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  • GPA-PMA : Un libéralisme effréné a transformé toute personne en marchandise soumise à la loi de l’offre et de la demande

    JP Delaume Myard 30 mai 2015Vincennes.jpg

    Le 30 mai 2015, Ludovine de La Rochère & Jean-Pier Delaume-Myard
    étaient les invités des AFC du Val-de-Marne,
    dans le cadre du Tour de France pour la Famille de LMPT.
     

     Après le rappel de ce qu'est la GPA, 
    voici l'intervention de Jean-Pier Delaume-Myard :

     

             Mes cher(es) ami(es), merci de m’accueillir, aujourd’hui, parmi vous.

             La question de savoir si la loi Taubira prenait en compte les droits de l’enfant a été cruciale dès mes premières interventions. Elle a été, aussi et bien sûr, le fondement de l’immense mobilisation contre le mariage de personnes de même sexe.

             Pourtant, des centaines et des centaines de milliers de personnes dans la rue ont été méprisées, une pétition de 700 000 signatures déposée au CESE a été balayée d’un revers de main, des débats ont été bâclés et orientés. Nous avons connu également un vote à main levée au petit matin au Sénat, une deuxième lecture sans débat à l’Assemblée Nationale, et tout cela, paraît-il, au nom de la démocratie et afin d’opérer un changement de civilisation dans le pays dits des ”Droits de l’Homme”.

             Depuis la première manifestation fin 2012, La Manif Pour Tous a avancé un certain nombre d’arguments pour s’opposer à la loi Taubira. Ils ont été ignorés par les médias et dénigrés par les partisans du mariage pour tous, au motif que nous mentions ou que nous propagions de fausses informations.

             Si je me suis engagé contre la loi Taubira ouvrant le mariage pour personnes de même sexe, c’est que cette loi est en réalité la porte ouverte à la GPA et à la PMA. La preuve nous a été apportée dès le 25 janvier 2013, par l’envoi de la Garde des Sceaux de la navrante « circulaire Taubira » demandant aux juridictions de délivrer « des certificats de nationalité française aux enfants nés à l’étranger d’un père français et d’une mère porteuse et ce, avec « application immédiate » ».

             Il est à noter que cette circulaire est envoyée, à la surprise générale, au moment même où le gouvernement annonce la saisine du Comité consultatif National d’Éthique, dont, entre parenthèse, nous attendons toujours la réponse.

             Revenons un instant sur cette circulaire. Que dit-elle exactement ? La circulaire recommande « lorsqu’il apparaît avec suffisamment de vraisemblance qu’il a été fait recours à une convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui », de « veiller à ce qu’il soit fait droit » à de telles demandes. Cette circulaire est la preuve, depuis le début, du double langage du gouvernement. Alors qu’il jure qu’il ne saurait être question d’accepter la GPA, c’est tout l’inverse dans les faits. C’est en réalité une légalisation de la gestation par et pour autrui.

             C’est aussi et surtout une immense hypocrisie de la part du gouvernement français qui préfère pour ses citoyens la pratique de la GPA en dehors du territoire français.

             Ce ne sont plus seulement les droits de l’enfant que l’on viole, mais aussi ceux de la personne humaine. La GPA n’est pas plus ni moins que la légalisation d’une prostitution étatisée, une nationalisation organisée du corps de la femme.

     

    AFF TDF Vincennes et AFC.jpg   Mais au fait, pourquoi nous à La Manif Pour Tous s’obstine-t-on à parler de GPA ? En promulguant la loi Taubira, le mariage pour tous inclut de facto l’adoption, la GPA et la PMA, car c’est tout ou rien : qui dit mariage dit tout cela, car la finalité du mariage est la fondation d’une famille, il en est le cadre institutionnel.

             On sait bien que les enfants adoptables sont rares et que les couples de même sexe auront beaucoup de mal à en adopter. De fait, environ 25 000 couples hétérosexuels ont un agrément pour seulement 2 000 enfants à adopter. Autre complication induite par la promulgation de la loi Taubira : un certain nombre de pays ont fermé l’adoption aux pays ayant voté une loi sur l’homoparentalité. Le nombre d'adoptions a été de moins de 1 000 en 2014, soit la moitié des adoptions il y a encore trois ans. De plus en plus de pays ont arrêté de collaborer avec la France. Certains, comme Djibouti, n'acceptent plus de candidatures venant de France. D'autres, comme le Congo, ont arrêté net, bloquant ainsi des enfants déjà adoptés, mais pas encore sortis du pays, dans leur orphelinat.
C’est une double catastrophe : d'une part, les enfants sont de plus en plus nombreux dans les orphelinats, d'autre part, les ressources de ces mêmes orphelinats ont chuté brutalement, puisque c'étaient les adoptants qui les finançaient pour la plus grande part.

             Il n’y a pas que des hommes politiques de gauche qui se disent favorables à l’adoption, il y a aussi des hommes politiques de droite comme le maire de Bordeaux qui, dans une interviewe pour un magazine a déclaré : « Après mûre réflexion, je suis favorable à l’adoption par un couple de même sexe, après qu’on aura vérifié, comme c’est le cas pour les couples hétérosexuels, que les conditions d’épanouissement de l’enfant sont réunies ». En ce qui me concerne, j’ai vérifié mes conditions d’épanouissement pour les prochaines élections présidentielles. Et bien en 2017, j’ai décidé, en tant qu’homosexuel, de ne pas adopter Alain Juppé, puisqu’il s’agit de lui. 

             Ceci étant dit, quelle solution reste-t-il alors pour que les couples de même sexe puissent se prévaloir des mêmes droits que les couples hétérosexuels ? Pour les femmes, c’est la pratique de la PMA, légale notamment en Belgique et en Espagne. 

             Est-ce une pratique qui mérite d’être encouragée et admise en France ? Si tel était le cas, les couples d’hommes qui, pour des raisons physiologiques, ne pourront jamais accéder à la procréation, ne seraient-ils pas fondés à réclamer l’égalité par rapport aux couples de femmes en matière d’enfants ? Dans ce cas de figure, seule la légalisation de la GPA permettrait de satisfaire leurs revendications avec toutes ses conséquences.

             Bien sûr  qu’un couple de même sexe peut apporter autant de bonheur qu’un couple hétérosexuel. Certes et après ? Quels seront les repères pour cet enfant, sa filiation ?  Son non rapport à la mère ou au père ? Il y a aussi les grands parents, ils jouent un rôle considérable dans l’éducation, on l’oublie un peu trop souvent. L’enfant n’a pas à être traité comme un cobaye. Il n’a pas à s'adapter à une dictature « Homo-parentale ».

             Le 4 décembre 2013, la majorité a adopté une loi pénalisant les clients de prostitués. Si la GPA passe au détour de la PMA, est-ce que le fait de se servir du corps d’une femme contre rémunération ne sera-t-il pas considéré comme un acte répréhensible par la loi ? Ce n’est pas seulement moi qui m’interroge ainsi, mais Najat Vallaud Belkacem, alors ministre des droits de la femme quand elle dit devant l’Assemblée nationale :

             « La détresse de l’un ne se soigne pas par l’exploitation de la détresse de l’autre. Elle n’est jamais une justification… Depuis quand notre pays admettrait-il que la liberté aille au-delà de ce qui ne nuit pas à autrui ? Depuis quand privilégierions-nous une souffrance par rapport à une autre ? Depuis quand le corps humain devrait-il être assimilé à un médicament ? Depuis quand se soignerait-on aux dépens d’une autre personne. »

             Pour une fois, vous avez raison Madame la Ministre. Ni la femme, ni l’enfant ne doivent être traités comme une marchandise. Ceci est contraire à la reconnaissance de la dignité inhérente de l’être humain. Traiter une personne comme une marchandise est la caractéristique de  l’esclavage, comme une caractéristique de la prostitution.

    DSCN6296.JPG         En tant qu’homosexuel, depuis le début de mon engagement, je ne me bats pas pour une communauté, je me bats en mon âme et conscience pour que chaque enfant ait un père et une mère.  Je suis avant tout un citoyen, un citoyen engagé, si j’avais été hétérosexuel, je me serais battu tout autant au côté de La Manif Pour Tous : c’est-à-dire du côté de la raison ! Mon engagement n’a rien à voir avec mon orientation sexuelle.

             Si demain en France, la GPA et la PMA passent les grands perdants ne seraient pas vous, ni moi. Les grands perdants seraient malheureusement les enfants eux-mêmes en leurs confisquant leur droit à une légitime filiation. En les privant de leur égalité vis-à-vis des autres enfants reconnus d’un père et  d’une mère. Le gouvernement, à force de vouloir faire des lois et des concessions pour le lobby gay, fait de l’apartheid non seulement vis-à-vis des autres citoyens, mais plus encore vis-à-vis des homosexuels eux-mêmes. Et je dis bien de l’apartheid, c’est-à-dire une politique ultra-minoritaire et communautariste à l’encontre d’une majorité de Français.

             En conclusion, la GPA au nom de qui ? Au nom de quoi ?

             Au nom d’un lobby gay non représentatif des homosexuels.

             Au nom d’une idéologie eugéniste.

             Comment pouvons-nous cautionner, accepter la vente d’enfants et l’exploitation de femmes ? Comment pouvons-nous rester aveugle devant tant de souffrance ? 

             Un libéralisme effréné a transformé toute personne en marchandise soumise à la loi de l’offre et de la demande. On veut nous faire croire que c’est au nom des ”droits de l’homme”, caution morale indiscutable, que la GPA doit être acceptée, au nom de l’intérêt supérieur des enfants et du droit au respect de la vie familiale. 

             Mensonge, dix fois, cent fois, mille fois mensonges. Il est urgent d’abroger la loi Taubira qui permet implicitement cette ignominie. Demandons aussi que soit, sans délai, retirée la circulaire Taubira qui est le mensonge le plus odieux en laissant croire qu’un enfant peut être apatride. Taubira à travers cette circulaire octroie de façon scandaleuse, purement et simplement, un droit à la filiation censitaire.

             Cour Européenne des Droits de l’Homme réveillez-vous ! Avec l’arrêt inique que vous avez rendu le 27 janvier dernier, vous réduisez à néant la liberté des États de refuser la GPA et de ne pas lui reconnaître d’effets juridiques. Plus encore, votre arrêt est une incitation au trafic international d’enfants. 

             Non et non, la GPA est ni altruiste, ni généreuse, ni éthique. Elle n’est en rien démocratique. Toute légalisation représenterait une régression du droit, une extension du domaine de l’aliénation.

             Les violeurs d’âme et d’intégrité, par billets de banque ou par cartes bancaires occultent les circonstances d’une naissance obtenue par le manquement le plus élémentaire des droits fondamentaux des mères et des enfants. 

             Outre être des violeurs et des voleurs, ceux qui font appels à la GPA sont aussi le plus souvent de futurs assassins. Les cliniques indiennes réduisent les frais de soins de la mère porteuse entraînant, ainsi, un taux élevé de mortalité maternelle. Telle est la réalité de la GPA dont on demande la libéralisation au nom des droits de l’homme, et qui, aux dires de certains, serait un progrès pour l’humanité. 

             On regrette l’époque où la gauche prônait la lutte des classes, se battait contre l’exploitation de la femme, car il n’y a pas plus pauvre et pas plus en détresse qu’une femme que l’on réduit à l’état de poule pondeuse. Aujourd’hui, cette gauche bien pensante proclame de façon arbitraire le droit à l’enfant, « si je veux et quand je veux », comme un bien de consommation, c’est inacceptable et irresponsable ! 

             En laissant entrer odieusement sur notre territoire des vendeurs d’enfants, on confisque leur droit à une légitime filiation, on les prive de leur égalité vis-à-vis des autres enfants reconnus d’un père et d’une mère.

             Certains hommes politiques  - et pas des moindres -, se refusent de dire si oui ou non ils reviendront sur la loi Taubira, certains hommes politiques - et pas des moindres -, disent clairement que s’ils reviennent au pouvoir, ils seront contre l’abrogation du mariage pour tous. 

             Je voudrais clairement et explicitement leur dire, voir leur expliquez que s’ils n’abrogent pas cette loi, ils légaliseront de fait la polygamie, car comme dirait Lapalisse, deux hommes entre eux ou deux femmes entre elles, ne peuvent pas avoir d’enfant et qu’il faut bien une troisième personne : la mère ou le père génétique. Messieurs et mesdames les politiques, et je sais qu’il y en a dans cette salle, osez dire non à cette loi, ne légalisez pas, en plus de la marchandisation de la femme et de l’enfant, le triolisme. 

             Osez dire non à un lobby qui vous manipule, n’en soyez pas les marionnettes. Prenez garde aux aveugles, ils jalousent la lumière ! 

             En tant qu’homosexuel, je refuse que mon orientation sexuelle devienne l’expression d’une loi imposée à tous ; je refuse d’être la caution d’une loi qui tôt au tard va tuer purement et simplement la Famille. 

             Le désir d'enfants, et je le sais, est une réalité sincère, mais nous homosexuels, nous sommes des personnes responsables, nous n’avons pas à demanderà la société d’organiser légalement des vols d’enfants, des viols de femmes pour transformer cette réalité-là 

             Non le ventre des femmes n’est en rien comparable avec les bras d’un ouvrier. Non le ventre des femmes n’est pas à louer. Non le ventre des femmes n’est pas un distributeur d’enfants pour bobo gay en mal d’affection.

             La GPA pas en notre nom, pas en mon nom !

             Je vous remercie.

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     Jean-Pier Delaume-Myard
    Porte-parole de La Manif Pour Tous

     

     

    Photographies : ©Chantal Desmoulins-Lebeault, AFC Val-de-Marne, LMPT

     

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