Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • De la forêt aux sols devenus infertiles (Le Temps des Grâces)

    Lien permanent

    Matthieu Calame
    Ingénieur agronome

    Matthieu Calame Forêt & Ordre.jpg

    Quand vous êtes un producteur, l’état du champ, au fond, reflète votre travail. Et si vous aimez votre travail, le sens de votre vie. Là, il est vrai qu’il y a des gens, au-delà de toute rationalité économique ─ et ils le reconnaissent ─ qui mettent des pesticides et des engrais pour une raison esthétique. Parce qu’ils aiment bien cette uniformité, cet ordre qu’on retrouve dans la Cours Carrée du Louvre, par exemple. Qu’on retrouve dans le jardin à la française qui est le summum de la géométrie, de la pensée qui s’impose à l’ordre naturel qui, lui, n’est d’ailleurs pas défini comme un ordre, mais comme un chaos. C’est-à-dire que dehors il y a la forêt : c’est le monde chaotique par excellence. Les arbres poussent n’importe comment, mélangés. L’ordre… Dieu a dit qu’il fallait séparer les choses. La forêt c’est l’anti Dieu. Donc, effectivement, le coquelicot, dans mon champ de blé, est quelque chose qui bafoue le désir d’ordre.  

     

    Pierre Bergounioux
    Professeur et écrivain originaire de Corrèze
    Résident à Gif-sur-Yvette

    P. Bergounioux.jpg

             Le mot de Rabelais à propos de la Beauce — je ne sais pas si vous vous rappelez l’épisode : c’est au chapitre VI du Pantagruel. Pantagruel circule à travers la Beauce qui est redevenu une forêt, après le XVème siècle. Sur sa jument qui est importunée par les taons et les mouches. Pour s’émoucher elle agite la queue et fait tomber tous les arbres. Pantagruel se retourne et constate simplement : « Beau c’est beau ! ». Oui, parce que la forêt est laide, la forêt est le repère des brigands, des bêtes fauves. C’est l’espace infertile. Et rien n’est beau, déjà, aux yeux de ces hommes de la Renaissance, comme la forêt abattue et remplacée par le sillon et la promesse des récoltes des moissons. J’ignore quelle est l’étymologie réelle. Celle de Rabelais m’a parue si touchante, si belle, et en même tant si chargée historiquement de signification qu’elle est la seule qui me soit restée. 

    Route en forêt 2.jpg 

             Dominique Marchais (réalisateur du film Le temps des grâces) : Finalement les considérations esthétiques priment…

    Claude Bourguignon
    Microbiologiste des sols

    C. Bourguignon .jpg         Oui, la notion de parcelle propre est très importante pour l’agriculteur. Ce qu’il appelle propre, c’est quand c’est mort. Pour nous c’est mort, pour lui c’est propre. L’approche n’est pas la même. Ce sont deux mots différents pour décrire une réalité. Nous c’est « la mort », lui c’est « propre ». C’est vrai que la mort c’est propre. Nickel, la mort, il n’y a plus rien.    

     

    Matthieu Calame
    Propriété de la Fondation Charles-Leopold Mayer
    Chaussy, Val d’Oise

    Matthieu Calame Bêtes à l'afffût.jpg         Au fond il y a des nuisibles : vous avez des champignons, des araignées rouges… qui sont à l’affût. Qui sont en permanence prêts, qui sont malins, des esprits malins… D’ailleurs la Création est mal faite ! Pourquoi Dieu les a-t-il créés et laissés ?… Ils sont là, et puis ils attaquent ! Donc la seule solution quand on est en face d’Al Quaïda, ce n’est pas de se poser la question de pourquoi est-ce qu’il y a un dysfonctionnement, pourquoi il y a de l’islamisme ? C’est : on va détruire les terroristes d’abord. Puis après, on réfléchira. Résultat : on intervient comme en Iraq. Il y a le bordel : Paf ! On crée encore plus de désordre. De fil en aiguille, le refus de reconnaître que les systèmes vivants sont des équilibres subtils qu’il faut apprendre à gérer et intervenir de manière subtile dedans, et l’idée que tout se résout au bazooka !… : on rentre dans des logiques où le chaos va croissant. C’est-à-dire qu’à force de simplifier le système on casse tous les systèmes de régulations et donc on crée de la dérégulation. Et alors à chaque fois pour ramener on utilise un outil encore plus puissant qui lui-même accroît le déséquilibre à un autre endroit, etc. Et donc, on a cette espèce d’amplitude chaotique.

             Quand on est ici, tout le but est de créer un système qui a de la résilience : qui a la capacité de retrouver lui-même son équilibre. Qui a un potentiel propre, une sorte d’autonomie du système, qui est autorégulateur. Il est « auto »… mais il est pensé parce qu’on dit : il nous faut des bovins parce qu’on ne veut pas être que sur des végétaux. Il faut des arbres, des haies… tout cela participe à l’autorégulation. La forêt est un extraordinaire écosystème auto-régulé.

     

    Claude & Lydia Bourguignon
    Microbiologiste des sols

    C.B. Bourguignon.jpg         C.B. : En tant que microbiologistes on se rend compte de quelle est la part la plus détruite dans le sol. Ce sont les champignons. Les champignons sont à la base de la pyramide alimentaire de la vie. D’ailleurs, c’est un règne à lui tout seul. Ces champignons vivent de lignine. Et les grands producteurs de la lignine, ce sont les arbres.

    L.B. : Le bois raméal fragmenté est un stockage d’eau, d’humus et de champignons.

    Dominique Marchais : Plutôt que de mettre la forêt au-dessus, on la met…

    C.B. : On la taille. On taille les haies. On a maintenant des machines qui taillent les haies automatiquement, qui broient. Puis, on épand sur le sol cette couche de bois raméal et on relance les champignons.

    D.M. : En fait, la haie peut retrouver un intérêt agronomique énorme.

    L.&C.B. : Énorme !

     Beauce 2.jpg

             C.B. : Un kilomètre de haie c’est trente tonnes de bois raméal fragmenté par an. En France, on a financé l’arrachement de 3 millions de kilomètres de haies, dans la campagne française. Vous imaginez : trente tonnes par kilomètre. Cela veut dire que la haie française produisait… 3 millions à 30 tonnes, cela nous fait 90 millions de tonnes de bois raméal chaque année, et on a 30 millions d’hectares. Donc, on peut faire trente tonnes de bois raméal par hectare. Si vous faites une rotation, puisqu’il en faut 200 tonnes pour réamorcer le processus… 30 tonnes cela fait 6 hectares par 6 hectares… 6ème de la surface agricole par 6ème de la surface agricole : au bout de six ans vous avez recouvert toute la France de bois raméal fragmenté. Vous avez relancé la fertilité. Vous avez réamorcé la pompe biologique. Mais alors maintenant, il faut replanter ces 3 millions de kilomètres de haies. Mais les replanter intelligemment pour que ça ne gêne pas les agriculteurs. Pour que ce soit dans le sens du travail du sol… Qu’on repense le paysage, puisqu’on n’est plus au cheval mais à la machine. Mais il ne fallait pas tout arracher… Une haie le long d’un chemin n’a jamais gêné le moindre agriculteur. Une haie ne gêne pas si elle n’est pas au milieu de votre travail.

    C.Bouriguignon La Belette.jpg         On réoriente la forêt, mais surtout, on refait un maillage pour que la faune circule, pour que les animaux s’échangent, pour que les bêtes puissent circuler. Une belette qui arrive à l’entrée de la Beauce, je peux vous dire qu’elle s’arrête tout de suite, incapable de retrouver un bout de bois pour continuer son chemin ! Elle a 80 kilomètres de terrain nu, sans aucun arbre. Donc après, ils disent : « Ohhh ! On a des campagnols qui bouffent nos cultures… ! ». Évidemment, il n’y a plus de belettes, il n’y a plus de haies ! C’est refaire un paysage, réintégrer la nature. 

    Paysage vert haie bosquet.jpg 

             Filmage d’un écran d’ordinateur : « Les petits agriculteurs en zone tempérée » Commentaires du diaporama.

    C.B. : Voilà sur quoi on a démarré. On voit même la terre au travers tellement la densité de végétation est faible. Il y a de petits arbres rabougris…

    L.B. : Donc là, on fait étendre du bois raméal. Voilà le bois raméal qui est en train de moisir. Plein de champignons se sont développés. Ici, on a fait le semi direct dans le bois raméal. On voit les morceaux de bois ici, et là c’est notre semi de sarrasin et de nos plantes qui commencent à germer. Et on est en train de refaire du sol : donc refaire de la fertilité. Ce qui refait le sol c’est le bois raméal, et les céréales, et la faune qui revient : leurs déjections font de l’humus. Ça c’est nous et ça c’est le voisin…

    C.B. : Il y a des gens qui restaurent des maisons, nous on restaure du paysage agricole.

     

    Matthieu Calame

    Matthieu Calame Ivanohé.jpg         Quand on lit Ivanhoé, la première scène est la rencontre d’Ivanhoé avec l’esclave saxon qui garde les cochons dans la forêt. C’est la rencontre du seigneur avec le porcher. Le porcher étant à moitié un charbonnier, un homme des bois. C’est celui qui conduit les porcs dans les bois. Ces animaux qui étaient rentrés le soir transféraient bien la fertilité forestière vers la partie cultivée. D’une certaine manière, le bois raméal fragmenté c’est une autre manière d’admettre que l’écosystème qui crée de la fertilité c’est la forêt. Et qu’on fait du transfert en permanence de la partie forestière.

             Le pétrole et le charbon à l’heure actuelle c’est exactement la même chose : c’est de la fertilité des écosystèmes qui a 300 millions d’années qu’on brûle pour faire de l’azote, et créer de la fertilité dans les zones agricoles. Donc, fondamentalement, la modernisation telle qu’on l’a vécue n’est pas une amélioration de l’agrosystème. C’est une capacité d’exploiter de la fertilité. Un surplus de fertilité qui n’a pas 5 ou 10 ans, mais qui a 300 millions d’années.   

    Paysage.jpg

             Dominique Marchais (réalisateur du film Le temps des grâces) : L’association de plusieurs techniques : le bois raméal fragmenté, le semi direct sous couvert, et quoi encore ?…

    C.B. : Faire revenir les légumineuses dans l’exploitation.

    D.M. : Tout cela fait une révolution agronomique du même ordre que celle du XVIIIème siècle.

    C.&L.B. : Bien sûr !

    D.M. : Donc il y a de l’espoir !…

    Marc Dufumier
    Ingénieur agronome     

    Marc Dufumier.jpg         Non, les agronomes ne sont pas désespérés aujourd’hui, quand ils sont strictement agronomes. L’agroéco-nomiste commence à désespérer quand il voit que la politique ne suit pas. Que ce qui est raisonnable n’est pas écouté. Il faut réhabilité un fait évident pour beaucoup, mais que certains quand même ignorent : l’objet de travail de l’agriculture n’est pas la plante, n’est pas l’animal, n’est pas le troupeau, n’est pas le sol. L’objet de travail de l’agriculteur est l’écosystème : c’est un sol avec des plantes, avec des ravageurs, avec des plantes utiles, avec des haies, avec des microbes, avec des microbes qui peuvent fixer l’azote, avec des microbes qui font l’inverse. Ce sont des vers de terre qui creusent des trous, des termites qui percent la cuirasse latéritique. C’est de l’eau : qui peut ruisseler, qui peut s’infiltrer. Peut-être que, parfois, dans les pays du sud, le meilleur stockage de l’eau n’est pas de faire des barrages et de la mettre au soleil pour qu’elle s’évapore et devienne de plus en plus salée. Parfois, le mieux, est qu’elle s’infiltre dans le sol, qu’un arbre aille la chercher, fixer à une feuille, restituer en surface…

    Ras de Terre labourée.jpg         Peut-être que là on découvrira que les circuits courts et les moindres dépensent en énergie sont hyper rentables pour une nation. Évidemment, à la condition de payer les choses à leur vrai coût. Mais comme dans le coût monétaire, notre économie, on ne paie pas tout : on ne paie pas les pollutions. Ou alors c’est le contribuable. Mais il n’y a pas le principe pollueur/payeur. On est dans une économie dans laquelle on ne paie pas les choses à leur vrai coût. Il y a donc là un problème chez les économistes et chez les agronomes de comprendre que ce qui pouvait avoir un sens d’un point de vue théorique à l’intérieur de leur propre discipline, eh bien, leurs disciplines et leurs théories, s’il-vous-plaît, vous n’en faites pas un dogme. Et quand vous passez au normatif de ce qu’il conviendrait de faire, il faut rester scientifique, il faut y compris analyser scientifiquement les pratiques agricoles. Ne pas oublier des choses qui devraient être évidentes. L’objet de travail de l’écosystème est de raisonner l’écologie, le technique, l’économique et le social dans un même discours. Enfin, prendre les gens très au sérieux, et les respecter un peu…  

    Sol Terre Vigne Les Bourguignon.jpg

             D.M. : Et pourquoi ne pourrait-on pas relancer la fertilité des sols si on s’y remettait activement ?

    C.B. : Parce que vous allez vous heurter à des lobbies qui sont les plus puissants de la planète, les lobbies agro-industriels qui feront tout pour que les gouvernements ne développent pas des méthodes durables d’agriculture. Parce que les méthodes durables ne rapportent rien. Le monde vivant n’est pas rentable.

    L.B. : Il est gratuit.

    C.B. : Il est gratuit. Le microbe travaille gratuit.

    C&L Bourguigon 1.jpg         L.B. : Quand on donne des cours à des élèves de lycées agricoles et qu’on leur demande s’ils connaissent le cycle du phosphore, le cycle de l’azote, comment une plante se nourrit… Ils n’en n’ont aucune idée : les microbes là-dedans, rien. Par contre, ils sont hyper compétents sur les engrais, les machines… Quand on leur dit oui, mais si vous avez un sol vivant et que dans votre sol il y a des microbes qui vont, par un mécanisme chimique, solubiliser les éléments, que ces éléments vont passer dans la sève et que c’est cela qui va servir… Votre potasse, votre phosphore, vous l’avez… C’est gratuit, ça. Et ce n’est pas enseigné. Lors d’une formation, les gamins étaient comme ça (ébahis), ne comprenant pas du tout ce qu’on leur disait. On leur demande combien d’heures ils ont d’enseignement et le programme. Un prof qui n’osait pas le dire : sur deux ans, ils ont quatre à cinq heures. Ce n’est pas en quatre heures que vous assimilez la vie du sol. Alors les collamboles, la faune, les acariens… n’en parlons pas ! Si vous n’avez pas cet enseignement, si le seul enseignement qu’on leur donne est la fertilisation du sol grâce à certains engrais ; les doses : ne pas dépasser tant d’unités ; et les machines… L’engrais, c’est le lobby. Si on se sert bien de la nature, quelque part elle a une gratuité gênante à notre époque. Il faut que tout le monde gagne de l’argent.    
          
       

    Le tps des graces 7.jpgRetrouvez toutes les retranscriptions du Temps des Grâces    

  • On autoriserait le médecin à donner la mort à son patient, en conscience

    Lien permanent

    Retrouvez cet article sur la page enrichie De la dignité humaine & de la loi Leonetti.

     

    SDD ouvertureSite.jpg         Nous sommes plus de 500 étudiants en médecine de toute la France, regroupés au sein de l'association Soigner Dans la Dignité pour encourager la réflexion et la formation sur la fin de vie.

             Nous voulons lutter contre les peurs entourant la fin de vie, la défiance entretenue par certains contre le corps médical, et contre un préjugé destructeur : non, on ne meurt pas en France dans d'atroces souffrances, les solutions existent mais manquent de moyens et de visibilité.  

    SDD Logo.jpg         Les lois sur la fin de vie ne sont pas assez connues et appliquées. Ce constat unanime motive certains pour demander un nouveau texte. Nous refusons cette démarche. Le cadre actuel de 2005, reconnu et estimé à l'étranger, ouvre une troisième voie raisonnable entre acharnement thérapeutique et euthanasie. La priorité est de faire connaitre cette loi, et non d'en écrire une nouvelle.  

             Alors que le rapport que vont rendre prochainement Jean Leonetti et Alain Claeys à l'Assemblée Nationale devrait proposer des changements importants dans ce domaine, il nous semble important de revenir sur le cas de la sédation en phase terminale d'une maladie.

    SDDOuvertureSite2.jpg         Ce procédé consiste à faire baisser la vigilance du malade de manière réversible dans les situations extrêmes de souffrances liées à une angoisse forte, de détresse respiratoire ou de très rares douleurs réfractaires au traitement antalgique. Ce protocole n'intervient qu'en dernier recours, il concerne une très faible proportion des personnes accompagnées en soins palliatifs. En effet, les médicaments utilisés sont néfastes pour l'organisme, et peuvent abréger la vie du patient par ailleurs. 

    SDD Logo.jpg

             La loi encadre l'utilisation de tels produits. S'applique alors le principe du double effet : un tel acte médical n'est possible que si l'intention et la volonté du médecin sont d'apaiser les souffrances de la personne, et non d'abréger sa vie. L'intention du médecin introduit ici ne se réduit pas à un concept moral, au contraire. L'intention qui préside à la mise en place d'un traitement régi par le double effet est visible dans les doses mises en place. Les médecins recherchent en effet la plus faible dose efficace, pour minimiser les effets secondaires du produit.  

             Nous sommes alertés par certains propos concernant la sédation. On nous parle notamment d'un « droit à la sédation profonde et terminale », évacuant le principe du double effet. On autoriserait alors très clairement le médecin à donner la mort à son patient, en conscience. Il pourrait ainsi utiliser un sédatif à forte dose, sans que la loi ne prenne en compte son intention. Nous refusons le raccourci mensonger et malheureux d'une euthanasie par sédation profonde, hypocritement déguisée sous ce nom de sédation terminale.

    SDD OuvertureSite 3.jpg         Cette mesure n'est pas un ajustement. Elle franchit une limite dangereuse : nous entrons dans la logique euthanasique. 

             Nous payons aujourd'hui le lourd tribu du manque critique de praticiens formés et disposant des moyens nécessaires à accompagner le mourant dans le respect de sa dignité d'homme. 

     

             Nous, soignants de la France de demain, voulons être une force de proposition au service d'une médecine à visage humain.  

    SDD Logo.jpg

             Nous constatons l'urgence d'informer nos concitoyens sur la loi. Nous désirons être formés à l'accompagnement et refusons toute mesure qui donne au médecin le pouvoir de mettre fin à la vie de son patient. Notre vocation de médecins reçue d'Hippocrate est de « guérir parfois, soulager souvent, réconforter toujours ». Nous sommes au service de nos patients, nous ne voulons pas d'une médecine qui distille la vie ou la mort à volonté.

    Jean Fontant SDD.jpgJean Fontant
    Interne en soins palliatifs, Président de Soigner Dans la Dignité
    Article repris du Figaro Vox

     

     

     

    Alix, étudiante en médecine et porte-parole de Soulager mais pas tuer

     

  • Nous ne sommes pas là pour conserver mais pour libérer ! #5 oct 2014 Les Veilleurs

    Lien permanent

    La Vaillante est heureuse d'accueillir une nouvelle fois la parole du représentant des Veilleurs.

    Capture d’écran 2014-12-16 à 15.26.53.pngChers amis, 

             Il y a seulement quelques mois, nous n’imaginions pas que le bien commun de la Cité et la valeur inaliénable de la personne puissent être ainsi sacrifiés. Et pourtant voici venue, avec la PMA et la GPA, l’ultime transgression vers la marchandisation de tout ! Mais nous n’imaginions pas non plus, il y a seulement quelques mois, que notre génération de veilleurs se lèverait ainsi, refusant de vivre dans une société soumise à tous les narcissismes sans avoir rien dit. Sans avoir rien proposé d'alternative aux valeurs avariées d’une culture du mensonge et de la consommation. Dans une société où la pulsion prime sur la réflexion, et les plaisirs rapides sur les joies profondes, les Veilleurs sont un signe de contradiction radicale, ou plus simplement humaine. Camus disait que la seule façon de faire face à un monde non libre est de devenir si absolument libre que votre existence même devient un acte de rébellion. Dans un monde en perpétuelle quête de sens, la dialectique du progrès et ses promesses frelatées ont montré leur incapacité à préserver les équilibres naturels et culturels, et à assurer une cohésion sociale fondée sur la justice. Leur échec est là et nous en sommes les témoins. Mais l’espoir est là, aussi, et nous en sommes le signe.

    Capture d’écran 2014-12-16 à 15.24.40.png         Le signe de l’éveil des consciences, c’est que beaucoup d’entre nous s’engagent dans la vie associative, politique et spirituelle, souvent après des années de laisser-aller. Aujourd’hui, nous ne sommes pas seulement réunis dans l’espoir d’une victoire de parlement. Ne serait-ce pas dérisoire dans un pays traversé par une triple crise, économique, morale et politique ? Nous sommes avant tout réunis dans l’espoir d’une véritable metanoïa personnelle et collective, c’est-à-dire un renversement de la pensée dialectique dans notre pays. Ce renversement commence par la conquête de soi, puisque dans la guerre culturelle qui s’est ouverte, c’est bien la conscience qui est visée, la saine conscience de la personne, le bon sens du peuple profond. Les Veilleurs mènent la bataille décisive : par une expérience à la fois intellectuelle et esthétique, ils font le choix de la culture, qui est une option anthropologique. En réconciliant les approches culturelles et politiques, écologiques et anthropologiques, ils leur rendent leur unité perdue. Les Veilleurs agissent à l’ombre des antennes médiatiques et politiques car la vertu naît dans l’ombre. Ils font la lumière sur les affres du temps, puisque le vice meurt à la lumière. Mais ils font surtout le choix de la rencontre plutôt que celui de la division. Car c’est dans la relation que l’homme se reconnaît. C’est à cette insoumission que nous vous appelons ! Veut-on laisser l’homme, et la France in fine, se fracturer de toutes parts ? Levons-nous ! avant que le peuple ne se soulève ! Rejoignons-le, faisons corps avec ses aspirations légitimes. Ne nous préoccupons plus de questions de patrimoine et de comptes en banque : cela passera ! Soucions-nous de ce qui demeure ! Nous ne sommes pas là pour conserver mais pour libérer ! Mettons-y notre cœur, notre courage, reconstruisons la France libre que nous aimons ! C’est une tâche exaltante, une responsabilité, un devoir. C’est un élan d’amour !


    Capture d’écran 2014-12-16 à 15.26.54.pngAxel Nørgaard Rokvam
    réécrit dans la nuit du 4 au 5 octobre 2014