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  • Par Ismaël, l'Islam vient nous rapporter le Signe de l'alliance, l'Arc perdu dans nos sociétés occidentales

    « Ismaël : le maître du signe de l’alliance »

    Agar dans le désert & Ismaël Couchant.jpg

    Personnellement, lors de ma rencontre fondatrice avec l’islam de Camel Bechikh, en 2013-2014, je me suis très vite posé la question de la place d’Ismaël dans la Révélation divine à l’échelle de toute l’humanité, et pas seulement judéo-chrétienne. Donc, pour l’Islam, que représente Ismaël, le fils d’Abraham et de sa servante Agar, dont Sarah demande le renvoi de sous sa tente quand elle-même a reçu la vie miraculeuse d’Isaac en son sein, séparant ainsi les deux fils d’Abraham ?

    « Par Ismaël, l'Islam vient nous rapporter le Signe de l'alliance, l'Arc perdu dans nos sociétés occidentales. » Grâce à son expérience de méditation des Écritures, Annick de Souzenelle répond ici à une interrogation sur le père de l'Islam qui fait beaucoup sens, pour nous, aujourd'hui.

    On pourra (re)lire du LIVRE DE LA GENÈSE 17, 15-27 (Annonciation d'Isaac) ; Ge 18, 1-16 (L'hospitalité d'Abraham / Tu auras un fils) ; Ge 21, 1-21 (La naissance d'Isaac et le Bannissement d'Ismaël) pour bien s’imprégner du contexte.

    Sandrine Treuillard

     

    Premier contact avec l’Islam

    « Le tout premier contact que j’ai eu avec l’Islam était quand j’habitais le Maroc. Je raconte souvent cette histoire extrêmement puissante qui s’est jouée lorsque j’ai retrouvé la prière, grâce à la prière d’une femme marocaine, dont la fille était mourante. J’étais infirmière, et je ne pouvais rien faire, je ne pouvais pas prendre de décision médicale, et tout d’un coup, je me suis vue prier avec elle. Cette communion de prière, fonde, je crois, non pas ma vie spirituelle, parce qu’elle était très forte étant enfant, mais je l’avais totalement envoyée promener en envoyant promener l’Église romaine, autour de mes vingt ans. C’est ce qui m’a fait revenir à l’essence même, non plus de l’Église, mais de la prière et de la vie spirituelle. C’est au Maroc que cela s’est passé. Donc, j’ai une affection très particulière, très profonde, fine, essentielle, avec ce qui fondait la puissance de foi et d’amour de cette femme. Voilà, c’est un souvenir psycho-spirituel. La suite, évidemment, c’est tout à fait autre chose.

     

    Découverte d’Ismaël, le père fondateur de l’Islam

    Sarah bore Ismaël.jpg

    Maintenant, je vais reprendre la découverte que j’ai faite d’Ismaël, le père fondateur de l’Islam, dans sa qualité de gardien du signe de l’alliance. Lorsque je me suis consacrée à l’étude de la Bible, j’ai été très frappée par la fratrie qui unissait Ismaël — le fils d’Abraham et de sa servante, Agar — ; et de son frère, Isaac — qui va naître de la femme d’Abraham, Sarah.

    Il est bien certain que Isaac, ”Is’hac” en hébreu, est le mot qui veut dire « le rire ». Pourquoi ? Parce qu’il est né d’un couple qui avait respectivement quatre vingt dix et cent ans, c’est à dire l’impossible. L’impossible qui se fait possible. ”L’impossible qui se fait possible” est un signe, lointain encore historiquement, de ce qui va se jouer pour les chrétiens, avec cette femme, Marie, qui va mettre au monde un fils sans qu’il y ait l’intervention d’un homme. ”L’impossible qui se fait possible” : on pourrait dire que le Christ est un ”is’hac”, un rire, un rire au delà de tous les rires. Je crois qu’Isaac est le prélude à ce grand rire cosmique de l’impossible qui se fait possible.

    Alors qu’Ismaël est un enfant comme vous et moi, qui rit d’une plaisanterie… Un jour, Sarah va exiger d’Abraham que les deux rires soient séparés. Elle ne demande pas que les deux enfants soient séparés, elle demande que les deux rires soient séparés. Ce ne sont pas les mêmes rires. L’un est vraiment le rire du mystère le plus puissant qui dépasse nos intelligences. L’autre est le rire banal que nous connaissons tous. Il semble que Sarah incarne quelqu’un qui sait que ça ne peut pas être confondu. Ça ne peut peut-être pas non plus être séparé, mais essentiellement distingué. Elle demande donc qu’Ismaël soit écarté. C’est ainsi que Ismaël et sa mère vont être abandonnés dans le désert.

     

    Au désert, Agar s'éloigne d'une portée d'arc d'Ismaël

    Agar&Ismaël ds le désert Rob Leinweber.jpg

    C’est très important, le désert. Il n’y a plus de sécurisation aucune. Il nous est dit que, devant cet abandon total, Agar quitte son fils et se met à une portée d’arc de lui pour ne pas l’entendre mourir. Et puis, ils sont secourus, tous les deux, par les mondes angéliques. Là interviennent les mondes angéliques. Les mondes angéliques, ce sont les mondes de l’Islam. L’Islam est intimement lié aux mondes angéliques. Je crois que c’est beaucoup cela qui m’émeut tant dans cette expression de la foi. Cette femme dont j’ai parlé tout à l’heure, qui était auprès de sa fille mourante, était comme un ange pour moi. Elle a été vraiment un ange qui m’a ramenée à la prière, à l’amour. Il vont donc être sauvé par les mondes angéliques, tous les deux, Agar et Ismaël. ”Ishma’él” qui tient son nom du fait qu’il a été entendu de Dieu. « Shma’ » c’est l’écoute, l’écoute divine, il a été entendu de Dieu, c’est magnifique, ça ! Et la Bible passe très vite sur la vie d’Agar et d’Ismaël, si ce n’est pour nous dire tout à fait à la fin des quelques versets, que Ismaël est tireur d’arc. Le mot ”arc” fait tilt avec cette portée d’arc qui avait séparé Agar de son fils. Qu’est-ce que l’arc vient faire ? Il est évident qu’il vient nous dire quelque chose.

     

    Ismaël, le maître de l'arc

    ArcEnCielChagall.jpgAu lieu de lire ”tireur d’arc”… en hébreu, j’ai déplacé la dernière lettre du mot ‘rove’ sur le mot ‘keshet’. Étant donné que les mots dans la Bible ont été coupé de façon arbitraire, on peut les découper autrement, si l’on veut. Ainsi, au lieu de lire ”rov’e keshet” je lis ”rov’a keshet”. Et tout d’un coup j’ai : il est le maître de l’arc. Et qu’est-ce que c’est que l’arc ”keshet” ? C’est l’arc-en-ciel qui est le signe de l’alliance dressé entre Dieu et Noé à la sortie de l’arche, dans le mythe de Noé.

    Voici que je me trouve avec, d'une part, Isaac qui est maître de l'alliance qui a été dressée directement, sans signe intermédiaire, entre Dieu et l'humanité, dans la personne d'Abraham et dont Isaac et tous ses descendants vont être les porteurs. Et d'autre part, Ismaël, qui lui est chargé du SIGNE de l'alliance. Voilà quelque chose qui me touche énormément et qui fait que lorsque j’ai vu arriver l'Islam en Occident, à un moment où les judéo-chrétiens ont perdu l'alliance, l'Islam vient nous rapporter le SIGNE de l'alliance. Il nous l’apporte d’une façon très dure, tragique, parfois, parce que eux-mêmes ne comprennent pas ce dont ils sont chargés. Tout le monde a tout oublié, mais il vient nous rappeler le signe de l'alliance.

    ArcheNoéArcEnCiel.pngC'est en cela qu’aujourd'hui nous avons une union profonde à jouer dans le retour de la fratrie de Ismaël et de Israël, finalement, puisqu'il est devenu le fils d'Isaac. Voilà pourquoi je suis très touchée par l'expérience que nous faisons ensemble d'un touché divin qui nous conduit dans une sorte d'ivresse… Que ce soit Éric Geoffroy, que ce soit moi ou que ce soit d'autres, nous sommes dans une ivresse commune parce que nous sommes dans une fratrie intime qui touche à l'alliance directe entre Dieu et l'homme. Nous sommes dans cet axe du milieu. Comme si toutes les autres traditions venaient en oblique, nous avons la grâce incroyable d'être là tous les deux, dans ce milieu même de l'axe de l'alliance. Que ce soit la Bible ou que ce soit le Coran, nous avons là une information directe. 

    L'islam et le monde des anges

    Détail Ange & Ismaël cruche.jpgLe monde de l'Islam étant et restant intimement lié au monde des anges, ce monde de l'Islam, en soi, fait en direct l'expérience de la sortie de tout esclavage à la terre et aux valeurs de la terre, pour être sécurisé par le monde divin. Le monde de l'Islam (en soi, les hommes sont comme nous tous) est un monde qui monte l'échelle directement. Le monde de l'Islam ne perd pas son temps à vivre l'exil, il monte directement à l'échelle. Comme si, pour nous, il n'y avait pas eu l'esclavage en Égypte et que nous vivions directement la Pâque et que nous entrions dans le désert. C'est là où nous nous rejoignons : dans le désert. Où nous rejoignons le monde des anges qui apportent une toute autre sécurité. Qui apporte la grâce divine, qui apporte l'amour divin, l'amour, l'infini. Et tout cela se manifeste d’une façon extrêmement concrète. Ça n’est pas de l’imaginaire, c’est de l’imaginal, pour reprendre le mot de Henri Corbin.

     

    L'art et le monde angélique

    Djibril & Muhammad.pngC’est vrai que le judéo-christianisme s’est beaucoup éloigné du monde angélique. On retrouve des petits hommes joufflus, infantiles, dans le monde catholique, ce qui est absolument navrant. Il faut vraiment les basiliques romanes pour retrouver des statuaires d’anges qui sont à la dimension de ce dont nous sommes en train de parler. Ces mondes angéliques qui ont présidé à l’ascension de Mahomet qui est entré dans les plus hautes sphères de la Révélation. C’est l’archange Gabriel, qui, pour nous chrétiens, est un peu confondu avec l’Esprit Saint, mais c’est le même esprit qui préside à toute l’œuvre de l’archange Gabriel dans le monde de l’Islam. Ce monde-là nous unit d’une façon extrêmement profonde. Il s’exprime dans le monde chrétien par l’art.

    Djibril.jpgLes artistes sont ceux qui, qu’ils le sachent ou qu’ils ne le sachent pas, sont en communion avec un monde angélique. La plupart du temps ils ne le savent pas. Mais ils sont en communion avec le monde angélique. Parce que l’art, c’est véritablement ce don du ciel qui nous place d’emblée sur l’échelle. L’échelle qu’a vu Jacob (Israël). Il y a là une sensibilité de l’au-delà du réel. Qui est un autre réel, beaucoup plus fin, beaucoup plus profond, de ce réel qui correspond à ce que nos physiciens découvrent aujourd’hui dans le troisième terme, au delà de toute dualité.

     

    Le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer

    Tout ce monde de l’art est vécu en Islam, dans le Coran, d’une façon extrêmement précise. Je vais donner un exemple. Dans les Évangiles, le Christ nous dit « le Royaume des cieux appartient aux violents »[1]. C’est envoyé, c’est comme un coup de fusil. Il appartient aux violents. Oui, on sait combien la violence peut détruire : on est étonné de cela. En ce sens l’Évangile est très bref et demande à ce qu’on entre dans quelque chose de beaucoup plus fin. Le Coran l’apporte. Je crois que c’est dans la 33e sourate où nous voyons exactement la même chose, mais dit autrement. Voilà qu’Allah parle et dit : « J’ai voulu confié mon secret aux étoiles, au soleil, aux montagnes, personne n’en a voulu ! Seul l’homme a accepté. C’est un inconscient et un violent. » Voilà, la violence arrive, mais c’est dit dans une poésie étonnante. C’est un inconscient et un violent. Qu’y a-t-il derrière cela ?

     

    Nommer les animaux sauvages qui nous habitent

    BestaireArtRoman.jpgUne réalité commune ! À savoir que nous sommes tous, l’homme, l’humanité, homme et femme, habités dans l’inconscient par un monde animal d’une violence incroyable. Une violence qui nous amène, lorsque nous en sommes esclaves, à tuer, ou à faire tant de choses regrettables. Ou des choses tellement inconscientes qu’elles détruisent tout, alors que l’on croit bien faire, même. Notre inconscient joue à notre place, c’est ce qui est dit dans la Bible de façon très nette. Si nous travaillons ces éléments, et c’est ce que nous dit le Livre de la Genèse, si nous nommons ces animaux sauvages qui nous habitent. Et que nos ancêtres connaissaient encore lorsqu’ils les représentaient dans le haut des chapiteaux des basiliques romanes : ce sont les animaux de la colère, de l’orgueil, de ces volontés de puissance, de ces jalousies, médisance… Tous ces animaux-là, tout ce bestiaire qui est tellement riche.

    Lorsque nous nommons l’animal, que nous le prenons en main, et qu’il ne joue plus à notre place, parce que nous l’avons nommé, parce que nous le voyons vivre et que nous traitons les évènements qui sont adjacents avec amour, au lieu de tout détruire dans la violence, si nous mettons toute cette violence dans une puissance d’amour nouvelle, nous faisons l’expérience que l’énergie, nous n’avons même plus à la tenir en main, elle est saisie. Je peux dire alors ce qui se passe : elle est travaillée par « le divin cuiseur », comme disent les chinois, c’est-à-dire dans cette matrice de feu qu’est le cœur, et là l’énergie donne son information. Il y a toute une alchimie secrète qui se joue en nous, exactement comme lorsque nous manduquons de la nourriture. La nourriture va passer par toute cette alchimie secrète qui va faire qu’elle va donner aussi son information pour venir nourrir nos cellules.

     

    Le Coran peut venir éclairer l’Évangile

    Arbre L'âme est un arbre fait pour l'amour.jpgC’est exactement ce qui se passe avec l’énergie de ces animaux sauvages à l’intérieur de nous, qui donnent à ce moment-là leur information. Nous construisons alors l’arbre de la connaissance que nous sommes pour en devenir le fruit. C’est nous qui allons devenir le fruit de l’arbre de la connaissance. C’est cette dimension seigneuriale qui demande à naître à l’intérieur de nous, au fur et à mesure que nous faisons ce travail. C’est pour montrer que ce problème de la violence qui est dit d’une façon lapidaire dans les évangiles est saisie dans le Coran, dans une poésie, dans une musique - je ne sais pas comment dire… - qui fait que la chose va être comprise, travaillée et va pouvoir éclairer l’Évangile. Je dirai que le Coran peut venir éclairer l’Évangile : au lieu de se vivre en rapport de force, nous vivons en communion dans une verticalisation de l’être. »

    Annick de Souzenelle.jpg

     

     

     

    Annick de Souzenelle 
    Entretien réalisé en ligne le 17 septembre 2020
    par l'association Conscience Soufie

     

     

    Retranscription pour La Vaillante
    de Sandrine Treuillard 
    d'après la vidéo :

     

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    Artisans de Paix ou le désir de rencontrer l'(A)autre

     

    [1] Dans Matthieu 11, verset 12, le Christ dit : « Depuis les jours de Iohanân, l’Immergeur, jusqu’à maintenant, le royaume des ciels se force, et les forts s’en emparent. » (Trad. Chouraqui). « Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. » (Trad. AELF) « Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en emparent. » (Trad. Louis Segond)

     

     

    Légendes

    - Rob Leinweber, Agar et Ismaël dans le désert, Allemagne, premier quart du 20ième siècle, carte postale au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, Paris

    - Marc Chagall, 1887-1985, Noé et l’arc en ciel, 1961-1966  Musée national Marc Chagall

    - Noé dans l’arche (P Comestor Bible historiale) - Jean Bondol  Petrus Comestor, Bible historiale, Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye (pièce ou n° 20 / 106)

    - Manuscrit arabe, L'archange Gabriel (Djibril) et Muhammad : "Iqra !" "Récite !"

    - L'archange Djibril

    - Sandrine Treuillard, Dessin de l'arbre, Vanves, 2019

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  • L’oasis du soufi & la graine d’Évangile - Un père spiritain témoigne : 50 ans de cohabitation en République islamique de Mauritanie

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixReligieux spiritain, le père Paul Grasser a d’abord exercé son ministère en Mauritanie, puis à Rome, à Paris, en Algérie. Il est aujourd’hui au siège d’Apprentis d’Auteuil.

    Je l’ai côtoyé en 2013-2014. C’est le 31 octobre 2014, dans une chapelle aux Apprentis d’Auteuil, que nous avons partagé sur notre relation aux musulmans en survolant la préface du tapuscrit Le livre des miroirs — ouvrage à quatre mains (encore inédit) rassemblant d’une part des textes de la tradition chrétienne le Miroir catholique (dont je m’occupais) ; et d’autre part des textes de la tradition musulmane, le Miroir musulman (par Slimane Reski)—. Lui laissant ce tapuscrit, il me remit Animés par l’Esprit de Dieu (Éditions de l’Emmanuel) de son frère spiritain, le père Alphonse Gilbert.

    Régulièrement, il m'envoie des photos de ses expéditions. Ce récit autobiographique, écrit le 2 février 2019, a été publié dans le n°235 de la revue Spiritus, en juin 2019.

    Sandrine Treuillard
    pour La Vaillante
                       

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    Le diocèse de Nouakchott est né à la suite d’un accident d’avion, en juin 1965 à Zouerate, ville minière au nord du pays, qui coûta la vie à Mgr Joseph Landreau, préfet apostolique de Saint-Louis du Sénégal, dont dépendait la chrétienté en Mauritanie. Après de longues années à Brazzaville, Mgr Michel Bernard accepta de lancer ce diocèse à la condition que la Congrégation du Saint-Esprit, à laquelle il appartenait, lui envoyât chaque année un des jeunes prêtres nouvellement ordonnés. Le premier envoyé ne tint pas longtemps. Les quatre suivants, à partir de 1967, s’enracinèrent parfaitement.

    Découverte

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixJ’ai eu l’honneur d’ouvrir la piste ; et ce à l’Université de Dakar : deux ans d’islamologie et surtout de langue arabe. Mai 68 ! L’onde de choc venue de Paris saccage une partie de l’université de Dakar. Grandes vacances pour moi. J’accepte avec enthousiasme et appréhension de remplacer le prêtre de Zouerate en juillet et août, par cinquante degrés, hors climatisation ! Pour le mois de septembre, je me dirige par train minéralier, puis par taxi-brousse, vers la capitale des oasis : Atar, prise dans un immense massif montagneux ayant déjà servi de décor à des westerns. Je découvre. Malgré la chaleur toujours inhumaine, ce jour-là je saute sur le véhicule du directeur de l’usine de commercialisation des dattes. Il va régler un litige avec les producteurs fournisseurs, à Aoujeft. Une vingtaine d’hommes palabrent pendant quatre heures, assis sur les nattes. Les voix se relayent. Par deux fois, un participant, assis dans l’angle de la pièce prend la parole. Simplement, en dialecte arabe local. Je suis percuté par ce qui émane de cet homme ! La séance levée je me précipite vers lui : « Vous ne le trouverez plus, me dit-on, il ne traîne pas dans la rue ». Vite j’écris son nom dans un bout de papier. 

    Cathédrale Nouakchott.jpgUn an plus tard je suis nommé à la cathédrale de Nouakchott. Arrive un lycéen voulant me vendre ses aquarelles pour gagner trois ouguiyats. « Et ton papa il fait quoi ? — Il est religieux à Aoujeft. » Vérification : c’est bien son nom qui est sur mon bout de papier : Mohamed Lemine ould Sidina. « Il faut que je le voie. » Il était de passage à la capitale. Facilement nous le trouvons, assis par terre, au milieu de quelques dizaines de fidèles, hommes et femmes, dans la maison d’un de ses disciples, les « Amis de Cheikh ». Thé, cordialités, visages détendus. Après vingt minutes, je repars ; un fidèle me suit, c’est Mohamed Naaman. Bien vite je l’appellerai « mon frère ».

    P1016829.JPGVoici donc les graines, les personnages qui ont couru avec moi pendant cinquante ans. Et alors ? Très vite Mohamed Naaman me fut utile comme locuteur dans le cours du soir, lancé à travers la paroisse de Nouakchott pour permettre aux étrangers d’apprendre le dialecte, le hassanya. Mohamed refusait toute rémunération. Des semaines avaient passé. « Mohamed tu es chômeur, je te demande un service et tu n’acceptes rien ? » Réponse : « Quand je t’ai vu chez mon marabout, j’ai compris que vous cherchez la même chose que nous. Alors, il faut vous aider. »

     

    Aller plus loin

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paix1983. Bien enracinée dans ma double mission — servir les chrétiens, tous immigrés, et rencontrer les Mauritaniens, tous musulmans —, j’éprouve le désir d’aller plus loin. Reprendre des risques, aller au fond du désert, seul, sans bagages, chez des gens qui ne me connaitraient pas. J’ai le tort d’en parler à Mohamed Naaman, qui me dit : « Tu viens chez nous à Maaden. » Je n’y suis jamais allé, mais j’y suis trop connu par réputation. « Tu auras une dose suffisante de dépaysement et d’ascèse » me convainc Mohamed.

    Les aînés des palmiers dattiers avaient alors treize ans ; leurs petites sœurs — ils ne plantaient que peu de palmiers mâles — sont nombreuses. Sous les palmiers, les légumes poussent avec parcimonie : carottes, tomates, menthe, luzerne, blé. Nous sommes dans un lit d’oued coincé entre un complexe de dunes vives et un flanc de montagne formant une immense plaque rocheuse. Pourquoi cette oasis ?

     

    Un homme épris de savoir, épris de Dieu

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixNé en 1918 à Aoujeft, Mohamed Lemine ould Sidina, fils d’un goumier de la force coloniale française, est épris de savoir, épris de Dieu. Pendant quatorze ans, il s’assied au pied de grands théologiens de son pays. Il ira jusqu’au Maroc, puis au Sénégal, à Kaolack, pour y chercher le savoir ; et ce, dans la voie confrérique Tijaniya qui prône tolérance, fraternité, entraide et ouverture. De retour, non point à Nazareth mais à Aoujeft, il est rejeté par les siens ; de fait, il dénonce l’esclavage, le tribalisme, la sorcellerie. Il rachètera et libérera les vieilles servantes que souvent l’on achevait par lapidation au motif qu’elles étaient « suceuses de sang. » Mohamed Lemine s’exilera à trente kilomètres sud, dans un endroit désert qu’il nommera Maaden El Ervane (i.e. « Mine de connaissances, source de la foi en Dieu et de la bonté humaine »). Avec les « Amis du Cheikh » qui l’ont suivi, il crée un barrage en terre battue pour obliger l’eau de l’oued à s’infiltrer dans le sable : on pourra ainsi le retrouver dans des puits de un à trois mètres de profondeur.


    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixLes premiers palmiers sont plantés en 1970. Les buissons de henné, quasi sauvages, étaient déjà d’un apport appréciable. L’habitat rectangulaire ou rond est fait de murs de pierres sèches couverts de feuilles de palmiers. Aujourd’hui, en janvier 2019, cette oasis s’étire en chapelet sur sept kilomètres de long grâce à des barrages filtrants (galets contenus dans du gros grillage métallique.) Le savant agro-écologiste Pierre Rabhi, séduit par ce développement endogène, propose le village de Maaden comme modèle de développement durable, intégrant à la fois l’humain, le divin, le terrien. Un film long métrage est en préparation : Maaden développement intégral.

     

    Immersion intégrale
    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixC’est donc là que, en janvier 1983, je vis quinze jours d’immersion intégrale. Je ne mange que quand ils mangent (ils m’invitent dans différentes familles) ; quand ils prient, je prie, soit à côté d’eux, à ma manière, soit dans ma case, ou sur un rocher ; et quand ils travaillent, je donne mon petit coup de main. Cheikh, avec douceur et autorité, coordonne toutes les activités de la collectivité. Chaque secteur a son responsable. Tout un chacun qui a le désir d’approfondir sa foi, sa connaissance du Coran et surtout la pratique de sa religion, est le bienvenu parmi les « Amis de Cheikh ».


    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixEffectivement, le mélange social est total. Parmi eux : un Égyptien, un Marocain, un Sénégalais. Celui-ci, simple petit immigré, bricoleur de motopompes, s’intègre à merveille. Avec lui, je navigue, par voie de sable, de puits en puits. Sa consécration sociale sera manifeste quand Cheikh lui accordera une de ses filles en mariage. Leur fils, sorti de l’école locale, sera brillant bachelier à seize ans. Il vient d’achever son mandat de Ministre de la Jeunesse et des sports. Oui, à Maaden, depuis des années, on fait le cycle primaire en trois ans au lieu de sept ; de même pour le secondaire ; et ce, sans aucun frais pour l’État. Leur secret : pas de vacances scolaires. Les adultes travaillent chaque jour… pourquoi les jeunes subitement débrayeraient-ils ?

    Les hommes font, chaque semaine, deux jours de travail pour la communauté : l’un collectif, l’autre individuel. Spécificité spirituelle, leur dhikr, récitation litanique de telle ou telle formule, généralement comptabilisé au moyen d’un chapelet, est constitué chez eux par un interpellatif : « Allah, Allah, Allah ! » à l’infini, sans compter, seul ou en groupe, ou par relais, à voix forte et ferme, dans les champs ou en toute circonstance, la formule classique, elle, est déclarative : « Il n’y a de Dieu que Dieu ».

     

    « Quelle grandeur ! »

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixDécembre 1984. Le frère Roger Schutz de Taizé, avec deux de ses frères, trouve chez nous, à Nouakchott-cathédrale : refuge pour écrire, selon son habitude, sa Lettre aux jeunes. Cette année-là, leur rassemblement aura lieu à Cologne. In extremis je réalise que Cheikh Mohamed Lemine est en visite pastorale à la capitale : « Frère Roger, il faut absolument que vous veniez rencontrer mon ”marabout”. — Trop tard, nous sommes sur nos bagages .» Nous finissons par passer vingt minutes, assis, très à l’aise, au cœur des « Amis de Cheikh. » Brève prière commune. Au sortir, le Frère Roger a quatre mots : « Quelle grandeur, quelle grandeur ! » « Et cette mélopée incessante qui montait de la cour ! » dit un autre frère. Il s’agissait effectivement de cette louange continue. Elle honore Dieu et irrite fort les voisins, tous musulmans. Nous aurons, à cette occasion, entendu une phrase revenant si souvent dans la bouche de Cheikh : « On ne voit bien Dieu qu’avec les yeux de Dieu. »[1]

     

    « Il nous donne le souffle »

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixJuin 1985. Je retourne, pour trois semaines, m’immerger dans ce monde, dynamique, pauvre, croyant. Dans ma case ronde, glaciale, à l’aube, je suis réveillé par leur bruyante et massive prière. Que faire ? Sûr de ne pas être dérangé, n’est-ce pas le moment de faire ma grande prière ? En soutane kaki, mon chèche blanc pour étole, je célèbre l’Eucharistie. Bizarre tout de même : Dieu est unique, notre désir de nous orienter vers Lui est le même, et pourtant nous devons l’exprimer séparément. Le lendemain, même heure, mêmes prières… j’en arrive au Per ipsum : « Par Lui, avec Lui… à toi Dieu le Père… dans l’unité du Saint Esprit… » Je suis saisi. La voilà, l’ultime pointe de la prière : par Jésus, dans l’Esprit, au Père. N’est- ce pas là la clé de voûte qui manque à ces tonnes de prière musulmane ? Peut-être ne suis-je ici que pour cela !

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixTous les soirs, de six à sept : heure sainte. Des nattes sur le sable. Au centre un grand drap blanc. Les « Amis » assis autour, femmes au deuxième rang, quelques gamins ; ambiance toujours un peu désordonnée, fraternelle, fervente. La théière n’est jamais très loin. Cheikh préside, son ami « Brahim, Paul »[2] à sa droite. On lit le Coran, Cheikh commente et à chaque fois me donne la parole. Tantôt j’approuve par un simple amîn, tantôt je cite le passage de l’évangile qui dit la même chose, parfois je marque un complément voire une différence, quelques hommes se lancent ensuite dans le « dhikr », cette même prière litanique permanente. Ils forment comme un début de mêlée d’équipe de rugby. Ils se dandinent, d’autres tournent, d’autres s’y agrippent, par moment le « Allah, allah » se réduit à un simple souffle. Je m’en étonne un peu auprès de Cheikh. Toujours avec sourire, douceur, parcimonie verbale il me fait : « Le souffle de Dieu. Il nous donne le souffle. Nos souffles veulent rejoindre le sien et fusionner entre nous. Oui, il arrive que intelligence, mémoire, savoir s’arrêtent un moment. Toute initiative est alors laissée à Dieu. »

     

    « Notre cadeau c’est toi
    Ton cadeau c’est nous »

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixOctobre 1993. Je quitte la Mauritanie, suite à une agression dans la cathédrale de Nouakchott. J’y retournerai pour deux fois. Bien des amis chrétiens et musulmans m’accueillent avec joie. Cheikh est à Maaden, mais ses fidèles présents à la capitale se regroupent pour « célébrer » ensemble, avec moi, tant de choses… !  


    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixLa Mauritanie, vingt-quatre ans de ma vie, sans regret ni nostalgie, c’est fini.

    Et voici… qu’en février 2018, la presse française annonce la réouverture de la Mauritanie au tourisme. Divers périples proposés Terres d’Aventure offre cinq jours de trek intégral dans les oasis de l’Adrar. Au troisième jour, le top : passage dans une oasis récente fondée en 1970 ; ses palmiers, son maraîchage, son école : Maaden el Ervane. Alerte dans ma tête… Mais ce n’est plus pour moi !…


    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixLe 6 janvier 2019, je suis dans le charter Mauritania avec quatorze autres aventuriers : Roissy-Atar direct ! Maaden n’a cessé de s’allonger, les carottes prospèrent en vue de la commercialisation ; elles l’emportent sur les autres légumes. Au milieu du village, le mausolée de Cheikh attire les pèlerins de partout. Je me précipite pour retrouver mon vieux frère Mohamed Naaman, assis dans sa maison, les genoux bloqués par l’arthrose, des centaines de mouches pour l’accabler ; sa deuxième femme, répudiée, est loin ; ses deux enfants, aussi ! Vive émotion, cachée par quelques traits d’humour, à l’ancienne, qui claquent en hassaniya (il fut mon maître et s’empresse de me corriger encore.) Le lendemain midi, en tête à tête, repas traditionnel et rare : bouillie de pépins de coloquintes écrasées. Je signe une décharge à notre guide, je me sédentarise pour vingt-quatre heures.

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixLe soir, plat de riz avec Djibrill et Brahim, sur la terrasse de « La grande maison » que Cheikh a léguée à la communauté. Repas terminé, deux autres hommes nous rejoignent. L’un tient dans sa main un téléphone qui émet la voix de Cheikh : lecture, commentaire et prière y sont enregistrés. Trois femmes, et d’autres encore, finissent par reproduire quelque chose du carré d’antan. Pendant trente minutes personne ne bouge, c’est le recueillement, la mémoire. Ils savaient que je comprendrais, apprécierais. Communion simple et forte. Convergence des consciences, dirait Pierre Rabhi. Je n’avais emporté de France aucun cadeau pour eux ; je n’en ai rapporté aucun : « Notre cadeau c’est toi, ton cadeau c’est nous, tous cadeaux de Dieu », aurait dit Cheikh avec sourire et douce action de grâce.

                Le lendemain matin on me fait visiter ce qu’il reste de la Bibliothèque de Cheikh. « Tiens ! Voici les albums dactylographiés des manuscrits de Cheikh. » Au hasard, quelques lignes écrites du Maroc. Je comprends difficilement son arabe classique. Je fais répéter une phrase. C’était celle dite aux frères de Taizé en 1984, que j’avais oubliée depuis, et que frère Charles-Eugène m’a rappelée en décembre 2018 : « On ne voit bien Dieu qu’avec les yeux de Dieu ! »

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixQue d’honneur pour moi ! Le responsable spirituelle de la Fraternité appelle de Nouakchott pour me saluer. Le nouveau maire, habitant une Oasis voisine, se déplace pour moi. Mais rien du style réception, cadeaux, etc.

    Après la visite de la Bibliothèque, je demande à rester seul dans le grand salon pour y faire ma « grande prière ». Un verre à thé me sert de calice, une boîte à pastilles de patène, Prions en Église de Missel, le vaste monde d’assemblée. Oui, joie indicible du Corps et du Sang élevés : « Par Lui, dans l’Esprit, au Père… » Comme il y a trente-six ans. Je venais d’en avoir quatre-vingts.

     

    Pour terminer : deux surprises…

    paul grasser,spiritain,mauritanie,islam,foi,soufisme,christianisme,eucharistie,transmission,prêtre,conscience,artisans de paixEn taxi-brousse j’ai facilement rejoint mon équipe. « Mais comment donc est-il possible que je ne sois même pas allé me recueillir sur la tombe de Cheikh ! ». Je pense qu’il aurait approuvé.

                — Sur le tarmac pour le retour, un beau monsieur me fait :

    « Alors mon Père comment ça s’est passé ?

    - Parfait…

    - Je suis le correspondant mauritanien de Terres d’Aventure. On a essayé de vous arranger les choses pour le mieux. Mais, dites-moi, le Père Guy Daniel est-il encore en vie ? »

    - Oui, plus que jamais, il a quatre-vingt-un ans… Il est à Marseille.

    - Voici ma carte de visite. Je l’invite, je lui paye le voyage, car sa mère et la mienne étaient de grandes amies[3]. »

                — En octobre 2018, Pierre, à sa totale surprise et contre son désir, à quatre-vingt-un ans lui aussi, est invité par ses anciens élèves. Pierre leur avait enseigné les mathématiques au Lycée d’État de 1972 à 1979. Aujourd’hui, ils sont tous niveau cadre en Chine, Canada, voire en Mauritanie. La presse locale, en langue arabe relatait l’événement.  

                Ils étaient quatre spiritains à être envoyés en Mauritanie à partir de 1967 : Paul, Bernard, Pierre et Guy. Dieu les a comblés en même temps que leurs frères mauritaniens.

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    Paul Grasser, cssp                                                          
    Auteuil, le 2 février 2019

     

     

     

    Photographies :
    Jean-Michel Pénard, entre les 7 et 11 janvier 2019,
    dans l'Adrar mauritanien, à Maaden et ses environs.
    ©Paul Grasser

    Sauf : La cathédrale Saint-Joseph de Nouakchott - La carte de Mauritanie. 

     

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    [1] On peut retrouver ces faits dans le récit de la vie du Frère Roger (année 1984) en cours d’édition.

    [2] Sur leur proposition, j’avais accepté que l’on associe à mon nom celui de Brahim, Abram ayant vécu des années sans être ni juif, ni chrétien, ni musulman !

    [3] Mme Daniel avait 78 ans quand son fils Guy, contre l’avis de ses confrères, amena sa maman à Zouerate. Elle y passa neuf ans, grande missionnaire sans le savoir.

     

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    Artisans de Paix - ou le désir de rencontrer l'(A)autre

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