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  • Toutes sortes de choses qui étaient implicitement attachées à l’idée d’humanité disparaissent silencieusement : l'Écologie Humaine

    Le mouvement écologique est né d’une prise de conscience des impacts graves et irréversibles des activités humaines sur la nature. Lorsque nous disons "activités humaines", nous pensons à un certain mode de développement industriel et technologique qui s’est développé d’abord en Europe depuis environ deux siècles, puis dans le monde à travers différents systèmes politiques et aujourd’hui essentiellement dans un contexte libéral et financier mondialisé.


    UNE REMISE EN CAUSE NÉCESSAIRE

    Pour autant, le projet est-il de protéger la nature contre l’homme ? Lorsque nous affirmons que : "Nous croyons toujours que la réconciliation entre la société contemporaine et la nature reste possible", nous voulons affirmer notre conviction qu’il est possible d’inventer et d’expérimenter de nouvelles formes de vivre et de décider ensemble au plan local, national et international pour favoriser une relation harmonieuse entre les communautés humaines, leurs activités et la nature. En disant cela, nous sommes conscients des profondes remises en cause de nos modes de vie, de nos formes de confort, des formes de production et de consommation qui les caractérisent aujourd’hui. Mais notre conviction se fonde aussi sur l’existence de nombreuses innovations et initiatives sociales, professionnelles, coopératives, artistiques, inventions de nouvelles formes d’habitat, de production, d’échange, de mise en commun qui contribuent à renouveler la façon dont nous pouvons penser un mode de vie contemporain en harmonie avec la nature.

    Dès les débuts du développement industriel, les structures sociales et économiques traditionnelles ont été profondément ébranlées affectant gravement les conditions de vie et la dignité de nombreux êtres humains. Aujourd’hui, nous constatons encore chaque jour l’impact du développement de l’économie libérale mondialisée sur les communautés humaines dont la prise en compte rentre pleinement dans le champ de l’écologie humaine.

    PRENDRE LA MESURE DE LA MENACE QUI PÈSE SUR L’HOMME

    L’écologie humaine que nous souhaitons promouvoir veut en particulier et de façon spécifique mettre l’accent sur la menace qui pèse aujourd’hui sur la nature de l’homme. Cette fois-ci, la menace ne concerne pas seulement les plus vulnérables des hommes mais aussi l’humanité. C’est cette prise de conscience qui nous semble être en jeu dans le mouvement actuel en France, au delà du contexte politique et législatif. Lorsque les hommes ont mis le pied sur la Lune, ils ont tout à coup vu la Terre, notre biosphère, comme quelque chose de petit dans l’univers, de fragile. Aujourd’hui nous prenons conscience que toutes sortes de choses qui étaient implicitement attachées à l’idée d’humanité disparaissent silencieusement ; comme certains papillons qui ont progressivement disparu.

    Il nous semble important d’affirmer que cette menace, ces risques qui pèsent sur l’humanité sont la résultante d’un ensemble de micro-décisions et macro-décisions, souvent indépendantes, qui font que progressivement la notion d’humanité est altérée, remise en cause. Nous devons tous nous interroger sur notre façon de vivre, sur nos priorités, sur nos responsabilités à cet égard.

    Nous devons faire ensemble un état des lieux, nous interroger sur ce qu’est pour nous l’humanité, accueillir cette réalité qu’est l’humanité avec émerveillement (certains diront gratitude), nous interroger sur les conditions d’une humanité authentique, ce qui est durable dans cette notion et ce qui est plutôt le fait du temps, des préjugés. Il faut discerner ce que nous souhaitons préserver et transmettre aux générations qui nous succéderont. En particulier, dans une époque marquée par l’idéologie libérale et individualiste, nous devons nous interroger sur ce qui est commun dans la notion d’humanité. L’humanité est une réalité individuelle et collective. Nous ne pouvons pas seulement interroger nos désirs personnels, nous devons tous nous interroger à l’échelle de notre dimension d’humanité pour identifier ce que nous devons respecter et préserver ensemble pour sauvegarder cette humanité authentique. En tant qu’être humain, nous portons une responsabilité commune, nous avons la garde de l’humanité, nous ne pouvons pas nous contenter d’observer ce qui se passe et de constater passivement ce changement, nous devons prendre nos responsabilités. Il s’agit de s’opposer à l’obscurcissement de l’humanité.

    Notre propos à ce stade n’est pas d’imposer une voie ou une autre (la décroissance par exemple) mais de créer les conditions d’un débat ouvert entre différentes composantes sociales, différents écoles de pensée, différents groupes de recherche.

    REPENSER LA TECHNIQUE

    Il ne s’agit pas non plus de prendre position pour ou contre la technique. Nous souhaitons au contraire affirmer la nécessité de "repenser la technique" pour mettre celle-ci au service de l’homme au rebours de la situation présente qui voit l’homme asservi par le développement technique. Mais ceci nous conduit d’abord à interroger la justification de tel ou tel développement technique et les conditions de sa contribution au bien commun. Ce qui doit d’abord être questionné c’est le projet de ceux qui cherchent à imposer un développement technique pour servir des enjeux qui n’ont rien à voir avec le bien commun.

    VERS UNE NOUVELLE ÉCOLOGIE

    Lorsque nous indiquons que "Dès lors que l’homme n’est qu’un matériau (…) les politiques environnementales en viennent à protéger la nature au détriment de l’homme", nous souhaitons souligner l’ambiguïté du statut de l’homme et de l’humanité dans le mouvement actuel de l’écologie. Il est bien connu que certains courants, comme celui de l’écologie profonde, mettent la priorité sur la défense de la biosphère sans donner de statut particulier à l’homme, et même, dans certains cas, voient dans l’homme la principale menace contre la nature. Par ailleurs, les politiques publiques environnementales se situent dans une logique d’instrumentation de l’action humaine qui vise à orienter cette action humaine par la contrainte réglementaire, ou par l’incitation économique (où chacun agit dans son intérêt privé pour servir une priorité qui est déterminée par d’autres). Dans ces politiques, il ne s’agit pas de créer les conditions pour que les hommes reconnaissent la nature comme un bien commun et agissent individuellement et ensemble pour en prendre soin. N’est-ce pas d’ailleurs la même logique qui risque de conduire la loi Peillon à promouvoir une véritable morale d’Etat qui est censée se substituer à la morale commune dans une défiance profonde vis-à-vis des parents et des valeurs qu’ils souhaitent transmettre à leurs enfants ? Ce n’est peut-être pas son intention, mais c’est ce que certains en déduisent.

    « LA PUISSANCE NAIT DU RASSEMBLEMENT DES HOMMES »

    Le courant de l’écologie humaine dont nous accompagnons la naissance nous semble devoir se situer dans une logique coopérative. Nous souhaitons d’abord lancer un appel à l’initiative de pensée, de dialogue, d’action, locale, nationale, internationale, sectorielle, globale, de tous ordres. Comme le dit Hannah Arendt : "La puissance nait du rassemblement des hommes". Il faut d’abord nous rassembler et construire ce qui nous est commun. Dans cette première étape d’état des lieux, il ne s’agit pas de chercher un consensus mais de croiser la pluralité des regards, des sensibilités des différentes composantes humaines qui souhaiteront s’engager dans ce mouvement, sans préjudice de leur propre position. L’image est celle d’une ruche neuve et vide posée par l’apiculteur à côté d’un essaim sauvage qui vient alors s’installer et s’auto-organiser dans cet espace.

    GILLES HERIARD DUBREUIL de l'Écologie Humaine
    http://www.ecologiehumaine.eu/gilles-heriard-dubreuil/ 

     

     

     

     

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  • Le Peuple français fait face à une entreprise totalitaire

    Le 25 Mars 2013 par Henri Hude

    La plus grande manifestation de l'Histoire de France
    « Voici mon commentaire de la manifestation du 24 mars 2013.
    Je m'exprime ici en tant que citoyen et en tant qu'universitaire français, dans la plénitude des droits et devoirs attachés à cette qualité, exerçant aussi ma responsabilité intellectuelle et sociale d'écrivain, d'homme de science et de philosophe.
     

     

    Paris vient d’accueillir la plus grande manifestation populaire de toute l’Histoire de France

    Beaucoup pensaient que son ampleur n’égalerait pas la première : c’était une erreur. Cette manifestation du 24 mars 2013 confirme donc et renforce les enseignements de la précédente. Le 13 janvier, nous étions un million, nous avons atteint sans doute le million et demi, la prochaine fois nous reviendrons deux millions. Ne parlons pas des évaluations du Pouvoir et du Léviathan médiatique : le Docteur Goebbels n’est pas mort. Cette observation nous met au cœur du sujet : le Peuple français se trouve en face d’une nouvelle entreprise totalitaire. En quoi consiste-t-elle ?

     

    Comme dans toute idéologie, il y a au principe une volonté arbitraire d’indépendance absolue

     

    L’idéologue des Démons de Dostoïevski en a donné pour toujours la formule achevée : « Je commence avec la liberté absolue et j’aboutis à la dictature parfaite. » C’est la logique de Robespierre. C’est la logique de Lénine. C’est la logique de Peillon, c’est celle de Taubira. C’est la logique totalitaire, partout et toujours, qui produit toujours le même résultat, le despotisme, en vertu d’une force des choses. Car il s’agit de transformer un Peuple en une Communauté de transgression, menée à la baguette par une secte d’idéologues.

     

    Ce que les totalitaires nomment « égalité », ce n’est pas la justice, dont ils se moquent. C’est une sorte de religion

     

    C’est une communion transgressive entre dévots de la liberté absolue. Cette communion se réalise toujours par une action politique, symbolique et sacramentelle, qui peut être le meurtre d’un monarque ou l’assassinat d’une classe, le renversement d’un autel, la suppression de la propriété privée, ou l’élimination d’une race. Ce pourrait être aussi l’infanticide, ou le suicide, ou le parricide collectif. De notre temps, un parti-secte a décidé l’abolition du couple et de la famille. C’est là son sacrement. C’est là son culte. C’est sa communion, son Egalité. C’est là qu’il jouit et s’adore. Et, comme toujours, l’Homme est sa victime.

     

    Les idéologues forment une secte

     

    La secte engendre un parti totalitaire. Le parti manipule la démocratie, l’annule, domine l’Etat. L’Etat absorbe la société. Toute opposition est broyée. La secte est heureuse.

    Malgré leur unanimité, les idéologues divergent. Chacune des passions qui se disputent le cœur humain fabrique sa propre idéologie. Toutes unies pour détruire l’Homme et sa liberté, les idéologies se font des guerres plus inexpiables encore que ne firent jamais les religions.  

     

    Il est totalement inutile de raisonner avec les idéologues. Car ce qui est perverti, chez eux, c’est la raison

     

    Celle-ci devrait être le moyen de résoudre nos problèmes. Investie par l’idéologie, c’est la raison qui devient le cœur du problème et le fondement même du totalitarisme. Le pouvoir de questionnement radical est le fondement de l’esprit scientifique et la base de la philosophie. C’est ce questionnement qui rend l’Homme sûr à la fois de la vérité et de sa liberté. Car il n’y a pas de réponse, pour qui n’a pas de question. Mais chez les idéologues, ce pouvoir de questionner devient une méfiance paranoïaque, une manie de douter, une rage de nier, un besoin de se refuser. La raison devient folle et s’endort, « engendrant des monstres » : moule à préjugés, machine à systèmes, prétexte à bourrer le crâne et à interdire de questionner. Puisque le peuple désormais pense comme nous, il n’est plus nécessaire qu’il pense. L’important est qu’il communie dans notre Egalité de transgression. Telle est l’idéologie.  

     

    Le Peuple français fait face à une entreprise totalitaire

     

    Nous n’assistons plus au déroulement d’un jeu politique ordinaire. Le Peuple n’est pas même en face d’un coup d’Etat permanent. Il fait face à une entreprise d’usurpation visant à lui imposer une autre constitution – plus encore, une autre constitution anthropologique. Nous sommes en face d’un pouvoir législatif qui usurpe le pouvoir constituant et qui l’usurpe absolument. Nous sommes en face d’un pouvoir constituant mégalomane et illégitime, qui prétend changer la nature humaine, la manipuler à sa guise, se saisir des esprits, embrigader la jeunesse et réprimer toute dissidence. Nous sommes bien en présence d’une entreprise totalitaire. L’heure est donc à la Résistance, jusqu’à la Libération, et à la Renaissance.

     

    Quelle est la force réelle de l’entreprise totalitaire ? Elle est faible ! Et le Peuple est fort !

     

    Le Peuple prend de plus en plus conscience de sa force et de sa résolution. Il y avait hier à Paris une représentation d’une bonne moitié de l’élite française, pour réclamer un pouvoir qui respecte la famille. Et il y aurait pu y avoir en même temps un autre million et demi entre la République et la Bastille, pour réclamer un pouvoir effectivement social, qui défende le travail des Français. Il est probablement inévitable que les deux mouvements finissent par converger contre le totalitarisme nihiliste et l’oligarchie, non seulement en France, mais peu à peu dans toute l’Europe, et, on l'espère, aux États-Unis. 

     

    Le pouvoir devrait prendre conscience de sa faiblesse

     

    D’abord, il ne vit que d’emprunts. Les banques, l’an dernier, n’ont plus acheté ses bons du trésor. Elles ont été remplacées par l’intervention de fonds souverains asiatiques et moyen-orientaux. Si les émirs ne lui font pas un chèque toutes les trois semaines, si les Français n’achètent plus d’assurance-vie, le pouvoir est en cessation de paiements. Ce pouvoir déjà dans la main de puissances étrangères serait à la merci d’une grève de l’impôt.

     

    Ensuite, ce pouvoir est sans appui démocratique et populaire. Le système médiatico-partisan est encore monté de telle sorte que le fonctionnement biaisé des institutions lui permet de conserver encore une apparence démocratique. Mais l’opinion publique est clairement consciente du caractère désormais non représentatif du régime.

     

    Ce pouvoir a perdu le peuple. Impuissant, ou complaisant, ce pouvoir semble n'être là que pour laisser faire l’argent et laisser mourir le travail. La France est ainsi privée de capitaux qui vont égoïstement s’investir là où est possible une inégalité maximale, accroissant aussi maximalement l’inégalité en France. Pour cette raison, le pouvoir a perdu le peuple, les pauvres pullulent, auquel il refuse l’égalité économique et la dignité du droit au travail.

     

    Ce pouvoir qui est si dépendant des grandes compagnies internationales, persécute le petit et moyen patronat, seul qui investisse encore dans ce pays pour y donner du travail à nos compatriotes.

     

    Ce pouvoir va perdre mêmes les fonctionnaires, qu’il va devoir tondre à leur tour, et licencier, pour obéir aux ordres des syndicats d’usuriers et de leurs fondés de pouvoir (OMC, FMI, etc.).

     

    Avant d’en venir là, il va mettre en péril la sécurité de la France, en abaissant follement le niveau de nos forces armées.

     

    Quelle honte que le nom de « socialisme » en soit venu à désigner ce qu'on aurait cru son contraire : cette « soif de l’argent qui gangrène le monde » (François, 24/03/2013), et l’individualisme radical.  

     

    Ce pouvoir n’a même pas la force physique entre ses mains. Quel officier de gendarmerie, quel officier de police, commandera de matraquer un peuple non violent, le jour où, par dizaine de milliers, sans violence, sans porter de coup, mais juste en avançant, et décidés à se laisser au besoin frapper sans reculer, comme faisaient les Indiens menés par Gandhi, il avancera, déterminé à sauver sa liberté, son travail, sa dignité d'homme et de femme, et franchira les barrières ? 

    Le pouvoir voudrait salir le Peuple et lui prêter des sentiments de haine ou de discrimination, juste parce qu’il n’a rien à faire de son idéologie

     

    Mais voilà que les nihilistes se trouvent désarmés, dépités, en présence d’une amitié naissante et rayonnante entre tous ceux qui, aussi différents soient-ils, ont en commun de refuser la persécution et la normalisation idéologique. Les Français veulent tout simplement demeurer des hommes et des femmes, tels que les a faits la nature, ou tels que les faits Dieu, et tels que la raison leur conseille de demeurer, avec son bon sens si bien partagé.

     

    Le pouvoir est faible parce qu’il cimente contre lui l’unité du peuple en sa diversité. Le Peuple découvre avec stupeur que la laïcité aux mains des totalitaires s’est muée en fanatisme idéologique. Le despotisme fabrique ainsi contre lui-même une fraternité nouvelle et jusqu'alors inconnue de toutes les religions et de toutes les philosophies, autant que de toutes les races. Il ne pourra plus la dissoudre. 

     

    Ce pouvoir n’a pas de force, car il a déjà perdu sa légitimité profonde

     

    Le pouvoir détruit le travail. Il entend en outre détruire le mariage et la famille. Ce pouvoir qui démolit les cadres moraux les plus essentiels est incapable, par suite, de lutter contre l’insécurité croissante. Et ce sont des gens-là qui prétendent, en plus, faire la morale aux jeunes et leur bourrer le crâne avec des folies idéologiques, comme si on était en Chine populaire ?

     

    Le pouvoir est failli. Il menace de jeter la France dans une guerre lointaine, probablement pour complaire aux puissances dont les financements prolongent sa survie. Et c’est ce même pouvoir, parvenu à l’extrémité du discrédit possible, qui se lance dans une entreprise totalitaire et prétend passer avec mépris le licou à des millions et des millions de Français, juste parce qu’il est habile à manipuler les médias et le système des partis ? Eh bien cela ne sera pas !

     

    Ce pouvoir dresse désormais contre lui et les conservateurs et le peuple, au moins la moitié de l’élite et de ceux qui payent les impôts et souscrivent aux emprunts d’Etat.

     

    Si les forces populaires ont de la présence d’esprit, elles comprendront que le moment est venu et que c’estmaintenant qu’elles peuvent renouveler le syndicalisme et sauver le travail. Elles ne le sauveront qu’en juxtaposant à la Manif pour tous, ou en injectant en elle, une dimension de Manif pour le Travail pour Tous.

     

    Quand un pouvoir a gravement failli à toutes ses obligations et qu’il veut mettre le Peuple à genoux, il prend le risque que le Peuple le mette à pied et le punisse 

     

    Il existe toujours au-dessus des pouvoirs constitués un Pouvoir supérieur et constituant. Ce pouvoir reste le maître et le juge.

     

    Le jour venu, il peut renvoyer devant la juridiction qu'il constituerait certains individus qui, ayant eu à exercer les pouvoirs constitués, auraient manqué à leurs devoirs et posé des actions susceptibles d’être qualifiées de forfaiture et d'atteinte aux intérêts vitaux de la nation.  

     

    Face au fanatisme totalitaire, un Peuple peut prêter serment de ne plus se séparer sans avoir rendu sa Constitution à son pays   

     

    Le Peuple est fort. Non seulement il se compte et mesure à la fois la faiblesse du pouvoir et sa propre force. Mais plus encore, il sait qu’il EST le Peuple, qu'il a pour lui le droit et la raison, la justice et la tolérance, et qu’il lutte contre le totalitarisme. Il est déterminé à opposer une Résistance farouche, jusqu’à la Libération. L’Ordre Nouveau ne passera pas.

     

    Et maintenant ? - On peut désormais prévoir trois choses

     

    1. Le Peuple va se déclarer en permanence – ou, en tout cas, en manifestation permanente contre le Totalitarisme et pour la Liberté.

     

    2. Le peuple qui exige du Travail pour tous, et tous les participants de la Manif pour tous, vont un jour se rejoindre et faire Peuple ensemble, contre le totalitarisme libertaire.

     

    3. Les dates des deux prochaines manifestations seront probablement le 1er mai 2013 et le 14 juillet 2013.  »


    Henri Hude, l
    e 25 Mars 2013 

    http://www.henrihude.fr/

     

     
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  • Une idéologie qui veut dominer la vie des couples

    Lettre de Michel Pinton, ancien parlementaire, à Axel Nørgaard Rokvam :

    « Cher Collègue,


    Dans votre dernier message, vous me demandez si les débats « sociétaux » auxquels j'ai participé dans ma carrière parlementaire, ont ressemblé à celui qui vient de se dérouler dans l'hémicycle. Je vous réponds que je leur vois moins de ressemblance que de continuité : selon moi, les discussions qui ont accompagné la légalisation de l'avortement, il y a presque quarante ans, l'institution du pacs en 1999 et l'ouverture du mariage aux homosexuels aujourd'hui, forment un seul et grand débat qui n'est d'ailleurs pas clos.

    Pour expliquer ma pensée, je crois utile de souligner d'abord quelques traits de la méthode par laquelle le gouvernement Ayrault a fait voter sa loi.

    L'ÉTONNANTE PRÉCIPITATION DU GOUVERNEMENT

    Comme vous me le dites, la majorité de l'Assemblée n'a guère été appelée à réfléchir ; elle s'est laissé emporter par les envolées lyriques de la Garde des Sceaux. Le député rapporteur a rivalisé avec la ministre dans l'élan oratoire : « Il est venu, le temps de l'égalité ! » s'est-il écrié dans une formule qui résumait leur plaidoyer commun. En réalité, il est venu le temps où le mariage et la filiation sont redéfinis en fonction de l'homosexualité. Il en résulte un bouleversement de ces institutions multiséculaires. Voici un exemple : jusqu'à présent l'homme et la femme apportaient à l'enfant ce qu'il pouvait recevoir de plus précieux de l'un et de l'autre : la mère lui donnait la vie et le père son nom. Le don du nom était le signe de devoirs propres à l'homme. Il empêchait une exclusivité maternelle dont la science montre l'insuffisance pour la formation de la personnalité. Avec la loi Taubira, l'enfant se verra attribuer les deux noms par ordre alphabétique, sauf si les parents demandent expressément et par déclaration conjointe qu'il en soit autrement. Le nouveau système a été fait pour convenir aux « couples » homosexuels mais il brouille un repère simple et clair de filiation masculine pour tous les autres. Les relations de père à enfant, que l'on sait fragiles dans notre société, en seront davantage affaiblies.

    Si encore ce bouleversement était nécessaire pour satisfaire une part significative du peuple français ! Mais il n'en est rien. L'Espagne, qui nous a précédé dans la légalisation du « mariage homo », nous offre des statistiques instructives : passé un effet de mode qui a fait monter de tels mariages jusqu'à 2% du total, leur proportion est retombé à 0,1%. Il en va de même au Canada. Vous avez raison de vous demander pourquoi le parti au pouvoir s'acharne à remodeler l'institution familiale au profit d'une infime minorité dont le genre de vie est et restera réfractaire à la conjugalité.

    Votre perplexité a été accrue par la précipitation du gouvernement dans cette affaire. Des dossiers graves et urgents réclamaient l'attention de l'Assemblée : l'équilibre du budget par exemple ou la montée du chômage. Aucune enquête d'opinion, aucun mouvement de rue n'appelaient les députés à voter, toutes autres affaires cessantes, l'ouverture du mariage aux homosexuels. Au contraire, l'imminence du débat a provoqué d'imposantes manifestations d'hostilité. Et, selon tous les sondages, ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault ni Christiane Taubira ni aucun responsable de la loi n'ont été récompensés de leurs efforts par la moindre poussée de popularité. Alors, quelle raison à cette hâte ?

    Il faut expliquer pourquoi tant de risques ont été pris pour si peu de bénéfices visibles. Vos collègues du Palais Bourbon, qui ont cédé à l'exaltation du discours ministériel, ne se posent apparemment pas la question. Essayons de réfléchir plus qu'eux.

    UNE IDÉOLOGIE QUI VEUT DOMINER LA VIE DES COUPLES

    Je pense que le but réel de la loi Taubira n'est pas l'émancipation des homosexuels mais l'accomplissement d'une idéologie. C'est vers cet accomplissement que convergent toutes nos lois « sociétales » depuis un demi-siècle. Pour le comprendre, il nous faut revenir à leur mère commune, la loi Neuwirth (1967).

    À l'époque, les progrès rapides de la biologie ont conduit à un mode simple et efficace de contraception chimique. Le succès de la « pilule » fut immédiat : elle apparut à la quasi-totalité des couples comme l'instrument décisif qui leur permettrait de maîtriser leur fécondité. En elle-même leur aspiration était légitime. Le législateur ne pouvait y rester insensible. La loi Neuwirth est née de là. Mais la pilule et le stérilet ont apporté aussi avec eux un autre effet, sous-estimé jusqu'à aujourd'hui. En refoulant ou en contrariant les lois naturelles propres au corps, ils ont accrédité la croyance que ce dernier n'est qu'un outil à la disposition de l'esprit de chaque individu. Et les esprits, n'éprouvant plus les contraintes des corps, ont aspiré à une autonomie sans limite. La contraception chimique et mécanique, telle que les techniques l'ont façonné il y a un demi-siècle, a donc eu de grandes conséquences morales : c'est d'elle que vient la fragilité des couples contemporains, qui ne connaissent plus la solidarité croisée des corps et des esprits ; d'elle encore, l'indifférence aux lois du corps, qui se manifeste par exemple dans l'égalité exigée entre hétéro et homosexualité ; d'elle toujours, le refus de son propre corps, réclamé par ceux qui veulent changer de sexe et, sous une forme différente, par les partisans de l'euthanasie ; d'elle enfin, cette aspiration à être soi contre la vie de son corps, dont témoigne le droit à l'avortement. L'euthanasie, l'avortement, l'homosexualité ont toujours existé. Mais c'est seulement dans le sillage de la contraception chimique qu'ils ont réclamé une reconnaissance positive.

    Cette croyance est restée masquée pendant longtemps. A cause de son caractère presque invisible, les hommes politiques du dernier demi-siècle ont fait des lois dont ils n'ont pas compris, sur le moment, la vraie nature ni les véritables conséquences. Le gouvernement Pompidou pensait sincèrement, en 1967, que la pilule allait conduire à des « couples plus harmonieux » et des « familles plus heureuses ». Ses successeurs ont été interloqués par les statistiques qui ont enregistré la montée fulgurante des divorces et la multiplication des familles monoparentales. Simone Veil a été, à son tour, décontenancée par le flot qui a renversé les barrières fragiles qu'elle avait posées à l'interruption volontaire de grossesse. Lionel Jospin est encore ulcéré de constater qu'au rebours de ses prévisions, le Pacs, loin d'éteindre les demandes de mariage homosexuel, les a attisées. Dans les faits, la croyance qui se cachait derrière la « libération sexuelle » a imposé sa propre dynamique. Elle a débordé les calculs erronés et les promesses inconsidérées des gouvernants qui sous-estimaient sa puissance. 

    Nous n'avons plus l'excuse des hommes politiques du passé parce que l'expérience accumulée depuis cinquante-cinq ans parle suffisamment fort. Nous pouvons mesurer les conséquences des lois « sociétales » d'hier et donc deviner où nous conduisent celles d'aujourd'hui. Il n'est pas difficile de prévoir, par exemple, que la légalisation du mariage homosexuel annonce logiquement celles de la procréation médicalement assistée et de la gestation pour autrui. Les dénégations ministérielles ne peuvent plus être imputées à l'aveuglement. Elles relèvent du mensonge. Puis-je le prouver? Bien sûr. Si, pour faire passer sa loi, le gouvernement a pris tous les risques que nous avons relevés tout à l'heure, ce ne peut être que pour servir un impératif si fort qu'il lui a fait négliger les contingences. Et cet impératif est la croyance que je viens d'évoquer. Désormais elle se présente sans voiles. Elle domine même les idées de notre époque au point d'être devenue l'égale d'une foi religieuse. Elle proclame que l'humanité est proche d'une libération d'immense portée. Autrement dit, elle s'est transformée en idéologie. Le rapporteur de la loi Taubira, qui est un de ses fidèles, a expliqué son but quand il a affirmé que le jour venait où l'on pourrait « en finir avec la filiation biologique pour en venir à la filiation volontaire ». La gestation pour autrui sera un mode banal de procréation. Le corps sera enfin devenu un simple outil, reconnu comme tel par la loi : il pourra être vendu et acheté selon sa valeur marchande. Ce gouvernement sait où il va, contrairement aux précédents. Ses perspectives dépassent de loin son souci des homosexuels. Cherche-t-il d'ailleurs à savoir qui ils sont et ce dont ils ont vraiment besoin ? Il s'en fait une idée qui l'arrange. Il pousse en avant le maigre peloton de l'association LGBT (un peu plus de mille adhérents) dans sa bataille pour la « libération sexuelle ». Il ne s'intéresse pas à la réalité des « gays » et des lesbiennes, celle de personnes qui traînent douloureusement une blessure inguérissable.

    Voyez comme le mariage est loin des préoccupations de nos dirigeants. Vous les avez entendus, dans leurs envolées oratoires, proclamer que la loi Taubira allait le « redynamiser » et lui « donner une nouvelle richesse ». Mais ils se gardent d'y conformer leurs vies privées. Le Président de la République, la plupart de ses ministres et la majorité des députés socialistes n'envisagent pas plus qu'avant, de se marier avec leurs concubines. La cohérence de leurs comportements personnels avec leur politique existe mais elle est à chercher bien au-delà.

    SES CONSÉQUENCES SOCIALES ET POLITIQUES 

    Traduit en projet politique, l'idéologie en question devient une lutte pour libérer le peuple français de conditionnements qui lui ont été imposés par la bourgeoisie ou le judéo-christianisme ou la tyrannie patriarcale ou les trois au nom de lois prétendument inscrites dans les corps. La gauche en fait sa nouvelle cause : elle est aujourd'hui presque unanime à estimer que la différence sexuelle est une fausse donnée, la distinction entre géniteurs et parents un progrès nécessaire, la libre disposition de son corps un droit fondamental jusque dans l'avortement et l'euthanasie ; elle s'enthousiasme pour le grand combat émancipateur que l'histoire lui confie. Il remplace la lutte des classes, qu'elle a dû abandonner après l'échec des projets marxistes.

    Prenons garde, cher collègue, de sous-estimer les conséquences sociales et politiques de cette croyance devenue idéologie. J'en résume le danger en indiquant qu'elle attaque et affaiblit la solidarité dans notre société. La solidarité entre corps et esprits est la première atteinte. Les esprits, à leur tour, sont poussés à considérer comme primordiale une recherche de soi strictement individuelle et immédiate. La solidarité avec les autres leur paraît secondaire et confuse. C'est de cette source que coulent les comportements caractéristiques de notre époque : la préférence donnée à la consommation privée sur les investissements collectifs ; le fatalisme résigné face à d'insolentes inégalités de revenus ; le désintérêt pour la connaissance de l'histoire et la peur de l'avenir. Le citoyen que l'idéologie façonne peu à peu vit par lui et pour lui dans le présent. Pour le reste, il s'en remet à la tutelle de l'État.

    C'est pourquoi l'État est obligé de courir à l'aide de toutes les victimes d'une solidarité sociale en régression. Des millions de familles monoparentales - c'est à dire des mères abandonnées avec leurs enfants jeunes - seraient dans une misère irrémédiable sans les allocations massives que les gouvernements leur prodiguent depuis trente ans. Des bataillons d'éducateurs, psychologues, psychothérapeutes, animateurs, juges pour enfants sont mobilisés pour socialiser les adolescents violents, drogués, délinquants, instables ou simplement en marge de la société, qui ont pour seul point commun d'avoir fui des familles artificielles ou éclatées. Il faudrait y ajouter les vieillards laissés à leur solitude pour lesquels il a fallu inventer l'APA et d'autres catégories encore. Cette action sociale coûte cher, si cher que le gouvernement actuel est devenu incapable d'augmenter ses dépenses au rythme des besoins. Il est obligé de faire des choix. Observez lesquels : il cherche à réduire les allocations attribuées aux familles mais il décide que les avortements seront désormais gratuits. Il révèle ainsi le projet politique qui l'anime. Soyez certain que la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui seront demain remboursées par la sécurité sociale. Il sera intéressant de savoir quelle dépense sera rognée en contrepartie.

    À LA POUBELLE DE L'HISTOIRE ?

    Le ministre de l'Éducation nationale a voué les opposants à la loi Taubira à la poubelle dans laquelle l'Histoire jette ceux qui s'opposent à la marche du progrès. Est-il conscient d'avoir repris une prédiction que les marxistes d'antan appliquaient à leurs adversaires ? Leur erreur aurait dû le rendre plus prudent. Plusieurs indices laissent penser que l'Histoire pourrait désavouer la prophétie ministérielle. Le projet politique qu'il partage avec François Hollande est de moins en moins accepté à mesure qu'il se réalise. Certes la contraception chimique a séduit l'écrasante majorité des couples. Mais c'est parce que son joug était le passage obligé vers un libre contrôle de leur fécondité. Quarante ans plus tard, le Pacs, présenté comme un grand pas vers la libération sexuelle, unit péniblement 3% de la génération des jeunes de 18 à 40 ans. La loi Taubira, qui se veut une étape majeure sur la même voie, dresse contre elle une hostilité massive. La dynamique qui conduit à la séparation totale entre corps et esprits, se heurte à une résistance de plus en plus forte.

    Et puis cette idéologie et le projet politique qui l'accompagne reposent sur un socle fragile : la pilule, invention technique vieille d'un demi-siècle. Si demain, une autre invention technique, qui offrira aux couples une maîtrise efficace de leur fécondité sans enfreindre la loi naturelle des corps, devient disponible, le charme sera rompu. La séparation absolue du corps et de l'esprit apparaîtra comme une violence inadmissible faite à l'intégrité de la personne. C'est le projet soutenu par M. Peillon qui risque de finir dans la poubelle de l'Histoire.

    Non, cher collègue, le débat commencé il y a plus d'un demi-siècle n'est pas clos. Vous et moi avons défendu la plénitude de l'homme et la dignité de l'Etat. Notre cause est la bonne. Elle l'emportera. »

    Michel Pinton

     
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  • Les français sont-ils prêts à reconnaitre comme juste la théorie du genre et à l’appliquer à leur modèle de société ?

    Axel Nørgaard Rokvam à Mme Taubira, Garde des Sceaux, en Sorbonne, le 18 mars 2013

    Mais qui êtes-vous, Madame, pour changer ma civilisation ? Appartient-il au garde des sceaux de supprimer juridiquement la filiation biologique ? Appartient-il au législateur de me dire qui sont mes parents ? N’abusez pas de votre pouvoir, Madame, vous risqueriez de faire de nous des marchandises, rétablissant un esclavage dont je me ferai éternellement l’ennemi. Vous savez bien que ce projet ne rend service qu’à vous. Vous occupez ainsi les français en utilisant une communauté homosexuelle peu encline à se marier et encore moins à « avoir des enfants ». Vous vous honoreriez donc de le retirer dès maintenant, car il n’y a que l’orgueil qui puisse vous retenir de revenir à la raison.

    Les français sont-ils prêts à reconnaitre comme juste la théorie du genre et à l’appliquer à leur modèle de société ? Je sais, parce que vous êtes là à tenter de nous convaincre du contraire, qu’une parole intérieure tente d’hurler en vous que ce que vous faites est grave, car c’est contre l’homme, au-delà de ses choix ou penchants religieux, sexuels et culturels. Quelqu’un en vous-même vous rappelle, au fond, que c’est contre l’homme tout simplement.

    Comment pouvez-vous ignorer, Madame, tant de personnes compétentes qui vous disent, en substance, que ce projet de loi est le cheval de Troie d’un esclavagisme moderne, où le désir devient la mesure de toute chose. Cela ne marche pas, Madame, cela donne une société sans but, sans espoir et sans vie, nous le voyons tous les jours. Mais vous ne les lisez plus les sages, vous n’écoutez plus les immortels et les philosophes, et leur mise au pilori médiatique vous rend service. Espérez-vous, franchement, rendre le monde meilleur en supprimant le mariage et en acceptant la GPA et la PMA ?

    Si vous faites passer ce projet de loi, Madame, vous aurez des comptes à rendre devant les personnes que vous aurez délibérément, en tant que garde des sceaux, privés de leur relation avec leur père ou leur mère, ou les deux. Si je me lève ici, ce n’est pas contre vous Madame, mais pour eux. Et aussi parce qu’en faisant cela, vous n’engagez pas seulement votre personne, mais vous engagez la France et nous tous qui la faisons, naissance après naissance, mort après mort et vie après vie, passant d’une famille où l’on né à une famille que l’on fonde. Enfin, j’irai dimanche prochain sur les Champs-Elysées, car la liberté d’expression est à ce prix dans votre civilisation, et parce que mon cœur n’a pas fini de battre pour mon pays. »

    Axel Nørgaard Rokvam à Mme Taubira en Sorbonne, le 18 mars 2013
     

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  • Le printemps des consciences

    Lettre de Monseigneur Marc Aillet aux diocésains à propos de la « Manif pour tous » du 24 mars :

     

    Mandala, HildegardeDeBingenMandala de Hildegarde Von Bingen

    "Le 13 janvier dernier à Paris, le projet de loi Taubira de « mariage et adoption pour tous », a suscité une mobilisation sans précédent, tant par son ampleur que par la diversité des manifestants et leur motivation : on ne marchait pas pour défendre des intérêts particuliers, mais on avait conscience, de manière plus ou moins explicite, de promouvoir le bien commun de la société, un bien précieux à transmettre aux générations futures. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette mobilisation ne semble pas avoir eu d’effets immédiats sur le gouvernement : son absence presque totale de réaction a même pu s’apparenter à un certain mépris. Le débat parlementaire a été à l’image des auditions devant la commission des lois de l’Assemblée nationale : un parti-pris idéologique, un refus d’entendre la voix de la raison en tournant systématiquement en dérision les arguments avancés, une occultation des vrais enjeux pour la société, en particulier « le droit de l’enfant » au profit d’un mortifère « droit à l’enfant ». Les 700.000 pétitions déposées au CESE n’ont pas eu plus de succès. Les medias qui minimisent cette mobilisation, au mépris de son ampleur inédite en France, continuent de donner la parole aux promoteurs du projet de loi qui s’en prennent avec virulence à leurs adversaires en brandissant contre eux le facile qualificatif d’ « homophobes » pour les diaboliser aux yeux de l’opinion.

    Face à une telle fin de non-recevoir et devant l’obstination du gouvernement, voire une certaine faillite des institutions républicaines qui apparaît de plus en plus comme un déni flagrant de démocratie, la partie est-elle perdue pour autant ? Non, et il convient de rester mobilisés, même si le doute et le découragement semblent en gagner plus d’un.

    Il reste que la mobilisation historique du 13 janvier est une lame de fond qui ne saurait se réduire à un combat à court terme, lequel demeure pour autant légitime. En effet on ne saurait être dans une logique d’affrontement ou de rapport de forces. Face au mépris et à la dérision, il n’est pas question de se laisser aller à quelque forme de violence ou d’agressivité que ce soit. C’est un combat spirituel où les ennemis ne sont pas « des êtres de chair et de sang », comme dirait saint Paul : c’est la « béatitude des doux » qui doit nous animer ; et la douceur n’a rien à voir avec la mollesse et la lâcheté, elle est même la vertu qui nous aide à convertir la violence en force d’âme. Mais il semble bien que l’on soit engagés dans une « guerre idéologique » qui entend procéder à la déconstruction de la société et à la déstructuration de la personne humaine, jusqu’à détruire son lien constitutif au Créateur, pour hâter l’avènement d’un « homme nouveau ». Tel est bien, semble-t-il, le sens de la « réforme de civilisation » prônée par Mme Taubira, au nom de laquelle le gouvernement entend « arracher les enfants au déterminisme de la religion » (Christine Taubira à l’Assemblée nationale ») et faire de l’Education nationale un instrument susceptible de promouvoir une « morale laïque » pour « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » (Vincent Peillon). Au bout du compte, ce projet totalitaire n’a d’autre objectif que d’imposer à l’ensemble de la société une politique hélas synonyme de « culture de mort » (promotion de l’idéologie du genre, mesures visant à faciliter l’accès des femmes à l’IVG, remise en cause annoncée de notre politique familiale et du droit de la famille, légalisation programmée de la procréation médicalement assistée , autorisation des expérimentations sur l’embryon humain, du « suicide assisté », des « salles de shoot », etc.).

    Dans ces conditions, la manifestation du 24 mars ne sera pas d’abord une démonstration de force, qui chercherait à tout prix à faire plier le gouvernement, même s’il est légitime de réclamer purement et simplement le retrait du projet de loi Taubira. Car ne nous y trompons pas : adopté par l’Assemblée nationale en première lecture, il doit encore être discuté au Sénat, puis vraisemblablement, revenir en seconde lecture à l’Assemblée, sans préjuger de son application, si d’aventure il parvient à franchir toutes ces étapes parlementaires. Mais il s’agit plus encore de montrer qu’il existe en France un vaste et profond mouvement de résistance spirituelle, morale, sociale et politique, sous-estimé par les organes institutionnels et les appareils de partis.

    Sans doute les déclarations de certains porte-paroles de la « manif pour tous » ne sont-elles pas toujours ajustées. En même temps, leur diversité et leur profond désir de rester unis sur l’essentiel, à savoir le retrait du projet de loi, sert ce mouvement de résistance, au-delà des divergences d’approches. Je sais bien aussi que la date retenue, due à des contraintes indépendantes de la volonté des organisateurs, pourrait gêner les catholiques qui entrent en ce dimanche 24 mars dans la grande semaine sainte. Toutefois, devant l’importance de l’enjeu, j’encourage les fidèles du diocèse qui le décideront en conscience et en auront la possibilité, à se rendre à Paris le 24 mars. Moi-même, je célèbrerai la Messe anticipée du dimanche des Rameaux, le samedi 23 mars à 18h à la cathédrale Saint- Marie de Bayonne et je les accompagnerai afin de manifester ma sollicitude de pasteur pour leur légitime engagement : pour vous, je suis évêque, mais avec vous je suis chrétien … et citoyen !

    L’Eglise n’a certes pas vocation à se lancer dans la bataille politique, mais son rôle est bien de réveiller les forces morales et spirituelles de la société. Mon intervention se situe dans cette ligne. Comme évêque et en conscience, je ne saurais me soustraire à ma mission prophétique. Comme le Pape Benoît XVI nous le rappelait, lors de notre visite ad limina : « Dans les débats importants de société, la voix de l’Eglise doit se faire entendre sans relâche et avec détermination. En continuant d’exercer comme vous le faites la dimension prophétique de votre ministère épiscopal, vous apportez dans ces débats une parole indispensable de vérité qui libère et ouvre les cœurs à l’espérance ». « Garante de la culture de l’humain », qui est née, comme le rappelait notre Pape émérite, « de la rencontre entre la Révélation de Dieu et l’existence humaine », l’Eglise a quelque chose à dire sur l’homme, précisément parce que l’homme a été créé à l’image de Dieu, fondement ultime de sa dignité, et parce que « le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le Mystère du verbe incarné » (Vatican II).

    La manifestation du 24 mars, comme celle du 13 janvier, doit être l’expression d’un véritable printemps des consciences. Je n’oublie pas pour autant les souffrances des personnes homosexuelles et de leurs familles, pour lesquelles l’Eglise a une longue expérience d’accompagnement pastoral. Je ne veux pas non plus minimiser les nombreuses situations de précarité économique et sociale engendrées par la crise actuelle, pour lesquelles des solutions politiques tardent à être trouvées et qui exigent de notre part un engagement redoublé en ces jours de Carême. Mais le projet de loi de mariage et d’adoption pour tous représente un enjeu considérable pour l’avenir de notre société et c’est pourquoi je me permets d’insister sur la juste mobilisation qu’il réclame. En vous engageant d’abord à la prière, car « l’action déborde toujours de la prière » (Marthe Robin), je vous propose de consacrer le vendredi 22 mars à une journée de jeûne et de prière à cette intention. Avec mes sentiments dévoués dans le Christ et Son Eglise."

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  • La question fondamentale ne sera jamais résolue : le sentiment d’inégalité.

    Lettre ouverte d'un jeune homosexuel aux Parlementaires : Jules Courot

     

    Mon témoignage sur l’homosexualité et mon opinion sur le mariage pour tous


    « Le projet de loi de « mariage pour tous » fait couler beaucoup d’encre, chez les « pros » comme les « antis » et de nombreux sujets sont occultés alors qu’ils sont prioritaires car ils concernent un nombre plus important de Français : chômage, logement, pauvreté, éducation, santé, alimentation, dépendance, handicap, exclusion…











    Cependant, je dois te dire quelque chose d’important au sujet de l’homosexualité, dont tu n’as peut-être jamais entendu parler. Cette lettre se veut l’humble témoignage de mon expérience. En effet, je ne prétends pas détenir la vérité sur un sujet aussi complexe que l’homosexualité. Cela te concerne en tant que citoyen français mais également parce que je suis peut-être ton voisin, ton collègue, ton ami, ton frère, ton fils.









    J’ai 27 ans et, à l’âge de 18 ans, j’ai pris conscience de tendances homosexuelles. Ce jour-là a été un choc énorme. Je me suis posé beaucoup de questions : pourquoi moi ? pourquoi ces tendances ? ne pourrai-je jamais aimer une femme, fonder une famille ? où est l’avenir avec tous ces projets qui tombent à l’eau ? à quoi cela sert-il de vivre ?




     

     



    En vieillissant, d’autres questions et souffrances sont apparues : souffrance de ne pas toujours savoir entrer en relation avec les autres, de ne pas se sentir aimé, de ne pas savoir aimer, de ne pas s’aimer, de ne pas être ce que j’aimerais être « un homme à femmes ». Pourtant, je ne suis pas seul à souffrir ; nombreux sont ceux qui souffrent : de la perte d’un être cher, du chômage, de la pauvreté, de la solitude, d’addictions, d’un handicap, d’exclusion, de maladie, de stérilité… Malgré cela, cette souffrance n’est-elle pas légitime ? N’est-il pas important que quelqu’un puisse m’écouter et m’aider à discerner sans me juger ?







     

     

    Si je décide de pratiquer l’homosexualité, serai-je vraiment heureux ? Comment serai-je à 80 ans ? Comment mon entourage réagira-t-il en l’apprenant ? Me soutiendra-t-il ou cessera-t-il toute relation ? Devrai-je lui en parler au risque de le faire souffrir ou vivre caché au risque de souffrir seul ? Où est la vérité ? Où est le bonheur ? Les personnes découvrant des tendances homosexuelles ne se posent-elles pas les mêmes questions ?





     

     

     




    De ma propre initiative, j’ai choisi d’en parler à un psychothérapeute, qui m’a accompagné dans mes questionnements, tout en respectant ma liberté de conscience et de « choix de vie ». En apprenant à me connaître, j’ai réalisé que mes tendances homosexuelles s’étaient construites pendant mon adolescence pour plusieurs raisons : à cause d’un manque affectif très fort de la part de mon père (réel ou ressenti ?) et d’un lien fusionnel avec ma mère. D’autres traumatismes sont venus indirectement renforcer ces tendances : le harcèlement moral et physique de mes « camarades », garçons comme filles, pendant ma scolarité et la confrontation, dès l’âge de 12 ans, à la pornographie et au discours hyper sexualisé des émissions de radio.










    J’ai compris que lorsque je suis attiré par des personnes du même sexe, c’est parce que je cherche en elles l’amour de mon père dont j’ai manqué et l’amitié de mes « camarades » dont j’ai été privé durant ma scolarité. Je crois que les facteurs de l’homosexualité sont multiples et complexes et que chaque situation est unique. Enfin, je crois que l’on ne peut pas comparer l’homosexualité masculine et l’homosexualité féminine. Néanmoins, je pense que la connaissance de soi, qui est un long cheminement, permet de faire la vérité sur soi et aide à s’assumer avec les blessures inhérentes à toute vie humaine. C’est de l’acceptation de cette vérité sur soi, je crois, que résulte la paix intérieure.







     


    Cela fait neuf ans que je vis avec ces tendances qui, parfois, rendent mes relations avec les autres difficiles, malgré des questions existentielles qui parfois refont surface. Quel sens donner à ma vie ? Comment vivre heureux si je ne peux me marier avec une femme et avoir des enfants ?





    Mais, si je tiens à prendre la plume, c’est pour dire combien ce projet de loi de « mariage pour tous », à mon sens, vient bouleverser les repères de notre société où nous manquons déjà cruellement de repères, où le relativisme est roi et où l’individualisme est courant. Quoiqu’il faille saluer la générosité ponctuelle et financière de beaucoup de Français lors d’événements médiatisés tels que le Téléthon, les Restos du Cœur, le séisme en Haïti ou les tsunamis en Thaïlande ou au Japon. Cela est-il pour autant suffisant ? La canicule de l’été 2003 n’a-t-elle pas mis au jour un grave problème d’isolement des personnes âgées dont les voisins ignoraient les besoins ? Le Lillois retrouvé chez lui 15 ans après son décès ne pose-t-il pas question sur l’indifférence de certains ? La présence de sans-abris à nos portes, y compris ayant un emploi, ne montre-t-il pas que nous avons encore des efforts à faire en matière de solidarité ? Le montant des dépenses des Français pour les fêtes alors que beaucoup n’ont rien n’est-il pas une injustice ? Selon un sondage CSA pour l’émission Capital, en décembre 2012, les dépenses par foyer variaient de 263€ à 483€ alors que le RSA s’élève à 475€ ou le minimum vieillesse à 777 €.














    Je vais tenter d’apporter mon opinion et un éclairage sur l’homosexualité, à partir de mon vécu, avec humilité, dans un souci de sincérité et de rigueur intellectuelle. Avant toute chose, sachant que ce sujet peut réveiller des blessures très profondes, je voudrais d’avance te demander pardon si tu te sens blessé en lisant ce qui suit. Je te demande également de la patience dans la lecture de cette lettre. En effet, comment évoquer un sujet aussi complexe en 140 caractères ?








    Depuis neuf ans, j’ai été amené à écouter et à comprendre les arguments des « pros » et des « antis », à rencontrer d’autres personnes homosexuelles que moi ou à écouter leurs proches. Je crois que l’on ne peut véritablement se faire une opinion sur les réalités de l’homosexualité et sur les enjeux du « mariage pour tous » que si l’on est en capacité de s’écouter, sereinement et non dans l’affrontement, ce que je déplore aujourd’hui en l’absence de débat réel et pacifié. En effet, chacun défend son point de vue sans écouter l’autre, que ce soit dans un camp ou dans un autre. Quel que soit le sujet, on voit bien aujourd’hui combien nous avons du mal à nous écouter et à nous faire confiance ; d’abord parce que nous avons du mal à prendre du recul par rapport à notre propre situation, parce que nous avons du mal à faire usage de notre raison et que nous réfléchissons plus souvent à l’aune de nos sentiments. Ensuite, parce que nous avons oublié la vertu fondamentale de l’interdit du mensonge. On voit bien à quel point l’usage de la langue de bois et le mensonge sont devenus monnaie courante pour arriver à ses fins ou éviter d’assumer la responsabilité de ses actes. La conséquence dramatique est que l’on ne se fait plus confiance et l’on a du mal à se croire. Puisqu’il m’arrive de mentir, comment puis-je être certain que mon interlocuteur ne ment pas non plus ?
















    Toi qui es homosexuel et qui dis assumer ton homosexualité, je suis heureux pour toi mais je te demande d’accepter que d’autres ont un parcours différent du tien et vivent des situations différentes. Chacun est unique et doit cheminer en toute liberté et à son rythme.






    Toi qui vis ces questions avec souffrance, je veux te dire mon affection, te dire combien je comprends ta souffrance, tes doutes, ta révolte, plus encore aujourd’hui où l’on entend tout et son contraire, des paroles s’érigeant en vérités absolues, chez les « pros » comme chez les « antis », niant le parcours unique et les aspirations de chacun.







    D’un côté, certains politiques et lobbys gays banalisent l’homosexualité comme si la question était simplement une inégalité de droits et la réponse uniquement législative. Mais c’est nier les causes complexes et diverses de l’homosexualité et les souffrances que vivent beaucoup de personnes homosexuelles. 







    D’un autre côté, des intégristes de tous bords tendent à imposer une vérité sans charité et condamnent ceux qui n’ont pas choisi leurs tendances homosexuelles ou ceux qui pratiquent l’homosexualité « malgré eux ».






    En réalité, la très grande majorité des Français ne sait pas ce qu’est l’homosexualité et ont des paroles humiliantes à l’égard des personnes homosexuelles, parfois même dans sa famille ou ses amis. C’est par ignorance ou par peur de la différence. Ce sentiment de peur face à ce que l’on ne comprend pas est humain. Je crois aussi qu’il est lié au sentiment d’impuissance face à une situation que l’on ne maîtrise pas. Ne t’es-tu jamais senti désarmé face à la souffrance d’un proche ou face à une situation inconnue ? N’as-tu jamais employé, même toi qui es homosexuel, pendant ta jeunesse, pour plaisanter, les expressions « voiture de pédé », « tapette » ou « pédale » ? Pourtant, as-tu mesuré que cela pouvait blesser ?












    Toi qui ne comprends pas l’homosexualité, qui en est peut-être dégoûté, qui considère cela « contre-nature », je te comprends mais je te demande d’ouvrir ton cœur et ton intelligence, car derrière ces réalités se cachent des êtres humains, comme toi, qui ont un cœur, une intelligence et une immense soif d’amour et de vérité.







    Comment donc s’y retrouver entre les discours « pros » et les discours « antis » ? Qui croire ? Que croire ? Où est la vérité ? Comment ne pas être taxé d’homophobie si l’on est contre le projet de loi de « mariage pour tous » ? Comment défendre la famille (père-mère-enfant) tout en respectant ceux qui n’ont pas fait un choix conscient de leurs tendances ou qui vivent dans une situation familiale différente de la famille traditionnelle ?








    C’est un fait, des personnes de même sexe vivent ensemble et se portent mutuellement affection. Certains élèvent des enfants, issus pour la très grande majorité d’unions hétérosexuelles, et l’on ne peut nier que ces enfants reçoivent autant d’amour que dans des couples de sexes opposés. Par ailleurs, il faut reconnaître la sincérité du désir d’enfant des personnes homosexuelles et la souffrance de ne pas en avoir. Cependant, je crois que l’on doit se poser les questions suivantes en mettant de côté ses affects : Quelle situation familiale et éducative est la meilleure pour le bien-être psychique de l’enfant ? N’y a-t-il pas des limites aux désirs individuels que le législateur doit rappeler dans la loi ? Existe-t-il un droit à l’enfant ou des droits de l’enfant ? Avoir un père et une mère n’est-il pas précieux, même si les réalités sont aujourd’hui diverses ? Selon l’INSEE, en 2005, 81% des 13,5 millions de jeunes de moins de 18 ans vivaient avec un couple parental marié (63%) ou en union libre (18%). L’INED, en 2005, estimait que 24000 à 40000 enfants étaient élevés par des couples de même sexe, soit entre 0,22% et 0,29% du nombre total d’enfants.















    Je crois aussi que la question fondamentale, sous-jacente à ce projet de loi, ne sera jamais résolue : le sentiment d’inégalité. Certes, des améliorations législatives peuvent être apportées au pacs afin de garantir des droits équivalents, comme l’a exprimé le Défenseur des droits dans son audition du 13/12/2012 à l’Assemblée nationale, en matière de pension de réversion, de logement (co-titularité du bail) ou de congés pour événements familiaux. Faudra-t-il encore qu’ils soient assortis des mêmes obligations pour qu’il y ait égalité de traitement (obligation alimentaire par exemple) et résoudre les cas où le parent biologique d’un enfant change plusieurs fois de partenaire. Chaque partenaire du couple devra-t-il l’obligation alimentaire aux enfants de l’autre partenaire, l’enfant devra-t-il l’obligation alimentaire à la totalité des partenaires de son parent biologique ? Le partenaire devra-t-il l’obligation alimentaire à l’ensemble de ses partenaires, dans le cas où sa responsabilité est reconnue, comme dans les divorces chez les couples hétérosexuels ?











     


    En effet, à mon sens, le sentiment d’inégalité que le projet de loi prétend abolir est plus profond qu’un problème législatif. Il s’explique par le besoin de reconnaissance et la souffrance que vivent beaucoup de personnes homosexuelles. Il est vrai que, pendant des siècles, elles ont été condamnées par les régimes politiques en place. Mais, en réalité, la cause de cette souffrance est intrapsychique. La réponse est par conséquent individuelle et non pas collective. Ce sentiment d’infériorité s’explique par le traumatisme que provoque la découverte de tendances homosexuelles. En effet, l’écart entre ce à quoi l’identité de chacun le destine (homme ou femme), ce à quoi chacun aspire au fond de lui-même, et les limites auxquelles son orientation le contraint, sont source de souffrance. Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre et psychologue, a établi 7 phases dans le phénomène du deuil, suite à un événement traumatique, les premières étant le déni et la révolte pour arriver à l’acceptation. Toi qui es concerné par ces questions, peut-être es-tu dans le déni parce qu’il est trop douloureux pour toi d’accepter cette réalité ? Peut-être es-tu dans la révolte parce que cela te permet d’exprimer ta souffrance en rejetant la responsabilité sur un tiers (la société, la politique, les religions...) ? Je dis cela avec beaucoup de respect envers toi et de prudence car moi aussi j’ai traversé ces phases de déni et de révolte y compris envers ma famille, mes amis, mon milieu social ou ma religion mais je me rends compte que j’avais tort.


















    Je crois en effet que toute vie humaine a sa part de blessures et de souffrances, à des âges et des degrés différents. Etre vrai avec soi et avec les autres, c’est reconnaître la fragilité de l’existence humaine et en assumer les limites. Nous vivons dans un monde aseptisé où la mort et la maladie sont taboues. Notre société de consommation, via les discours politiques, publicitaires ou médiatiques, nous fait croire que tout peut s’acheter : la santé, la beauté, le bonheur, l’éternelle jeunesse, l’immortalité. C’est un mensonge qui n’aide personne à accepter les limites de l’existence humaine et rend malheureux car nous sommes en permanence insatisfaits. Le moindre grain de sable dans les rouages de nos projets nous déstabilise. Il faut voir à quel point le retard d’un train de quelques minutes nous met en rogne (alors que 95% des trains étaient à l’heure, selon la SNCF, en 2011). Il faut voir aussi comme nous avons du mal à regarder une personne handicapée, une personne âgée malade ou un sans-abri quand nous les croisons. Pourquoi ? Parce que leurs fragilités nous renvoient à nos propres fragilités que nous ne cessons de nier en les camouflant derrière nos vêtements de marque, nos diplômes, notre statut social, notre argent, notre voiture, notre maison... En réalité, s’il y a bien une chose devant laquelle nous sommes tous égaux, du sans-abri au Président de la République, c’est la mort. Ce que je veux signifier, c’est que l’homosexualité et ses limites font partie de ces fragilités humaines qu’il revient à chacun d’assumer.


















    Toi qui es jeune et qui vis douloureusement ces questions, toi qui ne comprends rien à l’homosexualité, toi qui es indifférent - et cela est dommage - je veux te mettre en garde de ne pas te laisser manipuler par un « beau » discours politique ou de celui des lobbys gays sous prétexte d’égalité de droits. Je te demande de ne pas être naïf car l’homosexualité n’est pas aussi simple qu’un baiser entre deux adolescents qui découvrent leurs tendances. Certes, l’affection que peuvent se porter deux personnes de même sexe est bien réelle et le désir de vivre fidèlement aussi. Moi aussi, j’ai été attiré par un homme et j’ai eu beaucoup d’affection pour lui. J’aurais été prêt à donner ma vie pour lui. Cela dit, tous les jours je suis attiré par d’autres hommes que je trouve beaux et avec qui j’ai envie de faire ma vie alors que je ne les connais pas. La personne homosexuelle n’est jamais satisfaite car l’attirance qu’elle éprouve pour des inconnus de même sexe est, non pas de l’amour, mais le désir de combler un besoin immense de reconnaissance et d’affection. Non, l’homosexualité n’est pas si simple, si épanouissante, si naturelle. Quel est le pourcentage de couples homosexuels qui ont une relation fidèle et épanouie ?















    Je veux aussi témoigner que le désir homosexuel est parfois compulsif et violent. Il faut constater l’existence de boîtes gays, de clubs échangistes gays, de pratiques sadomasochistes, de fist-fucking. Il faut voir la pornographie homosexuelle sur Internet accessible malheureusement à n’importe qui, y compris via Youtube, Dailymotion ou les réseaux sociaux, pour se rendre compte de la violence et de l’aspect compulsif du désir homosexuel. Un homosexuel honnête avec lui-même ne peut le nier.









    Toi qui vis ces pratiques, et qui peut-être en souffres, je veux te dire mon affection et combien je te comprends. Je sais que, ni toi ni moi, ne nous résumons à nos tendances et à ces pratiques. Ce que je dénonce, c’est le tabou sur cette réalité du désir homosexuel, par les médias, les politiques et les lobbys gays, qui sert les intérêts de quelques-uns favorables au projet de « mariage pour tous ». Nier cette réalité, c’est nier la souffrance des personnes homosexuelles, c’est nier leur soif de bonheur et leurs aspirations à autre chose de plus grand. Ce projet de loi, à mon sens, vise à rendre plus acceptable cette pratique homosexuelle cachée, vécue par des célibataires mais aussi des hommes ou femmes en couple en recherche de plaisir immédiat, malheureux ou frustrés dans leur sexualité.









     


    Toi qui vis ces pratiques, en toute honnêteté avec toi-même, quel regard portes-tu sur celles-ci ? Que ressens-tu quand tu as des relations sexuelles avec ton compagnon ? N’est-ce pas toi que tu cherches à travers lui ? N’est-ce pas te rassurer en te disant « Je me suffis à moi-même ! Il n’y a que moi qui compte, les autres sont inintéressants. » ? Es-tu vraiment heureux et épanoui ?








    Ce que je raconte sur les clubs échangistes ou sur les pratiques homosexuelles est une réalité. Parfois, des adultes en manque d’amour et de repères, profitent de l’innocence de jeunes adultes ou de personnes de leur âge pour assouvir leurs fantasmes. Il me revient en mémoire une vidéo Youtube d’un homme de 40 ans, filmant la façon dont il achetait progressivement les faveurs d’un jeune de 20 ans, rencontré dans une cafétéria, contre une forte somme d’argent. Si l’homosexualité était si naturelle, si épanouissante, pourquoi alors les personnes ayant ces pratiques n’en parlent-elles pas ouvertement à leurs amis ou leur famille ? Quand on dit que l’homosexualité est taboue, c’est parce que les personnes homosexuelles elles-mêmes n’en parlent pas, parce qu’au fond elles sentent bien que ces pratiques ne sont pas épanouissantes, qu’elles en souffrent, et qu’elles aspirent à autre chose. Attention, je ne dis pas que toutes les personnes homosexuelles fréquentent des clubs échangistes ou ont des pratiques sadomasochistes. Je ne dis pas non plus qu’elles sont toutes infidèles. Je connais des couples homosexuels qui vivent ensemble depuis plusieurs années. Je comprends aussi la souffrance de ne pouvoir vivre des gestes d’affection en public, de se tenir la main, de mettre sa tête sur l’épaule de l’autre, de s’embrasser. C’est une souffrance d’être obligé de se cacher alors que les couples hétérosexuels peuvent s’embrasser en public. Je reconnais le désir sincère des personnes homosexuelles de partager une vie affective et fidèle. Mais, je dis que l’homosexualité n’est pas aussi simple, aussi épanouissante, que l’hétérosexualité. Ne dit-on pas qu’il y a plus d’infidélité dans les couples homosexuels que dans les couples hétérosexuels ?





















    C’est la raison pour laquelle je pense que l’homosexualité et l’hétérosexualité ne sont pas équivalentes. C’est la raison pour laquelle je crois que ce projet de loi de « mariage pour tous » est injuste car il ne tient pas compte de la diversité et de la complexité des situations que vivent les personnes homosexuelles. Il nie le désir de celles qui aspirent à autre chose, il les enferme et les réduit à leurs tendances et leurs pratiques. Il nie celles qui n’ont jamais demandé ce projet de loi. Il nie celles qui croient qu’il ne résoudra pas le fond du problème. La preuve, c’est qu’au lendemain de la manifestation du 13 janvier, il ne fait que renforcer les inquiétudes des opposants devant le mutisme du gouvernement, il crée plus de souffrance chez les personnes homosexuelles qui se sont senties blessées par cette manifestation, il attise les affrontements entre « antis » et « pros », et, en finalité, dessert les personnes homosexuelles qui, pour la plupart ne demandent rien, et peuvent être sujettes à plus de violences à leur égard. J’étais à la manifestation le 13 janvier et je peux témoigner que je n’ai vu aucune homophobie mais plutôt des gens témoignant de la joie d’avoir eu un père et une mère et leur inquiétude devant le changement que la loi implique dans la filiation.
















    Quant à l’adoption, à la procréation médicalement assistée (PMA), réservée aujourd’hui aux couples stériles, et la gestation pour autrui (GPA), qui arriveront inévitablement si le projet de loi de « mariage pour tous » est voté, posent aussi question. On ne peut nier qu’un enfant est issu, à quelques exceptions près - un viol par exemple - de l’amour entre un homme et une femme. Je sais qu’il existe des enfants élevés par des couples homosexuels qui sont heureux. Mais, la plupart ont un père et une mère puisqu’ils sont issus, sauf exception, d’une union hétérosexuelle. Je ne nie pas que des enfants adoptés et élevés par un couple d’hommes ou de femmes aient trouvé leur équilibre. On parle suffisamment du phénomène de résilience, c'est-à-dire de la capacité qu’à chacun de trouver son équilibre malgré les difficultés de la vie, pour comprendre que l’argument ne justifie pas à lui seul l’ouverture de l’adoption à des personnes de même sexe. En effet, les pédopsychiatres et les professionnels de la pédiatrie disent combien l’enfant, dans les premiers mois de sa naissance, a besoin de sentir la présence charnelle de sa mère pour s’épanouir. Un enfant a besoin de la complémentarité d’un père et d’une mère pour se construire. Un garçon a besoin de s’identifier à son père et une fille à sa mère pour construire leur identité d’homme et de femme. Des études existent qui disent qu’il n’y a pas plus de risque pour un enfant d’être élevé par un couple homosexuel qu’hétérosexuel. En réalité, nous n’avons pas assez de recul pour connaître les conséquences à long terme. Comment accepter que le gouvernement institue officiellement un déséquilibre en privant volontairement un enfant de sa mère dans le cadre de la GPA ? D’autre part, j’ai moi-même trop souffert du manque affectif de mon père, qui a pourtant fait du mieux qu’il a pu - je ne lui jette pas la pierre - pour que la loi institue l’absence d’un père, en autorisant la PMA à deux femmes, aussi sincère leur désir d’enfant est-il. Pour la GPA, n’oublions pas non plus les questions éthiques que cela pose. Quid si le couple homosexuel veut que la mère porteuse avorte parce que l’enfant est handicapé alors qu’elle souhaite le garder ? Quid de la marchandisation du ventre des femmes des pays pauvres par les acheteurs des pays riches ?

























    Toi qui dis qu’il vaut mieux qu’un enfant soit éduqué par un couple homosexuel que par un couple hétérosexuel violent et alcoolique, tu as en partie raison. Je reconnais ici ton désir d’enfant et ta souffrance de ne pas en avoir. Cependant, c’est oublier que les professionnels de l’enfance, dans le cas de signalements d’enfance en danger, ont le souci de préserver les liens familiaux, sauf dans les situations les plus graves mettant en jeu la vie des enfants1. Ces situations qualifiées de graves par la Protection de l’enfance représentent 19% des signalements soit 19000 cas sur 98000 signalés en 20062. D’autre part, en disant cela, tu nies la majorité des couples hétérosexuels qui assument avec fidélité leur mission d’éducation de leurs enfants, non sans difficulté mais avec courage et ténacité. Ce n’est pas parce que nous avons manqué, pour certains, de l’amour d’un père ou d’une mère, que nous avons eu un père violent ou une mère alcoolique, que nous avons été élevés par une mère célibataire ou par un couple de personnes de même sexe, que nous ne sommes pas en capacité de reconnaître qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour être conçu et pour se construire. Nous ne devons pas imposer aux autres enfants ce dont nous avons manqué. Etre adulte, c’est être capable de s’oublier pour se soucier du bien-être des générations futures, c’est prendre de la hauteur par rapport à ses propres désirs pour discerner avec objectivité ce qu’il y a de mieux pour l’humain. Et cela, que l’on soit célibataire ou marié, divorcé ou veuf, fécond ou stérile, homo ou hétéro, est à la portée de chacun, pour peu que l’on assume les limites que la vie nous a imposées et que l’on s’ouvre à l’altérité.


















     


    En effet, nous, les personnes homosexuelles, avons tendance à nous renfermer sur nous-mêmes et à nous isoler en prétendant que la société est homophobe et hostile à notre égard. Nous accusons les hétérosexuels de nous prendre pour des « sous-hommes ». Certes, des discriminations existent et il est inacceptable que des personnes soient humiliées ou rejetées en raison de leur orientation sexuelle, qu’elles n’ont pas choisie. Mais, nous ne pouvons pas accuser les personnes contre le projet de « mariage pour tous » d’être homophobes. Je suis d’ailleurs très agréablement surpris de voir dans mon entourage combien de personnes, que je croyais fermées sur le sujet de l’homosexualité, sont en réalité ouvertes et ont des paroles bienveillantes à l’égard des personnes homosexuelles. Méfions-nous des préjugés hâtifs que nous portons les uns sur les autres. On peut, en ce sens, remercier certaines associations et le ministère de la Santé pour avoir mené, en 2009, un travail de lutte contre l’homophobie. Il nous arrive souvent de ressentir un complexe d’infériorité et un sentiment victimaire, parce que nous sommes blessés, à fleur de peau, et que nous interprétons toute parole comme contre nous. Si bien que nous finissons par regarder notre nombril et vivons entre nous pour nous rassurer, puisque nous considérons le monde extérieur comme une menace. Afin de sortir de cette spirale négative qui nous rend malheureux, nous devons assumer nos tendances et nous ouvrir à l’altérité. Nous avons besoin des couples mariés ou non, homme et femme, qui apportent une stabilité à notre société et avons besoin d’apprendre à entrer dans la joie des autres. Laisse-moi te donner un exemple personnel. Dernier d’une fratrie de cinq, il m’est souvent arrivé de vivre douloureusement les fêtes de famille parce que cela me révoltait de voir mes frères et sœurs mariés avec enfants et d’être le seul à être homosexuel et sans enfant. A tel point que ces retrouvailles familiales avaient pour moi un goût amer et triste. Progressivement, j’ai pris conscience que je faisais fausse route et j’ai décidé de changer de regard. En effet, suite au traumatisme de la découverte de tendances homosexuelles, je pouvais adopter deux attitudes différentes. Soit je restais dans la rancœur, l’amertume, la révolte d’être différent et tout sujet de conversation, surtout lorsqu’il tournait autour des enfants, me restait en travers de la gorge. Soit je décidais de poser un regard positif et ouvert sur mes frères et sœurs, j’acceptais ma différence et ses limites (le fait de ne pouvoir avoir d’enfant), et alors je pouvais entrer dans leur joie d’être parents et partager pleinement celle de mes neveux et nièces qui gambadaient dans la maison. Dans le premier cas, je ressortais malheureux de cette journée, dans le deuxième cas, j’en ressortais heureux. Ceci s’applique à n’importe qui et dans n’importe quelle situation.





























     


    C’est pourquoi, n’ayez pas peur, vous les couples mariés avec enfants, de partager, sans arrogance, la joie de votre famille. Mais surtout, je vous en supplie, soyez ouverts et attentifs à chacun et, en particulier ceux qui n’ont pas la chance de vivre le même état de vie que vous : les personnes homosexuelles, les couples stériles, les célibataires, les mères seules, les personnes divorcées, les personnes malades, les veuf(ve)s, les personnes handicapées, les sans-abris… Notre société est diverse. C’est dans le partage de cette diversité, avec ses richesses et ses limites, et dans le soutien mutuel, que nous pouvons vivre heureux. Nous ne devons pas nous enfermer dans des ghettos, avec les risques de haine et de violence que cela engendre. Au contraire, nous devons nous ouvrir les uns aux autres. Apprenons à nous connaître, à nous respecter, débarrassons-nous de nos peurs et de nos préjugés les uns envers les autres et aidons-nous à vivre concrètement. Prenons soin les uns des autres. Si nous mettions notre vie en perspective de notre mort, si nous vivions chaque jour comme si c’était le dernier, alors nous serions bien plus attentifs les uns envers les autres, alors nous mettrions de côté nos différences pour regarder ce qui nous rassemble, notre appartenance à la même communauté humaine mortelle, créée pour aimer et être aimée.














     



    Sur un sujet connexe, je veux témoigner de l’immense accueil que j’ai reçu dans l’Eglise catholique, des paroles d’affection des évêques et des prêtres à qui j’ai confié mes questions et mes souffrances. Jamais, ils ne m’ont jugé mais ils m’ont écouté et redit combien ma vie avait de la valeur, combien le Christ m’aimait et combien je ne me réduisais pas à mes tendances. Ils m’ont redit que la porte de l’Eglise me serait toujours ouverte comme elle l’a toujours été à l’égard des personnes homosexuelles qui les a accueillies et protégées dans le passé alors que les régimes politiques en place les condamnaient. En 1750, par exemple, Jean Diot et Bruno Lenoir, deux homosexuels sont condamnés au bûcher, sentence confirmée par le Parlement3.











    Toi qui accuses l’Eglise catholique d’être intégriste et de ne pas savoir vivre avec son temps, tu nies la joie que j’ai de participer à la messe chaque dimanche, tu nies la magnifique et révolutionnaire actualité du message contenu dans la Bible, qui n’a pas changé depuis 5000 ans :« Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime. » Isaïe 43,4 et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Lévitique 19,18.






     


    Alors, qu’est-ce que « vivre avec son temps » ? Qu’est-ce qu’« être dans le vent » ?





    Est-ce le message que la société et les médias véhiculent depuis des dizaines d’années auprès de nos adolescents en leur disant : « Baise ta copine, encule-la, suce ton copain, profite-en, la vie est courte ! », message que relaient certaines émissions de radio en soirée, ou la pornographie que plus de 50% d’entre eux ont visionné avant l’âge de 13 ans4 ? Je rappelle que j’ai été victime de la pornographie à l’âge de 12 ans et cela m’a marqué à vie. Ou bien est-ce le message de l’Eglise qui, s’adressant aux jeunes, leur dit : « Aime les filles, respecte-les, apprends à te connaître et à te respecter, apprends à connaître et à respecter ta petite amie, la sexualité est magnifique, elle est la preuve d’amour la plus belle que tu puisses lui offrir, prends le temps, c’est important. ». Au collège public, en cours de Sciences et Vie de la Terre, on m’a enseigné comment fonctionnait l’appareil reproducteur féminin et masculin, au lycée public, on m’a expliqué le mode d’emploi d’un préservatif. Quand m’a-t-on parlé d’amour, d’affection, de respect mutuel, de beauté de la sexualité ? Jamais ! C’est au sein de l’Eglise, dans des groupes de réflexion et de partage destinés aux adolescents et aux jeunes adultes, que l’on m’en a parlé, mais il était trop tard. J’étais marqué à vie par ce que j’avais vu et entendu.












     




    Madame Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droits des femmes, vous qui êtes sensible à la lutte contre les violences faites aux femmes, attaquez-vous aux vraies causes, c’est-à-dire à ce que l’on enseigne aux adolescents au collège afin qu’ils apprennent à se respecter et à respecter l’autre sexe. Comment respecter et prendre soin de l’autre si je ne sais pas me respecter et prendre soin de moi ? Attaquez-vous à ce que les radios diffusent le soir et qui façonnent l’imaginaire de nos adolescents et travestissent leur idée de la sexualité. Attaquez-vous à la pornographie qui ne montre de la sexualité qu’un rapport violent et dominant de l’homme sur la femme et fait d’elle un objet. Madame la Ministre, aurez-vous le courage de vous attaquer aux vraies causes de la violence faite aux femmes ? Vous qui êtes chargée de la lutte contre l’homophobie, attaquez-vous aux vraies causes en rappelant la différence fondamentale entre un homme et une femme, en rappelant la beauté de l’amour entre un homme et une femme, au lieu de défendre la théorie du Gender, chère à Judith Butler, qui promeut le contraire, dont vous vous faîtes la complice, et que les manuels scolaires de SVT de première abordent depuis 2011. Ecouterez-vous un homosexuel qui vous le demande et qui, fort de son expérience malheureuse, a l’intime conviction que cela cause plus de tort aux adolescents dont on sait qu’ils sont, à cet âge, en pleine construction de leur identité et dont la tendance homosexuelle peut constituer une phase transitoire de leur construction psycho-sexuelle ?


















    Il est de notre devoir d’adulte d’aider nos adolescents à devenir des hommes et des femmes épanouis, capables de se respecter l’un et l’autre. Il est aussi de notre devoir d’accompagner celles et ceux dont la tendance homosexuelle se confirme dans le temps. Ceux-là doivent être plus que jamais écoutés, soutenus, accompagnés et protégés d’éventuelles discriminations ou de tentatives de suicides. Mais, continuerez-vous à soutenir une théorie qui sème la confusion dans les esprits de nos adolescents et risque d’augmenter le nombre de suicides plutôt que les réduire ? Si le risque de suicide est prédominant à cet âge, ce n’est pas d’abord à cause de discriminations, qui existent c’est indéniable, je suis bien placé pour en parler puisque j’en ai été victime, mais en raison même du traumatisme qu’engendre la découverte d’une tendance homosexuelle. Oui, ce serait irresponsable d’inciter un adolescent à pratiquer l’homosexualité et de l’y enfermer si celle-ci n’est que passagère parce qu’elle participe de sa construction psycho-sexuelle. Toi qui n’as pas de tendance homosexuelle et qui n’est pas spécialiste de la question, que sais-tu vraiment de ce qu’éprouve une personne homosexuelle au plus profond d’elle-même, des causes de ses tendances qu’elle-seule est en mesure de comprendre en faisant un travail sur elle-même ? Comment peux-tu légiférer sur cette question, en ayant auditionné seulement une dizaine de personnes prétendant représenter une communauté qui, en réalité, est composée de milliers d’individus uniques et complexes ?



















    Si je suis vivant aujourd’hui, c’est parce que l’Eglise catholique m’a sauvé du suicide, parce qu’elle m’a redit l’Amour et l’Espérance du Christ pour moi. Combien de jeunes se suicident aujourd’hui (et demain ?) parce qu’ils n’entendent pas une parole d’Amour et de Vérité, parce que les discours de certains politiques, des médias et de la société, nient leur dimension affective et leurs aspirations ? Parce qu’ils ont perdu confiance dans des adultes incapables de se respecter et de dialoguer, à commencer par les politiques sensés être exemplaires, mais aussi à cause d’adultes qu’ils côtoient au quotidien et qui sont parfois violents les uns envers les autres (les automobilistes entre eux, les parents à l’égard des enseignants et vice versa, dans la rue, les transports en commun…). Enfin, parce que la société de consommation est incapable de répondre à la question, pourtant cruciale, du sens de la vie.












    Toi qui rétorqueras que les prêtres sont pédophiles, tu nies la grandeur des centaines de milliers de prêtres qui vivent dans la fidélité leur mission au service de tous et en premier lieu les plus petits. Tu nies la droiture des dizaines de prêtres et évêques qui m’ont accompagné depuis ma naissance, de ceux qui m’ont écouté et soutenu quand j’allais mal. C’est aussi insultant et faux que de dire que les personnes homosexuelles sont pédophiles. Depuis octobre 2000, le Vatican a réaffirmé que « la pédophilie est un crime contre l’être humain » et a demandé que soient dénoncés à la Justice les actes commis envers des enfants. Selon la lettre de l’ODAS de novembre 2007, sur les 98000 signalements d’enfants en danger, recensés en 2006, 19000 (19%) entrent dans la catégorie des enfants maltraités, parmi lesquels 4300 sont victimes de violences sexuelles (4,38%). Selon ce même rapport et celui du Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance maltraitée (SNATEM), les problématiques à l’origine des mauvais traitements sont à 93% d’origine familiale, 3% de l’entourage et 2% du milieu institutionnel. Une enquête de la Conférence des Evêques de France, effectuée en mai 2001, fait état de 18 prêtres mis en examen pour des faits de pédophilie, 30 prêtres condamnés purgeant leur peine, dont 11 en prison, et 21 ayant accompli leur peine (soit 61 sur les 25000 prêtres en France en 2001, ce qui représente 0,2%). Les statistiques nationales du ministère de la Justice, en 1999, relèvent un total de 634 condamnations pour viols sur mineurs et 4190 condamnations pour atteintes ou agressions sexuelles sur mineurs. Certes, les actes commis par ces 61 prêtres, comme les autres, sont inacceptables car ils trahissent la confiance que les enfants et adultes mettent dans l’institution qu’est l’Eglise, mais ils représentent 0,20% des 4824 condamnations. Ces dernières concernent une année alors que les 61 autres concernent six années (de 1996 à 2001).5

























    Peut-être as-tu vécu une mauvaise expérience avec l’Eglise, peut-être as-tu été mal accueilli par un prêtre - et j’en suis profondément attristé pour toi - mais s’il te plaît, n’enferme pas l’Eglise dans ce qu’elle n’est pas. L’Eglise est imparfaite et a des progrès à faire, car elle est composée d’êtres humains qui ont leurs limites et leurs imperfections, comme toute organisation. Mais, n’avons-nous pas aussi nos imperfections et nos limites ?








    Toi qui lis ces lignes, que tu trouves peut-être choquantes voire insupportables, je comprends ta révolte. Moi aussi, j’ai été dans le déni et la révolte, et il m’a fallu cheminer plusieurs années avant d’accepter progressivement mes tendances, mon état de vie et ses limites mais aussi ses richesses : une plus grande sensibilité à la souffrance des autres, aux inégalités de tous ordres, dans notre pays, et enfin un regard accru sur l’essentiel de la vie. Je reconnais aussi que mon regard était bien souvent biaisé et je reportais la responsabilité de ma situation sur des personnes et des institutions qui ne l’étaient pas. J’ai dû apprendre à changer mon regard afin de passer d’un statut de victime à un statut de responsable, de passer du « pourquoi ces tendances ? » au « comment vivre avec ? ». On peut avoir une vie féconde et heureuse si l’on vit, non pas enfermé sur soi, mais ouvert aux autres. On peut être heureux si l’on reconnaît que la société n’est pas responsable de son orientation et qu’une loi ne résoudra pas le fond de la question. On peut être heureux si l’on regarde, non pas ses propres limites, mais ses richesses. On peut être heureux si l’on vit, non pas dans la haine de l’autre, mais si l’on partage sa joie.















    C’est pourquoi, je demande solennellement au Gouvernement de renoncer au projet de loi de « mariage et d’adoption pour tous », et d’ouvrir un vrai débat de fond, comme des Etats Généraux de la Famille, avec l’aide de spécialistes et d’associations familiales, pour discerner avec honnêteté ce qui est bon pour l’humanité et l’enfant que l’on doit protéger.








    La Loi a pour mission de favoriser la vie en société, de protéger les plus fragiles, en tenant compte du bien commun, c'est-à-dire de l’intérêt du plus grand nombre. Le législateur a pour mission de protéger l’être humain de ses propres dérives et de son désir de toute-puissance. N’y a-t-il pas des limites aux désirs individuels, aussi sincères soient-ils, que le législateur doit rappeler ? Dans le souci de préserver une réalité anthropologique - l’humanité a été créée et s’est développée dans la différence sexuée – je demande aux Parlementaires de rejeter le projet de loi de « mariage et d’adoption pour les personnes de même sexe ». Nous pouvons trouver des arrangements législatifs au pacs pour répondre à des inégalités comme celles évoquées par le Défenseur des droits.











    Cependant, compte tenu de ce que je viens d’évoquer, il ne serait pas raisonnable de modifier le code civil et d’instituer un nouveau « modèle social » reposant sur une orientation sexuelle. Nous avons été créés homme et femme, un enfant naît d’un homme et d’une femme. Même s’il est difficile de l’entendre, car cela vient raviver une blessure que je comprends, l’homosexualité et l’hétérosexualité ne sont pas équivalentes. Une orientation sexuelle ne constitue pas une identité qui justifie la transformation de la loi. Les êtres humains ont tous la même dignité et les mêmes droits, eut égard à leur identité d’homme ou de femme. Chacun doit être respecté en raison de son appartenance à la famille humaine. Mais l’homosexualité relève de l’intime qui ne justifie pas une loi. Pour permettre de mieux comprendre le sens que peut revêtir l’homosexualité, prenons un exemple, en le poussant à l’extrême. Je crois que tout parent normalement constitué souhaite le meilleur pour son enfant. En toute honnêteté, essayons de répondre à la question suivante : « Est-ce qu’à la naissance de mon enfant, je lui souhaiterais de devenir homosexuel ? ». Si la réponse est négative, c’est que je reconnais que l’homosexualité est plus une difficulté qu’un cadeau. Comment donc demander à l’Etat d’instituer une difficulté ? Personnellement, l’homosexualité est quelque chose que je ne souhaiterai même pas à mon ennemi. Il me revient d’assumer mon orientation sexuelle, que je n’ai pas choisie, de solliciter le soutien de personnes ou d’associations6 car la souffrance est trop lourde à porter pour une personne seule. Aucune personne homosexuelle ne peut nier la période de souffrance qu’elle a traversée depuis la découverte de tendances homosexuelles jusqu’à l’acceptation de celles-ci. Je peux choisir de vivre avec une personne de même sexe mais pourquoi demander à l’Etat d’en faire une norme alors même que je ne la souhaiterais ni pour mon enfant ni pour mon ennemi ?




















     

     


    Pour terminer, je demande aux Catholiques, soutenus par les évêques et les prêtres, de continuer, sans relâche, leur mission d’amour pour tous. Tout ce que nous faisons est insuffisant ! Je salue et remercie les initiatives telles que celles vécues dans plusieurs diocèses de France, à l’instigation de leur évêque, qui ont choisi d’ouvrir une réflexion sur la place des personnes homosexuelles dans notre Eglise ou de porter une attention particulière à ce qu’elles et leur famille vivent (Aix en Provence, Cambrai, Chambéry, Grenoble, Laval, Montpellier, Nantes, Nanterre, Saint-Etienne, Toulouse, Tulle).










    Notre mission est d’annoncer l’amour du Christ pour toutes les femmes et tous les hommes de notre temps, quelles que soient leur orientation sexuelle, leur situation familiale, sociale, culturelle, géographique, couleur de peau, croyance ou pas… Nous devons l’annoncer en paroles et surtout en actes. Nombreux sont ceux engagés au service des sans-abris, demandeurs d’asile, prostitués, femmes ou hommes battus, malades, personnes âgées, handicapées, isolées, pauvres… mais cela est insuffisant ! Chacun doit se sentir concerné et agir concrètement. Toi qui lis ces lignes, demandes-toi ce que tu fais pour ceux dans le besoin et vois comment tu peux faire plus. L’Eglise n’est pas un club mondain où l’on est content d’être « entre-soi » mais un lieu où l’on doit puiser, dans la Parole, la Prière et les Sacrements, la force de mettre en pratique le message d’amour pour tous et en premier lieu les plus fragiles de notre société. Lorsqu’un seul d’entre nous n’agit pas ou est incohérent entre ce qu’il annonce et ce qu’il vit, c’est l’ensemble de l’Eglise qui en subit les préjudices. Nous sommes limités comme les autres, nous ne sommes pas meilleurs que les autres, mais nous formons une famille sur laquelle nous pouvons prendre appui, et avons dans le Christ un exemple de courage et de don de soi, jusqu’à sa vie sur la croix, au nom de la cause qu’il défendait, l’amour de tous, sans condition, et le pardon. Nous avons tous besoin de nous convertir à cette Parole, de la recevoir comme nous étant adressée personnellement, pour aller la porter ensuite à ceux que nous rencontrons.
















     

     


    S’il y a si peu de personnes homosexuelles dans l’Eglise, c’est parce qu’elles n’y ont pas trouvé l’accueil et l’affection qu’elles venaient mendier. Il est vrai que souvent des personnes souffrent tellement qu’elles n’osent pas en parler et s’excluent, ça a été mon cas pendant un temps. Cela dit, cela démontre aussi nos manques d’attention, nos manques de savoir-faire, notre aveuglement, notre manque de courage, notre paresse, pour identifier et aider ceux qui ont besoin d’aide. Si je n’ai pas définitivement quitté l’Eglise, c’est parce que j’ai eu la chance d’y grandir depuis mon baptême, parce que je me suis senti aimé par le Christ, parce que j’ai constaté dans ma paroisse une cohérence entre les paroles et les actes, et dans ma propre famille, parce que j’ai su pardonner à celles et ceux qui ont eu des paroles déplacées ou des propos humiliants, et parce que j’ai eu le courage d’aller parler à un prêtre qui m’a écouté et ne m’a pas jugé. Mais que faire pour tous ces jeunes ou moins jeunes, qui aujourd’hui – et demain ? – vivent ces questions et cette souffrance, peut-être ton fils ou ta fille, ton frère ou ta sœur, ton neveu ou ta nièce, et qui ne savent pas vers qui se tourner et risquent de se suicider s’ils ne trouvent pas une oreille et un cœur attentifs ? Si nous ne mettons pas en pratique l’Evangile concrètement, dès maintenant et tous les jours, alors notre foi est hypocrite, alors la prière universelle n’est que mascarade, alors la Bible n’est qu’un beau roman que l’on range parmi d’autres livres dans une bibliothèque et qui prennent la poussière. J’aurais aimé par exemple que, lors de la prière pour la famille du 15 août 2012, on prie aussi pour les personnes homosexuelles. J’aurais aimé que pour la journée de prière et de jeûne pour la famille du 25 janvier 20137, on pense aussi à prier pour les personnes homosexuelles qui ont aussi une famille. Ne pas penser à elles, c’est nier leur existence et leurs souffrances, c’est manquer à notre mission de chrétien. Il y a urgence ! Des personnes homosexuelles ont été blessées par la manifestation du 13 janvier, parce qu’elles l’ont interprétée comme un rejet d’elles-mêmes. Je sais que ce n’était pas le cas car j’y étais aussi et je peux témoigner que je n’y ai pas vu ni senti aucune homophobie mais des personnes inquiètes du changement que celle loi va créer dans la filiation. Le problème aujourd’hui, c’est que les personnes homosexuelles n’entendent pas les paroles d’amour des gens qu’elles côtoient au quotidien et interprètent toute parole car elles sont blessées. Parce que nous Chrétiens brandissons trop souvent l’étendard de la Vérité et oublions celui de la Charité. N’oublions pas qu’« au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour », dit Saint Jean de la Croix.





























    Si l’Eglise a tant de mal à faire entendre son message d’Amour pour tous, s’il y a désaffection des églises – même si le phénomène n’est pas nouveau8 - c’est avant tout parce que nous, Catholiques, les premiers ambassadeurs du Christ, ne sommes pas tous ou pas suffisamment cohérents entre nos paroles et nos actes. C’est parce que nous sommes ce qu’un évêque a récemment nommé des « athées pieux » qui défendons des « valeurs » - ce que vivent aussi des non chrétiens – mais la question fondamentale demeure. Croyons-nous vraiment que le Christ est vivant ? Croyons-nous vraiment qu’Il nous aime ? Croyons-nous vraiment à la force de la prière ? Prenons-nous vraiment le temps, dans nos agendas surchargés, de méditer la Parole de Dieu, afin qu’elle oriente et imprègne nos paroles, nos pensées, nos actions et notre regard ? Sommes-nous capables de parler avec bienveillance de notre patron, même s’il nous rend parfois la vie dure, des politiques, même si nous ne partageons pas leurs opinions, des personnes homosexuelles, même si nous ne comprenons pas bien l’homosexualité, parce qu’ils sont nos frères et nos sœurs en Christ ? Croyons-nous vraiment que tout homme est un être unique et que dans chacun luit une étincelle divine qui mérite notre amour ?
















    C’est pourquoi, je te demande solennellement, toi qui est Chrétien, toi l’homme ou la femme de bonne volonté, de t’informer et de te former sur l’homosexualité. Je t’invite à lire la note de travail du Conseil « Famille et Société » de la Conférence des Evêques de France, de septembre 2012. Accueille avec affection et sincérité les personnes homosexuelles qui se confieront à toi, aime-les vraiment car elles ont un immense besoin d’amour et de reconnaissance. Prie et soutiens toutes les personnes et les familles qui sont touchées de près ou de loin par l’homosexualité, car c’est aussi une souffrance pour l’entourage. Dis-toi que cela peut arriver à l’un de tes enfants, ton frère, ta sœur, ton ami et que tes paroles et tes actes aujourd’hui t’engagent pour demain. Si tu as une parole dénigrante à l’égard des personnes homosexuelles aujourd’hui, comment ton enfant ou ton ami osera-t-il s’ouvrir à toi demain s’il est concerné ?













    Je termine en souhaitant au Président de la République, au Gouvernement et aux Parlementaires, le sens du discernement pour décider dans le souci du bien-commun et de la protection du plus faible, et non pas dans une logique de parti ou de stratégie électoraliste, sinon où est la liberté de conscience, bien précieux de notre démocratie que tant d’habitants de pays en dictature nous envient. Il n’y a pas de honte à reconnaître que l’on s’est précipité et que l’on n’a pas mesuré tous les enjeux d’une telle loi. C’est justement de la responsabilité des politiques de savoir prendre de la hauteur et de décider en pensant aux générations futures.








     

     


    Je souhaite à chaque Française et chaque Français une année heureuse et courageuse. Que chacun trouve auprès de ses proches et de ses amis de l’affection et de la joie. Que chacun aie le courage, le moment venu, de traverser les difficultés que toute vie comporte et en garde suffisamment pour ceux qui en manqueront. C’est dans l’ouverture à l’autre que la vie prend tout son sens.








    Enfin, je nous souhaite vivement à tous de retrouver le sens de la Fraternité, la dernière valeur de notre République, que nous avons oubliée. Quels que soient nos origines sociale, culturelle, géographique, couleur de peau, croyance, état de santé, âge ou orientation sexuelle, c’est dans la Fraternité que nous traverserons la crise. Ouvrons nos cœurs, nos portes et nos portefeuilles. Ainsi, la crise sera-t-elle moins forte et les inégalités moins importantes. »








    Ensemble, aujourd’hui et demain sont possibles !









    Jules COUROT
    23/01/2013 

     


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    1 - Interview de la Défenseure des enfants, La Croix du 18/11/12

    2 - Lettre de l’Observatoire national De l’Action Sociale décentralisée ODAS, novembre 2007, p.4

    3 - Chronologie succincte de la répression homosexuelle en France depuis le XVIIIe siècle, www.devoiretmemoire.org

    4 - in scienceshumaines.com, M. Marzano et C. Rozier, 2005

    5 - Brochure « Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs », Conférence des Evêques de France, 2003, 52 p., rééd.2010

    6 - Je salue le travail de l’association Le Refuge qui sauve la vie à des jeunes - www.le-refuge.org

    7 - Suite à ma lettre, j’ai appris qu’on avait prié pour les personnes homosexuelles à la Basilique du Sacré-Cœur à Paris le 25/01/2013

    8 La religion est perdue à Paris (Lettre d’un vicaire parisien à son archevêque), 1849, présenté par Yvan Daniel

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  • Le Visage de la République s'avance sur les Champs-Élysées

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    Tract officiel de "La Manif pour Tous" du 24 mars prochain, Rect°

     

    La loi Taubira "mariage pour tous" a été votée à l'Assemblée Nationale le mardi 12 février à 329 voix pour, 229 voix contre et 10 abstentions. Seulement 100 voix d'écart. 

    En avril prochain le Sénat procédera au vote de cette même loi.

     

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    Dorénavant, les 700 milles voix (696 428), les voies de chacune des pétitions du CESE se rassemblent et forment le visage de notre démocratie menacée de dé-composition. Sursaut de Marianne, recomposition de son visage. Ces voies redonnent chair au visage de notre République en danger. Garant du Code Civil, le visage de la République s'avance sur les Champs-Élysées.

    Le million de manifestants du 13 janvier reviendra le 24 mars accompagné d'un autre million.

    Le Président de tous les français restera-t-il sourd et aveugle devant ce nouveau cri de la République ?

     

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    Tract officiel de "La Manif pour Tous" du 24 mars prochain, Vers°

     

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  • Ce sont les hommes qui font l’institution : petite histoire du CESE

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    Près de 700 000 pétitions délivrées au CESE, le 26 février 2013, contre le projet de loi Taubira "Mariage pour tous"


    De 2004 à 2010, Jean-Paul Delevoye a été médiateur de la République. Organe administratif créé en 1973, cette institution a pour but de suppléer les carences des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sans toutefois se substituer à eux et en leur laissant toujours le privilège du préalable. Sur le modèle de l’ombudsman scandinave, il s’agit d’installer une forte mais souple autorité morale capable d’apprécier les situations d’administrés s’estimant lésés par l’administration. Mais la réforme constitutionnelle de 2008 est venue signer l’aveu d’échec de cette institution morte de son manque d’audace et l’a remplacée par le poste de défenseur des droits, accordé à l’ancien maire de Toulouse Dominique Baudis.

    En 2010, Jean-Paul Delevoye rejoint le Conseil économique, social et environnemental en tant que Président. Le parcours semble logique. Comme l’ombudsman qui a vocation à jouer un rôle de contrepoids aux parlements et à l’action politique au quotidien pour rapprocher administrés et administration, le Conseil économique, social et environnemental, troisième assemblée de la République, se veut une martingale populaire supplémentaire. Les forces vives de la nation pour donner leur avis, plutôt que le député godillot, voilà de quoi raviver la flamme démocratique des plus sceptiques. Surtout lorsque le CESE peut-être saisi par le peuple lui-même.

    L’année 2013 aurait pu être celle de la consécration du CESE. Pour la première fois de son histoire, le Conseil était saisi par 700 000 citoyens pour « donner son avis sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe et son contenu ». La symbolique était immense. Le CESE tenait là une occasion unique de chasser à tout jamais son image de comité Théodule. Mais Jean-Paul Delevoye aura joué petit. Le jour même du dépôt des pétitions, il sollicitait directement l’avis du Premier ministre par courrier  en ces termes : « Dans la perspective du prochain bureau du CESE fixé au 26 février 2013, je me permets d’appeler votre attention sur les questions liées à la recevabilité de cette pétition ». Trois jours plus tard, le secrétaire général du gouvernement adressait au Palais d’Iéna deux pages d’analyse justifiant la non-recevabilité de la pétition. Interrogé le 22 février sur la décision qu’il serait amené à rendre, le Président lâchait le morceau au prix d’un beau mensonge et avant même d’avoir statué dans les règles : « La pétition demande que le Cese se prononce pour ou contre la loi. Constitutionnellement, c’est impossible. C’est donc irrecevable sur le fond ». Puis le 26 février la décision tombe : « Le bureau a constaté que les conditions de nombre et de forme étaient réunies […] Pour autant, et en vertu de l’article 69 de la Constitution et de l’article 2 de l’ordonnance du 29 décembre 1958 portant loi organique relative au Conseil économique social et environnemental, la saisine du Cese pour avis sur un projet de loi relève exclusivement du Premier ministre ». Interrogé la semaine dernière par nos confrères du Figaro, le professeur Didier Maus, spécialiste de droit constitutionnel, voyait pourtant l’issue de cette saisine d’un autre œil :« Rien n’empêche le Cese de se pencher sur des “évolutions sociales”, un terme à l’interprétation plus large qui figure dans la modification de la loi organique de 2010, ni de remplir un rôle d’expertise dans le domaine de l’actualité législative ». 

    Qui a déjà vu un organisme indépendant et souverain venir prendre ses ordres auprès du pouvoir politique, à part en Union soviétique ? Et arguer du droit pour mieux le renier ? « Tout votre beau système de droit n’est que négation du droit, injustice suprême », aurait hurlé le Doyen Carbonnier s’il avait été de ce monde pour assister à cette ineptie.
    Si le général de Gaulle avait eu l’impuissance de Delevoye en 1962, nous ne bénéficierions peut-être pas du suffrage universel qu’il eut le culot d’imposer par référendum en se soustrayant à l’exigence de modification constitutionnelle du Parlement. Si les sages du Conseil constitutionnel avaient partagé le manque d’audace de Delevoye en 1971, ils n’auraient pas eu l’audace d’élargir eux-mêmes leur champ de compétence au bloc de constitutionnalité pour protéger toujours plus l’Etat de droit. Si les juristes du XIXème siècle avaient eu la faiblesse de Delevoye, jamais la prérogative de puissance publique n’aurait pu être limitée par le droit administratif dont Prosper Weil qualifiait l’existence de miracle.

    Ce sont les hommes qui font l’institution. Que Jean-Paul Delevoye médite cette maxime.

    Théophane Le Méné
    in Causeur.fr, 6 mars 2013
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