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saint jean baptiste

  • Rendue au Christ dans le Cœur de Jésus et le Pain rompu, par le Précurseur

    Lien permanent

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    En ce Jeudi de l’Ascension, 21 mai 2020, je fais mémoire de ce qui s’est passé il y a un an, lors d’une messe à l’Abbaye de Sablonceaux.
    L’événement spirituel expérimenté
    in situ dans le chœur de l’église abbatiale de Sablonceaux, le jeudi 23 mai 2019, a été rappelé le 26 avril 2020, en plein jeûne eucharistique dû au confinement #Covid19, lors de la retransmission de l’Eucharistie en ligne, à l’abbaye Notre-Dame des Dombes, dans l’Ain, décrite dans mon texte précédent : Du jeûne eucharistique comme communion au sacrifice du Christ - Révélation d'une vocation.
    Ces deux abbayes d’origine cistercienne sont aujourd’hui habitées et animées par la Communauté du Chemin Neuf.

    Je dédie ce texte à sr Rita Kispal, ccn

    Sandrine Treuillard


    Cela fait un an que j’étais à l’Abbaye de Sablonceaux pour la première fois. Une semaine pour partager la vie de la Communauté du Chemin Neuf, à 20 km de Royan, en Charente-Maritime, Nouvelle-Aquitaine.


    Le mercredi 22 mai 2019, avec sœur Rita, la maîtresse de maison, j’avais nettoyé l’église abbatiale pour y célébrer, le lendemain, les laudes et la première messe de la saison, après la période hivernale où l’église est glaciale. Ce fut aussi pour moi la découverte de l’église alors que j’étais là depuis le dimanche soir. Le mercredi, ç’avait été un bonheur de la préparer, passant l’aspirateur sur la moquette rouge au pied du tabernacle, rafraîchissant le bouquet, et échangeant avec Rita sur nos expériences respectives dans nos églises de village (elle en Hongrie), tout en balayant l’allée centrale de la nef. Pendant les laudes du jeudi dans cette petite chapelle sud, chapelle du Saint-Sacrement où la communauté s’est retrouvée, j’avais perçu pour la première fois nos voix réverbérer dans l’immense ventre de la nef, avec un pincement de joie au chœur (cœur !). Cette expérience de la psalmodie et du chant de louange dans l’église abbatiale me renvoya à l’église Saint-Martin de Sury-ès-Bois, dans ce village de mon enfance où j’avais eu mes premiers émois spirituels et la vocation à devenir l’épouse du Christ  ̶  ce que je pensais être déjà lors de ma première communion et profession de foi, en 1986, à 12 ans.


    Chapiteau Sablonceaux.JPGPuis, ce jeudi matin du 23 mai 2019, ce fut le montage du chapiteau, la grande tente bleue pour la Pentecôte, amenée en camion par un autre frère du Chemin Neuf, Ladislas, de l’Abbaye Notre-Dame des Dombes (Ain). Près de 900 personnes se retrouveront sous ce chapiteau, autour de l’évêque, pour les confirmations du diocèse, alors qu’elle ne pouvait en contenir théoriquement que 600. 
    ̶ On avait alors élargi l’espace de la Tente en décrochant les jupes. ̶  Durant le montage de la tente ce jeudi 23 mai 2019  ̶  un travail collectif que je vécus avec bonheur  ̶ je m’étais retrouvée comme à tricoter à l’échelle de mon corps, passant les cordes dans les gros œillets, tirant, laçant, dans un mouvement des bras et des jambes, tractant, poussant du pied l’air s’accumulant entre les œillets tout en montant le long des deux pans de la toile imperméable du chapiteau ainsi reliés, que tous ensemble nous allions ensuite monter, dans l’après-midi. Á l’approche de midi, j’étais exténuée.

    Choeur Sablonceaux.JPGAinsi vidée par un effort physique et collectif grisant, je me suis retrouvée assise dans l’église abbatiale pour la messe de midi. Le chœur et la nef sont baignés de la lumière zénithale. L’architecture cistercienne est un écrin au silence, à la paix. C’est lors de cette eucharistie, la première de la saison dans l’église abbatiale  ̶  et la première tout court pour moi, ici  ̶  qu’à l’élévation de l’hostie consacrée à l’Agnus Dei, la phrase de saint Jean Baptiste prononcée par le père Matthieu : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », l’hostie se superposa à la poitrine du Christ en Croix derrière le prêtre.

    Blason spirituel.jpgL’union du Sacré Cœur et de la Sainte Eucharistie se produisit sous mes yeux et ce fut la confirmation fulgurante de mon union au Christ, par mon nouveau nom en Lui, qu’Il me donna en novembre 2014 (‘Jehanne de la Sainte Eucharistie’) ; et le 3ème dimanche du Carême, en mars 2015, dans ma lettre à Mgr Michel Dubost où j’esquissais en signature mon blason spirituel complet, après avoir évoqué le Sang jaillit de son Cœur à la Croix qui m’éclaboussa et me baptisa… ‘Sandrine du Sacré Cœur’ avec les trois gouttes de Sang perlant au bas du Cœur, arrosant la terre, la Croix comme un germe, rameau de Jessé jaillissant de ce Cœur fécondant la terre ; ou encore, Croix plantée dans le Cœur de Jésus telle une épée (Parole de Dieu, à double tranchant) ; et encore : lance du centurion qui révèle la pentecôte eucharistique à la mort du Christ. Dans cet instant de l’Agnus Dei, avec l’hostie présentée en hauteur au niveau du Cœur de Jésus en Croix par le célébrant, tout ceci y était présent, en condensé. Mes larmes jaillirent : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir » avec le geste de componction contre mon sternum, « mais dis seulement une parole et je serais guérie », les sanglots étranglant ma voix, aucun son ne put sortir. Á genoux, ne cessant de sentir les larmes sillonner mes joues de façon doucereuse, le visage baissé, Blanche entonna le chant de communion de la Communauté du Chemin Neuf : « Ô Jésus, que j’adore ». J’écoutais, ou plutôt j’étais traversée par l’écoute, ne cessant de pleurer, c’était mon adoration, et plus que cela : les paroles décrivaient ce qui se passait en moi, ou peut-être était-ce la Parole agissante, investissant toute l’acoustique de l’église cistercienne :


    Ô Jésus que j’adore,

    Tu t’offres à contempler,
    Humble et douce présence,
    Tu t’es fait pain et vin.
    Ô ô Jésus, tu t’es fait pain et vin
    Pour nos cœurs en errance.

    Ô Jésus que j’adore,
    Tu t’offres à nos désirs,
    Vers toi courent nos âmes
    En silence et en paix.
    Ô ô Jésus, en silence et en paix
    Pour l’humble face à face.

    Ô Jésus que j’adore,
    Tu t’offres à notre amour,
    Dans l’invisible espace
    De ton cœur transpercé.
    Ô ô Jésus, de ton cœur transpercé
    Où nos peines s’effacent.

    C’est à cette troisième strophe « Ô Jésus que j’adore, tu t’offres à notre amour dans l’invisible espace de ton cœur transpercé » que mes larmes redoublèrent du bonheur de la communion au Christ, en ce moment-même. Et en ce ‘moment-source’ de mon identité spirituelle donnée de toute éternité, déjà donnée sensiblement et traduite en mon blason en novembre 2014 et mars 2015. « Ô ô Jésus, de ton cœur transpercé où nos peines s’effacent », j’étais comblée de bénédiction dans ce flot de larmes. Je ne pus chanter, les larmes avaient investi ma voix depuis l’Agnus Dei, suivant le cours de la rivière issie du Cœur de Jésus et du Pain rompu qui me traversait corps, cœur et âme.


    Ô Jésus que j’adore,
    Tu t’offres à notre temps,
    Au lieu de notre angoisse,
    Tu fermentes en nos vies.
    Ô ô Jésus, tu fermentes en nos vies,
    Préparant le partage.

    Ô Jésus que j’adore,
    Tu t’offres à nos douleurs,
    Tu formes ton image
    Tout au fond de nos cœurs.
    Ô ô Jésus, tout au fond de nos cœurs,
    Tu es notre victoire.

    Clef de voûte chapelle st JB.JPGCe n’est qu’après, en juin et juillet, préparant la visite commentée de l’abbaye de Sablonceaux et la donnant effectivement en août 2019, à l’invitation expresse de Rita, la sœur maîtresse de maison, et de Cyrille, le frère responsable de la communauté, que je découvris et fis le lien entre le moment décrit du jeudi 23 mai 2019 à l’Eucharistie, et le saint Patron de la chapelle du Saint Sacrement : saint Jean Baptiste. Le médaillon de la clef de voûte de cette chapelle représente la parole de Jean le Baptiste désignant Jésus le Christ à ses disciples : ‘Ecce Agnus Dei’, ‘Voici l’Agneau de Dieu’, portant un agneau entre ses bras comme serti dans une mandorle.

    Enfin, c’est un mois plus tard, le 24 juin 2019, jour de la nativité de saint Jean Baptiste, le ‘Noël d’été’, préparant cette visite commentée de l’abbaye de Sablonceaux, que j’obtins le jugement du Tribunal ecclésiastique de Paris reconnaissant la nullité du sacrement du mariage, contracté dix ans plus tôt avec mon ex-mari. Sous le signe de la naissance de saint Jean Baptiste, précurseur du Christ qui désigna une première fois Jésus depuis les entrailles de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth ; sous le signe de Jean-Baptiste désignant toujours l’Agneau de Dieu, je fus ainsi rendue vierge au Christ, pour le Christ. Rendue au Christ.          (10h29)

    Blason spirituel.jpg


    Sandrine Treuillard

    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie
    Jeudi de l’Ascension, 21 mai 2020
    Les Bleineries 18260 Sury-ès-Bois

     

     

     




    Illustrations
    :
    - Photographie du chapiteau devant le clocher de l'Abbaye Notre-Dame de Sablonceaux : Sandrine Treuillard
    - Chœur de l'église abbatiale Notre-Dame de Sablonceaux : arrêt sur image de la vidéo plus haut : Drône océan.
    - Dessin de la clef de voûte de la chapelle saint Jean Baptiste : tiré de l'ouvrage « L'Église abbatiale de Sablonceaux (Charente-Inferieure) », Congrès archéologique de France, LXXIXe session tenue à Angoulême en 1912, Paris / Caen, A. Picard / H. Delesques, (vol. 79-II,‎ p. 287-303) de Eugène Lefèvre-Pontalis, en ligne sur Bibliothèque Nationale de France, Gallica, p.296.
    - Dessin du blason spirituel : Sandrine Treuillard