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  • La vocation de la France

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    la france,foi,Écologie humaineSi la vocation chrétienne de la France existe, si la France entre dans le plan de Dieu pour que l’Évangile soit annoncé aux nations et incarné en elles, cette vocation s’enracine sur une culture humaine qui est élevée, « assomptée » à un niveau supérieur, pénétrée par la grâce pour le service de la foi et de l’humanité.

    La France a été et demeure le « pays de l’homme ». Je veux dire par là un lieu ou les diverses dimensions de la créature humaine ont pu se déployer. L’homme y a été « découvert » en ses multiples aspects, cultivé, éduqué. En particulier dans sa capacité à réfléchir, à communiquer, à s’engager, à être reconnu dans sa dignité, à exercer sa liberté, à vivre dans la dignité. La France est un pays « anthropocentré ». Jean-Paul II l’a bien dit au Bourget en expliquant que les diverses traditions du pays avaient voulu « servir l’homme ». C’est vrai. L’humanité est belle, elle a été créée par Dieu, elle mérite d’être servie, ornée, embellie. On a donc exploré les diverses attitudes de l’homme face à lui-même, face aux autres, face à Dieu. La France est un pays de découvertes, mais le plus grand territoire à explorer, c’est nous-mêmes.

    Une vocation n’existe évidemment que référée à Dieu. Cette terre a été bénie par Dieu et elle l’est encore. L’homme est aimé par Dieu. Il vaut quelque chose. Il est même d’une immense grandeur puisque Dieu lui-même s’est fait homme. La France est un pays où l’homme a rencontré Dieu. Il l’a aimé et l’a servi avec beaucoup de courage. Les saints français sont des hommes et des femmes originaux et courageux.

    Ce service s’est effectué dans l’amour. La France est un pays où on a beaucoup aimé. On a aimé les hommes, les femmes, les enfants, Dieu, le Christ, la Vierge Marie, reine de ce pays depuis 1638. ON a aimé les lieux, la langue, les autres pays aussi, souvent, avec qui on a dialogué et dont on a reçu : que serions-nous sans l’Italie.

    Keyserling (Hermann Von Keyserling, Analyse spectrale de l’Europe, p.59) écrivait déjà au début du XXème siècle : « Or, aujourd’hui, point de doute, l’amour comme tel n’est plus à la mode, en Europe ; cette évolution a pu se produire parce que, dans son sens spirituel, l’amour est une œuvre d’art créée par des motifs spirituels qui ne furent pas toujours en vigueur. » Et en effet, la période qui suivit lui donna raison : le XXème siècle fut tout, sauf le siècle de l’amour. Pourtant la petite Thérèse de Lisieux avait montré, au début de cette période troublée, que le christianisme n’est que la religion de l’amour. Aujourd’hui un monde est à construire où à reconstruire. Si la France est « la fille aînée de l’Église » et l’« éducatrice des peuples », ce sont des leçons d’amour qu’elle doit donner :

             Le dernier asile de l’amour : Mais je ne puis pas terminer sans avoir examiné un tout autre problème qui assure peut-être à la France, par le seul fait qu’elle existe, ses plus grandes possibilités d’avenir. Le fait est que le monde qui naît court un grand danger dont la plupart ne semble même pas se douter, autrement ils ne vivraient pas en l’air comme ils le font. Ce danger c’est que l’amour risque de mourir sur terre.

    (Hermann Von Keyserling, Analyse spectrale de l’Europe, p.57)

     

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             La vocation de la France, c’est d’être le pays de l’homme, de l’homme aimé par Dieu et par les autres, aimant Dieu et les autres. C’est une vocation universelle. L’histoire récente a réduit l’influence de la France, elle n’est plus le modèle de la civilisation. Mais cependant le charisme demeure, même s’il est en partie caché. Si la France redevenait elle-même, elle serait capable de parler à toutes les nations. Y a-t-il beaucoup de peuples qui portent en eux-mêmes ce charisme ? 

     

    BERNARD PEYROUS

    in Connaître et aimer son pays

     

    la france, foi, Écologie humaine 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Le socle des valeurs communes en France est celui du catholicisme

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    « Aujourd’hui les peuples d’Europe (ou une partie des peuples d’Europe) grâce à ce mouvement populaire*, que je qualifierai — et dans ma bouche c’est très valorisant — de conservateur, retrouvent son habitus européen. Je le crois profondément. Il est aujourd’hui plus facile d’annoncer un certain nombre de positions en lien avec l’identité de la France traditionnelle que ce n’était le cas il y a quelques années en arrière. Je crois qu’il y a la France réelle et la France virtuelle. Il y a la France réelle, celle qui est imbibée des valeurs du catholicisme et il y a la France virtuelle de la pensée dominante qui implique, pour ne pas être ostracisé dans son milieu professionnel et familial, de répéter un certain nombre de litanies mais qui ne sont pas intrinsèquement vécues par les individus. Je pense, nous pensons, j’espère… que le socle des valeurs communes en France est celui du catholicisme. Valeurs qui par ailleurs sont transformées après 1789 et après 1905 dans une autre forme : on va parler de Droits de l’Homme… Mais ce n’est qu’une religiosité habillée de façon sécularisée. Il reste intrinsèquement au centre de ces valeurs « liberté, égalité, fraternité » la doctrine sociale de l’Église. Je crois qu’on a habillé différemment cet habitus des valeurs catholiques mais il reste profondément ancré. Cet ancrage est la chance ultime pour la France de reconsidérer l’union de ses différents peuples, de ses différentes populations. Je pense qu’il y a un peuple français, une culture française et il y a en effet des singularités ici et là, mais finalement nous savons encore qui nous sommes.

     

    Comme postulat à toutes ces notes d’espoir il me semble fondamental que les gens dans cette salle, parce que vous êtes parmi les forces vives de cette renaissance française du fait de votre engagement à l’AF — et si vous êtes là aujourd’hui c’est parce que vous avez un intérêt charnel pour la question — c’est la question de l’engagement. Si vous êtes venus aujourd’hui, vous avez un intérêt pour la chose mais il serait dommage que cet engagement ne se situe que dans le fait d’assister à une conférence ou à un colloque. Je crois que nous sommes tous responsables du destin de la France, nous sommes tous une part de ce maillon intergénérationnel, nous avons reçu une France dont nous avons envie d’être fiers et nous devons la transmettre aux générations futures. À ce titre-là ça ne repose pas sur l’autre, ça repose considérablement d’abord sur soi, sur le couple, sur la famille, sur l’action sociale dans un quatrième temps. J’aimerais citer une référence que je pense que tous les patriotes français devraient posséder, c’est « Connaître et aimer son pays » de Bernard Peyrous, prêtre à Paray-le-Monial, qui a une vision supra-intelligente du rapport entre la foi et l’idée d’aimer son pays. Parce que l’on peut très vite et de manière très maladroite convoquer la foi pour devenir une espèce de bouclier identitaire qui créerait plus de dissension, plus de fragmentation, plus de division au sein du peuple français. Il est très facile de céder à une religiosité identitaire, quelle soit musulmane, catholique, juive… qui est une religiosité de rejet qui fragiliserait de fait la France, au lieu d’une spiritualité telle que la décrit Bernard Peyrous : aimante, intelligente et qui lie parfaitement l’abscisse et l’ordonnée qui serait l’horizontalité des rapports entre les gens et la verticalité du rapport au divin. »

     

    * La Manif Pour Tous

     

    Camel Bechikh
    Président de l’association Fils de France
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    18 janvier 2014
    Table ronde « La France et ses peuples »
    Colloque « Carrefour Royal » organisé par l’Action Française

     

    Source vidéo : Agence Info Libre