Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Synthèse argumentative sur le projet de loi Taubira « mariage pour tous »

« Le mariage homosexuel est un progrès, il montre que la société a évolué et reconnaît l'amour de tous ». Faux. La société n'a pas à reconnaître les tendances sexuelles ni les sentiments, où cela s'arrêterait-il ? Le mariage n'a pas pour but de reconnaître un amour ou une union, qui sont de l'ordre de la sphère privée, il institue la parentalité, ce qui est fort différent.

 

« Ça ne change rien si les homosexuels veulent se marier ». Faux. Cela produit de nombreux bouleversements dans la filiation et la procréation artificielle en libéralisant ces domaines. Par ailleurs, il est également faux de dire que les homosexuels veulent se marier. Seuls quelques uns, et encore ultra-minoritaires, le désirent. Il n'est qu'à voir les statistiques du Pacs, presque exclusivement utilisés par des couples homme-femme. Il faut donc chercher les raisons d'un tel projet ailleurs, justement dans cette « bombe libérale » qu'il constitue dans le droit. Les branches paternelle et maternelle de la filiation seraient de fait éliminées et remplacées par deux branches indifférenciées. Seul subsisterait du modèle ancien le chiffre « 2 », mais on peut très bien imaginer qu'on n'en reste pas là et que la filiation soit encore plus libéralisée, vers la polygamie par exemple.

 

« Le projet de loi ''mariage pour tous'' est une question d'égalité ». Faux. Dans la République française, les personnes sont considérées comme rigoureusement égales, non pas les types de relations, les groupes ou les situations. Un couple homme-femme ne représente pas la même situation qu'une union homosexuelle. Ils doivent donc être traités de manière différente, notamment du fait que l'un constitue une union procréative qui contient l'altérité sexuelle, alors que l'autre, non.

 

« Le projet de loi donne le mariage à des personnes qui en étaient exclues ». Faux. Nul n'est exclu du mariage. Seulement, il prend en compte la procréation et la filiation sur le plan biologique, ainsi que la paternité et la maternité sur le plan symbolique. Il inclut l'altérité sexuelle par définition. Le projet n'élargit pas le mariage, il en change la nature.

 

« On peut être pour le ''mariage pour tous'' sans être pour l'adoption et la procréation assistée ». Faux. Le mariage conduit automatiquement à l'adoption. De plus, la procréation assistée a été dissociée in-extremis du projet mais est contenue dans sa logique. Comme on le voit dans les dernières avancées de Mme Taubira, la pratique de la mère porteuse sera reconnue implicitement : quelle différence morale y a-t-il entre l'accepter en France et l'accepter pour les femmes étrangères à travers l'adoption ? De toute façon, la revendication est là et viendra tôt ou tard comme une nouvelle « avancée » au nom de l'égalité.

 

« Les homosexuels peuvent très bien élever des enfants ». Certes. Nul ne dit qu'ils sont incapables d'élever des enfants, mais la constitution d'une famille ne répond pas qu'à des critères de compétence. Devenir parent, c'est d'abord entrer dans la relation d'altérité entre homme et femme. C'est ainsi qu'est établie la nature, mais c'est aussi le socle de notre construction symbolique en tant qu'humanité. Le mariage homosexuel instituerait le modèle unisexe comme équivalent et égal au modèle père-mère-enfant(s). Est-on bien sûr d'en mesurer la portée ?

 

« Refuser ce projet, c'est être homophobe ». Faux. Beaucoup d'homosexuels sont contre. On peut le refuser pour des raisons éthiques, pour éviter une souffrance à des êtres dont l'origine serait artificielle (conçus en laboratoire) et éclatée (ils auraient jusqu'à deux mères naturelles qu'ils n'auraient pas le droit de connaître, deux pères dont l'un seulement serait biologique, c'est le cas pour un enfant de mère porteuse : quatre parents, dont deux mères interdites). On peut aussi craindre la marchandisation du corps des femmes et des enfants fabriqués.

 

« Je suis pour ce projet parce que je suis de gauche ». Ah bon ? Donc nier la différence homme-femme, libéraliser la fabrication des enfants, faire des utérus un commerce, exploser la filiation et accréditer des catégories sexuelles comme des ayants-droit, ce sont des idées de gauche ? Ce projet est ultra-libéral. On a le droit de le défendre, encore faut-il savoir ce qu'on défend ainsi...

 

Lucien Fornello pour La Vaillante

 

Lien permanent 0 commentaire

Les commentaires sont fermés.