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  • Les 7 Demeures spirituelles du Bhx Père Marie Jean-Joseph LATASTE, op

    Lien permanent

    artisans de paix,demeures spirituelles d'artisans de paix,jean-joseph lataste,dominicaines de béthanie,sandrine treuillardPETITE INTRODUCTION À LA 'GÉOMÉTRIE SPIRITUELLE'
    D'ARTISANS DE PAIX

    Le logo d'Artisans de Paix s'inspire du parcours dans le labyrinthe de Chartres où, pour parvenir au centre, le pèlerin ne cesse d'aller et venir en s'éloignant du centre, étant régulièrement renvoyé sur le bord du cercle formant le labyrinthe.

    La ménorah juive d'Artisans de Paix est un outil permettant de retracer le chemin spirituel de quiconque. C'est la présidente d'Artisans de PaixPaula Kasparian, qui est à l'origine de cet outil.

    Le pilier de la ménorah, correspondant à la 4e Demeure spirituelle, la Voie illuminative, est aussi la rosace qui aboutit au centre du cercle du labyrinthe de Chartres. Ce qui donne le schéma de la fusion du logo d'Artisans de Paix et de la ménorah vue de haut (cf illustrations plus bas, au cours de la lecture de cet article).

    N.B. : Les 7 Demeures sont contemporaines les unes des autres.

     

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    LES SAINTS NE SONT PAS ATTEINTS PAR LA MORT,

    ILS SE MARIENT


    Séminaire de recherche du 20 avril 2021

    7e Demeure spirituelle d’Artisans de Paix

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    Le Bienheureux Père Marie Jean-Joseph Lataste, op


    I N T R O D U C T I O N

    Dans le culte catholique, le 1er novembre, nous fêtons tous les saints, ceux officiellement canonisés par le Vatican au cours des siècles, et ceux inconnus. Nous fêtons en réalité tous les baptisés, chacun étant appelé à devenir saint. Que signifie être saint pour un chrétien ? La voie de la sainteté chrétienne est le chemin à la suite du Christ. Une voie spirituelle, promesse d’atteinte du bonheur en plénitude dans l’union divine, à l’imitation du Christ. Un saint accompli est celui qui s’est conformé au Christ, à ses préceptes évangéliques, à sa vie, à ses Béatitudes. Heureux est-il ! nous disent-elles. Cette page de l’Évangile, aussi appelée le sermon sur la montagne, est un portrait spirituel du Christ.

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    Dans le schéma, la ménorah représente cette montagne. L’évangile des Béatitudes se situe au niveau du PILIER de la ménorah, correspondant à la VOIE ILLUMINATIVE. Le Verbe fait chair, le Christ, la Parole de Dieu incarnée, profère : Heureux ! Ce texte est une douce tornade qui descend de la bouche de Dieu vers les hommes. Les disciples sont assis en demi-cercle devant Jésus qui regarde chacun dans les yeux, tout en prononçant ces paroles. La douce tornade de la Parole de Jésus balaie les 7 Demeures spirituelles : tous les niveaux de notre être, de notre vie spirituelle. Son mouvement est multiple : de haut en bas, vers tout homme ; horizontalement, à tous les niveaux spirituels : en spirale descendante. Puis, en spirale ascendante elle visite encore chacune de nos demeures : ces paroles cherchent à nous élever à la plénitude de l’union à Dieu. La litanie du mot heureux visite chaque demeure, en spirale descendante, puis en spirale ascendante, puisque le but des Béatitudes est de nous élever à Dieu.

    ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MATTHIEU                                   

    1 Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.

    2 Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

    3 « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.

    4 Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

    5 Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

    6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

    7 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

    8 Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

    9 Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

    10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.

    11 Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

    12 Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.


    Et c’est ainsi que Jésus Christ, le Fils de Dieu, sera lui-même persécuté à cause de son identité divine : flagellé et crucifié, mort sur la croix et ressuscité le 3ème jour. Croix glorieuse qui transfigure tout sur son passage. C’est dans son union à Dieu, à la volonté du Père, que Jésus, le Verbe fait chair et Dieu fait homme a réalisé cette plénitude de vie que sont les Béatitudes et qui, à vue humaine, nous semblent paradoxale. C’est parce que Jésus est sans cesse uni à Dieu le Père qu’il a la force de transfigurer les réalités, les épreuves, les souffrances humaines en béatitudes. Toute la vie du Christ, comprenant sa mort et sa résurrection, est le modèle de l’union totale à Dieu. Les Béatitudes sont une sorte de mode d’emploi pour y parvenir. Voie lumineuse de l’abandon confiant à Dieu (4e Demeure, voie illuminative).

    Aujourd’hui, pour vous parler de l’accomplissement spirituel d’un saint dans les noces spirituelles, la 7e et ultime Demeure d’Artisans de Paix, j’ai choisi de vous présenter la vie avec ses petites morts, ses résurrections et son enciellement – la naissance au Ciel, le face à face avec le divin Époux ­– d’un dominicain du XIXe siècle – le siècle de l’eucharistie comme l’a décrit saint Pierre-Julien Eymard, son aîné et son contemporain : le veux parler du bienheureux père Marie Jean-Joseph LATASTE, apôtre de la Miséricorde divine et des prisons, fondateur des Dominicaines de Béthanie.

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    1 – PREMIÈRES ANNÉES

    Le père Lataste est né en 1832, à Cadillac-sur-Garonne, près de Bordeaux, en Gascogne. Il est baptisé du nom d’Alcide deux jours après sa naissance. Sa sœur Rosy, son aînée de 15 ans, devient sa marraine. Il est le 7e enfant de la fratrie. Nourrisson, on craint déjà sa mort. Première occurrence avec le Christ : à l’image du petit Jésus dans la crèche dont le roi Hérode voulut la mort et entreprit le massacre des Innocents pour l’éliminer. Grâce à la fuite en Égypte de Marie et Joseph, le petit Jésus sera épargné. Pour le petit Alcide Lataste, l’air confiné de la demeure paternelle, mi-habitation, mi-magasin de draperies, déclenche une grave maladie, sans doute respiratoire. Le bébé est alors confié à une nourrice, à la campagne. De longs mois durant on essaye des remèdes, en vain, et le médecin renonce à le soigner, le déclarant perdu. Mais, peu à peu et contre toute attente, la santé de l’enfant s’améliore. La mère de l’enfant, Jeanne Lataste, a beaucoup prié la sainte Vierge. Elle lui attribue cette guérison inespérée[1]. La venue au monde d’Alcide est donc, dès le départ, un combat spirituel contre les forces de la mort. Nous sommes alors dans la seconde Demeure spirituelle d’Artisans de Paix. L’immense désir pour la vie de son enfant a poussé la mère à recourir à la prière mariale, qui correspond à la première Demeure d’Artisans de Paix. La pieuse nourrice n’est pas non plus étrangère au sauvetage de l’enfant. Ni sa sœur ainée de 15 ans, Rosy, d’ailleurs.

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    Après trois ans à la campagne avec sa nourrice qu’il aime comme sa propre mère, « Alcide revient à Cadillac et fréquente l’école maternelle des Sœurs de la Sagesse[2]. Il a ou va avoir 4 ans. Il est très pieux. Sa mère lui a expliqué le danger auquel il a échappé et la protection divine dont il a manifestement bénéficié. » Sa vie est voulue de Dieu, dont il est aimé.

    À l’âge de 7 ans, Alcide « va en classe chez les Frères de Saint-Gabriel ». « Il commence à lire. Sa piété grandit ; il désire devenir prêtre. » Deuxième occurrence avec le Christ : devenir un alter Christus, un autre Christ en désirant être prêtre. Nous sommes dans la première Demeure spirituelle, un immense désir, mais déjà dans la 5e, Demeure de l’élection.

    Souvent, sa mère ou sa nourrice « conduit Alcide à l’antique sanctuaire de Notre-Dame de Verdelais, à deux heures de marche de Cadillac. Un jour, le garçonnet coupe un morceau d’une des robes dont on revêt la statue miraculeuse, l’emporte comme une précieuse relique.

    Verdelais est certainement l’un des Hauts-Lieux qui influenceront le plus sa piété mariale. Il y reviendra toujours avec joie et, devenu homme, demandera maintes fois qu’on y prie pour lui la Madone. »

    À l’âge de 9 ans, il entre au petit séminaire de Bordeaux où il excellera en version latine. À 10 ans, Alcide « reçoit la sainte Eucharistie pour la première fois ». Un an plus tard, « il reçoit le sacrement de la Confirmation et choisit le nom de Marie. Il se souviendra plus tard avec bonheur de ces deux actes importants de sa vie. L’enfant garde envers la sainte Vierge une grande dévotion et continue à envisager le sacerdoce : « Cependant, écrira-t-il, je n’osais me déclarer, tant la mission de prêtre me paraissait grande et tant je m’en reconnaissais indigne. » »

     

    2 – ADOLESCENCE

    Alcide a 14 ans. Il « ne parle plus de son avenir. » Ses parents « s’inquiètent de ce silence, croient à un fléchissement de sa vocation. Ils décident de l’éprouver : leur fils ne retournera pas au petit séminaire. Cependant, « au début de l’année scolaire, Alcide arrive au Collège de Pons, « ayant au dedans de lui la ferme conviction qu’il serait un jour prêtre ». Sous la pression de son père, Alcide va dans la section laïque de ce collège. Alors commencent les épreuves qui feront dire au collégien que « le démon avait mis tout en œuvre pour l’empêcher d’arriver au sacerdoce. » » Il devient léger au contact de ses camarades, mais reste bon.

    Nous sommes, à l’entrée en adolescence du futur Père Lataste, dans ce déchirement intérieur entre l’immense désir de la 1ère Demeure et l’Appel de la 5e, celle de l’élection, dans le combat spirituel de la seconde. Ce combat que lui mène le démon est là pour lui empêcher l’accès à la 6e Demeure des fiançailles.               

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    Cercles des 7 Demeures spirituelles d’Artisans de Paix – Ménorah vue de haut :
    Le pilier central correspond à la 4ème Demeure, la voie illuminative.
    Opération en spirale de l’Esprit saint au niveau de toutes les Demeures,
    à partir de la voie illuminative, la 4ème Demeure.
    La spirale représente cette opération de l’Esprit appelée plus haut
    ”la douce tornade des Béatitudes”. (cf schéma en introduction)

     

    Dans ce combat pour l’empêcher d’atteindre la 5e Demeure de l’élection, sa sœur aînée et marraine, Rosy, lui porte secours. Il a 16 ans quand elle en a 31. Rosy est entrée l’année précédente au noviciat des Sœurs de la Sagesse. « En apprenant qu’il quittait le petit séminaire de Bordeaux, sa prière devient plus instante. L’abandon d’un projet qu’elle croit conforme aux desseins de Dieu, la consterne. Elle veut en savoir la raison. Une correspondance s’engage. Le jeune homme lui dit l’état de son âme : depuis longtemps il hésitait devant la grandeur du sacerdoce dont il se sent indigne. Rosy insiste : la vocation d’Alcide ne lui semble pas douteuse. Sentir son indignité est un indice favorable. Un sentiment de peur domine Alcide : il ne peut supporter l’idée d’être prêtre et de n’être pas saint. »    

     

    3 – ENTRÉE DANS LA VIE D’ADULTE

    À 19 ans, après l’obtention de son baccalauréat, Alcide décide d’entrer dans l’administration des contributions directes, à Bordeaux. Sa fréquentation du formateur à sa profession, un « fervent chrétien », « favorise la victoire décisive du jeune homme sur le démon de son adolescence. » Son ami « le présente à la Conférence Saint-Vincent de Paul où il se trouve d’emblée dans son élément. On organise l’adoration nocturne du saint Sacrement. Alcide et son ami sont des plus fidèles à ces veillées. »

    À 20 ans, Alcide, reçu à l’examen d’entrée de l’administration des contributions directes, est nommé en poste à Privas, en Ardèche. Après une période d’ennui il rejoint la Conférence Saint-Vincent de Paul locale. Il s’épanouit dans cette œuvre de charité envers les pauvres. Et c’est à Privas qu’Alcide tombe amoureux de Cécile, Mlle Léonide Cécile de Saint-Germain. Amour partagé. Mais les parents d’Alcide refusent cette union précoce et qui ferait dommage à la jeune femme car la situation matérielle d’Alcide est modeste au regard du rang social de Cécile.

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    Le père d’Alcide cherche à acquérir « l’assurance que cette affection n’est pas un caprice d’un moment. Il a jugé, à cet effet, convenable de les éloigner pour que cet amour soit éprouvé par l’absence ».

    C’est ainsi qu’à 21 ans, trois mois après sa rencontre de Cécile, Alcide est muté à Pau, pour continuer sa profession. « Dans l’épreuve, l’amour pour celle qu’il appelle désormais « ma sœur » se spiritualise, s’avive. Sa piété envers notre Dame devient plus fervente. Il se donne à la sainte Vierge et rédige son Testament spirituel : 6e Demeure : les fiançailles spirituelles.

     

    4 – L’APPEL DES ANGES

    Un soir, il entre dans une église pour prier. Il fait cette demande au pied de l’autel de la Vierge : « Si vous n’approuvez pas notre union, faites qu’Elle (Cécile) se détache de moi ou donnez-moi quelque autre signe qui me fasse comprendre ce que vous demandez de votre serviteur. »

    Deux ans plus tard, il est exaucé, à la manière divine : Il a 23 ans, quand, d’abord :

    1° : Sa sœur religieuse décède des suites « d’une paralysie. Elle avait offert sa vie pour la vocation de son frère et filleul. » – 2° : Deux jours plus tard, c’est sa nourrice, celle qui « l’avait gardé trois ans auprès d’elle et lui avait sauvé la vie », qui trépasse à son tour. – 3° : Enfin, un mois plus tard, Cécile de Saint-Germain « succombe des suites d’une fièvre typhoïde violente et compliquée de pleurésie », en quinze jours.

    Face à ses trois deuils à mener de front, dans un premier temps il passe toute son énergie dans la Conférence Saint-Vincent de Paul et ne désire plus que devenir religieux ou bien se consacrer aux pauvres dans le célibat. Alors qu’il a 24 ans, un vendredi de décembre dans la Neuvaine à l’Immaculée Conception, Alcide « se met à l’étude de sa vocation affermie sur la tombe de Cécile, la sœur des anges, comme il l’appelle désormais, et prie « pour les besoins et les désirs de son âme » à lui.

     

    5 – FRÈRE PRÊCHEUR

    À 25 ans, il rédige un acte de renonciation à la vie et entre au noviciat des dominicains, à Flavigny. Il devient frère Jean-Joseph : 6e Demeure, les fiançailles spirituelles.

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    À 28 ans, novice étudiant au couvent dominicain, un an après la réinstallation des Dominicains par Lacordaire à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, dans le Var, souffrant d’une ostéomyélite à la hanche, le fr. Jean-Joseph a le privilège et la grâce d’embrasser la relique du crâne de Marie-Madeleine, sainte patronne des dominicains, à l’occasion de la translation des reliques dans un nouveau reliquaire, à la basilique. Là, il reçoit l’illumination spirituelle, de la 3e Demeure, et, en quelques mois sera guéri de son mal. Cette infection osseuse de la hanche était un obstacle à la réalisation de son vœu à devenir prêtre. Or, il fait profession solennelle comme frère prêcheur et est enfin ordonné prêtre à 30 ans. Il parvient ainsi à la plénitude de la Demeure de l'élection (5e).

    Un an plus tard, il prêche sa première retraite aux détenues de la Maison de force de Cadillac (extrait 1 et extrait 2 du Sermon 96, sur Hozana), sa ville natale, à près de 400 femmes détenues. Il renouvelle l’expérience un an plus tard : 4e Demeure, les 3 qualités du Souffle primordial (Création – Rédemption – Participation à l’offrande), ce qui se traduit dans la prédication du Père Lataste par l'approfondissement de ses trois sujets de prédilection : 1 – la Miséricorde  2 – Marie-Madeleine  3 – l'Eucharistie.

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    Quand le père Lataste a déposé un baiser sur le chef de Sainte Marie-Madeleine, c’est comme une illumination spirituelle qui va irriguer tout le reste de sa vie, de sa prédication et le pousser à fonder. Quand il prêche la Miséricorde divine aux femmes détenues à Cadillac, la figure de la pécheresse pardonnée de l’évangile de Luc 7, 36-48 : Une femme verse du parfum sur les pieds de Jésus suscite un retournement profond en lui. Il les appelle « mes chères sœurs » et les entend en confession avant une nuit d’adoration. Il découvre que certaines sont prêtes à devenir religieuses, vivant déjà dans le grand silence pénitentiel de la prison, le travail forcé, ayant déjà pardonné tout le mal subit et regrettant l’enchaînement
    malheureux des événements qui les ont poussées à l’avortement, l’infanticide, la prostitution, ou à la mendicité et au crime…

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    Fusion du labyrinthe de Chartres, logo d’Artisans de Paix,
    et des Cercles des 7 Demeures spirituelles
    (ménorah vue de haut, le centre étant le pilier - la voix illuminative -
    superposé à la rosace au centre du labyrinthe)


    6 – FONDATEUR DES DOMINICAINES DE BÉTHANIE

    De ces prédications, des rencontres providentielles et avec l’intercession de saint Joseph qui accélère le processus, le Père Lataste fonde l’Ordre des Dominicaines de Béthanie, à l’âge de 34 ans, 3 ans avant sa mort : 6e Demeure, les fiançailles spirituelles. Il ouvre la vocation religieuse à ces femmes issues de prison : restaurées aux yeux de Dieu, elles ont retrouvé leur innocence en expiant leur crime en maison de force. Elles vivront ensemble avec des femmes issues de milieux favorisés dans le même couvent. L’adoration eucharistique quotidienne les rassemble, les guérit, les unit… La fondation des dominicaines de Béthanie est une véritable révolution au sein de l’Église et au sein de la société. Il rédige une brochure à ce sujet : Les Réhabilitées.


    7 – ENCIELLEMENT

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    Le père Marie Jean-Joseph Lataste rend l’âme trois ans plus tard, le 10 mars 1869, pas encore âgé de 37 ans, atteint d’une pleuro-pneumonie et en odeur de sainteté. Durant son agonie, 5 jours avant sa naissance au Ciel, son enciellement, le frère Rolland recueille cette confidence, qui présage de son entrée dans la 7e Demeure, les Noces spirituelles. Ce texte a été lu en ouverture de sa béatification, le 3 juin 2012, à Besançon. On l’intitule généralement UNE ADORATION PERPÉTUELLE. Le voici :

    « Autrefois j’avais pour la très sainte Vierge une dévotion toute filiale. Je remettais entre ses mains, pour qu’elle-même en fît l’application selon sa sagesse et sa prédilection, tous les mérites que la grâce de Dieu, mes actes de piété et ma vie religieuse, toute d’obéissance et de charité, pouvaient me faire acquérir. Peu à peu cette dévotion fut un peu éclipsée par une autre plus radieuse et plus féconde. Pendant tout mon noviciat et une partie des années de ministère que Dieu m’a données, l’amour de notre Seigneur alimenta mon âme et la remplit. Maintenant tout s’efface devant une pensée unique qui domine mon âme et s’impose à elle avec force : la pensée de Dieu, de Dieu seul. Je Le vois, je Le sens dans mon âme d’une manière confuse et un peu inconsciente, il est vrai, mais je L’y vois et je L’y sens avec une inébranlable et brûlante certitude. Aussi mon âme se porte vers Lui sans cesse par un acte d’amour continu un peu vague et un peu sourd, il est vrai, mais plus fort que moi-même. Il se fait en moi une adoration perpétuelle de Dieu par un acte simple de mon âme, toujours le même et toujours nouveau, sans commencement, sans milieu, sans fin : c’est comme un reflet, une lueur de l’éternité. Il me semble que Dieu m’abaisse et m’anéantit Lui-même devant Lui pour m’élever ensuite et me fixer en Lui-même par une adhésion intime à Lui seul tout-puissant, tout lumière, tout amour, et par un détachement absolu de tout ce qui n’est pas Lui. Je ne puis plus concevoir de pensée précise sur Lui, plus produire d’actes d’amour déterminés comme autrefois, je n’ai plus qu’une seule pensée qui comprend tout et épuise toutes les forces de mon âme : Dieu, plus qu’un seul acte d’amour si intense et si continu que je ne puis plus, sans un grand effort, ni augmenter son ardeur, ni le cesser pour le recommencer. Il me semble que toute mon âme avec tout ce qui est en elle, est jetée dans le sein de Dieu et qu’il ne reste plus rien en elle que Dieu la pénétrant de toutes parts, la vivifiant, l’illuminant, l’embrasant, la divinisant. »

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    Dominicaines de Béthanie
    lors de la béatification du Père Lataste
    3 juin 2012 - Besançon

     

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    Sandrine Treuillard

    Chargée de mission de la Fraternité eucharistique catholique d’Artisans de Paix.
    Conceptrice, rédactrice en communication,
    auteur du texte, des schémas et de la mise en page de ce document.

     

     

    N O T E S        

    [1] Pour écrire ce texte je m’appuie sur l’ouvrage de Robert et Claude Evers Le Père Lataste – Apôtre des prisons, Imp. de La Presse, 1954, dont les citations sont entre guillemets.

    [2] Les Sœurs ou Filles de la Sagesse est l’Ordre issu de la spiritualité mariale de Louis-Marie Grignon de Montfort, alors non encore canonisé. Les Frères de Saint-Gabriel également. Les Sœurs de la Sagesse ont également le soin des detenues de la Maison de force de Cadillac, dont nous reparlerons plus loin.

     

    Intervention à retrouver sur la page enrichie
    ARTISANS DE PAIX OU LE DÉSIR DE RENCONTRER L'A(a)UTRE