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  • Notre vocation eucharistique de laïcs avec st Pierre-Julien Eymard

    L’IDEAL DU CÉNACLE

    Comprendre l’Eucharistie dans sa totalité avec st Pierre-Julien Eymard

    Cycle #JubiléPJEymard2018

    Présentation de la Fraternité Eucharistique Chapelle Corpus Christi Paris 8 — 13 janvier 2018

    StPJEymardStRomansVitrailElipse.jpg

    Extrait de sa correspondance
    CO 477,1

     À Jésus Eucharistique

    [La Seyne-sur-Mer,]1
    1er Janvier 1855

    Merci de vos vœux et de vos souhaits si bons en Notre Seigneur. Oui, que cette année soit une année eucharistique ! Qu'un cénacle d'amour et de louange s'élève sur cette terre d'ingratitude et d'oubli ! Puissé-je en être le premier adorateur comme la première victime ! Cette pensée eucharistique ne me quitte pas, je la bénis, je l'environne d'épines et de fleurs, j'aime à en faire une couronne de vœux et de désirs. Mais Notre Seigneur le veut-il à présent ? Me fera-t-il l'honneur et le bonheur de m'appeler autour de ce doré tabernacle ? Voilà, ma fille, ce qu'il faut demander à ce Roi de tous les cœurs.

    Mais que deviendra le Nazareth de Jésus et de Marie, me direz-vous ?

    De Nazareth, Jésus alla au Cénacle et Marie y fit sa dernière demeure.

    Je voudrais bien que vous vous missiez aux pieds de Notre Seigneur, afin qu'il daigne vous mettre une parole au cœur pour vous et pour moi.

    Les matériaux se préparent, c'est bien entendu que je vous ai inscrite la première. Je n'ai pas encore commencé les conférences aux T. [Tierçaires] de Toulon, je le ferai sous peu. Ma santé est toujours un peu misérable – que Dieu en soit béni ! cependant la migraine me laisse un peu plus tranquille. Je puis dire la sainte messe : que Dieu est bon !

    Mes souhaits de bonne année à toutes vos sœurs, j'avais commencé une lettre à toutes, mais le temps me manque.

    Je n'ai encore écrit à personne depuis bien longtemps.

    Mes souhaits à ces bonnes sœurs sont tous en Dieu et pour Dieu, tous en l'amour de Jésus et de Marie, en qui je suis

    Tout à vous toutes

    Eymard

    1 Les mots mis entre crochets ne sont pas de la main d'Eymard.

    2 Billets spirituels, tirés au sort. Celui de Noël indiquait pour l'année l'office à remplir à la cour du Roi Jésus. Au jour de l'an, doubles billets : étrennes de l'Enfant Jésus et en retour, étrennes de l'âme à Jésus.



    st pierre-julien eymard,eucharistie,chapellecorpuschristiparis8,fraternité eucharistique,#jubilépjeymard2018,foi,adoration,adoration eucharistique,transmission,sandrine treuillardDans cette lettre adressée le jour de l'an 1855 à Marguerite Guillot, rectrice du Tiers-Ordre de Marie, la branche laïque des Maristes, le Père Eymard présente ses vœux ainsi : Oui, que cette année soit une année eucharistique ! Que signifie ces vœux ”eucharistiques” et la vocation eucharistique pour saint Pierre-Julien Eymard ? C’est ce que nous allons explorer par cette lettre qui nous donne quelques réponses à approfondir…

     

    Des origines de l’engagement du Père Eymard auprès des laïcs avec Marguerite Guillot

    Très tôt, Pierre-Julien Eymard s’est intéressé à l’engagement spirituel des laïcs dans cet ordre tertiaire mariste. Cette vocation pour le bien spirituel des laïcs à part entière a toujours côtoyé sa vocation eucharistique, depuis la rencontre de Marguerite Guillot, 10 ans plus tôt, en 1845.

    Le 1er janvier 1855, date de rédaction de cette lettre, il va avoir 44 ans. À 23 ans il avait été ordonné prêtre à Grenoble et l’appel à la vie religieuse le fit devenir Mariste, 5 ans plus tard, à 28 ans, à Lyon. Après 5 ans, en 1844, il y est nommé provincial.

    En 1855, Mariste depuis 16 ans, le P. Eymard a été écarté de Lyon par le Supérieur général de la société de Marie qui le nomme directeur du collège Sainte-Marie de la Seyne-sur-Mer, à Toulon, et ce dès 1853.

    Pourquoi a-t-il été écarté de Lyon deux ans plus tôt ? Parce qu’il a pris des libertés avec le Tiers-Ordre de Marie vis-à-vis du Supérieur général d’alors, le Père Colin. Il dirige depuis bientôt 10 ans le Tiers-Ordre de Marie qui prospéra si bien dès le début qu’il s’étend aussi aux prêtres : le curé d’Ars y est reçu dès le 8 décembre 1846.

    À qui s’adresse cette lettre ? À Melle Marguerite Guillot. Ils se connaissent depuis 10 ans. Elle est rectrice du Tiers-Ordre de Marie depuis 1853, nommée par le nouveau Supérieur général, le Père Favre, après en avoir été sacristine puis maîtresse des novices, c’est-à-dire chargée des nouvelles venues.

    Marguerite Guillot et le Père Eymard se sont rencontrés à Lyon lorsqu’il prêcha pour le Carême en 1845 et auquel elle alla se confesser. Le P. Eymard deviendra vite le directeur spirituel de Marguerite Guillot alors en recherche pour répondre à sa vocation de consacrée. Sr Suzanne Aylwin écrit dans la petite biographie de Marguerite Guillot :

    « Sous la direction du P.  Eymard, l’âme de Marguerite se sent de plus en plus portée à la vie intérieure. Cette soif de perfection devient si grande que la vie chrétienne ordinaire, même avec la grande perfection que le Père lui fait pratiquer, n’est plus en mesure de lui suffire. Elle sent le besoin d’un milieu entre la vie du monde et la vie du cloître. Elle s’en ouvre au Père qui l’éprouve d’abord en lui répondant qu’elle ne sait pas ce qu’elle dit et ce qu’elle veut, qu’il n’y a point de voie médiane entre la vie du monde et celle du cloître. Mais, quelque temps après, il lui dit qu’à cause d’elle, il a accepté la présidence du Tiers-Ordre de Marie, la branche laïque de la Société de Marie. »

    Nous pouvons relever combien dans leur relation la dirigée suscite la paternité spirituelle de son directeur, combien leur rencontre a fait partie du plan de Dieu, comme la suite nous le révèlera.

    Quel est le contexte de la lettre dans le parcours spirituel du P. Eymard ?

    En 1855, depuis déjà 4 ans au collège de la Seyne-sur-Mer à Toulon, Pierre-Julien Eymard vit une période de crise. Le 13 janvier de la même année il écrira à Marguerite : « Je me dis souvent : mais le Bon Dieu, que fera-t-il de moi tout souffrant et ne valant rien ? Je ne suis plus bon à rien, je suis usé, j'aurais besoin d'aller me cacher aux pieds de Notre Seigneur, j'espère que ce bon Maître me fera cette grâce. » Et : « Voilà près de 20 ans que je suis toujours dans la vie active, il me faut maintenant un peu du Cénacle. » En effet, il est au cœur d’un moment transitoire :

    — En 1845, il avait eu une expérience très forte lors de la procession du Saint Sacrement le jour de la Fête-Dieu, à Saint Paul de Lyon. « Ces deux heures lui parurent un instant ».

    - En 1849, il découvre à Paris les nombreux groupes de dévotion à Jésus-Eucharistie.

    - En 1851, à Notre-Dame de Fourvière, toujours à Lyon, il eut un appel intérieur à fonder un groupe eucharistique.

    - En 1853, à la Seyne-sur-Mer de Toulon où nous nous trouvons à l’étude de cette lettre, comme en exil depuis 2 ans, Raymond de Cuers, qu’il avait rencontré à Paris, lui demande d’être l’aumônier d’un groupe d’adoration nocturne masculine. En prière, après qu’il eût célébré sa messe, il eut l’incitation à fonder un ordre religieux qui n’existe pas encore, consacré exclusivement à Jésus-Eucharistie.

    ­

    Dans la lettre du 25 janvier 1855 à Marguerite Guillot, le P.  Eymard nous révèle que « depuis le 13 janvier, l’œuvre du Très Saint-Sacrement se dépouille et se prépare » et que « Mgr l’évêque de Fréjus Toulon (Mgr Wicart) l’a trouvée belle ». Et plus loin : « Moi, je n'ai encore rien exposé au T.R.P. Favre [le nouveau supérieur général des Maristes], pour lui exposer mes pensées, je prie et j'attends encore ».

    — Il quittera donc les Maristes en 1856 pour fonder l’ordre des Religieux du Très Saint-Sacrement (sss), reconnu par Mgr Sibour archevêque de Paris, le 13 mai 1856.

    - Une fois la branche masculine de la Congrégation du Saint-Sacrement fondée, Marguerite Guillot deviendra, en 1858, à Paris, la première supérieure de la branche féminine de la Congrégation qui portera le nom de Servantes du Saint-Sacrement.

    — Fort de son expérience au Tiers-Ordre de Marie, dès 1857 le Père Eymard rédige un mémoire où il mentionne les Agrégés à la Congrégation du Saint-Sacrement : L’Agrégation sacerdotale (des prêtres) et l’Agrégation séculière. Cette dernière branche laïque du Saint-Sacrement sera désignée sous le vocable : Agrégation du Saint Sacrement. Elle est « composée des fidèles vivant dans le monde et qui désireraient s’unir à la Société par un lien fraternelle et s’associer à sa fin. » (in L’Apôtre de l’Eucharistie, biographie du saint par André Guitton, sss). Nous verrons plus loin quelle est cette fin.

     

    Qu’est-ce que le Cénacle ?

    La Sainte Cène Corpus Christi Légéndé.jpgPour répondre à cette question lisons l’Évangile de Luc, au chapitre 22 (tiré des Évangiles synoptiques, ouvrage de Lucien Deiss).

    Luc 22, 7-14        Préparatifs du repas pascal


    07
     Or arriva le jour des Azymes, où l’on devait immoler la Pâque.

    08 Et Jésus envoya Pierre et Jean, disant : « Allez nous préparer la Pâque,

    pour que nous la mangions. »

    09 Or ceux-ci lui dirent : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs ? »

    10 Et il leur dit : « Voici : à votre entrée dans la ville, viendra à votre rencontre

    un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le dans la maison dans laquelle il entre.

    11 Et vous direz au maître de la maison : “Le maître te dit :

    Où est la salle où je pourrai, avec mes disciples, manger la Pâque ?

    12 Et celui-ci vous montrera une salle à l’étage, grande, garnie de divans.

    Là, faites les préparatifs. »

    13 Or, s’en étant allés, ils trouvèrent tout comme il leur avait dit.

    Et ils préparèrent la Pâque.

    14 Et lorsque l’heure fut venue, il se mit à table.

    Et les Apôtres étaient avec lui. 

     

    — Le Cénacle est donc ce lieu réservé, secret, indiqué par le Christ de façon discrètement prophétique, et empreint de sacralité. C’est là où Jésus et les douze vont fêter la Pâque.

    — Mais au Cénacle, en ce Jeudi saint, Jésus entouré des Douze va plus loin que de fêter la traditionnelle Pâque juive. Il instaure la Nouvelle Alliance : c’est l’offrande totale de lui-même pour le salut de tout homme.

    Poursuivons la lecture de saint Luc du Repas pascal & institution de l’Eucharistie :

     

    15 Et il leur dit : « J’ai désiré d’un grand désir

    manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !

    16 Car je vous dis : Désormais je ne la mangerai plus,

    jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le Royaume de Dieu. »

     

    17 Et ayant reçu une coupe, ayant rendu grâce, il dit :

    « Prenez ceci et partagez entre vous.

    18 Car je vous dis : Je ne boirai plus à partir de maintenant du fruit de la vigne,

    jusqu’à ce que soit venu le Royaume de Dieu. »

     

    19 Et ayant pris du pain, ayant rendu grâce,

    il le rompit, et il le leur donna,

    20 et il dit : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous.

    Ceci faites-le en mémoire de moi. »

    [Ici nous ne lisons pas la trahison de Judas.]

    24 De même aussi la coupe, après le dîner, disant :

    « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.

    25  Ceci, faites-le chaque fois que vous la boirez,

    en mémoire de moi. »

     

    26 Car chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe,

    vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

     

    Le Christ annonce l’offrande totale de lui-même et se livre dans les Espèces du pain et du vin. Il se fait Agneau pascal. Le désir du Christ est ardent, brûlant d’amour, il se donne lui-même sans retour et s’offre en partage. L’apôtre Jean, le disciple bien-aimé, a goûté à cet amour, reposant sur son sein. Détail de la Sainte Cène tirée de l’Évangile de Jean, que le P. Eymard portait toujours sur lui.

    Revenons à la lettre du 25 janvier 1855 où le P. Eymard écrit à Marguerite Guillot :

    « Quand saint Jean s'endormit sur la poitrine divine du Sauveur, il y puisa son amour et sa mission divine ; que j'aurais besoin, non d'un si grand honneur, mais d'être aux pieds de Jésus. Voilà près de 20 ans que je suis toujours dans la vie active, il me faut maintenant un peu du Cénacle. » (CO 482,1)

    Dans une prédication à une congrégation religieuse et que j’ai reprise pour la communauté de prière en ligne sur Hozana comme Conseils spirituels pour tous,
    le Père Eymard précise ce qu’est le
    recueillement par la grâce de Dieu :

    « Ce recueillement est bien doux, c'est celui de Madeleine aux pieds de la bonté de Jésus, des apôtres sur le Thabor, du disciple bien-aimé sur la poitrine du Sauveur. C'est celui de tant de saints qui ont goûté Dieu. C'est le vôtre, mes frères, car il est impossible que durant votre vie vous n'ayez pas reçu quelques grâces de ce recueillement divin, de cette paix suave, de cette joie céleste de l'âme, de ce divin repos aux pieds de Dieu – on n'oublie pas ce moment si doux. Oh ! qu'il fait bon sous l'action de ce soleil de bonté. » (PA 95,2)

    Pour le P. Eymard, le Cénacle désignera les maisons d'adoration et toutes les communautés de la congrégation du Saint-Sacrement. Dans le récent ouvrage du P. André Guitton Les religieux du Saint-Sacrement et la Grande Guerre, les religieux au front, dans les tranchées, aumôniers, infirmiers ou soldats évoquent avec douceur et nostalgie leur Cénacle : leur communauté du Saint-Sacrement qu’ils ont dû quitter par devoir national.

    Pour le P. Eymard, le Cénacle est plus qu’une adresse identifiée, à Jérusalem, où il rêvait de fonder une communauté. C’est tout un processus : le processus même de l’Eucharistie qui débute avec la Sainte Cène où le Christ nous révèle les richesses de son amour pour nous. [Dans ce qui suit, je m’aide d’un texte du Père Manuel Barbiero, sss à La Mure, où il invente un entretien entre lui et le Père Eymard, intitulé Repartir du Cénacle – rallumer la passion pour notre Mission Eucharistique (La Mure, été 1865 et 2014)].

    C’est le lieu de l’attente angoissée, juste après la Crucifixion et la mort apparente du Seigneur, où certains des apôtres se réfugiaient, se cachant des Juifs dont ils avaient si peur.

    Le Cénacle où Jésus se montra à eux deux fois, juste après sa Résurrection.

    Lieu de l’attente de la venue de l’Esprit Saint que Jésus promit de leur envoyer et qui descendra sur eux et Marie avec puissance à la Pentecôte, cinquante jours après sa Résurrection.

    Le Cénacle où la première Église se réunissaient, les apôtres reproduisant les gestes enseignés par le Christ de la fraction du pain, dans la communion fraternelle et transmettant aux premiers disciples ce que le Christ leur avait enseigné.

    Lieu d’où tous sortirent, revigorés et pleins du courage donné dans l’Esprit Saint pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ au monde.

     

    Le Cénacle intérieur

    Dans sa lettre du 1er janvier 1855, le Père Eymard s’interroge : « Mais que deviendra le Nazareth de Jésus et de Marie, me direz-vous ? ». Il questionne sa vocation mariste, menant la vie simple et cachée de Nazareth, au regard de ce qui le travaille dans sa vocation à fonder la Congrégation du Saint-Sacrement. Il répond aussitôt : « De Nazareth, Jésus alla au Cénacle et Marie y fit sa dernière demeure. » Pour se donner au monde, le Christ a quitté sa vie cachée, enseignant durant trois ans, pour finalement faire le don suprême de lui-même sur la croix et dans l’Eucharistie qu’Il institua le Jeudi saint au Cénacle. Une fois ressuscité, Jésus revient au Cénacle où les disciples sont cloîtrés dans la peur. Et à la Pentecôte, il y revient sous la forme de l’Esprit Saint. Le Cénacle est devenu le lieu de la manifestation suprême du Christ alors qu’Il quitte ses disciples pour le Père. Mais Il reste avec eux jusqu’à la fin du monde se léguant lui-même, Jésus-Eucharistie. Quant à Marie qui fit sa première demeure au Cénacle, c’est toute l’Église qui y est associée, priant, recevant également l’Esprit Saint, aussi bien à la croix qu’au Cénacle. La vie cachée de Nazareth n’était donc pas une fin en soi, mais une préparation à la Pâque, à l’Eucharistie, et au don de l’Esprit Saint qui en découle.

    Le Cénacle intérieur est cette vie de prière et d’union au Christ, de communion à sa sainte personne que Pierre-Julien Eymard a découverte dans sa plénitude trois ans avant sa mort, lors de la Grande retraite de Rome, alors qu’il attendait la réponse du pape pour fonder à Jérusalem-même une communauté de religieux du Saint-Sacrement, au Cénacle de l’origine. Cette attente d’un rêve fou s’est transformé en une profonde introspection intérieure, une relecture de toute sa vie spirituelle où il touche enfin à l’amour de Dieu pour lui, personnel, et où il reçoit la grâce de s’unir pleinement au Christ en réalisant ce qu’il appelle le vœu de sa personnalité.

    Ces 65 jours sont consignés dans les pages de son journal de retraite du 25 janvier au 30 mars 1865. Il y réalise pleinement sa vocation eucharistique et nous livre, par ce témoignage si précieux, le chemin intérieur par lequel il est passé pour y parvenir.

    Lors de ce semestre de rencontres nous approfondirons l’offrande de lui-même au Christ et à tous que fit saint Pierre-Julien Eymard à la fin de sa vie en communion avec le Christ. Dans la chapelle Corpus Christi, l’extrait de ses notes de la Grande Retraite de Rome reproduit sur le mur à gauche de la châsse où il repose, nous donne le ton de sa découverte d’union totale au Christ, trois ans avant de mourir.


    P-J. EYMARD Portrait n&b.jpegRien pour moi, personne

    rien, par moi.

    Modèle : Incarnation du Verbe.


    C’est comme si le Sauveur me disait :

    par la communion,

    tu vivras pour moi,

    car je serai vivant en toi.

    Tellement que ce sera moi qui vivrai

    et désirerai tout en toi.

    Tu seras tout revêtu de moi.

    Tu seras le corps de mon cœur.

    Ce n’est plus moi qui vis,

    mais le Christ qui vit en moi. (Ga.2,20)

    Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868)
    21 mars 1865 (Grande retraite de Rome)

     

     

    L’idéal du Cénacle pour l’évangélisation contemporaine avec la Fraternité Eucharistique

    logo sss fond blanc.jpgDans l’intitulé général du #JubiléPJEymard2018 pour la catéchèse, nous insistons sur la particularité suivante, développée par le Père Eymard : prendre l’Eucharistie dans sa totalité. C’est rappeler que le culte de la sainte Eucharistie ne se réduit pas à l’adoration de Jésus-Eucharistie. La Présence réelle de Jésus-Christ ceint dans l’ostensoir ne peut être effective que s’il y a eu célébration de la messe, c’est-à-dire transsubstantiation du pain et du vin en Corps et en Sang du Christ par l’opération de l’Esprit Saint. Il nécessite donc toujours l’action du prêtre pour réaliser le geste de la consécration du pain et du vin à l’autel, avant de passer à notre geste d’adoration.

    La spiritualité sacramentine (autre adjectif pour qualifier la spiritualité eymardienne) s’attache à interroger l’expérience eucharistique en sa totalité, le Mystère pascal intégral qui est aussi toute la vie du Christ, sa Personne, le but vers lequel Il tend depuis toute éternité.

    C’est bien ce que la Règle de vie de la Congrégation indique ici : 


    De caractère contemplatif,

    notre Congrégation est centrée sur la Personne du Christ

    dans toute l’ampleur du Mystère eucharistique,

    et se dévoue entièrement à son amour et à sa gloire.

    Nous unissons la contemplation et l’amour apostolique

    dans une vie d’adoration

    et, en harmonie avec celle-ci,

    dans des activités

    toujours inspirées de l’Eucharistie

    et orientées vers ce Mystère de foi.

     

    Ceci est vrai aussi pour les laïcs de la Fraternité Eucharistique. Voici en quoi consiste notre vocation eucharistique à mettre en œuvre dans l’esprit de P-J. Eymard.

    C’est pourquoi lors des rencontres mensuelles dont voici le programme ci-après, nous commencerons par une catéchèse telle que cette présentation d’aujourd’hui ;

    suivie d’un partage qui s’annonce maintenant, avec vous, les personnes présentes à la chapelle, au terme de cet exposé ;

    et ensuite seulement les Pères du Saint-Sacrement de la chapelle Corpus Christi célébreront la messe du jour ;

    Et à la fin, après la célébration, nous garderons le silence pour adorer Jésus au Saint-Sacrement. Aux pieds du Seigneur Il enseignera notre cœur.

     

    Logo Chapelle Corpus Christi.jpg

     

    Sandrine Treuillard

    Engagée dans la Fraternité Eucharistique
    Chapelle Corpus Christi

    23 avenue de Friedland, Paris 8

     

     

    Retrouvez ce texte dans la sous-page enrichie 
    Fraternité Eucharistique Corpus Christi #JubiléPJEymard2018

    et la page consacrée à Pierre-Julien Eymard, Apôtre de l'Eucharistie - Un saint d'avenir

    Communauté de prière Hozana St Pierre-Julien Eymard — Chapelle Corpus Christi

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