillir de sa tête un globe de feu, qui s’éleva dans les airs avec un rayonnement lumineux comme une très longue chevelure de flammes. Cela, nous l’avons vu un jour de grande affluence, au milieu d’une grande multitude de peuple ; et cependant, les seules personnes qui l’aient vu, c’est une des vierges, un des prêtres, trois seulement parmi les moines. Pourquoi tous les autres ne l’ont-ils pas vu ? De cela, nous ne saurions être juges. » 

             Ce qui me frappe, c’est la correspondance des formes entre le cercle plein de la grande eucharistie présentée lors de l’élévation à l’offertoire ; le cercle de ce globe de feu flamboyant au-dessus de sa tête ; et la sensation globulaire de la zone du plexus solaire. Ces trois manifestations sont de l’ordre du rayonnement solaire. Il y a aussi une nette correspondance entre ces trois formes et cette caractérisation de perle (des prêtres), puisque la perle est aussi sphérique que le globe. Et accolée au nom de prêtres cette sphère minuscule atteint la taille du globe de feu, au-dessus de sa tête, ou de la sainte eucharistie qu’il élèvera et que nous adorerons un instant en silence.

             La prière eucharistique commence par ce dialogue entre le prêtre qui célèbre la messe et l’assemblée :

    -       Le Seigneur soit avec vous.
    -       Et avec votre esprit.
    -       Élevons notre cœur.
    -       Nous le tournons vers le Seigneur.
    -       Rendons grâce au Seigneur notre Dieu
    -       Cela est juste et bon.
       

             Le prêtre prononce ces paroles en les accompagnant de gestes. Écartant les bras en un geste d’accueil et de partage : le Seigneur soit avec vous. Tendant les mains en coupelle vers le haut : élevons notre cœur. Par cette élévation du cœur nous nous tournons vers le Père du Ciel, nous disposant ainsi à la prière. Il s’agit d’une orientation de tout l’être vers Dieu (« Examinons notre voix, scrutons-la, et revenons au Seigneur, élevons notre cœur et nos mains vers Dieu qui est au Ciel. » Lm 3, 40-41). Ce mouvement du cœur vers les réalités célestes mimée par le prêtre préfigure l’élévation de l’eucharistie qui suivra, quand le prêtre présentera l’Hostie consacrée à l’assemblée, tendue devant lui et vers le haut, entre le pouce et l'index de la main droite, au-dessus du Sang dans le calice qu'il tient de la main gauche.

    17Depuis l'autel Christ.jpg         Le rituel de la messe met en scène la circulation de l’amour entre Dieu et les hommes, le prêtre représentant à la fois la personne du Christ et la personne de l’Église que forment les membres de l’assemblée de tous les croyants d’ici et du monde entier. Qu’il s’agisse de notre cœur que nous élevons ou de l’Hostie consacrée que présente le prêtre à l’assemblée, l’un symbolise l’amour humain pour Dieu ; l’autre montre la Présence réelle de l’amour de Dieu pour les hommes, dans ce rappel du Sacrifice saint de son Fils Unique Jésus Christ, qu’est l’Eucharistie. 

             Et quand, sur l’autel, nous exposons l’Hostie sainte sertie dans l’ostensoir, souvent sont figurés par l’orfèvre des rayons qui émanent du Saint Sacrement manifestant ainsi le rayonnement de l’amour de Dieu auquel il veut nous faire communier, auquel il nous attire par cette admirable dévotion qu’est l’adoration eucharistique.

     

    L’ADORATION SAINT MARTIN

    ARIm 1.jpg         Suite à la visite de l’église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18) dont témoigne la vidéo-diaporama, enveloppé dans le chant Vivre d’amour de Thérèse de Lisieux (interprété a capella par la Chorale des Guides & Scouts d’Europe), apparaît, se détachant de la pierre au-dessus du portail (à 14'50"), le projet d’un groupe de prière pour les églises de campagne que j’ai nommé Adoration Saint-Martin.

     

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    Foyer d’amour eucharistique
    l’Adoration Saint Martin
    au cœur de nos campagnes.

    À la suite de l’Apôtre de la Gaule
    l’Adoration Saint Martin
    est une fraternité d’adorateurs.

    Pour faire jaillir cette sublime prière
    au cœur des églises de campagne
    l’
    Adoration Saint Martin
    présente un enseignement
    suivi de la célébration eucharistique.

    Le temps d’Adoration
    découle de la Messe.
     

    C’est l’Apôtre qui a posé sa tête
    sur la poitrine du Seigneur
    et boit à la source
    de son Sacré Cœur.


    Foyer d'am Euch Ado St Martin Portail .jpg         L’enseignement peut avoir lieu après la messe, sous la forme d’une méditation lue, afin d’engager les adorateurs dans la prière. Puis, laisser l’Esprit saint œuvrer dans les cœurs, en silence. L’adoration en tant que telle doit se passer dans la prière silencieuse.

             Comme premières méditations lues je propose les deux sous-titres de cet article Le plexus solaire & le cœur et Saint Martin perle des prêtres et, en premier, La compassion de saint Martin de Tours pour la France. Dans la page Adoration Saint Martin d’autres articles viendront enrichir le corpus des textes de méditation. La figure de saint Martin de Tours étant un modèle de sainteté à explorer comme homme, prêtre et évêque, à redécouvrir pour notre époque où l’évangélisation des campagnes est en jeu afin de restaurer le cœur abîmé des hommes et redonner sa vigueur à la foi chrétienne de notre pays.

     

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    Toutes les photos & dessins : © Sandrine Treuillard
    Buste-reliquaire & arrêts sur image vidéo : église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18)
    Ecce Homo : église Saint-Martin d'Aubigny/Nère (18)
     
     
     
     


    [1] Cet emplacement de la relique est remarquable dans d’autres bustes de ce type. J’en ai vu à Naples, au couvent des Clarisses, devenu un musée, lors de mon voyage en 2008. Comme celui de sainte Claire, datant du XVIIème. 

    Reliquaire Ste Claire Plexus.jpg

    [2]La compassion de Saint Martin de Tours pour la France : http://lavaillante.hautetfort.com/archive/2015/02/07/la-compassion-de-saint-martin-de-tours-pour-la-france5554222.html