Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Marguerite-Marie Alacoque et la sainte Eucharistie

Église St André Montreuil (93).jpg            « Qu’y a-t-il de plus obéissant que mon Jésus en la sainte Eucharistie ? où il se trouve à l’instant que les paroles sacramentelles sont prononcées, que le prêtre soit bon ou mauvais, ou quel usage qu’il en veuille faire, souffrant d’être porté en des cœurs souillés de péchés dont il a tant d’horreur. De même, à son imitation, il veut que je m’abandonne entre les mains de mes supérieures, quelles qu’elles puissent être, pour disposer de moi à leur gré sans que je témoigne la moindre répugnance, pour contraire à mes inclinations que cette disposition m’arrive, parce que je veux, toute ma vie, aller au rebours d’icelles, disant au fort de mes répugnances : Mon jésus a été obéissant jusqu’à la mort de la Croix, je veux donc obéir jusqu’au dernier soupir de ma vie, pour rendre hommage à l’obéissance de Jésus en l’hostie, dont la blancheur m’apprend qu’il faut être une pure victime pour lui être immolée, sans tache pour le posséder, pure de corps, de cœur, d’intention, d’affection ; et pour se transformer toute en lui, il faut mener une vie sans curiosité, d’amour et de privation, me réjouissant de me voir méprisée et oubliée, pour réparer l’oubli et le mépris que mon Jésus reçoit dans l’hostie.

            Mon silence intérieur et extérieur sera pour honorer le sien. Lorsque je parlerai, ce sera pour rendre hommage à cette parole du Père, ce Verbe divin qui est caché dans l’hostie.

            Lorsque j’irai prendre ma réfection, je l’unirai à cette nourriture divine dont il substante nos âmes dans la sainte Eucharistie, lui demandant que tous les morceaux soient autant de communions spirituelles qui m’unissent et me transforment toute en lui-même.

            Mon repos sera pour honorer celui qu’il prend dans l’hostie ; mes peines et mortifications, pour réparer les outrages qu’il reçoit dans la sainte hostie.

           J’unirai toutes mes oraisons à celles que le sacré Cœur de Jésus fait pour nous dans l’hostie ; de même, l’office divin, aux louanges que ce Cœur adorable y donne à son Père éternel, et en faisant la génuflexion, je penserai à celles que l’on lui faisait par dérision en sa Passion, et je dirai : Que tout fléchisse devant vous, ô grandeur de mon Dieu, souverainement abaissé dans l’hostie ! Que tous les cœurs vous aiment, que tous les esprits vous adorent et que toutes les volontés vous soient soumises ! Et en baisant terre, je dirai : C’est pour rendre hommage à votre grandeur infinie que je baise terre, en confessant que vous êtes tout, et que je ne suis rien. En tout ce que je ferai ou souffrirai, j’entrerai dans ce sacré Cœur pour y prendre ses intentions, pour m’unir à lui et pour demander son secours. Après chaque action, je l’offrirai à ce divin Cœur pour réparer tout ce qu’il y trouvera de défectueux, surtout mes oraisons.

            Lorsque je commettrai des fautes, après les avoir punies sur moi par pénitences, j’offrirai au Père éternel une des vertus de ce divin Cœur pour payer l’outrage que je lui aurai fait, afin d’acquitter ainsi peu à peu ma dette ; et le soir je mettrai dans cet adorable Cœur tout ce que j’aurai fait le jour, afin qu’il purifie ce qu’il y aura d’impur et d’imparfait dans mes actions, pour les rendre dignes de les lui approprier et de les mettre dans son divin trésor, lui laissant le soin de disposer de tout selon son désir ; ne me réservant que celui de l’aimer et le contenter, puisqu’il m’a fait entendre que je ne dois avoir de prétention en tout ce que je pourrai faire ou souffrir, l’ayant sacrifié au bien et en faveur de la Communauté.

            Après tout ce que je viens de dire, je frémissais de crainte de ne le pouvoir mettre en pratique, et comme j’allais à la sainte communion, il me fit entendre qu’il venait lui-même imprimer dans mon cœur la sainte vie qu’il mène en l’Eucharistie, vie toute cachée et anéantie aux yeux des hommes, vie de mort, de sacrifice, et qu’il me donnerai la force de faire ce qu’il désirait de moi. »

 

Marguerite-Marie Alacoque
« Retraite de 1684 » (1684)
in « Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie Alacoque » tome 2
Éditions Saint-Paul, 1991
    

 

Retrouvez Marguerite-Marie Alacoque sur la page
La France & le Sacré Cœur

 

Vitrail Saint-André de Montreuil (93)

 

Lien permanent 0 commentaire

Les commentaires sont fermés.